Journal C'est à dire 209 - Avril 2015

P L A T E A U D E M A Î C H E

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Le Russey

Trévillers

A u début dumois demars, des fentes sont aperçues sur les poutres en bois du gymnase. Plus que quarante- naire, le bâtiment public n’avait jusqu’alors jamais fait parler de lui autrement que par les animations, entraînements spor- tifs et compétitions qu’il accueille réguliè- rement. “Nous avons aussitôt demandé à des spécialistes de venir pour nous rensei- gner sur la gravité du problème” confie le maire Gilles Robert qui espérait engager les travaux nécessaires durant l’été “quand la fréquentation est moindre pour gêner le moins possible les utilisateurs que sont notamment les collèges et associations” pré- cise-t-il. Mais le 30 mars, le rapport du cabi- net d’études sollicité va accélérer les évé- nements : “On nous a demandé de fermer sur le champ !” Urgence à la salle des fêtes Fermée pendant plusieurs semaines, la salle des fêtes communale a fait l’objet de travaux aussi imprévus que rapides pour ne pas occa- sionner trop de désagréments aux nombreux utilisateurs. Chronique d’une procédure d’urgence, coû- teuse mais inévitable.

La calculette de l’académie a encore frappé Chaque premier trimestre de l’année civile c’est pareil. La rumeur bruisse des probables fermetures de classes. Les parents se mobilisent, informent, dénoncent et, rare- ment, obtiennent de l’administration une bonne nou- velle, la plupart du temps un sursis.

C ette année encore, le plateau de Maîche a eu son lot de décisions contestées venues de l’inspection académique. Si Four- net-Blancheroche a cette année encore vu s’éloigner le spectre de la fermeture, la conclusion est mal- heureusement différente à Tré- villers où le R.P.I. (regroupement pédagogique intercommunal) accueillant également les enfants

n’intervient pas dans les chiffres” s’est vu rétorquer l’élu qui défen- dait le dossier à Besançon avec ses collègues. Aucun des arguments avancés n’a retenu l’attention : ni les pers- pectives d’augmentation des effec- tifs liées aux futures constructions, ni l’inadaptation des locaux si les classes accueillent un trop grand nombre d’élèves, ni enfin les dif-

de Thiébouhans, Fessevil- lers et Ferrières-le-Lac se voit amputé d’une classe. Récit d’un fossé qui se creu- se entre d’un côté les com- munes et leurs habitants

ficultés d’apprentissage de certains gamins qui seront de fait moins bien suivis. Les parents d’élèves en ont eux aussi eu la preuve : “On a occupé l’école, fait une péti-

“L’humain n’intervient pas dans les chiffres.”

Gilles Robert a fait appel en urgence à l’entreprise Simonin de Montlebon qui s’est engagée à réaliser les travaux en cinq semaines.

et de l’autre l’administration repré- sentée ici par la direction des ser- vices de l’Éducation nationale. “Nous avions cette année 134 élèves répartis en six classes, une à Thié- bouhans et cinq ici à Trévillers” explique Gérard Mauvais, maire de cette dernière commune. “À la rentrée, les prévisions font état de 127 enfants. Alors l’inspection a fait une division par 5 et comme le résultat est inférieur à 27 par classe, on nous retire un poste.” Résumé laconique et qui reflète bien les relations des élus locaux avec ces décideurs : “L’humain

conseil municipal pour pouvoir réparer la charpente. “La loi permet de prendre une délibération pour urgence impérieuse des travaux à réaliser” explique Gilles Robert. Autrement dit, le code des marchés publics et la procédure habituelle ne s’appliquent pas et permettent de choisir en urgence

Avec l’intervention également d’un élec- tricien pour retirer les luminaires puis les réinstaller après travaux, l’opération coû- tera au final 164 000 euros à la collecti- vité. “On peut espérer une subvention du Conseil départemental, 12 500 euros au maximum, le reste étant financé par un emprunt et nous l’espérons par notre assu- rance avec qui des discussions sont en cours” poursuit le maire. Le prix de la sécurité qui va par ailleurs permettre à la vie locale de reprendre son cours avec une réouvertu- re prévue fin mai, ce qui permettra à la célèbre Fête des gentianes de se tenir à la salle des fêtes du Russey. D.A.

tion et interpellé les élus du sec- teur” résume Myriam Jobin, une maman qui met également le doigt sur un autre problème : “Avec les nouveaux rythmes scolaires, les enfants ici ont école y compris le mercredi matin. Des parents ont préféré opter pour le privé afin d’éviter cela.” Une conséquence inattendue d’une réforme très contestée par les familles com- me par les élus locaux et qui a ici coûté à l’école intercommuna- le publique d’une dizaine d’élèves. Quand on sait l’importance atta- chée aux chiffres en haut lieu…

Sous 48 heures, les principaux des collèges sont bien entendu infor- més pour prendre leurs disposi- tions quant aux cours d’éducation physique et sportive tandis que les associations sont réunies en mai-

l’entreprise qui saura répondre au problème qui se pose à la collecti- vité. L’entreprise Simonin de Mont- lebon est techniquement apte à inter- venir dans le délai de cinq semaines pour “un renforcement par injection

Moins de deux mois de fermeture.

rie : “Tout le monde a bien compris la situa- tion” résume le maire qui doit par ailleurs provoquer une réunion extraordinaire du

de tiges scellées dans le bois et consolidation des appuis des fermes existantes avec ajout d’une autre ferme renforcée.”

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