Journal C'est à dire 253 - Avril 2019

R E T O U R S U R I N F O

Nouvelle mobilisation contre les éoliennes

ÉDITORIAL

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. C’est à dire revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. De nouveaux piquets pour protéger la faune des collisions

Fractures Tout changer pour que rien ne change ? Devra-t-on se résigner à faire ce constat à l’issue de cette interminable crise sociale qui secoue la France depuis novembre ? Il faut en effet se rendre à l’évidence. Sans préjuger de l’effet qu’auront les annonces du président Macron pour apaiser la colère sociale, on peut d’ores et déjà parier qu’à court terme l’insatisfaction l’emportera sur le sou- lagement. Tant les revendications étaient diverses et souvent contra- dictoires, tout du moins diluées dans le nombre. Le grand débat citoyen aura suscité mille attentes, même si souvent, lors des réunions publiques organisées ici et là, le niveau du débat n’était pas toujours à la hauteur des enjeux. Que constate-t-on à l’is- sue de cette parenthèse ouverte par les gilets jaunes et à un mois des élections européennes ? Eh bien que, si l’on s’en fie aux intentions de vote, le même désarroi vis-à-vis de la chose publique semble se profiler : ceux qui rejettent le système s’ap- prêtent à voter aux extrêmes (gauche et droite) et ceux qui le soutiennent apporteront leurs voix à la liste portée par La République En Marche. Les deux premiers seront donc certai- nement les mêmes qu’à la présiden- tielle de 2017 en France : L.R.E.M. et Rassemblement national. Les vel- léités des gilets jaunes pour faire vivre une liste semblent faire totale- ment pschitt, preuve du désintérêt total que ces citoyens portent à la conduite des affaires. Le rejet du système sera sans doute le grand gagnant de ce prochain scrutin et les habituels abstentionnistes risquent fort de rester abstentionnistes. Sur fond de Brexit où plus personne ne comprend la situation du Royaume- Uni dont les citoyens ont fini par s’apercevoir qu’il était baucoup plus douloureux de sortir de l’Europe que d’y rester. Que tirer comme leçon de cette séquence ? Que les contes- tataires - gilets jaunes, populistes et abstentionnistes - seront certainement largement majoritaires mais qu’au final, ils resteront hélas en marge des décisions qui font avancer - ou reculer - l’Europe. On a voulu que tout change, mais six mois et des fractures de la société plus tard, rien ne risque de changer . n Jean-François Hauser

À quelques mois de la fin de l’instruction du projet, le collectif “Haut-Doubs Vent Contraire” constitué en février der- nier monte au créneau pour dénoncer les incohérences d’un parc éolien à cet endroit. “Comme le dossier est encore en instruction, c’est le moment d’agir. On a choisi de former un collectif plutôt qu’une association car cela correspondait mieux au sens de notre action. C’est aussi plus souple et facile à mettre en œuvre” , justifie Marc Chapuis du collectif Haut-Doubs Vent Contraire. Pour tardive qu’elle semble être, cette réaction lancée par des habitants de Maisons- du-Bois-Lièvremont marque une vraie prise conscience locale. “On n’a pas participé aux premières réunions publiques car elles concernaient plutôt les riverains. C’est du moins notre sentiment.” Le collectif réunit une trentaine de membres installés sur Mai- sons-du-Bois-Lièvremont et les communes alentour : Arçon, Bugny, La Chaux, Hauterive-le- Fresse. La première action a eu lieu le 14 mars avec une réunion d’in- formation organisée à la salle des fêtes de Maisons-du-Bois. Entre

