La Presse Bisontine 178 - Juillet-Août 2016

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 178 - Juillet-août 2016

Marx et le Travail font bon ménage

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’ac- tualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Besançon Tourisme invente l’accueil mobile

Territoire Ils ont les Francofolies, on a le Festival de la Paille ou le No Logo. Ils ont les gorges du Verdon, on a la Vallée de la Loue. Ils ont la basilique Saint-Pierre, on a la cathédrale Saint-Jean. Ils ont le Pla- za-Athénée, on a la villa Rosa Bonheur à Émagny ou les cabanes du lac à Chas- sey-les-Montbozon. Souvenons-nous de cette publicité des années quatre-vingt qui vantait les atouts de la Franche-Com- té en faisant le parallèle avec les grands espaces américains, les vaches montbé- liardes faisant alors office de mustangs et les fermes à tuyé de ranchs. Cette publicité datée n’a pourtant pas pris une ride. Dans un contexte pour le moins cha- huté, l’actualité n’aidant pas, pas plus que la météo de la fin du printemps n’a aidé, le moment est peut-être venu de (re)découvrir notre région. Le Doubs natu- rellement, mais aussi la Suisse toute proche et la Bourgogne qui ne fait désor- mais plus qu’une avec la Franche-Com- té, y compris sur le plan de la promotion touristique. Un territoire entier qui s’éta- le sous nos yeux sans même que l’on y prête plus attention, préférant préparer sa croisière en Méditerranée ou son voya- ge en Thaïlande en ignorant tout des richesses de la Vallée de la Loue, du Val de l’Ognon, du Haut-Jura, sans parler même de la région des Mille Étangs ni de la côte chalonnaise pourtant si proches également. Il est donc temps de redé- couvrir les pépites de nos régions : balades, itinérance avec sac à dos, baignade, gas- tronomie, patrimoine, toute cette “Franche- Bourgogne” si riche, si variée. À quelques kilomètres de chez soi, chaque escapa- de peut être dépaysante à condition de préparer son voyage, comme on le ferait pour un périple au long cours. Dans ce numéro, nous montrons une nouvelle fois que notre secteur à tant à offrir à celui qui veut bien ouvrir ses yeux et ses oreilles. Cela passe notamment par les initiatives courageuses d’entrepreneurs privés qui ont investi dans le tourisme. Nous consa- crons cette année un dossier à tous ces lieux d’hébergement qui sortent de l’or- dinaire de l’hôtellerie classique et qui offrent, par leur originalité, leur cachet ou leur confort, autant d’occasions de poser ses valises pour oublier les contin- gences du quotidien. Ce sont également ces personnes-là qui, en investissant loca- lement, souvent au péril de leur carriè- re, font vivre un territoire et contribuent aussi à ce que ses habitants en soient toujours plus fiers. Pour nous, habitants du Grand Besançon, ce sont autant d’oc- casions de se réapproprier notre région sous un nouvel angle. Bel été à tous. ■ Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. A collaboré à ce numéro : Sarah George. Contact publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Juin 2016 Commission paritaire : 0220 I 80130 Crédits photos : La Presse Bisontine, Besançon Tourisme, P. Brunet, C.D. 25, Pré Verdot, S.M.B., S.N.B., Spectaculaires.

T ouriste, es-tu là ?… La question est légi- time depuis trois mois. Besançon n’est d’ailleurs pas la seule ville touchée par une météo catastrophique qui a plombé le moral comme les chiffres de la fréquentation touristique en ce printemps. À l’arrivée de l’été que tout le monde espère meilleur, et sans doute pour conjurer le sort, Besançon Touris- me et Congrès (l’office de tourisme) a lancé ses actions pour accueillir au mieux les visi- teurs de passage, avec une nouveauté sur- prenante : “Une brigade mobile renforcée dans la Boucle pour un accueil performant de nos touristes” informe Besançon Tourisme. “Se déplaçant à vélos électriques avec remorques selon des itinéraires précis, deux conseillers en séjour iront au contact des visiteurs pour les accueillir et les informer de l’ensemble de l’offre touristique du Grand Besançon” détaillent les responsables de l’office. C’est aussi en rai- son de la fermeture de l’Hôtel de Ville à cau-

se d’un incendie qui a ravagé les locaux de Besançon Tourisme il y a tout juste un an, que l’organisme a voulu renforcer la qualité de ses services en assurant l’accueil des touristes au centre-ville durant tout l’été, à leur rencontre. Outre cette nouveauté, Besançon Tourisme propose un programme de visites guidées diversifié et ludique ainsi que des concerts gratuits. “Durant quatre soirées chaque semai- ne, les visites nocturnes mettent en scène des comédiens, des chanteurs, des danseurs et des guides conférenciers permettant à nos visiteurs de découvrir la ville de façon ludique et poétique” ajoutent les responsables. Les visites sportives notamment rencontrent un beau succès, que ce soit sous forme de ran- données pédestres ou cyclistes. Des visites en langues étrangères sont également pro- grammées, notamment la visite “Il était une fois Besançon” proposée en allemand chaque semaine. ■

Les stagiaires de la première session “Cuisine mode d’emploi(s)”.

