La Presse Pontissalienne 141 - Juillet 2011

Le mensuel d'informations sur Pontarlier et le Haut-Doubs

Mensuel d’information des cantons de Montbenoît, Mouthe, Levier, Pontarlier, Vercel et du Jura voisin JUILLET 2011 N° 141 2, 20 € TOURISME DANS LE HAUT-DOUBS

CEUX QUI Y CROIENT

Les exploitants du camping de Levier continuent d’investir pour monter en gamme.

LE DOSSIER en p.15 à 19

CULTURE L’événement p. 6 et 7 Le nouveau musée Courbet amputé de la moitié des Courbet Avant l’inauguration du 1 er juillet

LEVIER p.23 Décharges sauvages : l’escalade Les dépôts sauvages se multiplient en milieu forestier. Déchets verts, ménagers, ferrailles… et même carcasses de vaches. On trouve de tout en forêt. Revue d’effectifs.

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*du 22 juin au 26 juillet 2011

Rédaction : “Les Éditions de la Presse Pontissalienne” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - redaction@groupe-publipresse.com

L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Pontissalienne n° 141 - Juillet 2011

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Symbole Sʼouvre avec cette traditionnelle édi- tion de lʼété une période naturelle- ment plus propice à la flânerie et aux découvertes, rendue possible aussi par les innombrables initiatives prises ici et là, par les collectivités locales mais aussi et peut-être surtout par un tissu associatif qui se mobilise pour faire vivre le territoire lorsque les autochtones le quittent. Lʼété franc- comtois offre à destination des esti- vants en escale dans notre région une palette vraiment large de curiosités. Il est un endroit en Franche-Comté qui reste indéniablement le phare tou- ristique de la région avec ses 270 000 visiteurs annuels, cʼest la Citadelle de Besançon. La forteresse de Vauban estampillée depuis trois ans du label de lʼUnesco dispose, outre son parc zoologique, dʼune curiosité que sou- vent les visiteurs négligent : le musée de la Résistance et de la Déportation. Ouvert à lʼinitiative de lʼancienne dépor- tée bisontine Denise Lorach, ce lieu de mémoire vient de se trouver une nouvelle conservatrice qui entrera en fonction en octobre. La procédure serait passée totalement inaperçue si cette conservatrice nʼétait pas… de nationalité allemande. Une Alleman- de à la tête du musée de la Déporta- tion, ce symbole fort ne fait hélas pas que des heureux. Certains de ceux qui, comme des milliers dʼautres Fran- çais ont subi lʼhorreur des camps dʼinternement et dʼextermination se scandalisent de cette nomination. On ne peut les blâmer puisque leurs cica- trices sont encore béantes. Dʼautres, ils sont a priori les plus nombreux, se félicitent au contraire, estimant que ce symbole fort contribue à définiti- vement exorciser les fantômes du pas- sé. Ils étaient les mêmes visionnaires à promouvoir dès la sortie du deuxiè- me conflit mondial des opérations de jumelages avec des villes allemandes hier ennemies. Sur un site retenu par lʼUnesco, lʼinstitution qui symbolise au mieux lʼuniversalité du monde, quel signe plus fort pouvait-on envoyer à ceux qui doutent encore des bienfaits de lʼEurope ? Il en est un qui dépas- se tous les autres, sans doute le plus palpable aussi, cʼest la paix et la tolé- rance que sait insuffler cette inven- tion supranationale. Le grand mérite de la construction européenne, sʼil en est un au moins. J ean-François Hauser Éditorial est éditée par “Les Éditions de la Presse Pontissalienne”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com Directeur de la publication : Thomas COMTE Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser, Thomas Mourey. Agence publicitaire : S.A.R.L. BMD - Tél. : 03 81 80 72 85 François ROUYER - Portable : 06 70 10 90 04 Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Juin 2011 Commission paritaire : 1102I80130 Crédits photos : La Presse Pontissalienne, associations et organisateurs, E.S. les Fonges, Espace bois Jura-Doubs.

MUSIQUE

Direction le Pays Basque

Mickaël Gavazzi : “Le zapping instrumental peut être un frein”

Après cinq ans passés à Pontarlier, le directeur du conservatoire municipal quitte le Haut-Doubs pour Bayonne où il occupera des fonctions identiques. Le bonheur du devoir accompli, et un gros pincement au cœur. La Presse Pontissalienne : S’agit-il d’un départ prémédité ? Mickaël Gavazzi : Pas vraiment, puisqu’on venait jus- te d’acquérir une ferme à Boujailles. On quitte la région avec un gros pincement au cœur. L.P.P. : Bayonne, c’est une chance à saisir alors ? M.G. : Le projet d’installation était déjà engagé quand j’ai appris un peu par hasard qu’il y avait un pos- te à pourvoir dans cette ville. J’ai postulé et ça a fonctionné. C’est un poste qui ne se refuse pas. À Pontarlier, le conservatoire est porté par les élus au même titre que le musée ou les archives. Celui de Bayonne est aussi financé par les villes de Biar- ritz, Saint-Jean-de-Luz et Hendaye. Dans ce conser- vatoire à rayonnement régional, le directeur assu- re la gestion d’un orchestre de professeurs. Cette structure accueille près de 1 800 élèves, 80 ensei- gnants et une vingtaine de salariés. C’est une autre dimension. L.P.P. : Qu’est-ce qui vous avait attiré sur Pontarlier ? M.G. : J’étais adjoint à la direction au conservatoi- re d’Issy-les-Moulineaux. Nous souhaitions quit- ter la région parisienne et j’avais envie de prendre en main un conservatoire à taille humaine. J’ai répondu à l’offre d’emploi de la Ville de Pontarlier. Comme mon épouse est italienne, le Haut-Doubs s’apparentait à un rapprochement familial. L.P.P. : A Pontarlier, vous avez eu droit à un beau baptême du feu, c’est le cas de le dire ! M.G. : J’ai pris mes fonctions en effet en juillet 2006 quelques jours après l’incendie qui a détruit l’ancien conservatoire. Les conséquences de cet incident n’ont pas été faciles à gérer en terme d’organisation. Malgré cela, on a enregistré une progression des inscriptions chaque année même à l’époque du conservatoire dispersé. L’effectif est passé de 540 à 620 élèvesdepuis 2006. L.P.P. : Comment expliquez-vous ce dynamisme ? M.G. : Cela repose sur plusieurs facteurs : la crois- sance démographique, l’attractivité du nouveau conservatoire, l’adhésion des familles, la dynamique pédagogique et la qualité de l’enseignement. Il y a toujours eu énormément de pratique musicale dans le Haut-Doubs. Rien qu’au conservatoire, on fonc- tionne avec cinq partenaires associatifs. J’ai décou- vert cette richesse associative.

