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www.regal.fr RÉGAL N° 89 MAI JUIN 2019

Au hasard d’une rue, la rencontre d’un papy magnifique évoque immanquablement les airs chaloupés du Buena Vista Social Club.

Royaume de la salsa et de la débrouille, la Havane vit une petite révolution culinaire, entre paladares , bars mythiques et cafés branchés. C’est vivant, exubérant et relevé comme un rhum cubain! L a Havane, une destination gastronomique? Cha- hutée par de longues et douloureuses périodes de rationnement alimentaire sous le règne de Fidel Castro, la capitale de Cuba a rarement reçu les hon- neurs pour son patrimoine culinaire. Les spécia- listes du voyage ont toujours préféré vanter les mérites de cette cité lumineuse à travers ses bâtisses coloniales écail- lées, le charme désuet des rues de la vieille ville, la bonne humeur de ses habitants ou les balades mythiques le long du Malecón , la Promenade des Anglais locale, confortable- ment installé dans une almendrón , le surnom des belles voitures américaines des années 1950. La donne est en train de changer. Longtemps dominée par les restaurants d’État où la qualité n’était pas au menu, La Havane a vécu sa première révolution culinaire dans les années 1990, quand le gouvernement a autorisé l’ouverture d'établissements privés, les paladares . Camouflé dans un palais, le célèbre restaurant La Guarida, lieu de tournage du film cubain à succès Fresa y Chocolate, a été l’un des pre- miers. Cette réforme capitaliste avait pour but de complé- ter les maigres salaires de la population cubaine. Mais le fonctionnement de ces restaurants était soumis à certaines

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