Journal C'est à Dire 100 - Mai 2005

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D O S S I E R

Le Locle Les Promos honorent les musiques du monde Rendez-vous incontournable du calendrier festif loclois, les promos se dérouleront cette année les 1 er et 2 juillet. Un événement populaire et musical qui attire chaque année 50 000 visiteurs.

Tendance Un tourisme industriel en phase de diversification Les potentialités touristiques de La Chaux-de-Fonds et du Locle s’articulent autour d’un patrimoi- ne urbain et d’une économie horlogère intimement liés dans l’histoire des villes du Haut. “Il faut chercher à renforcer, à dynamiser cette image”, explique Stéphane Zuccolotto, coordinateur à l’antenne chaux-de-fonnière de Tourisme Neuchâtelois-Montagnes.

À chaque ville, sa grande fête. Neuchâtel célèbre les ven- danges, La Chaux-de-Fonds organise une braderie et tout Le Locle se retrouve au début des vacances à l’occasion des Promos. “Cette fête a toujours

L’une des clefs de la popularité de cette “fête bon enfant” rési- de certainement dans la mobi- lisation du tissu associatif. Une centaine de sociétés du Locle et des environs sont de la partie, ce qui représente autant de

riques de différents pays. Sont programmés des groupes venus de Roumanie, d’Italie, des Pays- Bas, d’Angleterre et de Suisse. Un autre chapiteau est entiè- rement consacré aux enfants avec des ateliers de grimage et de jeux encadrés par des enseignants. Toutes les places de la ville sont occupées, ici un marché aux puces, là une fête foraine. Des spectacles déambulatoires sillon- nent les rues. Les Promos débu- tent le vendredi à 17 heures pour s’achever le dimanche.” Plus de 1 000 enfants partici- peront au traditionnel défilé du samedi matin. Côté festival, les organisateurs ont tout prévu en mettant en place un accueil “dodo” accessible de 21 heures à 7 heures près de la grande scè- ne. Une heureuse initiative, his- toire que les Promos finissent sans bobo. O

stands de jeux, buvettes, petite res- tauration… Une quinzaine de groupes se produi- sent chaque année sur les 2 scènes du

existé. Elle marque la fin de l’année scolaire. Au départ, elle se déroulait dans un espa- ce pâturé où les enfants des écoles participaient à différents jeux. Puis,

Manifestation phare des montagnes neuchâteloises.

festival de musique où l’accès est entièrement gratuit. “L’une est plutôt tendance pop-rock, l’autre world. C’est avant tout un festival de découverte, sans grande tête d’affiche. On orga- nise un concours à destination des jeunes groupes. Sous le grand chapiteau au pied du temple, l’espace à thèmes célébrera cet- te année les musiques folklo-

elle s’est progressivement ins- tallée en ville en intégrant de nouvelles animations. Le festi- val de musique par lui-même remonte à une quinzaine d’an- nées. Je pense que c’est devenu la manifestation phare des mon- tagnes neuchâteloises” , indique Bernard Gafner, le président du comité d’organisation qui regrou- pe 20 personnes.

Stéphane Zuccolotto, le coordinateur touristique du Pays neuchâtelois à La Chaux-de-Fonds compte beaucoup sur le projet Unesco pour dynamiser la notoriété des villes du Haut.

C’ est à dire : Quel type de clientèle fréquente les villes du Haut ? Stéphane Zuccolotto : Il s’agit avant tout d’un tourisme d’af- faire liée à l’activité industriel- le. À l’échelle du pays de Neu- châtel, cette clientèle représen- te 75 % des nuitées touristiques. Càd : Le tourisme vert n’est donc pas d’actualité ? S.Z. : C’est l’une des composantes des potentialités locales mais si l’on veut se créer une image for- te autour de ces deux villes, il faut sortir du cliché “nature”. Càd : Pour vous concentrer sur quoi ? S.Z. : On cherche à renforcer la notoriété de la région en s’ap- puyant sur le concept de la “Wat- ch Valley” qui réunit plusieurs villes de l’Arc jurassien situées entre Genève et Bâle. L’objec- tif vise à initier des collabora- tions politiques, économiques, culturelles entre toutes ces loca-