Percussionniste de formation, Mickaël Gavazzi prendra ses fonc- tions en août à la tête du conservatoire de Bayonne.

maison où l’on apprend la musique, la danse, le chant au sens large du terme. On ouvre aussi d’autres chemins pour les ados. C’est valable pour les adultes. Ils avaient droit à un apprentissage musical trop calqué sur celui des enfants. On essaie de propo- ser des parcours plus adaptés. L.P.P. : D’autres projets marquants à signaler ? M.G. : Oui, il y a une opération fantastique à mes yeux : c’est l’orchestre à l’école. Des enseignants en cuivres et en percussions interviennent pendant une année dans une classe primaire. Ils animent deux séances hebdomadaires en petits groupes et en orchestre avec toute la classe. Ce dispositif offre la possibilité à l’enfant de jouer immédiatement sans aucune base musicale. C’est ça le côté inno- vant. Les enseignants se rendent dans les écoles où il y a le moins d’inscrits au conservatoire. Au bout d’un an, c’est le phénomène inverse qui se pro- duit. On vérifie tout l’intérêt d’apporter la musique vers des publics qui ne seraient jamais venus dans un conservatoire L.P.P. : Les jeunes sont très versatiles dans leurs pratiques ludiques. Est-ce aussi le cas en musique ? M.G. : On n’échappe pas au phénomène. Il faut comp- ter une bonne dizaine d’années pour être à l’aise avec un instrument. Le zapping instrumental sera peut-être un frein.

L.P.P. : Le nouveau conservatoire tient toutes ses promesses ? M.G. : Oui. Le programme de réservation de l’auditorium est pratiquement complet. Ce qui reflète à mon sens une magni- fique dynamique avec des pro- fesseurs qui montent beaucoup d’auditions et de projets. Le nou- vel outil a donné un élan vers l’extérieur. On a mis en place des animations à l’E.H.P.A.D. en privilégiant des musiques douces. On organise des ateliers percussions en partenariat avec l’U.N.A.P. L.P.P. :Vous êtes-vous donné le temps de pratiquer vous-même ?

“Un nouvel élan vers l’extérieur.”

L.P.P. : La combinaison de ces éléments don- ne forcément un bilan positif. Quels sont les principaux points à retenir ? M.G. : Le cycle d’initiation pour accom- pagner les jeunes dans leur orien- tation. Ce nouveau dispositif permet à l’enfant de s’approprier pendant trois ans l’offre avant de faire son choix dans la pratique entre l’instrument, le chant et la danse. Autre point, on est aussi en train de proposer un parcours vocal toujours à destination des enfants. Il s’agit d’un nouveau cursus à part entière. L.P.P. : Comme une envie d’ouverture ? M.G. : Maintenant, il n’y a plus un seul chemin. On marque clairement la volonté de “casser” l’enseignement pyramidal pour faire en sorte que le conservatoire rayonne. On n’est pas dans du cours privé mais dans une

M.G. : J’ai plutôt privilégié la composition. J’ai pris beaucoup de plaisir à composer des mélodies à par- tir de poèmes de Michel Ange qui seront interpré- tées par Stuart Patterson lors du prochain festival lyrique de Montperreux. L’œuvre sera d’ailleurs créée à l’ouverture du festival. L.P.P. : Vous reviendrez dans la région ? M.G. : Forcément. On est amoureux de la région. Le Haut-Doubs, c’est le Haut-Doubs… Propos recueillis par F.C.

RETOUR SUR INFO

La Presse Pontissalienne n° 141 - Juillet 2011

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Plus d’antennes pour les Verts mais moins de puissance

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Pontissalienne revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.

rédaction de la charte” rappelle FrançoisMandil. Il souhaite désor- mais que la municipalité aille le plus loin possible dans la char- te . “Nous ne pourrons accepter que cette charte se contente de reprendre la législation applicable actuellement, législation bien faible et totalement inadaptée. Un tex- te qui se contenterait d’annoncer l’application formelle de la légis- lation n’aurait absolument aucun intérêt et ne serait que de la poudre aux yeux, puisqu’il n’imposerait aucune contrainte.” Il souhaite “ une charte qui imposera une réduction des puissances d’émission des antennes-relais, quitte à en augmenter le nombre, ces antennes devant rester à la charge des opérateurs de télé- phonie mobile.”

L e débat sur les effets néfastes sur la santé de l’utilisation du téléphone portable s’est clarifié depuis un mois. Il était devenu presque inaudible, tant il foisonnait d’avis contradictoires. Début juin, l’O.M.S. (organisa- tion mondiale de la santé) a clas-

sé comme “cancérogènes pos- sibles” les champs électroma- gnétiques de radiofréquence, y compris ceux de la téléphonie mobile. C’est une première vic- toire pour toutes les associations qui alertent depuis plusieurs années les pouvoirs publics sur

ce risque dans le but à la fois de changer les habitudes d’utilisation du téléphone portable, et de lut- ter contre l’installation anarchique d’antennes-relais, y compris sur le toit des maisons. Le compte rendu du Centre Inter- national de recherche sur le can- cer qui fait partie de l’O.M.S. tom- be à point pour les conseillers municipaux écologistes de Pon- tarlier, François Mandil et Samuel Feuvrier. Ils vont utiliser cet argu- ment à l’occasion du conseil muni- cipal du 29 juin. Lors de cette séance, l’assemblée devrait adop- ter une charte sur l’implantation des antennes-relais à Pontarlier. “ Cette charte n’a été obtenue que grâce à l’opiniâtreté d’un collec- tif d’habitants qui n‘a même pas obtenu le droit de participer à la

Quatre nouveaux conseillers municipaux aux Alliés L e conseil municipal des Alliés est à nouveau au complet. Début juin, les habitants du village ont élu quatre enregistré autant de démissions depuis 2008. Les nouveaux arrivants sont Domi- nique Langard, Patrice Dupont, Chris- tophe Bulle et Arnaud Fineray. “ Ils ont été élus au second tour” explique Christian nouveaux conseillers qui ont rejoint l’assemblée communale, laquelle avait

Granié, le maire du village. Car au premier tour il n’y avait pas de candidat déclaré. Résultat, lors du dépouillement, presque autant de noms sont sortis des urnes qu’il y a d’électeurs aux Alliés ! Le conseil muni- cipal compte 11 élus. Le maire sait que les quatre entrants sont plutôt des oppo- sants. “ Nous sommes six contre cinq” rap- pelle Christian Granié qui garde donc la majorité. Il entend bien continuer à tenir bon la barre contre vents et marées. Il annonce d’ores et déjà qu’il ne revien- dra pas sur des projets qui ont été votés comme la construction de la nouvelle mai- rie dont le coût fait jaser au village (600 000 euros T.T.C.). En signe de pro- testation, au moment de ces élections intermédiaires, plusieurs habitants avaient d’ailleurs accroché une banderole à la façade de leur habitation sur laquelle on pouvait lire : “Non à la nouvelle mairie.”

