Journal C'est à dire 209 - Avril 2015

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L A P A G E D U F R O N T A L I E R

Transports routiers : la Suisse à deux vitesses La Chaux-de-Fonds En Suisse, le trafic de marchandises par la route coûte trois fois plus cher que par le rail, révèle l’Office fédéral de la sta- tistique. Principal transporteur routier de La Chaux-de-Fonds, Charles Jeanmaire explique pourquoi il a recentré ses activi- tés en Suisse et limité les transports internationaux.

L e trafic demarchandises par voie routière coûte trois fois plus cher que par voie ferroviaire. L’Office fédéral de la statistique (O.F.S.) Il avait acheté les détecteurs pour l’écotaxe N e parlez pas de lʼécotaxe au direc- teur de la société chaux-de-fon- nière de transports. À lʼannonce par le gouvernement français de la mise en place de cette taxe sur les trans- ports routiers, ce dernier avait réser- vé des appareils loués 2,50 euros par mois. Trop prévoyant le voisin suisse. La France a fait marche arriè- re : la suppression de lʼécotaxe coû- te 800 millions dʼeuros au contri- buable français. En Suisse, il existe la redevance sur le trafic des poids lourds (R.P.L.P.). Cʼest une redevance fédérale perçue en fonction du poids total du véhicu- le, de sa catégorie dʼémission et des kilomètres parcourus en Suisse.

a révélé ces chiffres mais les transpor- teurs, sur le terrain, semblent dubita- tifs. Même la Confédération estime que ces deux modes de transport ne sont pas comparables alors que la Suisse possè- de bien un ferroutage beaucoup plus développé que notre système français. Le coût du transport de marchandises par le rail s’élève en moyenne à 18,5 centimes de francs par tonne au kilo- mètre, contre 55 centimes pour le tra- fic routier lourd, selon les résultats du rapport. Le coût du fret ferroviaire est ainsi faible sur des distances moyennes à longues. Pour autant, les profes- sionnels suisses continuent largement d’utiliser la route pour transporter leurs marchandises. C’est le cas de la société Jeanmaire basée avenue Léopold-Robert à La Chaux-de-Fonds qui emploie 20 sala- riés dont 8 frontaliers : “Un camion roule en moyenne à 16 km/h… et le train à 3 km/h. Pour un trajet La Chaux-de-Fonds - Zurich, c’est 2 h 15 en camion contre beaucoup plus par le train” explique Charles Jeanmaire, directeur de cette société familiale ins- tallée depuis 1929. Seuls certains tra- jets l’incitent à utiliser le rail depuis

Charles Jeanmaire, responsable de l’enseigne du même nom à La Chaux-de-Fonds.

La Chaux-de-Fonds : “Nous faisons encore quelques convois lorsque nous allons dans les pays du Nord, en Fin- lande, en Suède” dit-il.

qui ne se sont pas encore installés sur le marché suisse. Les prix également font peur : vide ou chargé, un camion de 40 tonnes doit s’acquitter de 96 cen-

chent la rapidité. En Suisse, près des deux tiers du tra- fic de marchandises par le rail emprun- tent l’axe nord-sud (58 %), 30 % s’effectue à l’intérieur de la Suisse et 12 % concerne l’import-export entre la Suisse et ses voisins. Le transport par camions, lui, se constitue à plus de deux tiers de trajets internes (62 %), contre 15 % de transit et 23 % d’import-export. Ce sujet de la route et du rail anime- ra les débats politiques car la Suisse réfléchit au financement des trans- ports. E.Ch.

Comme de nombreux trans- porteurs, il a dû s’adapter face à la concurrence des transpor- teurs venus de l’est de l’Europe. “Ils ont cassé le marché. Ils pren- nent trois fois moins cher les

times de francs par kilomètre parcouru en Suisse. “Nous avons la chance d’avoir des marchés de niche, témoigne le professionnel. Mais beaucoup de transporteurs suisses se sont

“La concurrence

est plus accrue.”

mêmes marchés que l’on avait aupa- ravant. Aujourd’hui, je me suis recen- tré sur la Suisse (qui paye mieux).” Les barrières douanières rebutent - pour l’instant - les transporteurs étrangers

rabattus sur le marché local : la concur- rence est donc plus accrue.” Sa socié- té transporte des denrées alimentaires et approvisionne les grandes entre- prises horlogères de la place qui recher-

L’ACTU DU MOIS NOUVEAUTÉS FISCALES 2015 Afin d’aider ses adhérents dans leur déclaration, le Groupement transfrontalier euro- péen organise des permanences fiscales du lundi 20 avril au lundi 19 mai 2015. Ce service d’aide à la déclaration de revenus concerne les revenus d’activité ou de remplacement de provenance suisse ou française, y compris le micro foncier. Voi- ci les principales nouveautés concernant la déclaration de vos revenus de 2014.

Le barème de l’impôt sur le reve- nu est revalorisé de 0,5% : Cette reva- lorisation du barème bénéficie égale- ment aux différents seuils et limites associés à ce barème comme par exemple l’abattement maximum de 10 % par foyer fiscal sur les retraites qui passe à 3 707 € en 2014, la déduction forfai- taire maximum de 10% pour les frais professionnels des salariés qui s’élève à 12 157 € en 2014, la limite de déduc- tion des pensions alimentaires versées à des enfants majeurs qui est portée à 5 726 € en 2014 ou encore, le montant maximal de l’avantage fiscal lié à l’attribution des demi-parts supplé- mentaires pour charges de famille qui, après revalorisation de 0,5%, se limi- te à 1 508 € pour chaque enfant en 2014. La première tranche d’imposition de 5,5% est supprimée. Corrélative-

ment, le seuil d’entrée dans le barè- me à 14% est abaissé à 9 690 €. Le crédit d’impôt développement durable (CIDD) est transformé en crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) pour vos dépenses d’économie d’énergie engagées depuis le 1er septembre 2014. Outre ce chan- gement de dénomination, l’obligation de réaliser un bouquet de travaux est supprimée et le taux du crédit d’impôt est porté à 30%. Investissement immobilier loca- tif : la réduction d’impôt DUFLOT est désormais rebaptisée disposi- tif « PINEL ». Ce changement de pater- nité s’accompagne d’un aménagement des conditions de bénéfice de la réduc- tion d’impôt pour les investissements réalisés depuis le 1er septembre 2014. Vous pouvez désormais moduler la durée de l’engagement de location de 6 à 12 ans (dans le dispositif « DUFLOT », la durée de l’engagement de location était fixée à 9 ans). D’autre part, pour les investissements réalisés à comp- ter du 1er janvier 2015, la possibilité de louer à un ascendant ou un des- cendant est désormais permise.

Afin de vous aider à remplir votre déclaration de revenus, le Groupement transfrontalier européen organise,à Morteau et Pontarlier, des performances fiscales du lundi 20 avril au mardi 19 mai 2015

Hasna CHARID Juriste Groupement Transfrontalier Européen Antennes

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de Morteau et Pontarlier

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