Journal C'est à Dire 168 - Juillet 2011

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D O S S I E R

Auguste Prévitali, la force tranquille Natif de Capizzone (vers Bergame), Auguste Pré- vitali a bâti de ses propres mains une société de carrelage, cheminées, poêles, qui emploie 40 salariés sur deux sites à Damprichard et Besan- çon. Ses fils ont repris le flambeau. La famille Prévitali à Damprichard

L e jour de sa retraite, il y a treize ans, ses employés lui offraient un drôle de cadeau : une truelle plaquée or avec cette inscription : “Pour les 150 000 heures travaillées.” Ce symbole reflète parfaitement

la destinée d’Auguste Prévi- tali, une vie dédiée au travail. “Tout ce qu’il a créé, il l’a méri- té. Il n’a jamais papillonné” concède sa femme, qui a épou- sé cet Italien débarqué à l’adolescence de la région de Bergame en Italie.

Auguste Prévitali rend régulièrement visite à Emmanuel Tisserant, qui seconde la gérance du dépôt à Damprichard.

Et si la truelle d’Auguste a dis- paru à la suite d’un malheu- reux cambriolage, l’homme ori- ginaire de Capizzone n’a pas perdu de son dynamisme. À 73 ans, il coule aujourd’hui une retraite heureuse et méritée mais ne peut s’empêcher de retourner presque chaque jour

tantes. De son pays natal, il a gardé la nationalité et surtout ce fort accent. Une marque de fabrique qui fait encore sourire son épouse : “Il accentue encore certains mots” dit sa moitié qui gérait la partie administrative de l’entreprise. “Auguste a tou- jours préféré l’oral à l’écrit…” confie-t-elle.

dans “son” entreprise. “Il vient dire bonjour, passer un coup de balai, relever le cour- rier” explique Emma- nuel Tisserant, res- ponsable du site de Damprichard.

Discret, travailleur, le patriarche de la mai- son Prévitali dit n’avoir jamais eu de souci d’intégration. “Du moment où l’on rend un

“Il n’a jamais papillonné” concède sa femme.

travail propre et que l’on s’intègre, il n’y a pas de problème” dit-il. Sa femme acquiesce. Heureux d’avoir transmis les valeurs du travail et de la vie à ses fils, il reviendra de son voyage en Italie avec du sala- mi de Capizzone, qui semble-t- il, est le meilleur du monde. Cela n’a rien de chauvin pour cet Italien, dont une partie du cœur est dans le Haut-Doubs, l’autre en Italie. E.Ch.

Modeste sur sa réussite, Augus- te regarde avec bienveillance le travail aujourd’hui poursui- vi par ses fils. Gino poursuit le travail de son père à Dampri- chard tandis que Rodrigue gère le site de Besançon. Katia, Romuald et Gérald composent le reste de la famille. Auguste part fréquemment avec sa femme rendre visite à sa famille en Italie où il possède encore quelques cousins et

Le maire est Italien C’est François Franchini qui a installé en 1925 la famil- le du même nom sur le plateau de Belleherbe et de Pier- refontaine. La famille est originaire de Bergame. Sou- venirs du petit-fils, premier magistrat de Belleherbe. Belleherbe

L’ Italie, Philippe Fran- chini la connaît pour y passer ses vacances en famille. S’il ne renie pas ses origines italiennes, le maire

de maçon. Quasiment un siècle après l’arrivée du grand-père, Phi- lippe Franchini poursuit l’aventure du bâtiment avec son entreprise de peinture. “L’intégration s’est fai- te naturellement par le travail pour ma famille comme pour les autres familles ita- liennes” , avoue Philippe Fran- chini. D’autres ont suivi le même che- min, à l’instar des familles Sal- vi ou Pellegrini : “Ils sont arri- vés en même temps que mon grand-père et venaient égale- ment de Bergame.” Ces derniers sont également spécialisés dans le bâtiment tout comme la famille Personeni. Une vraie épopée.

de Belleherbe (582 habitants) confie qu’il se sent avant tout du Plateau, largement intégré par ses fonc- tions publiques et pro- fessionnelles.

Et les autres : Personeni, Pellegrini, Salvi.

C’est son grand-père François qui a quitté Bergame avec sa femme (Carminati de son nom de famille) pour débarquer à Pierrefontaine-les-Varans. “Comme les autres, il est venu pour trouver du travail. C’était dans les années vingt” dit son petit-fils. Il sera maçon et bûcheron. Un de ses cinq fils, lui aussi prénommé François, embrassera également le métier

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