Journal C'est à dire 228 - Janvier 2017

V A L D E M O R T E A U

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Les Fins Le réveillon solidaire à la Patte d’Ours

Le restaurant la Patte d’Ours aux Fins a accueilli deux jours après Noël son premier réveillon soli- daire organisé au profit des bénéficiaires des Res- tos du Cœur et du C.C.A.S. de Morteau.

I l a su faire vivre l’esprit de Noël d’une belle manière. Mardi 27 décembre au soir, Christophe Beddeleem a accueilli dans son restaurant de la Patte d’Ours aux Fins, son premier réveillon solidaire. Le principe est simple : offrir un repas de fête à ceux qui n’en n’ont pas les moyens. Ainsi, 85 personnes dont de nombreuses familles accompagnées par les Restos du Cœur de Morteau et les services du Centre commu-

nal d’action sociale (C.C.A.S.) ont pu se retrouver autour d’un menu digne d’une grande table. Au programme ce soir-là : apé- ritif, émincé de volaille et sau- ce aux morilles, sans oublier la traditionnelle bûche de Noël. Côté ambiance, Christophe Bed- deleem avait tout prévu puis- qu’un D.J. assurait l’animation musicale pendant qu’un magi- cien faisait rêver les plus jeunes. Cela faisait quelques années que l’entrepreneur réfléchissait à la manière d’organiser un réveillon solidaire. “J’ai des col- lègues restaurateurs dans le Nord et sur Paris qui ont déjà réalisé ce genre d’événement. À mon tour, j’avais envie de m’in- vestir pour ceux qui n’ont pas la chance de passer Noël dans les mêmes conditions que moi” dit-il.

85 personnes ont participé au réveillon solidaire à la Patte d’Ours aux Fins. Un son et lumière pour rendre hommage aux déportés de la Shoah Montlebon Après l’invasion Viking et la première guerre mondiale, Denis Vermot-Petit-Outhe- nin et l’A.P.P.A.T. ont choisi le thème difficile de la Shoah pour le son et lumière de Montlebon qui aura lieu en juillet prochain. Les préparatifs s’accélèrent.

Les organisateurs de ce réveillon solidaire ont garanti une soirée de fête aux bénéficiaires.

de Morteau qui ont accepté de jouer le jeu pour concocter le repas, le projet aurait été diffi- cilement faisable. Les bénévoles des Restos du Cœur de Morteau ont fait le

sont bénéficiaires des Restos. On voulait que ce soit un moment à eux, qu’ils profitent” dit-il. Cet élan de solidarité fait du bien à l’heure où les associa- tions comme les Restos du Cœur sont de plus en plus sollicitées. Le nombre de repas distribués en ce début de campagne hiver- nal pour l’organisation de Coluche est en hausse de 20 % par rapport à la saison derniè- re. Au total, dans le Val de Mor- teau, 83 familles y sont ins- crites. n R.H.

Lorsqu’il a fait part à son équipe de ses intentions, cette dernière a très vite accueilli la nouvelle avec enthousiasme. Tous les collaborateurs se sont ren- dus disponibles pour

choix de ne pas participer au repas aux côtés des per- sonnes qu’ils aident une partie de l’année. Jean- Claude Lobre, responsable de l’antenne locale des Restos explique cette déci-

“Que ce soit un moment à eux.”

