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120 AILLEURS

MAI JUIN 2019 RÉGAL N° 89 www.regal.fr

Après le mojito, le daïquiri est l’un des grands classiques les plus consommés à La Havane. Il s’apprécie généralement en version frozen,

QUAND PERNOD RICARD FAIT DU RHUM Le rhum et La Havane forment à eux deux l’une des plus belles histoires d’amour de Cuba. Pas un apéro, pas un repas, pas une fête sans une bouteille de ce rhumdemélasse (le résidu de canne à sucre), au profil aromatique léger et fin (par opposition aux rhums des DOM-TOM aux arômes puissants et fruités, issus de la distillation de jus de canne frais). Les Havanais le sirotent pur à température ambiante, ou en cocktails bien frais. Une romance qui dure depuis la fin du XIX e siècle, au moment où Cuba s’impose comme l’un des premiers maîtres de la distillation du ron (le nom espa- gnol de l'alcool de canne). Aujourd’hui, plusieurs entreprises produisent du rhum sur l’île. Mais le mastodonte local s’appelle Havana Club, une joint-venture entre Pernod Ricard et l’État cubain depuis 1993. La marque, qui occupe 65 % du marché local, fait partie de la culture populaire. Distillé à quelques kilomètres de La Havane, son rhumimpose ses couleurs sur les étagères de tous les bars à cocktails de la ville, ancienne ou nouvelle génération. Depuis des décennies, Havana Club a promu au rang de star mondiale le mojito mixé avec sa cuvée Havana Club 3 ans. Pour rehausser le goût de leur recette, les cantineros cubains ajoutent quelques gouttes d’Angostura bitters (un exhausteur de goût amer fabri- qué sur les îles de Trinité-et-Tobago) et un bouquet d’ her- bas buenas , une variété de menthe locale légèrement plus poivrée que la nôtre. Le géant du rhum a également remis au goût du jour la cancha, une variante de la canchánchara , boisson histo- rique du XIX e siècle, à base de miel, de citron vert et de Havana Club 7 ans. Enfin, à destination des hôtels de luxe, la marque vient de lancer sa cuvée Pacto Navio, un rhum haut de gamme vieilli en fûts de Sauternes. Suite page 124 t

COCKTAILS ENRAFALES Pendant la prohibition des années 1920 aux États-Unis, une foule de stars et de riches Américains partaient s’encanailler dans les bars de La Havane où mojitos, daïquiris et Cuba libres coulaient à flots. Aujourd’hui, ces établissements mythiques n’ont presque pas pris une ride et sont devenus le passage obligé de nombreux touristes, avides de découvrir les différents QG du plus célèbre pilier de comptoir local : Ernest Hemingway. Fondé en 1894 par deux frères espagnols, Los Dos Hermanos (photos ci-dessus) s’inscrit dans cette légende. Sa brigade de cantineros (barmen) envoie ici, avec aisance, une rafale de cocktails au rhum tirés du répertoire de la mixologie cubaine. Malgré des tarifs élevés (entre 6 et 9 CUC, soit entre 5,35 et 8 €), ces lieux attisent depuis peu la curiosité de la population locale, contaminée par l’engouement international pour les cocktails.

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