Journal C'est à dire 209 - Avril 2015

R E T O U R S U R I N F O

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Pôle Emploi a inauguré ses nouveaux locaux

ÉDITORIAL

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. C’est à dire revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.

Vernis La proximité du Haut-Doubs avec la Suisse est comme un miroir défor- mant. Certes 40 % des salariés rési- dant dans le bassin de Morteau tra- vaillent de l’autre côté de la fron- tière. Certes, ces travailleurs fron- taliers bénéficient d’un salaire horai- re brut supérieur de 69 % à celui d’un salarié travaillant en Franche- Comté d’après une très récente étu- de dont nous publions l’essentiel dans ce numéro. Certes, le taux de chômage du bassin d’emploi de Mor- teau reste, assez largement, en deçà des chiffres régionaux et plus enco- re des taux nationaux. Seulement, si on gratte un peu le vernis doré de ce Haut-Doubs qui fait tant d’envieux, on s’aperçoit que les chiffres ne sont pas si flatteurs que cela pour peu qu’on les approfon- disse un peu. En effet, l’étude sur les besoins en main-d'œuvre que vient de rendre publique Pôle Emploi Franche-Comté montre que le seul bassin d’emploi de la région où les employeurs déclarent que leurs intentions d’embauche pour cette année sont inférieures à celles qu’ils affichaient l’an dernier, c’est celui de Morteau. Tous les autres bassins d’emploi sans exception affichent de meilleures perspectives pour 2015. On peut en déduire aisément que si la Suisse n’était pas cette roue de secours providentielle de l’emploi que le bassin mortuacien connaîtrait une hausse quasi cer- taine de son taux de chômage en 2015 alors même que la tendan- ce régionale, et même nationale, est au léger rebond de l’emploi en ce début d’année. L’autre perver- sion liée à la proximité de cet eldo- rado helvétique est que notre région, particulièrement les secteurs de Morteau et de Pontarlier est deve- nue une terre de “chômage impor- té” pour reprendre l’expression du directeur régional de Pôle Emploi. Cela signifie que nombre de deman- deurs d’emploi en provenance d’autres régions françaises, attirés par les perspectives de jours meilleurs auprès d’employeurs suisses, viennent chercher leur bon- heur ici. Seulement, tout le monde ne le trouve pas et par conséquent, ce sont autant de nouveaux inscrits venant gonfler les statistiques locales des demandeurs d’emploi. Il convient donc en matière d’emploi de ne pas s’arrêter à la première lecture de chiffres apparemment flatteurs. Ils cachent une réalité beaucoup plus nuancée. Et si la machine écono- mique suisse venait vraiment à s’enrayer, les dégâts locaux seraient d’autant plus dramatiques. Jean-François Hauser

La sage-femme aux 3 300 bébés s’est éteinte

là où le devoir l’appelait, y com- pris dans les fermes les plus reculées du Val par n’importe quel temps. “Elle s’est dépla- cée à pied, à ski, en moto et en 2 chevaux. Elle n’a jamais ces- sé son activité jusqu’à sa retrai- te à l’âge de 63 ans.” La sage-femme tenait avec soin son registre des naissances qu’elle annotait semble-t-il. Sans doute y consignait-elle de petites anecdotes sur les accouchements du quotidien. Elle s’est séparée de tous ces documents de travail, laissant à l’histoire ces milliers de vies humaines qu’elle a tenues entre ses mains.

