BVA_NUDGE_2018

Applications

Ce processus de prédiction dynamique par schémas mentaux met l’accent sur l’interaction entre les attentes et l’attention. Il pourrait être l’une des meilleures explications du biais de confirmation et expliquerait pourquoi les croyances ont tendance à résister à l’intégration d’informations nouvelles : les personnes excessivement optimistes sont susceptibles de créer une image mentale qui attire leur attention sur les influx sensoriels qui récompensent la confirmation. Àmesure que les attentes futures s’entremêlent avec les attentes historiques, ces personnes ont tendance à chercher les informations qu’elles possèdent déjà et à prêter attention à ce qu’elles connaissent déjà. L’efficacité des nudges contextuels Comme évoqué plus tôt, le traitement prédictif part du principe que les croyances ou attentes antérieures façonnent nos perceptions et croyances actuelles sans que l’on s’en rende réellement compte. Dans le domaine des nudges et des interventions, les biais cognitifs deviennent des prédictions reposant sur des probabilités antérieures qui procèdent d’un contexte culturel et social et d’expériences passées. Fondamentalement, cela signifie que les interventions qui se concentrent sur la modification des croyances par l’introduction d’exemples stéréotypés réduiront la probabilité d’une association uniquement si elles concernent un modèle de cerveau prédictif particulier. Cela met également l’accent sur la portée limitée des nudges contextuels, dans la mesure où les individus sont d’emblée fortement enclins à chercher ce qu’ils savent déjà. Pas de biais, mais une aversion à l’imprévu ! Le cerveau prédictif, en tant que mécanisme d’observation, est paramétré pour minimiser l’imprévu. Au fil du temps, la minimisation de la surprise génère des modèles mentaux qui sont « assez bons » en ce qu’ils minimisent la surprise moyenne sur le long terme ( Clark, 2012 ). Grâce à des expériences répétées, nous parvenons à développer des prédictions assez bonnes et globalement correctes. Bien entendu, il arrive que nous soyons parfois « surpris » par un décalage par rapport à nos attentes ; même si cela a un effet différentiel sur les attentes, cet écart ponctuel aura en général un impact minime sur les schémas mentaux générés précédemment. Les biais cognitifs sont alors considérés comme un type d’écart plus spécifique, selon lequel le rôle des attentes dans la définition de nos croyances est plus important.

78 Guide de l'Économie Comportementale - 2018

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