Journal C'est à dire 228 - Janvier 2017

R E T O U R S U R I N F O

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L’actualité bouge, les dossiers évoluent. C’est à dire revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. A vec un niveau d’eau à 735 mètres à la sortie de Chaillexon (indice mesu- La fraie des truites en question

La crèche de Morteau a atteint la barre des 100 000 visiteurs

ÉDITORIAL

Démolition Comment une décision politique, dictée par des considérations tac- tiques et politiciennes sous couvert d’une pseudo-efficacité, a contri- bué à saborder l’équilibre de nos territoires et pire, à créer des ten- sions infinies, voire des drames humains. Cette décision porte un nom, c’est la loi N.O.T.R.E. com- me Nouvelle Organisation Territo- riale de la République. C’est elle qui a révisé le périmètre des nouvelles régions. C’est encore elle qui a bou- leversé le paysage des intercom- munalités. En ce début janvier 2017, des petites communautés de com- munes rurales ont disparu - ineffi- caces a-t-on argué - et avec elle, ce dont personne n’a jamais parlé, des dizaines de salariés, certes réaffec- tés dans d’autres collectivités pour ceux qui ont la chance d’êtremobiles, ou simplement laissés en bord de route à leur destin. C’est encore cet- te loi qui a redistribué les cartes entre les collectivités territoriales au nom d’une plus grande clarté et d’une meilleure efficience. Les dégâts sont là encore nombreux, se passant dans l’indifférence quasi générale. C’est cette même loi N.O.T.R.E. qui a notamment contribué à la liquida- tion en fin d’année dernière de Déve- loppement 25, l’agence économique du Doubs. Et avec elle, les sala- riés ballottés depuis des mois entre incertitudes sur leur sort et déses- poir lié à la fin tragique de leur aven- ture professionnelle. Dans certaines communautés de communes au périmètre augmenté parfois en dépit de toute logique de territoire - rap- pelons l’incongruité de Loue-Lison qui s’étale de Mouthier-Hautepier- re à Arc-et-Senans aux portes du Jura -, des agents territoriaux ne savaient même pas en arrivant dans leurs nouvelles fonctions au 1 er jan- vier où ils seront affectés ni quelle sera la nature de leur mission ! Cet- te réforme mal ficelée a enfin eu comme conséquence dramatique de mettre à dos les territoires les uns contre les autres alors qu’ils avaient mis des années, le temps néces- saire, à apprendre à travailler ensemble pour le bien commun. C’est donc à une opération de démo- lition territoriale que l’on assiste là sous le regard effaré des élus locaux, la circonspection des administrés et le désarroi de milliers d’agents en France. On est en présence ici, certes pas de la plus médiatisée, mais sans doute de la pire réforme du quin- quennat Hollande. n Jean-François Hauser est édité par Publipresse Médias 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Contact commercial : Anthony Gloriod au 03 81 67 90 80 Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Frédéric Cartaud, Jean-François Hauser. Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1275-8825 Dépôt légal : Janvier 2017 Crédits photos : C’est à dire, La Fraternité. Mots fléchés : Jean-Marie Steyner. Ontcollaboréàcenuméro :DavidAubry,RomainHoug.

la glace (les œufs ne peuvent donc pas éclore) ou elle est des- cendue en deçà d’une tempé- rature de 4 °C, ce qui anéanti le développement embryonnaire” indique l’ingénieur. C’est le cas pour le Doubs au niveau de Remonot ou encore de la Revê- rotte, affluent du Dessoubre. Ces périodes d’étiage devien- nent récurrentes. C’est bien cela qui inquiète les pêcheurs. Plu- sieurs raisons conduisent à cet état de fait : une mauvaise répar- tition des pluies (il est tombé beaucoup de précipitations ce printemps), la disparition des zones humides qui font office d’éponge restituant l’eau en période de sécheresse. Lorsqu’il y a moins d’eau, les rivières sont également plus exposées aux pollutions. Le sel par exemple mis sur les routes se retrouve directement dans le milieu à la moindre préci- pitation. n