Malgré les

oppositions, le maire des Alliés tient bon.

Les écologistes ne veulent pas que Pontarlier adopte une charte au rabais sur l’implantation des antennes-relais.

Voie verte : encore des vagues

A lors que le président du Conseil géné- ral du Doubs termine son “tour du lac” à la rencontre des élus locaux et quʼil sʼapprête à rendre sa décision sur la pour- suite – ou non ? - du projet, la voie verte fait toujours réagir. Dans sa précédente édition, La Presse Pontissalienne donnait la parole à Élisabeth Contejean, directrice des offices de tourisme locaux, qui se positionnait en faveur de la voie verte à lʼoccasion de la jour- née sans voitures du 19 juin dernier. Il nʼen a pas fallu plus pour que lʼassociation de pré- servation du patrimoine local, basée à Remo- ray, sʼindigne une nouvelle fois. Sa prési- dente Élisabeth Renaud fait bien la distinction entre une journée sans voitures et la voie verte proprement dite : “Lʼun est événement ponctuel, festif, sympathique, convivial, inof- fensif. Lʼautre est un projet inadapté, dan- gereux pour la sécurité des usagers, dom- mageable pour leurs conditions de vie quotidiennes, nocif pour lʼenvironnement et les paysages exceptionnels du tour du lac de Saint-Point, inadapté et dispendieux. Com- ment pouvez-vous réduire le différend qui oppose les habitants des villages concernés à une crispation de propriétaires riverains

hostiles à lʼidée de céder un peu de leurs terres ? ” sʼindigne Élisabeth Renaud qui esti- me que la pétition qui a réuni 2 000 signa- taires ne doit pas être oubliée. Si le ton de cette riveraine est plus vif, sa réaction rejoint sur le fond un récent com- mentaire des élus de la majorité municipale à Pontarlier qui se posent aussi des ques- tions sur le bien-fondé du projet. Dans le der- nier bulletin municipal de la Ville, les élus du groupe dénoncent un projet quʼils jugent eux aussi “démesuré.” Le ton nʼest pas moins incisif : “Est-ce dans un souci dʼéconomie, 14 à 18 millions dʼeuros pour 14 kilomètres, alors quʼune simple bande cyclable faisant le tour du lac serait plébiscitée par la popu- lation riveraine comme pontissalienne…Nous nous opposerons toujours à des projets pseu- do-touristiques dispendieux, dont lʼefficacité reste toujours à démontrer et qui nʼest à coup sûr en rien proportionnelle au coût quʼelle fait payer aux contribuables locaux.” Une sal- ve de plus à joindre au dossier de plus en plus compliqué pour le Conseil général, por- teur du projet. Alors quʼil y a moins dʼun an la préfecture convoe, cʼest lʼÉtat qui se discrédite.

PONTARLIER

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CIRCULATION Une question politique De la place du vélo en ville La majorité municipale et l’opposition n’ont pas du tout la même concep- tion sur la place du vélo au centre-ville. La parole aux élus cyclistes.

L’ aménagement en cours de la rue de la République cris- tallise l’attention et les cri- tiques. Il respecte l’orientation définie en 1995 qui visait à inverser le partage de l’espace en faveur du piéton au détriment de l’auto et du vélo qui bénéficiaient des deux tiers de la rue. “On rétrécit volontairement la largeur de la voie de façon à empêcher la cohabitation. Le vélo

ler à tombeaux ouverts.” Cette alter- native laisse sceptique Liliane Lucchesi, la conseillère socialiste toujours très réactive sur les ques- tions d’aménagement cyclable. “Les mentalités ont évolué depuis les années quatre-vingt-dix. C’est plus logique d’aller vers un par- tage équilibré entre les voitures, les piétons et les vélos. Rien n’est conçu ou réfléchi pour un usage quotidien du vélo” dit-elle. Le schéma d’aménagement cyclable défendu par l’opposition préconi- se par exemple de pouvoir circu- ler dans les deux sens dans toutes les rues adjacentes à la rue de la République. Ce qui nécessiterait forcément des bandes cyclables. “ On veut des raccourcis futés. Il faut susciter un intérêt pour le vélo” , poursuit l’élue de gauche. L’option n’a jamais été retenue par la majorité. Deux modes opératoires ont déjà été testés à Pontarlier. Les voies cyclables séparées de la chaussée dans la rue Marpaud et la rue des Remparts servent trop souvent au stationnement (illégal) des voi- tures. “On se met en danger per- manent, note Daniel Defrasne qui préfère de loin les bandes cyclables matérialisées au sol du boulevard Pasteur. Ce système de surlargeur

circule devant ou derrière les véhi- cules et il n’y a plus de problème” , explique Daniel Defrasne, favo- rable à l’espace partagé dans l’hyper-centre. Pour les cyclistes qui veulent cir- culer à contresens dans l’artère centrale de la ville, l’adjoint à l’urbanisme suggère aux usagers d’emprunter le trottoir. “Cet espa- ce peut aussi être partagé avec le piéton sous réserve de ne pas rou-

Les avis divergent sur le nombre d’usagers susceptibles de se dépla- cer régulièrement en vélo dans Pontarlier. “Il y en a très peu. Le climat complique les déplacements en vélo. À la belle saison, on croi- se pas mal de sportifs ou de cyclo- touristes qui partent vers le lac par exemple” , observe l’adjoint à l’urbanisme. Liliane Lucchesi a une vision moins réductrice des utilisateurs tout en constatant “que leur nombre a décliné depuis 25 ans. On a accordé trop de pla- ce aux voitures. La municipalité n’a pas la culture du vélo. Elle a loupé le coche avec la rue de la République” affirme l’élue socia- liste. Elle sera probablement ravie d’apprendre que de nouveaux repo- se-vélos sont prévus dans le pro- jet de mobilier urbain. F.C.

sera appliqué sur les grandes péné- trantes comme la rue de Salins et la rue de Besançon.” Le dévelop- pement de ce réseau se fera au fur et à mesure des rénovations de la voirie. Ce qui donne cet aspect par- ticulièrement décousu avec des bandes ou des voies cyclables sans issue.

Liliane Lucchesi est

très critique sur les nids et pou- le et plaques d’égout défoncées. On peut la comprendre…

Liliane Lucchesi pointe du doigt l’état de la voirie avec ses nids de poule, ses plaques d’égout parfois si profondes que le contenu du panier s’étale sur la chaus- sée sous la violen- ce de la secousse. C’est plus facile de circuler en V.T.T. qu’en vélo de ville.

Le contenu du panier s’étale sur la chaussée.

Certains préfèrent la rue aux pistes cyclables.

