Journal C'est à Dire 104 - Octobre 2005

L E P O R T R A I T

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Orchamps-Vennes

Chacun de nous connaît des personnes sachant à peu près tout entreprendre dans la construction ou la restauration d’une maison. Du travail généralement réalisé dans les règles. Alors pourquoi s’intéresser à Hans Delo ? L’individu au demeu- rant très sympathique maîtrise parfaitement son sujet et l’enrichit en plus d’une peti- te touche de créativité, d’originalité qui frôle parfois le génie du bricolage. Hans Delo, génial bricoleur

E n visitant à Orchamps- Vennes la ferme res- taurée lui servant de logis et de gîte rural, on peut se poser la question : y a- t-il quelque chose dans le mobi- lier ou dans les pièces qui ne soit pas de lui ? Du sol au plafond, des chambres à la salle de bain, de la grange à l’ancienne fosse à lisier transformée en piscine, on retrouve partout les traces d’Hans Delo. Notre homme aime le bois et la pierre. Avec son épouse Michel- le, parfois exaspérée par cette passion maladive, ils partagent un goût prononcé pour traquer l’insolite ou le rustique dans les brocantes. Vieux traîneau, planches en bois brut sont réha- bilitées ou assemblées pour confec- tionner les lits. Comme rien ne se perd, les épais plateaux de la grange entrent dans la com- position de la table principale. Les vieux bardages de ferme se retrouvent sur les portes de pla- card, sur les murs. À l’étage de la maison d’habitation, dans un espace mansardé de l’ancienne grange, Hans a recréé l’ambian- ce d’un coquet chalet montagnard pour réaliser la chambre du fis- ton. La pièce à vivre au rez-de- chaussée s’articule autour d’une superbe cheminée entièrement composée de pierres sèches de

Sancey. Le clou de la visite reste la sal- le de bain. Entourage de baignoire, mur de séparation avec le coin douche, le minéral est omnipré- sent donnant à la pièce un char- me inattendu. Peu convaincu par l’installation d’une bonde d’éva- cuation au milieu de la douche, Hans a mis au point un dispo- sitif astucieux inspiré des modèles à l’italienne où l’eau s’écoule dans une fente ouverte au bout du plan légèrement incliné du sol de la douche. Le liquide retombe dans une rigole connectée au réseau d’évacuation. Avec la douche qui pratique, son inventeur a rem- porté un concours organisé par unmagazine spécialisé dans l’ha- bitat. La bâtisse a subi une métamor- phose radicale. Lemur de la gran- ge est même devenu une faça- de en trompe-l’œil, masquant une mini-cour intérieure. “Sur la fer- me, j’ai passé l’équivalent de 3 années de travail à plein temps” , explique le génial bricoleur. Hans Delo est né au pays des tulipes.Après un bac général com- plété par quelques mois en B.T.S. électronique, il prend son balu- rigole, plus de souci de nettoyage. Les ménagères apprécie- ront. Grâce à cette trouvaille simple et

chon et met le cap sur Sancey-le- Grand. “Avec mes parents, nous partions tous les étés randonner dans les montagnes suisses. Ma sœur et moi avions la responsa- bilité de tracer l’itinéraire. Un jour, on a choisi de passer par le Haut-Doubs. C’est comme ça qu’on s’est retrouvé au camping de Sancey.” Un souvenir d’enfance réactualisé quelques années plus tard quand Hans s’installe pro- visoirement dans le même cam- ping. Il déménage ensuite sa cara- vane à Orchamps-Vennes pour se rapprocher du boulot. De fil en aiguille, il acquiert un bout de me. Originaire du Sud de la Fran- ce, Michelle languit un peu le soleil méditerranéen. Pas du gen- re à s’arrêter pour si peu, le couple migre à Montpellier. Un épisode où l’acharné du bricolage aura le temps de retaper deux apparte- ments. “Je tiens cette passion de mon père. Je crois qu’il était encore plus fou que moi” , concè- de l’héritier qui ne transmettra pas ce penchant à son fils, appa- remment pas trop branché par le sujet. Le soleil est une chose, l’insécurité de la banlieue mont- pelliéraine en est une autre. terrain et bâtit sa première maison en dur. Entre temps, il rencontre celle qui allait devenir sa fem-

Hans Delo travaille la pierre et le bois. Une double passion qui se retrouve partout, y compris dans la salle de bain.

Blasé d’avoir toujours à se bar- ricader chez soi, Hans et Michel- le optent à nouveau pour la tran- quillité des paysages du Haut- Doubs. “On a vendu. Grâce au pécule, j’ai pris une année sab- batique consacrée à la construc- tion d’une maison à ossature bois, située sur la commune des Combes. ” Quelle que soit la région ou le pays où il vive, “unmanuel” , comme se qualifie Hans, n’a géné- ralement pas trop de souci à trou- ver un emploi. Se sentant inca- pable de rester longtemps enfer- mé dans un bureau, notre Hol- landais a exercé dans pratique- ment tous les corps du bâtiment. “J’aime bien faire un peu de tout mais pas toujours la même cho- se.” Quand la monotonie d’un travail ennuyeux le gagne, il n’hésite pas

longtemps à tirer sa révérence au grand dam de ses employeurs souvent dépités de se séparer ain- si d’un si bon ouvrier.Aujourd’hui, Hans travaille à son compte. Il installe des cuisines. “Cette pro- fession souffre d’un manque de reconnaissance dans les métiers du bâtiment. C’est assez injuste car on doit souvent s’improviser électricien, plombier, maçon.” Heureux dans leur maison des Combes, les Delo ont malheu- reusement appris qu’ils allaient avoir de nouveaux voisins. Une mauvaise nouvelle incompatible avec leur désir de vivre isolés en pleine campagne. Ils se mettent alors à la recherche d’un nouveau pied-à-terre. La prospection abou- tit assez vite avec l’opportunité de racheter cette vieille ferme de la Rigole à Orchamps-Vennes.

