La Presse Bisontine 52 - Février 2005

L’ÉVÉNEMENT

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A MÉNAGEMENT

1,1 million d’euros de travaux Les commerçants sont demandeurs d’informations

Pour fluidifier le trafic dans la zone de Châteaufarine, la ville envisage de doubler la rue René Char. Pour élargir la voie, elle doit négocier avec les propriétaires des terrains concernés.

L’ extension de Fly a été reje- tée en juin 2003 en C.D.E.C. (commission départementale d’équipement commercial) car les infra- structures routières n’étaient pas suffisamment dimension- nées pour supporter une aug- mentation de trafic liée à ce développement commercial. Depuis, l’agrandissement de l’enseigne a été accordé car la ville dans le cadre de l’appro- bation du plan d’aménagement d’ensemble (P.A.E.) a prévu d’engager des travaux sur la zone de Châteaufarine dans le but de fluidifier la circulation et sécuriser les voies. Ce programme prévoit le dou- blement de la rue René Char, avec l’aménagement d’une voie de bus, entre la jardinerie Bau- doin et Géant Casino. Un grand rond-point sera réalisé face au magasin Fly et un second est prévu à nouveau sur la rue

René Char, à l’intersection avec la rue Paul Éluard (là où se trouve Cuiropolis). “Les études du P.A.E. vont être faites durant l’année 2005. Les travaux devraient débuter en 2006” pré- cise Jacques Mariot, adjoint au commerce. Le montant global de ce chantier est fixé à 1,1mil- lion d’euros supporté à 20%par

Pour l’instant, la ville a ouvert les négociations avec tous les propriétaires des terrains concernés par le doublement de la rue René Char. Elle doit trouver un terrain d’entente pour élargir la chaussée en rognant sur le parking des enseignes. Un commerçant directement intéressé par ce

Les travaux rue René Char sont prévus pour 2006.

la municipalité et à 80% par tous les commerces qui déposent désormais un permis soit pour s’installer, soit pour s’agrandir. “C’est la loi.” Comme il res- te encore potentiel-

dossier indique “ne pas être au courant de ce projet. Je n’ai eu encore aucun contact avec la municipalité - sans doute parce que la ville elle-même n’a pas encore toutes

“Je n’ai eu encore aucun contact avec la municipalité.”

Selon cet investisseur, la ville aurait pu depuis longtemps prévoir d’autres aménagements pour améliorer les conditions de circulation dans la zone de Châteaufarine avant d’envi- sager de doubler la rue René Char soumise à des bouchons réguliers. Pour ce propriétai- re, ce qui pose problème, ce sont “les entrées et les sorties desmagasins. À l’origine, quand cette zone commerciale a été créée, chaque enseigne devait prévoir une entrée de parking de 7 m. Mais nous n’avons pas

le “ statu quo autour de cette affaire. J’ai accepté l’aligne- ment qu’elle m’a proposé. C’est- à-dire qu’elle m’a demandé de reculer la construction du bâti- ment d’environ 4mde la chaus- sée en vue de ce futur aména- gement.” Dans ce cas, il n’y aurait donc pas eu de tran- saction financière pour que la mairie puisse disposer des ter- rains. “De toute manière, le cas échéant, la municipalité est en droit de vous exproprier dans le cadre d’un tel projet” ajou- te-t-il.

tenu compte à l’époque de l’amé- nagement de bordures qui réduisent de 2 m en largeur cet- te entrée. Résultat, les voitures ne peuvent pas se croiser. Par exemple, il faut attendre qu’un véhicule sorte du parking pour pouvoir y entrer à son tour” explique-t-il. Pour lui, la muni- cipalité aurait dû demander aux commerçants de créer un double accès aux parkings rue René Char, avec une entrée et une sortie bien distincte, “au moins pour les enseignes qui attirent le plus de clients.” !

lement 20 000 m 2 de surface commerciale encore aména- geables à Châteaufarine il en coûtera 40,35 euros par m 2 com- mercial aux investisseurs qui ont des projets dans ce secteur, afin de participer au finance- ment des travaux.

les données de cette opération. Nous n’avons jamais parlé de cela même en réunion de com- merçants.” À l’inverse, un propriétaire indique s’être déjàmis d’accord avec la ville, même s’il admet que depuis quelque temps c’est

C OMMENTAIRE 40,35 euros par m 2 Le financement des travaux fait débat Dans le cadre du plan d’aménagement d’en- semble qui prévoit lamodification des infra- structures routières de Châteaufarine, des propriétaires s’insurgent contre le finance- ment des travaux qu’ils devront supporter.

