La Presse Bisontine 52 - Février 2005

Trois communes pour gérer un hameau La Chapelle-des-Buis a la particularité d’appartenir à trois communes différentes : Fontain, Morre et Besançon. Comment les municipalités s’y prennent-elles pour gérer ce cas hors normes ? Le point avec Jean-Michel Cayuela, maire de Morre et Jean- Paul Dillschneider, maire de Fontain. M UNICIPALITÉS Collaboration entre les communes pour gérer un hameau En passant par… La Chapelle-des-Buis par G.C. UN QUARTI ER À L’HONNEUR 26

À La Chapelle-des-Buis, il suffit de traverser la route pour passer de Besançon à Fontain et de faire quelques pas supplé- mentaires pour arriver sur la commune deMorre. Le hameau est en effet divisé en trois, ce qui ne facilite pas la gestion par les communes. Éclairage, voirie, distribution du cour- rier… Comment les munici- palités arrivent-elles à gérer ces différents services ? “Chacun a sa part et chacun fait ce qu’il doit faire sur sa commune, explique Jean-Paul Dillschneider. On a également des projets communs comme celui d’équipements pour ralen-

terriens ne voulaient pas céder leur terrain. C’est ainsi que le hameau s’est retrouvé parta- gé entre 3 communes. Le ter- ritoire de Morre s’étend sur le côté droit de la montée de La Chapelle-des-Buis, depuis le village de Morre, et s’arrête au coin du chemin qui mène au monument de la Libération. On se trouve ensuite sur la commune de Besançon. Quant à la commune de Fontain, elle possède toute la partie gauche du hameau, qui redescend sur le vallon des Mercureaux. “Cet- te partie de Fontain est relati- vement derrière la colline, les gens de Fontain ne devraient donc pas être dérangés par la

rage, un compteur est installé sur chacune des communes. Quant à la distribution du cour- rier, les habitants de Fontain

tir un peu la circulation et c’est évident que là, chaque com- mune participera au rapport de ce qui la concerne.” “Nous

et Morre dépendent de la poste de Saô- ne, les autres de cel- le de Besançon. Il y a donc deux facteurs pour La Chapelle- des-Buis.” Pas toujours facile de s’y retrouver pour

sommes à l’écoute des habitants, précise Jean-Michel Cayuela, maire de Morre, et nous essayons avec le maire de Fontain et le maire de Besançon de trouver des solutions en commun lorsque

Un compteur électrique sur chaque commune.

À droite la commune de Fontain, à gauche Besançon, et en face Morre.

Buis. Lorsqu’il ne peut s’y rendre, il délègue ses missions aux services compétents de la ville. “Il existe heureusement une très bonne harmonie entre les trois maires, conclut Jean- Michel Cayuela, maire de Mor- re. Le hameau de La Chapel- le-des-Buis fonctionne comme ça depuis des années et il n’y a jamais eu de réels problèmes.” !

voie des Mercureaux, précise le maire de Fontain. Les mai- sons que l’on voit en contrebas, qui sont juste en face de la sor- tie du Trou-au-Loup sont sur Morre. Ce sont surtout ces mai- sons qui seront touchées indi- rectement par le son.” Le maire de Besançon n’en néglige pas pour autant le hameau de La Chapelle-des-

les habitants de La Chapelle- des-Buis qui ne savent pas for- cément à quelle mairie s’adres- ser. D’après le maire de Morre, le découpage de La Chapelle- des-Buis est en partie dû au fait que certains propriétaires

cela est possible. Concernant la voirie, l’entretien des routes et le déneigement sont assurés par la D.D.E. Seuls les chemins de traverse sont financés par les communes sur lesquels ils se situent. Concernant l’éclai-

H ABITANTS Un cadre de vieux exceptionnel La population renouvelée Beaucoup d’anciens du hameau sont décédés. Les plus anciennes familles y sont maintenant installées depuis une vingtaine d’années. Parmi eux, les Lecossois habitent La Chapelle-des-Buis depuis 16 ans. Des cours de self defense y sont aussi dispensés.

E NVIRONNEMENT Surplombant la côte de Morre La grotte Saint-Léonard parmi les sites protégés Parmi les milliers de cavités recensées dans le Doubs, une trentaine sont pro- tégées pour des motifs divers : site remarquable, monument historique, réser- ve naturelle, arrêté de biotope… Le rocher et la grotte Saint-Léonard à La Chapelle-des-Buis font partie de ces sites classés.