n’était plus qu’une bassine. “C’est un étiage quinquennal. Nous sommes à des niveaux proches de cet été” commente Thomas Groubatch, ingénieur à la fédération départementale de pêche. La raison : il n’a qua- siment pas plu cet automne et au début de l’hiver. Ce niveau est d’autant plus inquiétant que les précipitations sont très faibles. Cette période de basses eaux pourrait avoir de graves consé- quences sur la reproduction des poissons. “Là où les truites ont frayé, l’eau a pu se retirer sous

ré par la station de mesure suis- se le 11 janvier), le niveau du Doubs est historiquement bas pour un mois de janvier. Quant au débit, c’est un filet avec 2 m 3 par seconde. Alors qu’il était à 4,5 m 3 l’an dernier. Les mois se suivent et se ressemblent puisque le journal C’est à dire avait consacré en septembre un sujet pour la sécheresse de l’été avec des images vues du ciel démontrant que Chaillexon

Des tour-opéteaurs ont même programmé un détour par Morteau pour admirer la crèche.

U n vrai phénomène qui, comme nous l’avions pré- dit, a largement dépassé les frontières du Val de Morteau. La “crèche de tous les sens”, conçue et installée par Maurice Bianchi et Créa Calame dans l’église de Morteau n’a jamais désempli depuis son ouverture au public mi-novembre. Alors qu’elle vient de fermer ses portes, l’heure est au bilan : elle aura atti- ré 100 000 visiteurs en trois mois, accueillis par les 290 bénévoles qui se sont relayés pour l’accueil et la maintenance. Les commer- çants et les restaurateurs du Val de Morteau ont eux aussi res- senti l’impact de cette “attrac- tion touristique” hors du com- mun. “D’après nos estimations, nous approchons en effet des 100 000 visiteurs, confirme l’ab- bé Michel Jeanpierre. Créa et Maurice n’avaient encore jamais vu cela : dès l’ouverture, il y a eu du monde. Certains dimanches, la file d’attente était impression- nante à l’extérieur, l’affluence était telle qu’il fallait une bonne heu- L e message a le mérite de la clarté : “Honte au pol- lueur !” Dans la plaine des Saules sur la commune des Gras, voilà plusieurs semaines qu’un citoyen soucieux de la préserva- tion de l’environnement ramas- se inlassablement les canettes

re d’attente pour accéder à la crèche.” Les cinq livres d’or remplis témoi- gnent de la provenance des visi- teurs : Bretagne, Normandie, Côte d’Azur, les pays d’Europe et même les États-Unis et le Japon. “Deux tour-opérateurs ont même fait un détour par Morteau !” 400 baguettes de pain, 250 sau- cisses de Morteau, 60 kg de com- té ont été consommés sur les étals de la “place du marché” au sein de la crèche. “Nous avons été heureux de la visite de nos frères et sœurs des Églises pro- testantes, heureux de la visite des associations de confession musul- mane du Val, heureux de la cou- verture médiatique autour de l’évé- nement, heureux de tous les che- mins que la crèche a semé dans les vies et dans les cœurs” conclut le père Jeanpierre. Il faudra deux mois pour démonter les 10 tonnes de matériel, dont 1 tonne de sable. Après trois mois de présence à Morteau, la crèche de tous les sens repart pour l’église du Sacré- Cœur d’Ouchy, à Lausanne. n

Le bas niveau du Doubs (bien que gelé et enneigé) dans les gorges de Remonot pourrait avoir de fâcheuses conséquences sur la reproduction des truites notamment.

“Honte au pollueur !”

de bière (toujours la même marque) qui jonchent les champs le long de la R.D. 47. C’est en tra- versant la plaine des Saules que ce conducteur indélicat balan- ce ses déchets par la fenêtre de sa voiture. Les riverains cher- chent à l’identifier. n

La traque au pollueur anonyme est lancée.

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