La Presse Bisontine 93 - Novembre 2008

L’INTERVIEW DU MOIS

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La Presse Bisontine n° 93 — Novembre 2008

est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 5 bis, Grande Rue B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : publipresse@wanadoo.fr Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Aline Bilinski, Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Besançon Médias Diffusion - Tél. : 03 81 80 72 85 François ROUYER - Portable : 06 70 10 90 04 Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Octobre 2008 Commission paritaire : 1102I80130 Crédits photos : La Presse Bisontine, A.F.I.F., Aldebert, C.A.G.B., C.C.P.O., C.P.E., C.T.S., Yves Petit, Maurice Tschantré. Concertation À Besançon, on commence à en avoir lʼhabitude, quand on est sur le point de valider un grand projet, on lance une vaste consultation. Ce vocable aux consonances médicales rassure, il prend les traits du plus haut degré de la démo- cratie locale, où lorsque le citoyen veut exprimer une idée ou une opposition, celle-ci est immédiatement prise en compte par les décideurs. Hélas, la réa- lité est quelque peu différente. La loi, désormais, oblige les collectivités à lan- cer une phase de concertation préa- lable publique avant toute validation dʼun projet qui “par son importance ou sa nature modifie de façon substantielle le cadre de vie de la commune.” Cʼest aussi le cas pour les plans locaux dʼurbanisme (on lʼa vu lʼan dernier) ou pour la préparation dʼune Z.A.C. (aux Marnières par exemple). A donc débu- té récemment la phase de concertation préalable à la création dʼun transport en commun en site propre (T.C.S.P.) sur lʼagglomération bisontine. Son pré- sident Jean-Louis Fousseret a démar- ré cette campagne dʼinformation par une grande réunion publique à Micro- polis le 13 octobre. Schémas à lʼappui et crayon laser à disposition, le profes- seur Fousseret a décliné les principales orientations des élus et des techniciens du Grand Besançon devant un parter- re de citoyens. On pourrait affirmer que ce genre de grand-messe est mieux que rien, un progrès par rapport à lʼépoque où nos édiles décidaient de tout sans en référer à quiconque. Mais cette appa- rence de démocratie participative nʼest- elle pas au final quʼun vaste jeu de dupes ? La question mérite dʼêtre posée. Quelque chose nous dit quʼen coulisses, cʼest-à-dire dans lʼesprit du maire de Besançon ou en tout cas de ses férus collaborateurs, tout est déjà décidé, pesé, calculé et programmé. Car un détail a son importance : lʼappel à pro- jets lancé par le gouvernement pour les futurs T.C.S.P. expire le 1 er décembre 2008. Besançon a donc à peine plus dʼun mois pour lever toutes les incerti- tudes, décider du moyen de transport adéquat et du mode de financement de ce projet toujours estimé “entre 180 et 300millions d’euros” , quelques semaines seulement avant le bouclage du projet ! De toute manière, Jean-Louis Fousse- ret lʼa glissé dans un sourire : “C’est une concertation, pas un référendum.” Rai- son de plus pour ne pas tenir compte de lʼavis des habitants ! Jean-François Hauser Éditorial Jean-François Hauser. Régie publicitaire :

T OUSSAINT Association d’information funéraire

“La mort est un business”

L a Presse Bisontine : Michel Kawnick, pourquoi avoir créé l’A.F.I.F. ? N’est-ce pas un peu lugubre ? Michel Kawnick : Nous sommes six, en aucun cas des professionnels du funéraire et en 1992, nous avons décidé de nous lancer pour dénoncer certains scan- dales dont personne ne parle et permettre à tout Depuis 16 ans, l’Association Française d’Information Funérai- re (A.F.I.F.) lutte contre les abus de certains professionnels du funéraire et informe gratuite- ment les familles sur les pièges à éviter et les démarches à effectuer. Les abus existent jusque dans la tombe.

un chacun d’avoir connaissance de la législation, des pratiques et tarifs. Nous sommes totalement indé- pendants. Concrètement, on pro- pose une permanence téléphonique 24 heures sur 24 et toutes les infos (jusqu’aux formulaires-types à envoyer aux différents organismes suite à un décès) sont disponibles gratuitement sur notre site Inter- net. Nous enregistrons 4 000 connexions par jour dont 50 % de France. Ce n’est pas par goût du morbide que nous existons mais

“On dénonce et on sensibilise.”

d’une crémation, celui du cercueil et le coût du corbillard et des por- teurs. Si on refuse de vous répondre, raccrochez. Il est pré- férable d’opter pour une société qui accepte la transparence de ses prix. Avant qu’une famille se déplace, elle doit avoir en poche au moins deux devis écrits. Nous pouvons contrôler s’ils sont conformes et ne contiennent pas de prestations abusives. Nous examinons les documents et ne voulons jamais connaître le nom de l’entreprise. L.P.B. :Vous êtes également très atten- tifs aux éventuelles ententes entre les

pour permettre aux familles d’obtenir aide et infor- mation. Après chacun fait comme il veut ! L.P.B. : De vrais pièges existent-ils dans le domaine du funé- raire et des obsèques ? M.K. : Absolument. Les prix peuvent varier de 1 à 3. Il est essentiel de demander des devis aux entre- prises de pompes funèbres. Il y a trois questions très simples à poser : le prix d’une inhumation ou

Michel Kawnick

préside une association

indépendante, pas vraiment appréciée des sociétés de pompes funèbres.

centres de soins et les sociétés de pompes funèbres ? M.K. : Elles sont en effet très courantes. On joue la carte de l’urgence alors qu’il n’y en a pas. La loi pré- voit la gratuité de l’hébergement du corps dans un centre de soins pendant trois jours, qu’il ait ou non une chambre mortuaire. Or, dans beaucoup d’établissements, on appelle la famille pour qu’elle effectue le transfert au plus vite. Résultat, le centre de soins fait des économies de locaux, de salariés et de matériel, la société de pompes funèbres s’enrichit tandis que la famille doit faire face à un surcoût. Des condamnations font aujourd’hui jurisprudence. L.P.B. : Comment êtes-vous perçu ? M.K. : On est très apprécié des familles et orga- nismes de défense des consommateurs. Beaucoup de S.M.U.R. et de S.A.M.U. donnent aujourd’hui nos coordonnées aux familles. La dépense funéraire est le troisième poste budgétaire d’une famille après l’habitat et la voiture. Si on peut éviter des pres- tations inutiles et permettre des économies, tant mieux. Les professionnels en revanche nous détes- tent. Sur le site, on peut voir que beaucoup ne com- muniquent pas leurs tarifs. L.P.B. : Vous affichez clairement votre volonté de taper du poing sur la table enmatière d’économie mais aussi d’écologie ? M.K. : On dénonce et on sensibilise. Ainsi, alors que depuis 1998 le cercueil en carton (moins cher et plus écologique) est agréé et fabriqué en Suisse et enAllemagne, il est introuvable en France. On vous dit qu’il est inconnu ou indisponible tout simple- ment parce que les pompes funèbres se sont enten- dues pour ne pas qu’on en parle ! L’autre grand dos- sier concerne la pollution engendrée par les crématoriums. En France, aucune législation n’existe. Sans filtre à dioxine, métaux lourds ou mercure, les crématoriums sont responsables d’un empoi- sonnement légal. Aujourd’hui, grâce à la mobilisa- tion des habitants et associations, les nouveaux cré- matoriums sont équipés. C’est important de respecter la planète et les vivants. Propos recueillis par A.B.

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