Journal C'est à dire 228 - Janvier 2017

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Le sentiment anti-frontaliers progresse Le référendum de février 2014 et les débats qui ont suivi laissent des traces dans les cantons fronta- liers francophones où progresse toujours le sentiment anti-frontaliers. Les difficultés économiques qui pointent en Suisse, notamment dans l’industrie horlogère, ne font que le renforcer. Social

“T out ça pour ça !” résume Jean-Fran- çois Besson, le secrétaire général du Groupement Transfrontalier Européen, en parcourant le tex- te de loi voté par le Parlement Suisse le 16 décembre. Les dépu- tés ont rendu finalement une version bien édulcorée du réfé- rendum du 9 février 2014 à l’is- sue duquel le peuple helvétique s’était prononcé, à une courte majorité (50,3 %) “contre l’im-

migration de masse.” À l’arrivée, point de quotas migratoires et de positions radicales comme on le redoutait, mais une incitation par exemple, pour les entreprises suisses, à recruter en priorité sur le marché local de l’emploi avant d’aller chercher des compé- tences à l’étranger, en France en particulier. Le Parlement a peut-être fait machine arrière au terme d’âpres

discussions avec l’Union Euro- péenne. Le texte a certes été assoupli comparé à celui du réfé- rendum porté par le parti conser-

désormais beaucoup de tra- vailleurs frontaliers, à des degrés différents suivant les cantons. À Neuchâtel, “le racisme” contre les pendulaires tricolores est sans commune mesure avec celui observé à Genève où il est exa- cerbé. “On peut comprendre qu’un canton cherche à privilé- gier ses chômeurs, et que des mesures soient prises pour cela. Mais l’instauration de cette notion de préférence nationale (N.D.L.R. : et cantonale) crée un malaise et des tensions dans beaucoup d’entreprises” déplo- re Jean-François Besson. Nos voisins suisses ont créé des pro- blèmes là où il n’y en avait pas, ou peu. L’histoire donne un ton officiel à l’idée caricaturale selon laquelle les frontaliers prennent le boulot des Suisses. “Nous sommes en plus dans une pério- de économique difficile. Il faut trouver un bouc émissaire. Ce bouc émissaire est le frontalier. Il est le coupable tout trouvé” s’inquiète Valérie Pagnot de l’Amicale des Frontaliers. Si “la transcription de la votation de février 2014 reste favorable à l’emploi frontalier” dit-elle, tous ces débats autour de la question de l’immigration de masse ont accentué la rancœur de citoyens

vateur U.D.C. La loi ne compromet pas l’ave- nir des travailleurs frontaliers en terre hel- vétique comme on le redoutait.

“Je pars car je les supporte plus.”

Mais les idées qui ont été véhi- culées ces trois dernières années réveillent un sentiment natio- naliste en Suisse que subissent

Pour Jean- François Besson, du Groupement Transfronta- lier Euro- péen, “l’ins- tauration de cette notion de préférence nationale crée un malaise et des ten- sions.”

Dans le canton de Genève, des Français au profil qualifié quittent la Suisse, las de souffrir d’une forme de racisme à leur égard.

helvétiques à l’égard de tra- vailleurs étrangers. “C’est contre- productif. Sur le secteur de Genè- ve, on commence à voir des fron- taliers au profil très qualifié quit- ter la Suisse car ils n’en peuvent plus des réflexions à la limite du racisme qu’ils subissent au quo- tidien. Des adhérents me disent “je pars car je les supporte plus.” Il y a dix ans je n’entendais pas

cela” remarque Jean-François Besson. Le climat des relations humaines se dégrade sur une frontière franco-suisse où les échanges se font depuis des décennies dans un intérêt com- mun. Souhaitons que ces ten- sions finissent par s’apaiser. Une embellie économique faciliterait les choses. n T.C.

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