L’ÉVÉNEMENT

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projet.” Le président est le premier à regretter que le musée et ses visiteurs puissent faire les frais de la situation. Il est le premier à regretter que cette association puisse priver le musée d’un certain nombre de tableaux. “L’Institut se fait plaisir, mais il est à côté de l’objectif qu’il défendait au départ” iro- LE MUSÉE COURBET PRIVÉ DE TABLEAUX DE COURBET… Frédéric Mitterrand, le ministre de la Culture, fera le déplacement pour inaugurer le nouveau musée Courbet d’Ornans le 1 er juillet. Ce projet important porté par le Conseil général du Doubs doit devenir un lieu culturel majeur de notre département. Mais les tensions regrettables qui subsistent entre l’Institut Courbet propriétaire de 26 tableaux et la collectivité viennent ternir l’hommage rendu au peintre par le Conseil général à travers ce musée. Car la plupart de ces tableaux ne seront pas visibles dans ce lieu, mais ils iront enrichir des expositions extérieures. Le président Jeannerot espère désormais que la sagesse finira par l’emporter. C’est écrit dans la convention Liste des œuvres prêtées par l’Institut Courbet au Conseil général La convention précise que l’Institut Courbet s’engage à ce que ses œuvres soient présentes dans le Musée trois semaines avant l’inauguration qui est fixée le 1er juillet. - La Loue à Ornans (peinture par Gustave Courbet) - Le passage du gué (peinture par Gustave Courbet) - Le rétameur (peinture par Gustave Courbet) - Une papeterie à Ornans (peinture par Gustave Courbet) - La Loue à Scey-en-Varais (peinture par Gustave Courbet) - La fagotière (peinture par Chérubino Pata) - Bon port 1877 (peinture par Chérubino Pata signé Courbet) - Courbet à la pêche (peinture par François-Louis Français) - Les bords de la Rêverotte près de Gigot (peinture par Émile Isenbart) - Les chasseurs rustiques (peinture par Jean Cornu) - La Loue à Ornans (peinture par Paul-Désiré Trouillebert) - Portrait présumé de Jules Dupré (peinture par Gustave Courbet) - Portrait de Félix Bracquemond (peinture par Gustave Courbet) - La dame à la mouette (plâtre par Gustave Courbet) nise l’élu. Ce musée dont un des pères fondateurs est Robert Fernier, avait en effet été créé pour faire rayonner Courbet dans sa ville natale. Le pré- sident Jeannerot ne désespère pas que dans cette affaire la sagesse finisse par l’emporter. T.C.

CONSEIL GÉNÉRAL Claude Jeannerot “J’en ai assez de ces chicailleries” Claude Jeannerot, le président du Conseil général du Doubs, déplore la position de l’Institut Courbet qui semble vouloir faire cavalier seul sans se soucier du nouveau musée d’Ornans alors qu’il est propriétaire de 26 tableaux importants du peintre qui pourraient y être exposés.

L e nouveau musée Courbet à Ornans est inauguré vendredi 1 er juillet par Frédéric Mitter- rand, ministre de la Culture. Le site ouvrira ses portes au public sur une exposition majeure qui réunira des œuvres du peintre Gustave Cour- bet et du sculpteur Auguste Clésinger. Le message du Conseil général est clair : ce lieu doit devenir un point d’ancrage important de la culture de notre département. “L’intérêt d’avoir un grand et beau musée qui a en plus

rences persistent des querelles tenaces et interminables de passionnés qui se sont accaparés Courbet au point de compliquer l’entreprise du Conseil général qui a construit un projet autour du peintre baptisé “Pays de Courbet, pays d’artiste.” Le trouble-fête est l’Institut Courbet, propriétaire de 26 tableaux, qui semble vouloir faire cavalier seul sans se sou- cier du musée d’Ornans. L’Institut persiste dans sa volonté de pouvoir disposer comme il l’entend des Cour- bet qu’il a en sa possession quitte à ce que ce nouveau lieu d’exposition en pâtisse. Une position qui énerve,mais qui déçoit surtout Claude Jeannerot. “Ces chi- cailleries me fatiguent. Je suis agacé que l’on me parle de l’Institut le jour où on inaugure un magnifique musée de 2 000 m 2 .” Le président du Conseil général espérait que tout allait ren- trer dans l’ordre depuis la publication du rapport de la Chambre régionale des Comptes qui a permis de mettre à jour la gestion de l’association et les rapports qu’elle entretenait avec le Département qui la subventionnait largement. La C.R.C. a relevé notam- ment un trop-perçu d’argent public au crédit de l’Institut de 300 000 euros, lequel a acquis des œuvres avec l’aide de la collectivité. Des tableaux dont il revendique désormais la propriété. Compte tenu de cet excédent, le Conseil général s’attendait à un geste de la part de l’Institut au moins à la hau- teur de cette somme pour repartir ensuite “sur des bases apaisées avec une coopération” rappelle Claude Jean- nerot. Il imaginait que l’Institut ait l’élégance d’offrir un tableau de sa col- lection au Conseil général. “Je n’ai pas demandé d’argent, je n’ai d’ailleurs pas les moyens juridiques de le faire” dit- il. Or, l’Institut ne semble pas disposé à faire un geste à destination de celui qui était un de ses principaux finan- ceurs. “J’avais la naïveté de croire que l’Institut Courbet se réjouirait de notre

le label “Musée de France”, c’est de s’inscrire dans des réseaux. Ainsi nous travaillons déjà à de futures exposi- tions comme Courbet et Cézanne. Pen-

dant la fermeture du Musée des Beaux-arts de Besançon, les tableaux de Courbet seront à Ornans” annonce Clau- de Jeannerot, président du Conseil général du Doubs. Mais derrière les appa-

“L’Institut se fait plaisir.”

Claude Jeannerot est déçu (photo archive L.P.B.).

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PRISE DE POSITION Il prend la défense de l’intérêt public Jean-Louis Simon part en guerre contre l’Institut Courbet

L’ancien secrétaire de l’Institut Courbet estime que la majorité des tableaux dont l’association revendique la propriété reviennent de droit au Conseil général qui vient d’investir 9 millions d’euros dans un musée dédié au peintre.

