Journal C'est à Dire 161 - Décembre 2010

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V A L D E M O R T E A U

Pierre Marlinge, le roi du canular Décédé en 1992, Pierre Marlinge a laissé à ses amis des ribambelles d’histoire drôles et à Lola Sémonin, sa nièce, une approche de la vie. Par- mi ses plaisirs, il ne manquait pas une occa- sion de taquiner les douaniers suisses. Souvenirs

En bref…

Croix-Rouge Une personne mal intention- née sʼest fait passer la pre- mière semaine de décembre, sur le secteur des Fins, pour un bénévole de la Croix Rou- ge. Elle recueille des fonds pour une “pizza party” afin de soutenir les actions de la Croix Rouge. Elle a en sa posses- sion un faux document avec une en-tête de lʼassociation et un tampon dʼun huissier de justice. Les responsables de la Croix Rouge appellent la population à la plus grande prudence. Réveillon Le comité des fêtes de Mor- teau organise le Réveillon des couleurs à la salle des fêtes de Morteau, animé par Lau- rent Roussel-Galle et Hubert Lambert, deux musiciens biens connus qui vous en feront voir de toutes les couleurs ! Prix : 80 euros (vins compris). Règlement à lʼinscription (les chèques seront encaissés début 2011). Renseignements et réservations auprès de Jacques Vuillemez au 06 85 02 48 95 ou par mail : 0685024895@orange.fr

L e Val de Morteau rit encore des farces de Pierre Marlinge. Ce bonhomme trapu, la pipe aux lèvres, entrepreneur de son état, bon commercial, employait son intelligence à mettre au point d’audacieux canulars. “C’était une bête ce Marlinge. Quand je pense à tout ce qu’il a fait, je pourrais en écri- re un livre” s’amuse un de ses proches copains.

ne pas dire de provoquer par plaisir, les douaniers suisses en passant la frontière. Les hommes en armes connaissaient l’énergumène qui avait l’habitude de passer en douce des marchandises. “Quand ils lui demandaient “qu’est-ce que t’as à déclarer Marlinge ?” , il lui arrivait de leur répondre “une boîte à cigare. Cherchez- la.” Et les douaniers de fouiller

le véhicule pendant qu’il leur disait “c’est chaud, c’est froid, vous brû- lez” … Ç a l’amusait tel- lement” raconte sa niè- ce qui n’est autre que la Madeleine Proust. Le rire serait-il un gène

“Ma-Ma” comme le sur- nommaient amicalement ses amis, était l’auteur de quelques farces savou- reuses qu’il exécutait de part et d’autre de la fron- tière. Alors que la Suis-

Pierre Marlinge avait ce talent de faire rire les autres avec des petites phrases qui témoignaient de son sens inné de la repartie.

“Une jubilation à faire rire les autres.”

d’ailleurs référence au “père Marlinge” dans ses spectacles. “Je crois que mon oncle Pierre m’a transmis le sens du jeu et mon père Jean, celui de la décon- nade” estime la comédienne. Elle raconte même que ce far- ceur de Pierrot aurait fait un petit séjour en prison à La Chaux-de-Fonds, “car il s’était amusé à changer les panneaux de direction.” Pis, dans les années soixante-

dix, lors d’une soirée à La Chaux-de-Fonds, il a chargé à l’arrière de sa voiture un jeune soldat suisse en uniforme, ivre, qu’il est venu déposer à l’entrée du camp militaire de Valdahon. “Sur ce coup-là, on a frôlé l’incident diplomatique” racon- te un de ses proches amis. Pier- re Marlinge avait aussi une ten- dance à bégayer, il en riait lui- même. “Un jour, il a convoqué dans un café tous les bègues

de Morteau juste pour s’amuser” se souvient le Mortuacien Jacques Vuillemez. L’homme, connu comme le loup blanc, s’est éteint en 1992 lais- sant à ses amis ses histoires et à Lola Sémonin son approche de la vie. “Il était dans le jeu perpétuel. Il y avait chez lui une forme de jubilation à faire rire les autres. Si nous vivions com- me cela, nos vies seraient beau- coup plus légères.” À méditer.

qui se transmet de génération en génération ? Dans le cas pré- cis, on est tenté de dire que oui. Déjà le père de Pierre, Mauri- ce Marlinge, ferblantier, qui a quitté sa Corrèze natale pour s’installer à Morteau, était consi- déré comme un boute-en-train. La Madeleine Proust fait

se contrôlait le ramassage des escargots, Pierre Marlinge ne s’était pas gêné pour aller en rafler quelques-uns dans les prairies helvétiques. Il les a dis- posés partout dans sa voiture après avoir peint les coquilles aux couleurs du drapeau fran- çais, histoire de taquiner, pour

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