I l est devenu un incontour- nable dans le Val de Mor- teau. Le son et lumière de Montlebon traitera dans sa prochaine édition de la Shoah. Un épisode dramatique de la seconde guerre mondiale sur lequel Denis Vermot-Petit-Outhe- nin, auteur du spectacle, tra- vaille depuis plusieurs mois, conscient de la difficulté d’abor- der un tel sujet. Avec ses mots, Denis Vermot- Petit-Outhenin surnommé Bour- vil, explique l’intention de départ dans le choix du thème : “Je suis agacé par la banalisation d’une telle période de l’histoire dans l’esprit des gens.” La déporta- tion systématique des juifs par l’Allemagne nazie à l’époque de la seconde guerre mondiale a causé la perte de 5 à 6 millions d’individus. Un passage extrê- mement sombre qui, selon lui, tend à tomber dans les méandres fatalistes de l’histoire révolue. Seulement voilà, pour le Bour- vil belmontois, l’histoire de la Shoah “nous touche directement.” D’abord parce que cette tragé- die s’est déroulée il y a un peu plus de 70 ans. Il assure : “Quand on repense aux conséquences qu’a eues l’obsession d’Hitler pour une “une race pure”, on se demande comment on a pu en arriver là. Et pourtant, ça n’est pas si vieux !” Ensuite, parce que le climat socio-culturel et politique contemporain entraîne une per- cée des mouvements populistes et extrémistes en Europe et à travers le monde. Le massacre des civils à Alep ou encore la chasse aux sorcières que mène Rodrigo Duterte aux Philippines en sont l’expression directe. Bour- vil confie : “Il faut que nous nous méfiions des extrémismes.Aujour- d’hui, il y a de plus en plus de racisme. Il est urgent de mon- trer où cela peut nous mener, ce que les gens ont vécu dans les années trente.” Ce prochain son et lumière sera pour Denis Vermot-Petit-Outhe-

nin le quatrième grand spec- tacle. Plus qu’une simple repré- sentation, il s’agit pour lui de faire passer des messages qu’il juge importants et de faire en sorte que les dérives du passé servent de leçon. La réalité prag- matique du spectacle s’avère plus efficace que l’abstraction des livres d’histoire. “J’ai remar- qué que le précédent spectacle sur la guerre de 14 avait eu un réel impact sur les spectateurs, et notamment sur les jeunes, qui se sont révélés être très intéres- sés. J’ai envie d’ébranler les consciences, de les secouer un peu, afin que l’on n’oublie pas” confesse-t-il. Bourvil s’est ins- piré de grands classiques sur le même thème comme le film La Liste de Schindler de Steven Spielberg ou la chanson Nuit et Brouillard de Jean Ferrat. Cependant, il tenait à livrer au travers le spectacle son propre ressenti sur la Shoah. Il ajou- te : “Je pense que comme beau- coup de gens, ma connaissance de ces faits marquants de notre histoire était assez superficielle. Avec ma vision presque enfan- tine de ce drame, je pense pou- voir toucher l’assistance.” Pour accompagner ce message fort, Denis Vermot-Petit-Outhe- nin a prévu les grands moyens. Effets pyrotechniques, décors impressionnants, scénario ultra-

soigné… Le tout magnifié par une centaine de bénévoles. En amont, c’est un travail colos- sal de presque 3 ans d’écritu- re, avec une importance capi- tale portée sur le choix de la ban- de-son. Il explique : “La sélec- tion des musiques est sans dou- te la plus grosse partie du travail. C’est important d’avoir quelque chose de percutant, c’est ce qui installe l’ambiance.” Une ban- de-son réalisée conjointement avec Emmanuel Rognon, qui représente près de 80 heures de travail. Mais tout n’est pas ter- miné, Bourvil en appelle enco- re à l’aide des habitants pour la récolte du matériel nécessaire à la mise en scène du spectacle. “On compte sur les gens pour nous apporter des pièces utiles au décor comme des vieilles valises et des paires de lunettes.” Bourvil fait du divertissement, mais toujours avec la volonté de sensibiliser. Sensibiliser aux méfaits de l’ostracisme, du repli sur soi, de l’obscurantisme. D’où ses mots : “L’intolérance et l’igno- rance ont pris le pas sur nos vies. Quelque part, notre bien-être, notre façon de vivre dans une logique du chacun pour soi nous aveugle, et peut très vite nous emmener à nouveau aux pires heures de notre histoire. Il faut lutter, et ce n’est pas gagné.” n R.H.

garantir un service en règle. Néanmoins, sans le soutien d’autres commerçants du Val

sion. “Notre présence aurait été de trop ce soir-là. On ne peut pas toujours rappeler à ces gens qu’ils

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Denis Vermot-Petit-Outhenin dit avoir envie “d’ébranler les consciences.”

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