Journal C'est à dire 228 - Janvier 2017

P L A T E A U D E M A Î C H E

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Pays Horloger Le patrimoine : une charge ou une richesse ? Onze institutions se sont associées pour faire connaître, au tra- vers une lettre ouverte aux Français et à leurs élus, leur convic- tion partagée que le patrimoine est une richesse. Parmi elles, la Fondation du Patrimoine qui par exemple a contribué en Pays Horloger à des réfections à Saint-Hippolyte, aux Fontenelles ou encore à Saint-Julien-lès-Russey.

Joackim fait son spectacle À seulement 16 ans et malgré des réticences administratives, Joackim Bon- not a créé sa société d’organisation de concerts, d’événements, de loca- tions d’équipement. Son professionnalisme et sa maturité étonnent. Le Russey

E n février, Joackim est retenu pour une semaine. Au Russey, lui et sa société X.L. Show pilotent la technique, la sonorisation, l’éclairage, la projection vidéo du grand événement de début d’année : la comédie musicale Chœur d’Espoir (24, 25 et 26 février). 1 000 spectateurs par repré- sentation sont attendus ! De quoi mettre la pression. Pas chez Joackim Bonnot qui profitera des vacances scolaires pour pré- parer au cordeau ce grand spectacle. Du haut de ses 2,06 m, le garçon élève de en 1 ère électronique à Pontarlier a un parcours atypique et un flegme étonnant. Sa passion, sa raison de vivre, c’est le show. Attention, ce n’est pas lui qui le fait. Non, il prépare, analyse, calcule, monte et démonte des accessoires pour les concerts ou autres événements, allant du simple anniversaire au mariage en pas- sant par des galas, inaugurations, congrès ou manifestations sportives. Son maté- riel, dernier cri, est imposant… au point que son père Emmanuel est souvent réqui- sitionné pour conduire la camionnette chargée de matériel. Pour le show pré- vu au Russey, Joackim fait autrement : la livraison sera réalisée par un semi- remorque. Rien que ça ! “Il nous étonne, relate Manu, son papa. Pour Joackim, il n’y a jamais de problème, toujours une solution.” Un problème, il y aurait pu en avoir un lors de la création de sa société. Devant la volonté du jeune garçon et son insis- tance, ses parents ont été “obligés” de

céder à sa demande : la création d’une entreprise. “Vu qu’il est mineur, c’était assez compliqué, témoigne la famille. Nous avons même reçu un courrier du R.S.I. pour nous dire que ce n’était pas possible. Finalement, ce le fut en écrivant que nous cautionnons cette création (N.D.L.R. : une E.I.R.L.).” Le garçon force l’admiration. À l’occasion de ses 14 ans, il a organisé quelques petites soirées notamment pour son collège puis d’autres événements. Son équipement, “c’est lui et lui seul qui se l’est payé ! On n’a pas mis un centime” rapporte son père. Sa maman, Séverine, est fière du fiston mais s’interroge et freine son ambition : “Il vit pour ça… On se demande s’il ne passe pas à côté de sa jeunesse. On s’in- terroge aussi parfois quant aux respon- sabilités mais Joackim nous prouve à chaque fois qu’il s’en sort bien.” Le papa de poursuivre : “Même des communes lui font confiance. Nous, on est en retrait.” Le bouche-à-oreille a fait le reste. L’or- ganisation de l’élection de Miss Ronde, d’un défilé de mode au Russey, furent une réussite en 2016. Un groupe qui a par- ticipé aux Eurockéennes de Belfort (The Wan), que le jeune entrepreneur avait suivi lors de la fête de la musique, a été séduit. Il a demandé à Joackim de les accompagner dans l’organisation d’autres concerts. “Que ce soit pour une petite ou très grande fête, Joackim calcule tout. Il demande les plans électriques de la sal- le… Il est perfectionniste” rapporte Emma- nuel.

Si “Joa” a bien un smartphone dans la main, ce n’est pas pour jouer aux jeux vidéo comme le font les garçons de son âge. “C’est par exemple pour répondre à un devis ou l’autre fois demander la réser- vation d’un véhicule de location” témoigne le papa. Il s’est formé seul. Un véritable autodi- dacte. Brillant élève, il a décidé d’intégrer un cursus professionnalisant dans l’élec- tronique. Même ses professeurs louent son niveau, équivalent à celui d’un élè- ve en B.T.S. “J’ai appris sur Internet” com- mente-t-il humblement. Tous les béné- fices réalisés, le jeune entrepreneur les réinvestit entièrement si bien qu’il dis- pose d’un matériel digne des plus grands avec 50 mètres de structures, tables de mixage, lumières, sonorisation ou encore 25 micros. Son avenir, comme le voit-il ? “Attendre mes 18 ans, être sérieux. Soit l’entrepri- se marche bien et je m’y mettrai à 200 %, soit j’arrête et me ferai embaucher plus tard dans la technique” conclut le jeune homme. Sûr que cette expérience vaut tous les C.V. ! n Joackim Bonnot, 16 ans, entrepreneur demeurant au Russey organise des spectacles comme un professionnel.

L e patrimoine est une affai- re de vieux. Le patrimoine coûte trop cher à entrete- nir. Le patrimoine gêne le progrès. Il faut bien vivre avec son temps… “Opposer le passé au présent, dont il est un élément constitutif, n’a aucun sens : c’est une pseudo-pen- sée dont la vraie place est au café du commerce” lance Guy Sallavuard, directeur des relations institution- crent au patrimoine sous toutes ses formes, du château au lavoir, de l’égli- se à l’usine, des forêts aux moulins…” poursuit-il avant de saluer le for- midable engouement populaire que suscite aujourd’hui le patrimoine, “longtemps l’apanage de petits cercles choisis.” Ce qui n’exclut toutefois pas cette piqûre de rappel envers la popu- lation et les élus, qu’ils soient locaux ou nationaux. “L’ambition de cette lettre est de réflé- chir sur la place du patrimoine dans nelles de la Fondation du Patrimoine. “La France est riche de milliers d’associa- tions, de centaines de milliers de bénévoles, qui se consa-

la société actuelle, traversée par une triple crise politique, économique et identitaire, et sur une échelle de temps plus longue que les urgences du moment, politiques ou médiatiques” détaille le responsable. La place du citoyen dans le processus patrimo- nial, aujourd’hui jugée trop margi- nale, est notamment à ses yeux un enjeu majeur. “Fortes de milliers d’ad- hérents, fédérant des centaines d’as- d’utilité publique. Il était donc légi- time qu’elles partagent leurs expé- riences, leurs observations, leurs réflexions autour de quatre thèmes : la définition du patrimoine, sa gou- vernance, sa transmission et enfin son impact sur la vie. Des proposi- tions réalistes et concrètes en décou- le avec au fond un objectif central sur lequel insiste Guy Sallavuard : “Fai- re connaître d’une seule voix forte que le patrimoine n’est pas une contrain- te, mais une chance, qu’il n’est pas sociations locales, nos onze asso- ciations travaillent pour le bien commun sans servir d’intérêts privés.” Démarche qui leur vaut d’ailleurs d’être reconnues

Impliquer le citoyen.

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