Livre Vins de Cassis

ENCLAVE

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LA FORCE DE L’IDENTITÉ

Qu’elle se traduise dans l’agriculture, dans l’art ou dans le bâti, il y a ici quelque chose d’irréductible: la force de l’identité. Bien qu’ils accueillent chaque année plus d’un million de touristes, les quelque 8000  Cassidaines et Cassidains entendent cultiver leur différence. Marseille, l’effervescente, la cos- mopolite, est toute proche et pourtant, elle semble à des années-lumière en termes de rythme de vie. Le pique-nique en barque face aux calanques, la partie de cartes sur une terrasse du port, la bronzette dans les criques, la promenade sur les crêtes, l’heure bleue, puis rouge, quand le cap Canaille s’embrase au soleil couchant, tous ces petits plaisirs authentiques de la Provence immémoriale ont gardé à Cassis toute leur actualité. Enclave ne veut pas dire prison ni ghetto – aujourd’hui, entre à Cassis et en sort qui veut –, et la ville se trouve bien dans son époque. Les touristes sont les bienvenus: l’été, la petite bourgade enfle, passant de 8000 à plus de 30000 habitants. Séduits par l’atmosphère, la lumière, l’ambiance, bon nombre de ces visiteurs reviennent d’année en année ou ne repartent plus, et les Cassidains de souche sont heureux de partager avec eux un peu de leur petit paradis ; même si l’on sent toujours chez eux la volonté farouche de décider eux-mêmes de ce que leur ville doit devenir. Histoire et géographie ont forgé l’identité du vignoble de Cassis, héritage du labeur des hommes et des femmes du cru, inlassables jardiniers qui soignent aujourd’hui quelque 220 hectares de vignes, tout en sachant qu’ils ne sont que des passeurs, qu’ils travaillent pour les générations futures. De la qualité de leur vin dépend la pérennité du vignoble. Et plus généralement, du territoire. Car, au cours du siècle écoulé, ce patrimoine a dû être constamment préservé contre les marées de la promotion immobilière et de l’industrie ; c’est là la preuve de l’attachement des familles cassidaines à leur terroir, et de leur esprit de résistance. Depuis 2012, le vignoble de Cassis fait partie du parc national des Calanques – c’est l’unique appellation d’origine contrôlée en France à être ainsi entièrement incluse dans un parc national. Les vignerons, dont la plupart travaillent en agriculture biologique, le voient plus comme une protection qu’une contrainte: ne sont-ils pas, dans leur activité, à la pointe de la défense de la nature? De quelque côté que l’on vienne, Cassis se mérite, se découvre. Il faut passer la crête, le bosquet, les rochers ou la ligne de cyprès. De même, ses vins s’apprivoisent, se dévoilent. Aujourd’hui, l’enclave de Cassis est largement ouverte sur le monde. Elle vous attend ! TRANSMISSION

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redolent of Provence are still part of everyday life in Cassis. An enclave should never be mistaken for a prison or ghetto - everyone is free to enter and leave Cassis as they wish, and the town is very much a town of today. Tourists are welcome here, and every summer, the population of this small town grows dramatically from 8,000 to more than 30,000. Attracted by the atmosphere, the light and the ambience, many of these visitors return year after year, or never leave, and those born and bred in Cassis are

happy to share a little of their private paradise with them, despite their fierce loyalty to self- determination in the decisions that affect the future of their town.

Heritage for the future

History and geography have shaped the identity of the Cassis vineyards created out of the labour of men and women whose unflagging commitment and care are now

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