R ÉACTION

Châteaufarine doit s’étendre

Guy Feuvrier : “Il ne faut pas disperser l’offre” Responsable du magasin Atlas et trésorier de l’association des commerçants de Châ- teaufarine, Guy Feuvrier estime qu’il est préférable de concentrer les moyens plutôt que de disperser l’offre en dynamisant Chalezeule.

L a loi est la loi. C’est en résumé la réponse qui a été faite par la municipalité à un proprié- taire terrien dans la zone de Châteaufarine. Sous cou- vert d’anonymat, il confie n’avoir pas caché sa sur- prise quand la municipali- té de Besançon lui a annon- cé qu’il devrait participer au financement des travaux

L’amertume est palpable, mais la réglementation qui encadre le P.A.E. (plan d’aménagement d’ensemble) voté par la municipalité en mai 2003 est claire sur ce point. La collectivité assu- me une partie des finance- ments (20%) des travaux. Le reste est supporté par les investisseurs qui concré-

L a Presse Bisontine : Que pensez-vous de la politique de la ville qui consiste à frei- ner le développement de la zone com- merciale de Châteaufarine pour dynamiser Cha- lezeule ? Guy Feuvrier : Je souhaite au contraire que cette zone de Châteaufarine se dévelop- pe encore. La zone de Chalezeule existe depuis longtemps, mais je constate que les commerçants ne veulent pas aller s’im- planter là-bas, malgré la disponibilité fon- cière.

L.P.B. : Il reste plus de 15 hectares encore urba- nisables dans le secteur de Châteaufarine. Ce sont les terrains du S.M.A.I.B.O. qui sont pour l’instant fermés à tout développement. Qu’en pensez-vous ? G.F. : Il y a en effet une très grande zone disponible le long de la rue de Dole (N.D.L.R. : à droite direction Saint-Vit derrière l’A.D.I.B.). Il me semble impor- tant de la développer. En plus, cela per- mettrait de faire la jonction avec le pôle santé. L.P.B. : La ville consulte-t-elle les com- merçants avant de mettre en place une stratégie commerciale ? G.F. : C’est vrai que nous n’avons jamais été vraiment contactés. On ne nous consulte pas beaucoup, pour ainsi dire pas du tout. Pour- tant, Jacques Mariot, adjoint au commerce voulait réunir les commerçants de la zone. Mais ça n’a pas été fait. L.P.B. : Quels sont les projets de l’association des commerçants de Châteaufarine ? G.F. : Cette association était en sommeil depuis quelque temps. Cette fois-ci, les choses avancent, nous allons commencer par revoir toute la signalétique sur l’en- semble de la zone de Châteaufarine. !

tisent leur projet à partir du moment où le P.A.E. est adopté. Les propriétaires qui tombent sous le coup du plan d’aménagement d’ensemble ont le

“J’ai trouvé qu’il y avait une certaine injustice.”

d’aménagement de voirie en vue de la future exten- sion de son bâti- ment commercial. Il était d’autant plus surpris d’ap-

“Nous n’avons jamais été vraiment contactés.”

L.P.B. : Il faudrait donc, selon vous, continuer à développer Châteaufari- ne ? G.F. : Je pense qu’il faut à Besan- çon une zone forte, suffisamment importante et attractive pour maintenir la clientèle sur place. Ma crainte est que si l’on cherche

sentiment de payer pour les autres. Désormais, s’ils construisent où s’étendent, ils devront s’acquitter de coquettes sommes d’argent équivalentes à 40,35 euros par nouveau mètre carré commercial urbanisé. Résul- tat, pour une extension de 1 000 m 2 , le propriétaire devra verser 40 350 euros pour financer les aména- gements routiers. Le jour où il faudra passer à la caisse, certains savent déjà qu’ils feront grise mine. !

prendre qu’une partie des investisseurs seulement allait devoir supporter à hauteur de 80% la charge des travaux routiers (dou- blement de la rueRenéChar et création de deux ronds- points). “J’ai trouvé qu’il y avait une certaine injustice à ne faire payer que les inves- tisseurs qui avaient des pro- jets d’agrandissement de magasin ou de construction en cours. Alors que tous les commerces de la zone vont profiter à terme des futurs aménagements.”

à développer l’Est en plus de Châteaufa- rine et Valentin, on risque de diluer l’offre commerciale sur l’agglomération. Nous serons donc moins performants. Aujour- d’hui, le consommateur est de plus en plus exigeant. C’est certain que s’il doit aller aux quatre coins de la ville pour acheter des produits, il ira ailleurs. Désormais, l’inquiétude vient de Dijon. Pour faire concurrence à cette ville, il faut être dotés de grandes enseignes et rester dynamiques. Selon moi, deux zones commerciales per- formantes à Besançon seraient suffisantes, plutôt que de disperser l’offre.

Selon Guy Feuvrier, “l’inquiétude vient de Dijon.”

Propos recueillis par T.C.

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