BVA_NUDGE_2018

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Par souci de simplicité, cette enquête se concentre sur l’attitude des individus face aux risques associés à trois produits d’investissement : les actions, les fonds communs de placement et les obligations (2) . Nous analysons les convictions des individus, divergentes et subjectives, sur les risques et les avantages financiers de ces investissements, ainsi que la corrélation entre ces convictions et la probabilité d’investir dans ces produits.

a Risque identifié = + + b Avantage escompté

L'attitude face au risque (propension)

X + µ

Illustration 2 : Cadre risque/rendement simplifié en cas d’investissement risqué

Pour mener cette analyse, nous appliquons le cadre psychologique risque/rendement d’un investissement risqué ( Weber et al., 2002 ) en vertu duquel l’attitude face au risque (la propension ou la réticence des individus à prendre des risques financiers) reflète un compromis entre (a) les risques personnels perçus et (b) les avantages perçus de l’investissement alternatif (voir illustration 2). Ces convictions personnelles diffèrent selon les individus en fonction du contenu et du contexte. D’autres caractéristiques observables (3) (X) et non observables (µ) conditionnent également les attitudes face au risque. Le fait d’appliquer ce cadre aux données de l’enquête IIS dans une configuration classique d’analyse de régression nous permet de mesurer le continuum des attitudes à l’égard des risques financiers : un coefficient positif a traduit une appétence pour le risque, tandis qu’un coefficient négatif exprime une aversion au risque. Nous avons réalisé cette analyse auprès d’un échantillon de 12 236 personnes, réparties de manière homogène entre 15 pays. Risques identifiés et avantages escomptés De nombreux modèles financiers communément admis reposent sur le postulat que les investisseurs qui tablent sur des rendements élevés sont enclins à prendre davantage de risques. Pourtant, il semblerait que les individus construisent leur perception des risques et des avantages liés à un actif financier sans ériger ce fondement en règle à suivre. Comme le montre l’illustration 3, la corrélation positive entre risque et avantage ne se retrouve pas dans les convictions des personnes interrogées. Le coefficient linéaire estimé n’est pas significatif sur le plan statistique (0,069 ; s.e. 0,043), alors que les estimations quadratiques suggèrent que (2) L’accent mis sur ces options concorde avec l’analyse des 8 facteurs abordés dans le questionnaire. Une analyse en composantes principales suggère que trois facteurs sous-jacents expliquent en majeure partie les différences entre les réponses relatives à l’attitude face aux risques financiers. Le premier de ces facteurs inclut les actions, les fonds communs de placement et les obligations, susceptibles d’être associés à des investissements plus risqués. (3) Nous contrôlons l’âge, le sexe, le niveau d’instruction, le statut social, le revenu net, la situation matrimoniale, la parentalité, la possession d’un logement et les effets fixes propres à chaque pays.

136 Guide de l'Économie Comportementale - 2018

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