À quelques minutes de la capitale comtoise, La Chapelle-des-Buis regorge de sentiers pédestres et de points de vue magnifiques sur la Citadelle et la ville de Besançon. Considé- ré comme l’un des “poumons” de la ville, le hameau de La Chapelle-des-Buis attire chaque week-end des dizaines de promeneurs. La grotte Saint-Léonard fait partie de ces sites appréciés. Après une courte promenade de 500 mètres environ, sur un sentier surplom- bant en partie la côte de Morre, on arrive aux rochers et à la grotte Saint-Léonard, site ins- crit et protégé par loi du 18 avril 1944. Hor- mis la beauté du site, la grotte présente peu d’intérêt pour les spéléologues, elle est sur- tout fréquentée par les promeneurs. Deux grottes sont en fait l’une au-dessus de l’autre : la grotte supérieure, bien connue des prome- neurs, qui domine la vallée du Doubs et la côte de Morre. Après une ouverture de 20 mètres de haut pour 2 mètres de large à la base, on découvre une galerie de 2 mètres de haut et 1,50 mètre de large qui descend jus- qu’à 35 mètres de profondeur. La grotte inférieure quant à elle est située à une vingtaine de mètres en dessous de la première grotte. L’entrée de 3 mètres de haut et 4 mètres de large débouche sur une salle de 10 mètres de large et 25 mètres de long.

Quelques méandres, crevasse et boyaux consti- tuent le reste de la grotte. Quant aux “habi- tants” de la grotte, d’après Emmanuel Ruiz, président du comité départemental de spé- léologie du Doubs, on peut y trouver quelques colocataires : “Renards, petits rongeurs et blaireaux peuvent la visiter. Les chauves-sou- ris sont surtout présentes dans la grotte infé- rieure, protégée par une grille. Quelques insectes (araignées, coléoptères) s’abritent sûrement dans la zone d’entrée.” Un arrêt de biotope (protection des chauves- souris) concerne d’ailleurs la grotte Saint- Léonard. !

H ubert et Claudine Lecos- sois habitent “le hameau”, c’est-à-dire la partie supé- rieure deLaChapelle-des-Buis, qui regroupe une vingtaine d’habitations. Ils sont juste en

à boire l’apéro, on jouait de la guitare. Aujourd’hui, ce n’est plus possible. Il y a des nui- sances terribles qu’on ne connaissait pas. Mais c’est un des seuls inconvénients.” Cadre de vie, points de vue exceptionnels, balades agréables, calme, le tout à quelques minutes du centre- ville. “On voit beaucoup de pro- meneurs le week-end et de plus en plus la semaine avec le 3 ème âge. C’est une zone verte très intéressante, avec beaucoup de gibiers. La vallée des Mercu- reaux, le fort de Fontain, les sentiers balisés. Il y a beaucoup de choses à voir. La création de la voie des Mercureaux nous posera peu de problèmes car nous sommes protégés par une colline. Nous n’aurons pas non plus de nouvelles constructions car La Chapelle-des-Buis est classée en zone verte, non constructible. Espérons qu’elle le restera.” !

des jours fériés dans une semai- ne, il ne faut pas compter sur les services de Besançon pour ramasser nos poubelles. Ce serait plus simple de regrouper La Chapelle-des-Buis et de rat- tacher ce blerait logique que l’on soit rat- taché à Besançon. Mais le problème n’a jamais été soule- vé.” Hubert et Claudine Lecossois habitent ici depuis 16 ans. Au fil des ans, et plus particuliè- rement depuis 3 à 4 ans, ils constatent une augmentation de la circulation. En passant par ici, les automobilistes évi- tent les encombrements de la côte de Morre. “Il y a encore quelques années, on pouvait mettre une table au bord de la route, sur le côté. On invitait les frères de la communauté franciscaine ou d’autres voisins hameauàune seule commu- ne. Il me sem-

face de laCha- pelle, sur la commune de Fontain. Leur

Une augmentation de la circulation.

situation leur vaut d’ailleurs de payermoins d’impôts locaux que les voisins de l’autre côté de la route, situés eux sur la commune de Besançon. Pas très logique pour les habitants, qui sont pourtant habitués à ce genre de distinction selon les communes. “Tout est sépa- ré comme ça, explique Claudi- ne Lecossois. Tous les jours je vois deux facteurs, chacun s’oc- cupant d’un côté de la route. Pour les poubelles, c’est lamême chose. C’est une société privée qui s’occupe de nous, et de l’autre côté c’est la ville de Besançon qui s’en occupe. Si nous avons

La grotte surplombe la vallée du Doubs et la côte de Morre.

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