l’Institut sont majeures. Le nou- veaumusée Courbet sera incom- plet si seuls les 26 tableaux du Conseil général sont exposés pendant que ceux de l’Institut iront enrichir les expositions du monde entier. “Le musée d’Ornans sera dégarni de moi- tié. Il y a trois ans, 17 Courbet ont été envoyés au Japon pour les besoins d’une exposition. De nombreux visiteurs mécontents l’ont fait remarquer dans le livre d’or” rappelle Jean-Louis Simon qui veut éviter que ce musée n’ait finalement de Courbet que le nom. “Il y auramoins de Cour- bet dans le nouveau musée de 1 600 m 2 que dans l’ancien qui en faisait 340” ironise-t-il. Pour faire partager sa vérité, Jean-Louis Simon a préparé une lettre qu’il diffusera avant l’inauguration du musée d’Ornans le 1 er juillet. Il parle au nom du peintre dans ce cour- rier qu’il a intitulé “Lettre ouver- te de Gustave Courbet à se vrais amis,raresmais fidèles,àOrnans et à Flagey”. Jean-Louis Simon espère ainsi marquer les esprits

c’est bien avec de l’argent public qu’elles ont été acquises. La Chambre régionale des comptes a ouvert une porte en publiant un rapport sur l’Institut dans lequel elle indique que compta- blement les tableaux ont été ache- tés avec des subventions. Il faut maintenant terminer le travail. Je prétends que seuls trois Cour- bet appartiennent à cette asso- ciation” observe-t-il. Jean-Louis Simon se dit “porteur de vérité” dans ce dossier tout en recon- naissant volontiers que le Conseil général a manqué de vigilance. Il est “parti en guerre contre l’Institut.” Sûr de lui, il ne lâche- ra rien. L’amateur de culture se bat pour le nouveau musée d’Ornans dans lequel le Conseil général vient d’investir 9 mil- lions d’euros. La situation qu’il dénonce est que l’Institut Cour- bet peut disposer comme bon lui semble des 26 tableaux qui lui appartiennent,à l’exception peut- être des cinq qui figurent dans une convention de prêt signée avec le Conseil général. Or, les œuvres que possède alors qu’on donne une œuvre. Aujourd’hui, on ne comprend plus l’attitude du Département. Or, je rappelle que notre voca- tion est d’enrichir le patrimoi- ne Courbet et de travailler en bonne intelligence avec le Conseil général. Je constate que nous ne sommes pas partis sur des relations franches alors que nous avons fait preuve de modération et de souplesse, et que nous avons signé une convention de mise à disposition d’œuvres. L.P.P. : Redoutez-vous que cette affai- re qui dure finisse par se régler au tri- bunal ? F.L. : Je ne redoute rien. J’ai la possibilité de saisir le tribunal administratif non pas à propos des 300 000 euros,mais pour les 114 000 euros qui ne sont pas versés alors que la subvention a été votée. Je préférerais de loin une conciliation pour que l’on parle de tout cela entre personnes responsables. Je n’ai pas d’autre ambition que de trouver le che- min de la coopération. Quand je dis que nous sommes indignés, c’est parce que pour l’instant nous ne sommes pas respectés. L.P.P. : Dans le cadre de la convention, vous prêtez 14 œuvres au musée pour l’ouverture,dont six peintures de Cour- bet sur les 26 que vous possédez. Pour- quoi si peu ? F.L. : Nous prêtons celles qui nous ont été demandées, tout sim- plement. L.P.P. : Où sont les autres œuvres ? F.L. : L’Institut ayant une collec- tion privée, il peut la gérer com- me il veut. Ces œuvres ont été acquises sans l’aide du Conseil

J ean-Louis Simon n’est pas étranger au contentieux qui oppose aujourd’hui le Conseil général à l’Institut Cour- bet. L’ancien secrétaire de l’association qui a rompu les ponts avec elle se démène aujour- d’hui pour que le Département

du Doubs récupère les tableaux de Courbet qui selon lui revien- nent de droit à la collectivité puisqu’elle a contribué à les financer. Il conteste donc la pro- priété de la majorité des œuvres de l’Institut Courbet qui la reven- dique. “On peut démontrer que

Jean-Louis Simon, président de l’association “Chez Cour- bet” se dit “porteur de vérité” dans ce dossier.

théâtre qui sera jouée dans l’atelier du peintre.Dans le cadre de cette association, Jean-Louis Simon travaille enfin à la mise en place d’un espace Courbet à la Tour-de-Peilz en Suisse où a séjourné le peintre. T.C.

et remettre l’art au cœur du débat pollué par d’interminables querelles intestines. Il a fondé également l’association “Chez Courbet” qui devrait inter- venir dans l’animation de visites exceptionnelles au nouveau musée. Il a créé une pièce de

COMMENTAIRE

François Lépine “On ne comprend plus l’attitude du Conseil général” Le président de l’Institut Courbet se dit

re que l’on vient de faire quatre expositions à Valence, Barcelo- ne, Saint-Domingue et Paris qui ont rencontré un vrai succès. Il y a eu 18 000 spectateurs à la fondation Bismarck à Paris !

général. Celles qui l’avaient été ont été restituées au Départe- ment en 2006 suite à la com- mission Bézard. Mais je le répè- te, nous prêterons volontiers les œuvres qui nous ont été deman- dées. Nous préparons une expo- sition à Pékin,de lamêmemaniè-

l’inauguration du musée ? F.L. : Je m’interroge. Je pense que Jean-Jacques Fernier sera pré- sent. Mais s’il n’y a pas de ges- te nouveau de la part du Dépar- tement, je ne suis pas certain d’être là. Propos recueillis par T.C.

“choqué” par la décision du Conseil général qui demande à l’association culturelle de lui reverser un trop perçu de subvention de 306 000 euros. François Lépine annonce que l’Institut n’a pas l’argent.

L.P.P. : Vous serez là le 1 er juillet pour

L a Presse Pontissalienne : Le Conseil général du Doubs demande à l’Institut Courbet de lui reverser 306 000 euros, une somme identifiée par le rapport de la Chambre régionale des comptes comme un trop perçu par votre asso- ciation. Comment réagissez-vous ? François Lépine : La demande qui nous est faite est injuste et elle ne tient pas compte de tout ce que l’Institut Courbet a donné en temps au musée d’Ornans par le biais de son conservateur Jean-Jacques Fernier qui est toujours inter- venu bénévolement. Ce qui me choque, c’est qu’on nous deman- de de verser ces 300 000 euros en 2012, en lien avec le rapport de la Chambre régionale des comptes. Et bien je dis non, car tout d’abord nous n’avons pas cette somme en caisse. Je ne peux pas donner de l’argent que je n’ai pas. Ensuite, nous ne sommes pas coupables. Ces excé- dents n’ont pas servi à se payer des banquets mais des œuvres de Courbet. L.P.P. : Ces 306 000 euros accumulés sur une dizaine d’années sont pour- tant bien le résultat d’une différence entre le montant des subventions que vous demandiez au Département et vos véritables besoins ? F.L. : Toutes les associations fonc-

tionnent comme cela. Cette dif- férence de 306 000 euros a été gardée par l’Institut faute d’une grande précision de notre part dans nos demandes de subven- tions, mais aussi faute de suivi de la part du Conseil général. Il a manqué de rigueur et main- tenant il nous punit. Je suis indi- gné. La Chambre régionale des comptes dit que cette somme est de la responsabilité du Conseil général. Elle ne nous demande pas de la lui restituer. L.P.P. :Vous dites ne pas pouvoir payer. Il semble pourtant qu’en 2007,l’Institut affichait des fonds propres de 1,4 mil- lion d’euros et une trésorerie de 536 000 euros ? F.L. : Par rapport à la situation actuelle de l’Institut,nous n’avons plus cet argent. L.P.P. : Par ailleurs, le Conseil général a bloqué pour l’instant les subventions qui concernent l’Institut. Quelle lectu- re faites-vous de cette décision ?

