Journal C'est à dire 228 - Janvier 2017

P L A T E A U D E M A Î C H E

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La Chenalotte Quand la pâtisserie devient un art

Le Russey Deux voisins passionnés

challenges. “C’est juste une ques- tion de temps et de patience !” Il suffit d'avoir une belle pho- to en modèle et éventuellement de créer un patron en carton avec parfois le recours à du matériel spécifique pour les marquages comme une impri- mante alimentaire. Ayant désormais acquis un véri- table savoir-faire, il a en tête de se faire plaisir en créant son propre gâteau en forme de Ford Mustang Camaro, véhicule dont il est propriétaire et qui sorti- ra sans doute prochainement de son laboratoire. “Mais ce sera ensuite un crève-cœur de le découper pour le manger.” Com- me ce doit être le cas pour tous ses clients devant ces œuvres pâtissières finalement éphé- mères. n

L’ attachement au patrimoine ne s'explique pas toujours. Il est pour certains viscéral, comme un signe de respect pour ceux qui ont bâti autrefois et sont les piliers de traditions à conser- ver. C’est ainsi que l’envisagent deux voisins, Christian Huot-Mar- chand et Nicolas Faivre. Édifiée sur un terrain qu'ils possèdent en com- mun, cette croix est pour les deux hommes un élément du patrimoi- ne qu’ils voient tous les jours. “On ne voulait pas la voir tomber et dis- paraître” explique Christian Huot- Marchand qui poursuit : “On s’était toujours dit avec mon voisin qu'on ferait ce qu'il faut pour la sauver.” Et ils l’ont fait. “Nous avons cha- cun posé une semaine de congés cet automne pour refaire complè- tement cette croix.” Le chantier n’était pas mince pour ces deux passionnés heureuse- ment bricoleurs confirmés. “Nous avons déjà chacun de notre côté réhabilité nos maisons, une ancien- ne loge en ce qui me concerne et une ferme traditionnelle pour Nico- las.” Autant dire que les vieilles pierres, ils connaissent et ça ne leur fait pas peur. “Nous avons donc

démonté la croix en totalité et nous l’avons remontée marche par marche, morceau par morceau au niveau du socle, y compris pour la croix dont nous avons retrouvé des morceaux et que nous avons refai- te complètement.” Une pierre appor- tée à un vaste édifice, celui de la sauvegarde du petit patrimoine rural. n

Véritable artiste pâtissier, Johnny Droz-Grey est capable de répondre à toutes les demandes pour réaliser des gâteaux de toutes les formes. Un savoir-faire acquis après des années d’expérience.

Comme dans un inventaire à la Prévert, citons ses gâteaux en forme de terrain de tennis, de château de la belle au bois dormant, de clarine, de cas- quette, de montre, de tracteur ou encore ses pièces montées en forme de berceau, de bouille à lait, de chameau ou de voi- ture. Un plaisir pour les yeux avant d’en être un pour le palais. “Le plus dur a été un chien du dessin animé Pat Patrouille que tous les parents connaissent. Je l’ai fait pour mon fils et ça m’a pris 12 heures. La dépanneu- se d’un autre dessin animé célèbre, Cars, avait déjà été un sacré défi” se souvient-il, prêt pourtant à accepter tous les

L a pâtisserie, c’est un peu comme une Made- leine de Proust pour Johnny Droz-Grey qui a vu cette passion naître dans l’enfance en observant sa maman aux fourneaux et en savourant ses appétissants gâteaux. À l’adolescence, c’est donc tout naturellement qu’il s’oriente vers le métier de pâtis- sier par le biais de l’appren- tissage. “J’ai appris le métier chez Didier Rognon à Morteau avant de commencer ma car- rière à Besançon puis en Suis- se” explique-t-il détaillant ses diverses compétences à savoir outre la pâtisserie, la chocola- terie et la confiserie. Se per- fectionnant au fil de ses expé- riences, y compris lors d’un séjour en Australie où il a aus- si travaillé, Johnny a finale- ment choisi de devenir auto- entrepreneur pour exercer cet- te passion où il s’illustre tel un artiste par ses créations hors du commun. “Je peux faire tout ce qui se fait en pâtisserie, quant aux formes, là aussi tout est pos- sible… mon principe étant de ne faire que ce que je mangerais donc vous pouvez être sûr que si c’est beau c’est aussi bon.”

Il insiste en effet sur son choix de privilégier les arômes natu- rels et limiter l’usage du sucre, privilégiant fruits et mousses. Il suffit de voir son livre d’or pour comprendre que sa spé- cialité, c’est avant tout de savoir personnaliser ses gâteaux en s’adaptant vraiment à toutes les demandes. “Et ce sont sou- vent des créations uniques” pré- cise-t-il, mettant un soin tout particulier pour qu’autour de la table les “wouahou” précè- dent les “Mmmm” …

www.patisseries-fines.fr

Aucune forme ne fait peur à ce professionnel passionné.

Les deux voisins ont utilisé leur temps et leurs fonds pour cette restauration.

Tout est question

cette année électorale, il était aus- si très important de le rappeler aux futurs gouvernants. n

une charge mais une richesse. Pas un morceau du passé, mais une part vivante de nous-mêmes.” En

de patience et de temps.