D e la grogne à l’extérieur, des applaudissements à l’intérieur. La venue de laministre du Travail Myriam El Khomri a fait souffler le chaud et le froid à Besançon vendredi 27 mai. D’un côté de la table, les mani- festants désireux de faire entendre leur colère contre la loi Travail, sujet national. Ils étaient entre 300 et 500 à pro- tester. De l’autre, l’inaugura- tion de l’école “Cuisine mode d’emploi(s)” ouverte par le chef étoilé Thierry Marx depuis le 11 avril dernier à Besançon. Plus d’une centaine d’invités triés sur le volet pour lancer un espace de formation à Besançon nouveau genre. Un satisfecit pour le Grand Besan- çon. Alors que les syndicats brû- laient des pneus devant le bowling de Besançon-Palen- te situé à une centaine de mètres de l’école de cuisine, la ministre du Travail - entou- ré du chef étoilé Thierry Marx, de Jean-Louis Fousseret et d’autres élus - a goûté les plats préparés par les stagiaires de cette école. Elle propose une nouvelle approche de la for- mation aux métiers de la res- tauration qui permet en 12 semaines d’acquérir les com- pétences reconnues par la

branche professionnelle. 20 stagiaires ont débuté dans les anciens locaux de chez Lip. Marina, 26 ans, en fait partie. Depuis le 6 juin, elle est par- tie en formation dans un res- taurant comtois. Titulaire d’un Master en langues et étran- gères, elle s’est reconvertie comme Panna (54 ans), opé- rateur projectionniste dans un cinéma ou Olivier (36 ans), ancien responsable commer- cial. “J’avais manqué ma voca- tion. Depuis avril, j’ai appris les 80 gestes de base” dit le futur cuisinier. Le métier res- te prenant. Mais tous sem- blent motivés. “Et le taux de retour à l’emploi est excellent” précise l’école. Ce dispositif est destiné aux publics éloi- gnés de l’emploi et en situa- tion de précarité économique et sociale. Les stagiaires sont sélectionnés uniquement sur la motivation et la cohérence de leur projet professionnel par un jury composé de pro- fessionnels. La première ses- sion de formation se terminait le 1 er juillet. Les stagiaires de la seconde session, qui se déroule du 6 juin au 26 août, ont démarré leur formation. Courant 2017, une nouvelle formation en boulangerie et pâtisserie sera également pro- posée à Besançon. ■

Si le touriste ne vient pas à l’office de tourisme, c’est l’office qui viendra à lui grâce à ces vélos électriques qui sillonneront le centre-ville.

Chemin des Quatrouillots : deux sangliers devenus éboueurs

L’ image n’est pas tru- quée. Elle date du dimanche 1 er mai. Ce jour-là, Jean-Louis Sauget se balade chemin des Qua- trouillots à Besançon, non loin de la forêt de Chailluz et les Torcols. En pleine journée, le Bisontin tombe nez à nez avec deux jeunes sangliers… remuant des poubelles jetées illégalement ici avec leur groin. “C’était en pleine journée. J’ai eu le temps de prendre plu- sieurs images sans qu’ils ne soient effrayés. C’est la pre- mière fois que cela m’arrive” rapporte l’auteur du cliché. Cette rencontre insolite fait enrager les protecteurs de la nature : les décharges sau- vages sont nombreuses dans les sous-bois bisontins. Une

conséquence de la redevan- ce incitative ? Cette virée des suidés rap- pelle l’aventure des leurs congénères venus se perdre dans le quartier Saint-Clau- de à Besançon. C’était en jan- vier dernier. Sans doute pous- sés par des braconniers, les animaux s’étaient réfugiés au cœur de la ville. Piégés, ils étaient restés dans un parc de jeux du quartier plusieurs jours. La fédération départe- mentale de chasse du Doubs, la police de la chasse, avaient alors organisé durant plusieurs jours une opération pour encercler les animaux pris au piège. Certains ont été cap- turés puis relâchés en forêt de Chailluz. Deux ont été euthanasiés.

Décrite comme une ville “ver- te”, Besançon doit faire coha- biter son urbanisation gran- dissante et sa biodiversité. Difficile équation. L’espace est appelé à rétrécir : d’ici 2018 ans, 65 hectares du quar- tier des Planches-Relançons (en bordure de Chailluz) deviendront un quartier d’ha- bitation. Depuis 40 ans, l’as- sociation communale de chas- se de Besançon a vu 900 hectares de terrain et de bois être grignotés par le bitume. C’est l’équivalent de 1 300 terrains de football. ■ Les sangliers photogra- phiés par Jean-Louis Sauget, chemin des Qua- trouillots à Besançon.

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