ACQUISITION 150 000 euros “Les Amoureux dans la campagne” rejoint la collection de l’Institut

D ébut janvier, l’Institut Courbet a acquis un nouveau tableau de Gustave Courbet. Il vient enri- chir sa collection qui compte désormais 26 œuvres du peintre d’Ornans. Le tableau s’appelle “Les amoureux dans la campagne” (65 x 80) qui a coûté 150 000 euros. Cette acquisition a été “entièrement financée” par les “propres res- sources” et les “aides mécé- nales” de l’Institut rappelle celui-ci sur son blog . Sans doute a-t-il jugé bon de le pré- ciser à une époque où des voix s’élèvent contre l’Institut afin qu’il restitue au Conseil géné- ral des œuvres qui auraient été acquises avec l’argent de la collectivité. “Les amoureux dans la cam- pagne” qui fit “l’affiche de la dernière exposition en 2007 au Musée Courbet” ne sera pas visible dans l’immédiat à Ornans. Ce tableau a ven- du par un collectionneur qui est par ailleurs membre de

“Les amoureux dans la campagne”, 26 ème tableau de l’Institut Courbet.

“Je suis indigné.”

F.L. : La subvention est de 114 000 euros. Cette somme a été votée. Mais elle est bloquée par une sor- te de préalable du Conseil général qui souhaite que l’on ver- se le trop-perçu ou

pour Gustave Courbet en exil en Suisse, “le souvenir du bon- heur, une idylle de jeunesse, vécue trente ans auparavant, avec Lise, son amoureuse dont il avait gravé le nom sur le tronc du chêne qui abritait leurs émotions à Flagey.”

l’Institut. Cette œuvre roman- tique importante “était conser- vée sa vie durant par Juliet- te Courbet qui la légua à ses amies Mesdames de Tastes et Lapierre qui s’en séparèrent qu’en 1934.” L’Institut préci- se encore que cette œuvre est

PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n° 141 - Juillet 2011

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INTERVIEW L’envoi de livres ? Patrick Genre de retour d’Haïti Le président de la C.C.L. a effectué un deuxième voyage du 12 au 17 juin dans ce pays ravagé par les catastrophes. La coopération entre le Haut-Doubs et Haïti va se poursuivre.

NAISSANCES 26/05/11 – Clarent de Mathieu BOU- TILLERS, cuisinier et de Noémie MACHACEK, sans profession. 28/05/11 – Margaux de Pierre VANDENHOVE, chef de projet et de Auriane DE FON- TANGES, ingénieur construction. 29/05/11 – Assia de Mohamed BEN- CHAGRA, électricien et de Fouzia LOU- KILI, employéeadministratif. 30/05/11 – Orçun de Hasan ASLAN, maçon et de KüpraTURKECAN, sans profession. 30/05/11 – Mathéo de Bruno CARRY, opérateur de production et de Séverine BERTRAND, opératrice de production. 30/05/11 – Fatih de Salih YUKSEL, opérateur régleur et de Sultan YILDI- RIM, sans profession. 31/05/11 – Bap- tiste de Yannick MONTRICHARD, cou- vreur zingueur et de Laetitia HOUSER, professeur de danse. 31/05/11 – Kélyna de Frédérick MORET, charpentier et de Océane ABRANTES, aide àdomicile. 31/05/11 – Gabriel de Cédric REY- MOND, chauffeur et de Laetitia GIRE, infirmière. 31/05/11 – Juliette de Rob te BIESE- BEKE, nutritionniste et de Celia VAS- TESAEGER, technico- commerciale. 31/05/11 – Gabin de Xavier FRICKER, apprenti horloger et de Emmanuelle SOULET, aide- soignante. 01/06/11 – Emil de Krzysztof FAL L a Presse Pontissalienne : Com- ment s’est passé ce voyage à Haïti ? Patrick Genre : Éprouvant, à tous les sens du terme. Physique- ment (je n’ai jamais eu aussi chaud de ma vie), le décalage horaire, l’humidité…Mais éprou- vant surtout par rapport à ce qu’on voit là-bas. On ne revient jamais “indemne” d’un tel voya- ge. On prend vraiment conscien- ce de la tâche qui attend les Haï- tiens. Rien qu’à Port-au-Prince, près de 700 000 personnes vivent encore sous les tentes. Il n’y a aucun système d’assainissement des eaux usées, pas d’eau cou- rante potable… Depuis le séis- me de janvier 2010, les gravats ont été déblayés, mais c’est une ville où tout reste à faire. L’aide d’urgence a servi à sauver des personnes de la mort. Mainte- nant, tout reste à reconstruire. Et en dehors de la capitale Port- au-Prince, l’aide est encoremoins présente. L.P.P. : Qu’êtes-vous allé faire à Haïti deux ans après votre première visi- te ? P.G. : J’étais invité au sein d’une délégation de 9 personnes par l’association Cités Unies Fran- ce qui fédère les collectivités ter- ritoriales françaises engagées dans la coopération internatio- nale. L’objectif de ce déplace-

ment était de rencontrer l’équipe gouvernementale mise en pla- ce après l’arrivée du nouveau président Michel Martelly. On pensait voir le gouvernement mais on a vu les “potentiels” ministres puisque l’exécutif n’était pas encore complètement en place. Un des objectifs du président est d’accentuer la décentralisation car tout se déci- de de la capitale. La réorgani- sation administrative et poli- tique du pays était donc à l’ordre du jour. Et bien sûr, il s’agissait de faire le point sur les parte- nariats en cours et à venir. L.P.P. : Qu’en est-il de l’aide de la C.C.L. à la commune haïtienne de Milot ? P.G. : Après le séisme, les habi-