100 et 150 personnes étaient pré- sentes. Le collectif “Haut-Doubs Vent Contraire” a ensuite convié la population à participer le samedi 23 mars à une petite marche de soutien de la salle polyvalente de Maisons-du-Bois-Lièvremont jusqu’au lieu-dit le Paradis. “Pour- quoi vouloir relancer un nouveau projet alors que tous les autres au Crêt Monniot, Val d’Usiers, Les Verrières-de-Joux ont été reto- qués ?” se demande Marc Cha- puis. D’un projet à l’autre, les cri- tiques sont toujours les mêmes : l’impact sur les paysages, les risques de pollution liés aux tra- vaux, les dégâts sur la biodiver- sité…Sans oublier les nuisances sonores et lumineuses. “Pourquoi s’évertuer à vouloir installer de l’éolien dans une région parmi les moins ventées de France même si les promoteurs du projet pré- tendent le contraire ? Que devien- dront ces parcs quand les prix de rachats de l’électricité ne seront plus si largement subventionnés ?” ajoute le représentant associatif. L’instruction de ce projet est cours devrait se terminer en septembre. Si Engie Green obtient le feu vert, le chantier de construction débu- terait alors en 2020. n

I ls fleurissent depuis quelques mois sur le bord des routes départementales. “Ils”, ce sont les réflecteurs anti-collision mis en place par la Fédération dépar- tementale des chasseurs du Doubs en collaboration avec le Département. Le journal C’est à dire avait déjà présenté ce dis- positif arrivé dans le Haut-Doubs. “Les présidents des associations de chasse concernées sont très satisfaits du dispositif et attestent de leur efficacité. Ils ont pu constater une forte diminution du nombre de collisions depuis la mise en place des réflecteurs” présente la Fédération de chasse du Doubs. En 2018, les chasseurs du Doubs ont équipé 12 nouveaux tronçons routiers de réflecteurs anti-col- lisions, soit 13 km. Ces dispositifs ont pour objectif d’éviter les acci- dents entre les automobilistes et la faune sauvage. Le Dépar- tement du Doubs a financé l’achat du matériel dans le cadre d’une convention signée avec la

117 nouveaux réflecteurs seront posés par les chasseurs au Barboux sur la R.D. 398 (photo d’illustration D.R.).

(1 000 réflecteurs installés par an). “Nous avons une demande de Morteau pour équiper la R.D. 486 et deux sites à Montlebon sur la D. 48 et la D. 447” présente la Fédération. Autour de Valda- hon, deux tronçons ont été équi- pés en 2017 : 170 réflecteurs sur la R.D. 461 sur les communes de Valdahon et Étalans, 70 réflec- teurs également sur la R.D. 461 sur la commune d’Épenoy. n

Fédération des Chasseurs du Doubs. Sur le site du Barboux, 130 réflec- teurs ont été posés l’année der- nière, et un nouveau tronçon va être équipé cette année (117 réflecteurs prévus pour la R.D 398). Pour le secteur de Morteau, des demandes ont été faites mais il n’est pas encore prévu d’en installer. Les demandes sont trop nombreuses par rapport au nom- bre de réflecteurs disponibles

200 personnes ont participé le 23 mars à la marche organisée près du site d’implantation des sept éoliennes.

Du plomb dans l’aile pour le projet de poulailler

L a commission du Conseil départemental de l’envi- ronnement et des risques sanitaires et technologiques (C.O.D.E.R.S.T.), chargée d’émettre un avis sur la confor- mité du poulailler de Flange- bouche, a émis un avis défavo- rable début avril. Un arrêté préfectoral de refus doit être

notifié au porteur du projet qui prévoyait de produire annuelle- ment 33 000 volailles pour l’une des marques L.D.C. Des argu- ments ont motivé ce refus : “Le problème du traitement des fientes de volailles dans un envi- ronnement sensible dans le bas- sin-versant du Dessoubre et en zone A.O.P. comté.” n

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Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1275-8825 Dépôt légal : Avril 2019

Crédits photos : C’est à dire,Assemblée nationale, Fibois, I.S.S.K.A., B. Pourchet,A. Rogé, M. Volken.

La décision du préfet va dans le sens des opposants.

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