La Presse Bisontine 95 - Janvier 2009

BESANÇON

La Presse Bisontine n°95 - Janvier 2009

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UNIVERSITÉ

Une trentaine Regain d’intérêts pour les herbiers

Aux yeux du grand public, l’herbier peut paraître désuet. Pourtant chaque année, une trentaine d’étudiants en pharmacie confectionnent de nouveaux herbiers qui allient science et création artistique.

du papier-calque et attachées en livrets par familles avec des nœuds colorés en raphia. “Com- me nous faisons de la calligra- phie, nous avons utilisé cette technique pour inscrire les noms des plantes” expliquent-elles. L’une d’elles a même décoré la boîte de peinture de fleurs. Après deux années d’existence, le concours “Feuille à feuille” prend de l’ampleur. “L’année pro- chaine, les étudiants de sciences pourront également y participer dans le cadre d’un challenge amical avec les étudiants de pharmacie” précise Corinne Girard. Les herbiers d’hier pour- raient bien devenir les outils de demain. K.M.

fait de nombreuses balades dès le mois de mars et nous avons découvert des coins sympas” pré- cise Anaïs. La récolte requiert soin et attention puisqu’il faut recueillir la plante dans son ensemble (bulbes, fleurs, feuilles…).Après identification, la plante est installée quelques semaines entre des feuilles de papier journal écrasée par des poids pour mieux sécher et garantir la bonne conservation de l’herbier. La partie technique et scientifique s’arrête là et cède la place à la partie artistique. Les deux sœurs ont choisi de présenter leurs herbiers dans des boîtes en cartons. Les plantes séchées sont collées sur des feuilles de bristol protégées par

À l’heure où la biodiver- sité préoccupe de plus en plus les scientifiques, l’herbier suscite un regain d’intérêt auprès des étu- diants. Depuis deux ans, le concours “Feuille à feuille” orga- nisé par

sance et à l’identification des espèces végétales qui sert ensui- te de référence. Il permet d’acquérir la connaissance de la biodiversité et du patrimoi- ne végétal, source de nouveaux médicaments.” Et si le pharmacien n’est plus l’apothicaire d’antan, préparant lui-même potions et mixtures, aujourd’hui encore les sub- stances d’origine naturelle ser- vent à la fabrication de plus de 50 % des médicaments dispo- nibles sur le marché. Une soli- de connaissance des plantes est donc toujours essentielle pour ces futurs pharmaciens. Parmi eux, deux sœurs, Anaïs et Anicia, ont reçu le prix spé- cial et le prix artistique lors du dernier concours. “La consigne était de récolter une quarantai- ne de plantes au minimum, de les identifier avec leur nom fran- çais et latin, le lieu et la date de récolte” explique Anicia. “Pour la récolte, nous avons donc

l’Université en partenariat avec le laboratoire Boiron à Belfort récompense les plus belles réali- sations des étu- diants de 5 ème année de phar- macie qui ont choisi l’option “plantes toxiques et phytothéra- pie”. La respon- sable de cette section, Corinne Girard explique : “L’herbier est un outil d’initiation à la reconnais-

Anaïs et Anicia ont été primées pour la qualité technique et esthétique de leurs herbiers.

Le concours “Feuille à feuille” prend de l’ampleur.

SOCIÉTÉ

De plus en plus

La crémation : un geste pour l’environnement ? Près de 40 % des Français se disent favorables à la crémation. Si les motivations sont variées, la question de l’hygiène est de plus en plus d’actualité.

C hoisir ce qui adviendra de son corps après la mort n’est pas un exercice facile. Comme le dit Gérard Alexandre, prési- dent de l’association crématiste de Besançon,“ il faut d’abord être conscient que l’on va mourir.” Il est même conseillé de se pencher sur le sujet afin d’éviter des démarches longues et douloureuses aux familles mais aus- si de s’assurer du respect de ses volon- tés. “Choisir la crémation relève d’une éthique.” Si les motivations sont variées et sou- vent très personnelles, la question de la pollution générée par l’inhumation reste centrale. En France, les rares études sur le sujet sont plutôt dis- crètes. Impossible de savoir quel type et quel niveau de pollution cachent les cimetières. “Il faut savoir que chaque cimetière est doté d’un ossuaire dans lequel sont conservés les ossements lorsque les concessions se terminent ou sont abandonnées. Régulièrement, les ossuaires sont vidés et les ossements brûlés. On en arrive au même point.” Dans certains pays d’Europe, comme la Finlande, la Grande-Bretagne et la Suisse, on va même jusqu’à utiliser des cercueils en carton biodégradables. Tandis qu’en France, la loi qui garan- tit de disposer librement des cendres risque d’être remise en question dans les prochains mois. Ce sera peut-être l’occasion de créer un vrai débat autour

de la crémation. “Il y a encore des réticences, proba- blement liées à une forte tradition judéo-chrétienne, mais la crémation commence à entrer dans les mœurs.” Même l’Église catholique tolère cette pratique depuis 1963. Dans les zones rurales, les habitudes changent moins vite. En France, moins de 10 % des décès donnent lieu à une crémation mais dans les zones urbaines, comme c’est le cas à Besançon, la moyenne peut atteindre 30 %. Les entreprises funéraires partici- pent, peut-être sans le vouloir, à cet- te tendance. “Le prix des obsèques a augmenté de 30 % en deux ans” pour- suit Gérard Alexandre. “L’acte de cré- mation en soi n’est pas très onéreux et son prix est fixé par la municipalité. Mais il existe un vrai marché de la mort. Le mieux est alors de prévoir en toute sérénité à l’avance” et ainsi évi- ter de choisir dans la précipitation et la douleur. L’association crématiste peut alors jouer un rôle de conseil en amont et de soutien aux familles par la suite. K.M.

Association crématiste Centre Mendès France 3, rue Beauregard 03 81 82 28 74

Les cimetières ont intégré la cré- mation avec des espaces réservés, les jardins d’urnes.

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