08/06/11 – Mattéo de Raphaël MAR- GUET, menuisier-charpentier et de Alexandra PEQUIGNOT, aide à domi- cile et animatrice. 09/06/11 – Jade de Mickaël VALEN- TIN, ouvrier et de Aline REVIL-SIGNO- RAT, employée de restauration. 09/06/11 – Martin de Benoit GROS- JEAN, animateur nature et de Marie MASNADA, naturopathe. 09/06/11 – Théo de Christophe DENIS, conseiller financier et de Prudence NZINGOULA M'PAMBOU, sans pro- fession. 10/06/11 – Charlie de Vincent MAGNIN- FEYSOT, menuisier et de Sophie VIL- LEMAIN, infirmière. 10/06/11 – Maël de Pascal ROBAR- DET, ouvrier et de Ophélie KELLER, employée administrative. 10/06/11 – Noé de Alexandre BILLOD, menuisier et de Florine ARNOUX, ven- deuse. 10/06/11 – Elisa de laurant LECHINE, professeur des écoles et de Elodie BELIARD, professeur des écoles. 12/06/11 – Clémence de Charles SUR- LEAU, ingénieur TP et de Vanessa PER- RIN, cuisinière 12/06/11 – Elsa de Yvan JOBARD, exploitant forestier et de Anna GUILLE- MIN, vendeuse 13/06/11 – Maëline de Luc SOLAVAG- GIONE, micro-mécanicien et de Isa- belle DECHAUX, horlogère a fait 20 000 dans tout le pays. À Milot, on m’a présenté aussi le projet de construction d’une deuxième cuisine pour un des foyers, il y en a pour 3 500 euros. L.P.P. : Quels projets la C.C.L. contri- buera-t-elle à soutenir par la suite ? P.G. : On avait prévu de soutenir la création d’une bibliothèque mais on a appris justement que l’Unesco prévoyait de créer 100 bibliothèques dans tout le pays. On financera donc autre chose. On créera bientôt sur le site Internet de laVille et de la C.C.L. une page qui rendra compte de notre coopération avec Haïti. Pour le reste, nous allons étu- dier la possibilité d’accueillir quelques étudiants haïtiens pour venir suivre leurs études à Pon- tarlier dans le domaine du tou- risme et de la restauration. Et peut-être accueillir une petite délégation de Milot l’an pro- chain. Tout cela est du concret mais en terme de coopération décentralisée, il est nécessaire de pratiquer la politique des petits pas. L.P.P. : Vous avez aussi emmené avec vous quelques livres pour les enfants. Liliane Lucchesi, votre opposante au conseil municipal, vous avait suggé- ré d’emmener tout le stock de livres qui doit partir au “désherbage”. Vous sembliez ignorer que Pontarlier avait

Patrick Genre a trouvé un pays très affaibli par les récentes catastrophes. Ici avec les autorités de Milot, la ville soutenue par la C.C.L.

tants du Haut- Doubs s’étaient mobilisés à hau- teur de 28 000 euros. J’ai pu me rendre compte du fonc- tionnement des deux foyers d’orphelins que nous avons contri- bués à construi- re. Orphelins du séisme mais aus- si du choléra car rien qu’à Milot, le choléra a fait plus de 50 morts. Il en

“Je ne m’approprie pas le dossier Haïti.”

MARIAGES 04/06/11 – Renaud GRAS, antenniste et Cindy LUCAS, employée commer- ciale. 11/06/11 – Jean-Marc CATTET, res- ponsable comptable et Marianne KREBS, sans profession. 11/06/11 – Ersim KARDES, employé commercial et Samira EL-KOUBAITI, employée commerciale. 11/06/11 – Olivier CHABOD, employé contrôle qualité et Catherine CIEPLIC- KI, auxiliaire de puéricultrue. 18/06/11 – Bastien DELIAU, directeur technique et Aline LUTZ, ingénieur DÉCÈS 26/05/11 – Kevin BLANC, 19 ans, apprenti, domiciliéàla Cluse et Mijoux (Doubs), célibataire. 30/05/11 – Henri PERRIN, 91 ans, retraité, domiciliéà Chaffois (Doubs), veuf deMarthe VUILLE . 30/05/11 – Marcel AUTHIER, 84 ans, retraité, domiciliéàLes Villedieu (Doubs), époux de Odette MOUQUAND. 01/06/11 – Emilienne BENOIT, 89 ans, retraitée, domiciliée àLevier (Doubs), veuve de Paul MICHEL-AMADRY. 03/06/11 – Jean-Michel EME, 59 ans, retraité, domiciliéàMarnay (Haute- Saône), célibataire. 03/06/11 – Jac- queline MERCIOL, 76 ans, retraitée, domiciliée àChaffois (Doubs), veuve de Philippe GERME. 4/06/11 – Anne-Marie BOURGEOIS, 87 ans, retraitée, domiciliée à Eternoz (Doubs) épouse de François COEUR- DEVEY. pas à être débattu en commis- sion. Comme toutes les invita- tions que je reçois d’ailleurs. L’association Cités Unies Fran- ce a invité la C.C.L. et son pré- sident. Tout cela ne dépend pas de la volonté de Liliane Luc- chesi qui se place trop souvent en donneuse de leçons. L.P.P. : Combien a coûté de voyage ? P.G. : Le voyage a coûté 2 000 euros à la C.C.L. à quoi il faudra ajouter environ 400 euros d’hébergement payés par laVil- le. Plus les dépenses de repas

04/06/11 – Suzanne MEUNIER, 85 ans, retraitée, domiciliée à Pontarlier (Doubs) veuve de Maurice DESCOURVIÈRES. 05/06/11 – Rasin ZAHIROVIC, 84 ans, retraité, domicilié à Pontarlier (Doubs) époux de Munira OMEROVIC. 06/06/11 – Marianna NATALE, 81 ans, retraitée, domiciliée à Pontarlier (Doubs) célibataire. 07/06/11 – Maurice BOURNEZ, 77 ans, retraité, domicilié à Morteau (Doubs) célibataire. 07/06/11 – José ALFARO CANO, 78 ans, retraité Armstrong, domicilié à Pon- tarlier (Doubs) époux de Jeanne TABONÉS. 09/06/11 – Lynda MAZHOUD, 37 ans, opératrice, domiciliée à Morteau (Doubs) célibataire. 09/06/11 – Henri ARTMANN, 82 ans, retraité, domicilié à Pontarlier (Doubs) veuf de Jeannine CLERC. 12/06/11 – Lucienne COURTOIS, 92 ans, retraitée, domiciliée à Bonnétage (Doubs) veuve de Régis MAINIER. 12/06/11 – Roger RACLE, 69 ans, retrai- té, domicilié à Sombacour (Doubs), époux de Bernadette SALVI 14/06/11 – Joseph HUMBERT, 94 ans, retraité, domicilié Morteau (Doubs), époux de Suzanne PERROT 14/06/11 – Pierre LAGANE, 88 ans, retraité, domicilié à Levier (Doubs), veuf de Laurette TURRIAN 16/06/11 – Albert CUINET, 71 ans, retrai- té, domicilié à Vaux et Chantegrue (Doubs), époux de Josette MOUGE- NOT P.G. : Nous discuterons, cette fois- ci en commission, de la façon dont nous orienterons notre poli- tique en matière de coopération décentralisée. Je ne m’approprie pas le dossier Haïti et la pro- chaine fois, il se peut que quel- qu’un d’autre que moi y aille. Nous en débattrons donc en com- mission. Propos recueillis par J.-F.H. et autres que je garderai à ma charge. L.P.P. : Quand retournerez-vous à Haï- ti ?