“Pendant toute la durée des tra- vaux, on a vécu dans la partie habitation transformée depuis en gîte rural.” Hans a encore des projets pleins la tête. Il songe déjà à agrémen- ter sa piscine en y installant des roselières et quelques petites cas- cades ici où là. Il cogite actuel- lement sur un projet de com- mercialiser de grands parasols en bois. Une idée en chassant une autre, il réfléchit à un système de chauffage basé sur le princi- pe de la pompe à chaleur en qui puiserait son énergie dans les échanges thermiques entre l’in- térieur et l’extérieur de sa ferme. “En prévision, j’ai déjà posé un plancher chauffant dans la piè- ce principale.” Une chose est sûre, Michelle n’est pas au bout de ses surprises… O F.C.

Le clou de la visite reste la salle de bain.

L’ACTU DU MOIS LA RETRAITE SUISSE

Le trait d’union franco-suisse Vous êtes frontalier et vous vous interrogez sur votre retraite ?

L’âge ordinaire de la retraite en CH est de : - 65 ans pour les hommes - de 64 ans pour toutes celles nées à par- tir de 1942 ; Toutefois le système de retraite flexible mis en place en CH permet d’une part de l’anticiper de 1 à 2 ans et d’autre part de l’ajourner de 1 à 5 ans. * En cas d’anticipation un taux de réduc- tion définitif est appliquée. Il est de 6,8 % pour un an et de 13,6% pour 2 ans pour les hommes et les femmes. Par contre un taux préférentiel de 3, 4% pour 1 an est de 6,8% pour 2 ans est quant à lui appliqué pour uniquement les femmes nées entre 1942 et 1947. * On peut également décider d’ajour- ner sa rente c’est-à-dire en retarder le versement de 1 à 5 ans en sachant tou-

tefois que la personne peut dans une cer- taine mesure durant cette période reve- nir sur sa décision et l’annulée et ainsi toucher sa rente. En cas d’ajournement un supplément mensuel va alors s’ajouter à la rente dont le taux va dépendre de la durée de l’ajour- nement. La rente suisse de vieillesse est calculée en tenant compte de 3 éléments : - Les années de cotisation en Suisse - Les revenus tirés d’une activité lucra- tive - Les bonifications pour tâches éduca- tives ou d’assistance. Pour avoir droit à une rente complète il est nécessaire d’avoir une durée de coti- sation complète soit 44 ans. S’il manque des années, il ne sera versé qu’une ren- te partielle.

Implantée à Morteau, la Maison transfrontalière est un guichet d’information, animé par le Grou- pement transfrontalier européen, la Fédération romande des consommateurs, le Service de l’emploi et la Caisse de chô- mage du Canton de Neuchâtel, le syndicat Unia, l’Association pour l’emploi des cadres, l’As- sociation suisse des cadres et le Greta du Haut Doubs. Ces partenaires vous informent dans de nombreux domaines : emploi, consommation, forma- tion, assurances sociales, vie pratique, …, en France et en Suisse. Si vous désirez rencontrer nos partenaires ou assister à une conférence, contactez nous : 29 Grande Rue – 25500 Morteau Tel : 03.81.68.55.19 – Site : www.maison-transfrontaliere.com

La Maison transfrontalière euro- péenne et le Groupement trans- frontalier européen organisent une conférence sur la retraite du fron- talier – Mardi 22 Novembre 2005 – 20h – 22h – Salle Morand – Pon- tarlier – Entrée gratuite pour les adhérents du Groupement trans- frontalier européen – 10 € non adhérents. Vous recherchez un emploi en Suisse ? La Maison transfrontalière euro- péenne et le syndicat Unia orga- nisent une réunion sur les métiers de l’hotellerie restauration – Ven- dredi 18 Novembre 2005 – 16h – 17h30 – 29 Grande Rue – Mor- teau – Entrée libre - Inscription obligatoire.

Question-réponse : Je viens de trouver un employeur à la Chaux-de- Fonds. Il me demande de commencer mon activi- té immédiatement. En a t’il le droit ?

Vous ne pouvez pas débuter votre acti- vité professionnelle sans avoir obte- nu votre autorisation de travail. Le tra- vailleur qui contrevient à cette obli-

gation risque de se voir retirer son autorisation et appliquer une inter- diction d’entrée en Suisse pouvant aller jusqu’à 3 ans.

Hasna CHARID - Juriste Groupement Transfrontalier Européen Antennes de Morteau et Pontarlier

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