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expresso 14 | hiver 2018

Est-ce que votre carrière a été guidée par une personne qui était un mentor ou un modèle pour vous ? Priscilla : Rien ne m’apporte autant qu’écouter et apprendre des autres. Écouter les autres parler des différentes leçons qu’ils ont tirées et de ce qu’ils feraient différemment me donne l’occasion de réfléchir à ce que j’aurais fait si je m’étais retrouvée dans leurs souliers. Deborah : Je suis d’accord. J’ai de plus eu la chance d’être entourée de dirigeants qui permettent à leurs employés de s’illustrer, de briller et d’être récompensés en fonction de leurs efforts et de leurs réalisations. Tout cela a largement modelé ma façon d’aborder mon travail et de travailler avec les autres. Quels sont les obstacles auxquels les femmes continuent de se heurter, dans le domaine du génie ou des affaires en général, et quelles solutions pouvons-nous mettre en œuvre ? Stephanie : L’impression que nos choix en matière d’éducation et de carrière doivent être faits en fonction de notre sexe, la fameuse question « qu’est-ce que tu veux devenir plus tard ? », s’installe en très bas âge. Nous devons tous promouvoir et soutenir les programmes visant à initier les jeunes filles aux sciences, à la technologie, à l’ingénierie et aux mathématiques, pour leur montrer qu’elles peuvent réussir et mener des carrières des plus stimulantes et valorisantes dans ces domaines. Sarah : C’est vrai. Je pense qu’il est aussi important de se rappeler que faire place à la diversité – en matière de genre, de nationalité ou de capacité physique – ne se fait pas en criant ciseaux. Nous devons y travailler avec conviction, en déployant des efforts à tous les échelons de l’entreprise. C’est une des raisons pour lesquelles je suis fière de dire

que je travaille chez EXP. Même s’il reste du travail à faire, l’entreprise a fait d’importants progrès en très peu de temps en ce qui a trait à la création d’un milieu de travail diversifié et inclusif. Quel rôle avez-vous le sentiment de jouer dans la réduction de ces obstacles ? Stephanie : J’accorde énormément d’importance au mentorat, au développement professionnel et à la promotion des droits et des intérêts de chacun. Je veux aider les autres à trouver des voies qui leur permettront de se développer, tant sur le plan personnel que professionnel. En tant que mentor, je me fais un devoir de partager ce que j’ai appris de mes expériences, de fournir des conseils et de soutenir d’autres femmes afin qu’elles aient la confiance et l’ambition nécessaires pour foncer et saisir les occasions qui leur permettront de faire avancer leur carrière et accéder à des rôles de direction. Deborah : Bien dit, Stephanie. De mon côté, j’essaie d’agir par le biais du réseautage et j’encourage les gens à déployer leurs talents chez EXP. Au sein de mon équipe, j’encourage toujours chaque personne à s’exprimer durant les réunions, à donner leur avis et ainsi offrir et réaliser leur plein potentiel. Selon vous, à quoi ressemble l’avenir pour les femmes dans l’industrie du génie ? Priscilla : Au cours des dernières années, plusieurs universités ont vu un nombre croissant de femmes s’inscrire à des programmes d’étude du droit. Les avocates exerçant dans des cabinets ou au sein d’entreprises obtiennent de plus en plus de reconnaissance et sont plus souvent promues à des postes de direction. Je m’attends à ce que ce progrès s’observe aussi dans l’industrie du génie. En initiant les enfants plus tôt aux sciences, à la technologie, au génie et aux mathématiques,

plus de jeunes femmes auront l’occasion d’explorer ces domaines et d’envisager une carrière en génie. Sarah : C’est vrai. Le nombre de femmes qui obtiennent un diplôme universitaire en génie a augmenté au cours des dernières années ; les femmes sont toutefois plus nombreuses que les hommes à quitter la profession en début de carrière. Notre industrie doit évoluer et s’affairer à soutenir et à encourager les femmes à bâtir et à faire progresser leur carrière dans le secteur du génie, et plus particulièrement celui du génie- conseil. On pourrait notamment miser sur des politiques de travail plus souples, le partage du travail, etc. Les femmes que nous avons interviewées ont souvent parlé de l’équilibre vie professionnelle-vie personnelle, de son importance, mais aussi de la difficulté de l’atteindre. Quels conseils souhaiteriez- vous transmettre aux femmes qui font leurs premiers pas dans l’industrie du génie ? Deborah : Pour moi, l’atteinte de cet équilibre passe par l’organisation et par la façon d’utiliser son temps. Des compromis et des sacrifices, il faudra en faire. Quel que soit le nombre d’heures que vous passiez au bureau ou à la maison, je crois que le fait de voir leurs parents aimer ce qu’ils font apporte beaucoup aux enfants. Priscilla : Absolument, Deborah. À moins de ne jamais dormir, on ne peut pas tout faire. J’ai dû apprendre à reconnaitre et à accepter humblement mes propres limites. Ça m’a d’ailleurs aidé à mieux prioriser et à ne pas avoir peur de demander de l’aide aux autres.

collaborateurs : Priscilla Ahn Eliza Martinez Avilès Julie Beauséjour

Ashley Brown Phil Desmarais Viviane Donay Ivan Dvorak Mark Dvorak

Donna Floerchinger Marie-Hélène Fortin Marie-Julie Garneau Sandra Homola Rebecca Huang Stephanie Hunt Megan King Emmanuelle Landry Marie-Hélène Laneville Ysela Love Isabelle Mireault Lisa Moore

Vero Rabemanana Rachael Sampson Sarah Skinner Margot Smeenk Nancy Stern Nataliya Tkach Deborah Walters Chantal Wing

Nous tenons à remercier Priscilla, Stephanie, Sarah et Deborah d’avoir accepté de participer à cette discussion et de partager avec nous leurs points de vue, leurs expériences et leurs visions de l’avenir. Nous espérons que cette discussion se poursuivra et s’approfondira, notamment avec l’arrivée de plus en plus de femmes, motivées et déterminées à mener de brillantes carrières au sein de cette industrie dynamique et valorisante.