T rait d’union entre la France et la Suisse, entre Char- mauvillers et Le Noirmont, le pont de la Goule a dû être fermé voilà près de deux ans du fait de sa vétusté. Des culées fragilisées, un tablier en mauvais état… Les travaux étaient indispensables. Après de longues analyses tech- niques et les indispensables recherches de financement, enfin, depuis mars, l’entreprise Roc Aménagement du Bélieu est à l’œuvre. Spécialisée dans les tra- vaux acrobatiques, elle a de quoi faire pour remettre le pont en état au-dessus des eaux parfois agi- tées du Doubs. Une plateforme a été créée pour faciliter leur tra- vail, importante à la fois pour la sécurité des ouvriers, la réalisa- tion même de l’intervention et aussi éviter la pollution des eaux 17 avril ses nouveaux locaux situés au pied de nouvel immeuble La Canopée, avenue Charles-De- Gaulle à Morteau, en présence notamment dʼAnnicet Loembe, le directeur régional de Pôle Emploi Franche-Comté qui a “salué le travail qui a été fait sur lʼagence, qui symbolise la volonté des agents de faire plus pour ceux qui en ont le plus besoin.” 23 per- sonnes travaillent dans cette nou- velle agence Pôle Emploi. Même si le bassin dʼemploi de Morteau reste privilégié avec un taux de chômage très inférieur à la moyenne nationale et un des plus bas de la région, le contexte a changé ces derniers mois. Cʼest en effet ici que “la hausse du nombre de demandeurs dʼemploi a été la plus forte en 2014 par rapport aux autres bassins dʼemploi de la région” a souligné le préfet du Doubs Stéphane Fra- tacci qui avait également fait le déplacement. “On présente sou- vent notre bassin dʼemploi com- me étant un eldorado, mais cet- te image masque une réalité : nous avons beaucoup de deman- deurs dʼemploi” confirme Annie Genevard, maire de Morteau. Sur la seule année 2014, 2 680 entre- tiens dʼinscription et de diagnostic ont été réalisés à lʼagence Pôle Emploi de Morteau, et 6 758 demandes dʼallocation ont été trai- tées. Le pont de la Goule rouvrira mi-juin Cadres, personnel de l’agence, élus locaux étaient présents pour cette inauguration le 17 avril dernier. en démontant l’ancien ouvrage puis en remontant le nouveau. “Le coût du chantier est de 400 000 euros” explique le mai- re de la commune française Oli- vier Clémence qui poursuit en détaillant : “Avec notamment des fonds européens Interreg pour un tiers et 50 000 euros de la commune du Noirmont puisque l’une des culées du pont de la Goule est suisse.” Restera à la charge du budget de Charmau- villers 60 000 euros à financer. Le prix à payer pour que les ter- ritoires français et helvétiques retrouvent leur lien entre les deux rives pour le plus grand plaisir des travailleurs frontaliers qui passent là et des nombreux tou- ristes, pêcheurs et randonneurs. Réouverture prévue mi-juin, jus- te avant l’été. U n mois après son démé- nagement, Pôle Emploi Morteau inaugurait le

D ans le dossier sur l’hôpital de Morteau paru dans notre dernière édition, un des articles était consacré à la maternité de l’établissement qui a fonctionné de 1977 à 1986 et à une de ses figures, la sage- femme Marie-Rose Moyse (née Perrot). Cette dame qui a fait naître plus de 1 000 bébés à la maternité et 3 300 durant tou- te sa carrière professionnelle dans les foyers du Val de Mor- teau s’est éteinte le 3 avril der- nier à l’âge de 92 ans. Elle rési- dait à l’E.H.P.A.D. depuis 2007, suscitant souvent l’admiration du personnel. “Elle était pour nous un symbole au regard de son parcours exceptionnel de sage-femme. Marie-Rose était attachante, volontaire et incar- nait aussi le féminisme puis- qu’elle avait fait des études et avait réussi” remarque une infir- mière de l’E.H.P.A.D. Après avoir suivi des études à

Besançon, Marie-Rose Moy- se a commencé à exercer son métier en 1944, à l’âge de 21 ans. Elle était installée aux Fins. “À l’époque, il n’y avait pas de téléphone. Elle indiquait sur ardoise laissée à l’entrée de son logement l’adresse où elle était partie pour que l’on puisse venir la chercher au cas où quelqu’un aurait besoin d’elle pour un autre accouchement” raconte sa jeu- ne sœur Andrée Rossi. Marie-Rose Moyse se rendait

Marie-Rose Moyse s’est éteinte à l’âge de 92 ans. Elle a fait naître 3 500 bébés dans toute sa carrière de sage-femme.

est édité par Publipresse Médias 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Direction commerciale : Éric TOURNOUX et Éric CUENOT Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Frédéric Cartaud, Jean-François Hauser. Mots fléchés : Jean-Marie Steyner. Ont collaboré à ce numéro : David Aubry, Marie Bruchon. Imprimé à I.P.S. - I.S.S.N. : 1275-8825 Dépôt légal : Avril 2015 Crédits photos : C’est à dire, Association Germaine Tillion, Pays Horloger, R. Pourchet, F. Vuillemin.

Olivier Clémence (à droite), maire de Charmauvillers surveille régulièrement le chantier, ici avec son homologue suisse du Noirmont.

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