projet de qualification Unes- co pour les villes du Haut ? S.Z. : Ça ne peut que contribuer à dynamiser le tourisme. C’est un projet de longue haleine. On a déjà franchi une étape impor- tante avec la sélection des 2 villes parmi les 5 dossiers retenus par la Confédération. La Chaux-de- Fonds est concernée à double titre car l’un des dossiers porte sur le classement de l’œuvre du Corbusier. Càd : Le patrimoine urbain deviendrait un support de communication ? S.Z. : Tout est intimement lié car l’architecture des 2 villes résul- te de leur histoire horlogère. On peut également parler du pro- gramme Art Nouveau suscep- tible d’attirer un tourisme cul- turel. C’est une autre façon de valoriser les richesses artistiques d’un patrimoine urbain sans dou- te unique en son genre. O Propos recueillis par F.C.

lités. Les premières actions réa- lisées sont liées au tourisme. Elles concernent la mise en pla- ce de produits et d’outils de com- munications communs : cata- logues, prospectus, présence regroupée sur des salons. On a sorti, par exemple, un document sur la route de l’horlogerie indi- quant tous les sites à visiter. Avec Watch Valley, onmise sur le déve- loppement d’un tourisme indus- triel. C’est une façon de se démar- quer. Tout le monde sait qu’on fabrique des montres en Suis- se mais peu de gens savent où et comment. Càd : Ce dispositif fonction- ne bien ? S.Z. : Oui, relativement, mais pour l’instant on montre uni- quement des musées. Il faudrait aller vers l’ouverture des manu- factures au public. Cela suppose des initiatives privées pour dépas- ser le stade muséographique.

Càd : Que pensez-vous du

Plusieurs milliers de personnes déambulent dans les rues du Locle début juillet.

Musée Un sanctuaire de la mesure du temps Le musée international d’horlogerie abrite l’une des collections les plus complètes de l’histoire horlogère. D’importants travaux vont être entrepris pour faciliter les visites individuelles.

F ondé en 1902, le musée est installé depuis 1974 dans un bâtiment aux lignes épurées qui a déjà été plusieurs fois distingué par des prix. “C’est le musée le plus représentatif dans la mesu- re du temps. La vocation du site n’est pas fondée sur une muséo- graphie avant-gardiste. C’est plutôt un sanctuaire” , commente Gauthier de Salis, l’un des guides.

Sur 2 000 m 2 de surface d’ex- position répartis sur 2 niveaux sont présentées 3 000 pièces, soit la moitié des collections. Elles illustrent l’évolution des instruments, des gnomons pri- mitifs aux horloges atomiques en passant par les horloges de

technique pour les non-initiés, se déguste comme un étonnant voyage dans l’histoire de l’hor- logerie. La plus petite montre du monde, la montre-réveil équi- pée d’une petite aiguille vous piquant à la bonne heure, l’hor- loge atomique précise au mil-

clocher, les montres émaillées, les pièces à automates et musiques… Chef- d’œuvre d’autrefois où dernières créations contemporaines, ces produits sont mis en

lionième de seconde, les montres à hautes complications qui ont fait la réputation de l’industrie locale, les amateurs d’anecdotes ou de performances seront servis.

Un étonnant voyage dans l’histoire de l’horlogerie.

valeur dans une présentation attrayante qui laisse une lar- ge place à l’information audio- visuelle sur les procédés de fabri- cation, les professions horlo- gères, l’histoire. “Au rez-de-chaus- sée se trouvent toutes les pièces anciennes. À l’étage sont pré- sentées quelques machines-outils et l’évolution des montres bra- celets.” La visite guidée, parfois un peu

Le musée comprend un centre de restauration d’horlogerie ancienne, un centre de docu- mentation avec 4 000 ouvrages, une salle de conférence, de congrès ou d’expositions tem- poraires. “Dans les projets à venir, d’importants travaux sont pré- vus pour “thématiser” les visites individuelles.” Un petit plus appréciable car, sans guide, dif- ficile de tout comprendre. O

Le M.I.H. abrite quelques petites merveilles comme cette montre émaillée.

Les pièces les plus anciennes sont exposées au rez-de-chaussée.

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