13/06/11 – Margot de Nordine MERI- NE, technicien de méthode et de Vanes- sa RAISON, formatrice 14/06/11 – Dorian de Benoit JACQUET, paysagiste et de Virginie JEANNEY- THOMANN, éducatrice spécialisée 14/06/11 – Matthias de Olivier GAU- THIER, microtechnicien et de Mélanie ROMAIN, infirmière 11/06/11 – Emy de Sylvain VERSTAE- VEL, chauffagiste et de Cindy CHO- PIN, sans profession 14/06/11 – Erwan de Jérémy LANGLAIS, dessinateur et de Lynn GOUGNI, sans profession 14/06/11 – Silas de Romain COSSIN, décolleteur horloger et de Aurélie VACE- LET, ingénieur commerciale 14/06/11 – Alyssia de Nicolas BOIS- SELIER, graphiste et de Maëlle DOL- MAIRE, éducatrice spécialisée 15/06/11 – Matt de Mike RAGOUCY, géomètre et de Severine DELORME, assistante de gestion 15/06/11 – Anas de Anisse AYARI, régleur et de Hayfa MARZOUKI, assistante maternelle 16/06/11 – Julian de Laurent BULLE, régleur et de Claire FOURNIER, fleu- riste 16/06/11 – Eléonore de Nicolas BAKA- HER, généticien végétal et de Carole BARTHELEMY, préparatrice en phar- macie 16/06/11 – Faustine de Nicolas THIOL- LET, responsable secteur jardinerie et de Adeline VIEY, chargée de commu- nication tant de livres à “recycler” ? P.G. : Liliane Lucchesi raconte n’importe quoi : elle était là quand on a voté le dernier désherbage et d’ailleurs au départ, elle était contre le fait de les envoyer à Haïti. Nous étu- dions sérieusement cette pos- sibilité d’acheminer tous ces livres avec “Bibliothèques sans frontières”. L.P.P. : L’opposition affirme également que votre voyage à Haïti a été décidé sans discussion en commission. P.G. : C’est exact. Ce sujet n’avait

État-civil de juin 2011

KOWSKI, plombier et de Muriel MES- NIER, sans profession. 02/06/11 – Ley- ton de Mickaël CARLOS, sans profes- sion et de Cécile DEMESTRE, sans profession. 03/06/11 – Alliyah de Abdel- kader KALLEL, chef logistique et de Sophie ROZAT, sans profession. 3/06/11 – Aloïs de Jean-Pierre GIRAR- DET, gérant et de Betty CôTE-DER- NIER, assistante dentaire. 04/06/11 – Isaak de Sahmen HUSIC, boulanger pâtissier et de Mirza DZAN- KO, vendeuse. 06/06/11 – Clara de Alexandre CLÉ- MENT, adjoint technique territorial et de Aurélie PEROT, aide médico-psy- chologique. 07/06/11 – Louna de Mathieu PERROT- AUDET, paysagiste et de Hélène BEC- QUART, aide-soignante. 07/06/11 – Soan de Didier BÔLE DU CHÔMONT, chef de rayon et de Muriel MASOVÉ. 07/06/11 – Tara de Matthieu BRISE- LANCE, horloger et de Isabelle PER- RIN, infirmière. 08/06/11 – Gwendoline de Adrien LUTZ, dessinateur charpentier et de Jennifer GERBER, assistante maternelle. 08/06/11 – Esteban de Gérald CUCHE, chauffeur poids-lourds et de Magali JACQUIN, ouvrière.

PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n° 141 - Juillet 2011

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EN BREF

SOCIAL 75 300 immigrés en Franche-Comté 40 % des immigrés vivent en H.L.M. Les immigrés représentent 7 % de la population régio- nale et 19* % des locataires de logements H.L.M. Les difficultés économiques qu’ils rencontrent sont la princi- pale explication. Pontarlier est une des villes du Doubs qui investit le plus dans le logement social.

Lac 8 ème Foulée du lac Saint-Point à

Malbuisson dimanche 3 juillet. Trois courses de 20, 10 et 2,5 km au bord du lac. Organisé par le club Olympic Mont d’Or. Château Tous les dimanches à 15 heures du 26 juin au 28 août, visites théâtralisées du château de Joux à Pontarlier avec la du château, son dédale, ses petits secrets et son horizon. Renseignements au 03 81 69 47 95. Brocante 14 ème édition de la traditionnelle brocante à Montbenoît dimanche 21 août organisée par le comité des fêtes de la commune. Plus des 80 exposants attendus, particuliers et professionnels. Buvette toute la journée, plateaux-repas et petite restauration le midi et le soir. Ambiance très conviviale. Visite possible également de l’exposition de peinture du Comité Culturel. Compagnie des Chimères. Une manière décalée de découvrir les trésors

E n Franche-Comté, 40%des 75 300 immigrés résident en H.L.M., contre 12 % pour le reste de la population. Il est cinq fois plus probable pour un immigré de vivre dans un logement à loyer modéré. Voilà ce qui ressort d’une récente enquê- te réalisée par l’I.N.S.E.E. dans le cadre du Programme régional d’intégration des populations immigrées. La princi- pale explication à ces résultats est d’ordre économique. “L’accession en H.L.M. se fait sur la base d’un niveau de revenu. Or, les immigrés qui vivent en H.L.M. sont plus exposés à la précarité. Il y a plus de chômeurs, plus de personnes en contrat précaire ou qui travaillent à temps partiel. Il y a également plus de femmes et d’hommes au foyer” observe Sophie Sencey, chef de la Division étu- de à l’I.N.S.E.E., qui s’est appuyée sur l’examen des données du recensement 2007 pour mener l’enquête. Les immigrés qui représentent 7 % de la population franc-comtoise ne sont tou-

tefois pas majoritaires dans les H.L.M. Ils constituent 19 % des locataires. Les Maghrébins représentent la plus forte proportion (Algérie, Maroc, Tunisie). Selon l’I.N.S.E.E., les Turcs sont aussi assez présents. “Nous sommes également la région qui accueille le plus d’immigrés bosniaques et serbes” ajoute encore Sophie Sencey. Les résultats de cette enquête devraient être un des éléments qui servira de base de travail à l’ajustement des politiques publiques en faveur de l’intégration des immigrés. “L’idée est de comprendre ce qui se passe pour pouvoir agir au mieux. Ces chiffres posent un certain nombre de questions. Sur la base de ce diagnos- tic, on a la capacité de voir les points sur lesquels il faut agir” précise Azzedine M’Rad, adjoint au directeur, délégué régional adjoint de l’Acsé Franche-Com- té (agence pour la cohésion sociale). Ces éléments statistiques seront portés à la connaissance des acteurs publics.

Parmi la population vivant en H.L.M., les Maghrébins sont les plus représentés.

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