La Presse Pontissalienne 237 - Juillet 2019

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La Presse Pontissalienne n°237 - Juillet 2019

CULTURE

COMMERCE Nouveau concept “Le Vrac”, un magasin bio, durable, en centre-ville Hélène Hanrot et David Bonnet ont ouvert fin juin rue Sainte-Anne une épicerie où le plastique est banni, et le bio hyper-local plébiscité.

Un concert caritatif Le P’tit Panier fête son 10 ème anniversaire bien malgré lui Didier Gallinet, son

C’ est le retour de l’épicerie tradi- tionnelle, la vraie. Mauricette ne s’y trompe pas : “Je suis une convaincue du bio depuis au moins 40 ans ! Je retrouve ici des produits frais en centre-ville, ce que nous avions perdu faute de magasins. Je peux venir à pied et prendre 100 grammes de riz si je veux” témoigne cette Pontissalienne retrai- tée. Le compliment ira droit au cœur d’Hé- lène et David, les gérants de l’épicerie “Vrac” située rue Sainte-Anne, dans les anciens locaux des cafés Querry. “On a choisi de s’installer en centre-ville car cela correspond à une demande, à une philo- sophie également” témoigne Hélène, cham- pionne de trail, adepte du manger “sain”. “Nous avons choisi cette rue car il y a un boulanger, un boucher… Nous ne faisons concurrence à personne : nous sommes com- plémentaires et nous souhaitons proposer une alimentation saine à prix compétitif” ajoute David, fils d’épicier. Les deux gérants y sont parvenus. Depuis le 19 juin, le magasin est ouvert tous les jours du lundi au samedi. Il ne

S i la situation de plein-emploi constatée sur leHaut-Doubs frontalier limite sans doute la précarité, elle ne l’efface nullement. La prise en charge des laissés pour compte à Pontarlier s’appuie sur un réseau de solidarité et d’entraide souvent montré en exemple.Pour autant,il y a toujours de plus en plus demonde à prendre sonmal en patience devant la porte du P’tit Panier. “Au départ, on rece- vait entre 20 et 25 personnes et aujourd’hui la fréquentation varie entre 60 et 70 personnes.Tout s’am- plifie. Par conséquent, on est passé de deux à trois demi-journées depuis le 1er avril pour éviter la saturation car on reçoit 150 familles par semaine” , explique Martine Nor- mand. La présidente du P’tit panier constate des évolutions dans le public qui souffre davantage de solitude. Elle est aussi surprise par le nombre de jeunes en situa- tion de précarité. Famille mono- parentale, retraités en souffrance, demandeurs d’asile viennent aussi s’approvisionner à l’épicerie soli- daire. Une visite des locaux mis à disposition par la Ville dans les casernes Marguet suffit à com- prendre le désarroi des bénévoles. La place vient sérieusement àman- quer. Les caisses de denrées ali- mentaires et de produits de pre- mière nécessité s’empilent partout, épouse Élisabeth ainsi que Rachel Marguet, tous trois musiciens et médecins participeront au concert caritatif du World Doctors Orchestra organisé le 8 juin à la Philharmonie de Paris. Cocoric’Haut-Doubs.

désemplit pas. Ne cherchez pas de sacs plastiques, ils sont bannis. “Vous pouvez venir avec vos contenants, on les remplit. On propose la lessive bio, l’huile d’olive, de tournesol, le vinaigre, bientôt le vin, la bière” détaille David Bonnet. Les deux gérants travaillent avec près de 70 four- nisseurs des Fourgs, d’Aubonne, d’Arçon… Idée originale, chaque étiquette dévoile le lieu de production et de fabrication du pro-

duit comme cette confiture de courgettes à l’aigre- douce produite à Métabief, à 15 km dumagasin.Autre exemple, le pain bio produit aux Hôpitaux-Vieux. L’en- seigne a également tra- vaillé avec l’A.D.A.P.E.I. qui a confectionné les tabliers et des sacs en toile pour y déposer les produits en vrac. De l’extra-court qui en dit long sur leur amour des produits sains et goûteux. n E.Ch.

Ils travaillent avec 70 f ournisseurs locaux.

La parité n’est pas encore d’actualité au P’tit panier où l’on espère recruter encore quelques hommes pour aider au portage des charges les plus lourdes.

vent dépassés. S’ils peuvent pren- dre ce qu’ils veulent, les bénéfi- ciaires acceptent volontiers lamain tendue par les bénévoles qui les conseillent dans le choix des pro- duits. “Comme ils sont souvent en manque de repères, on les accom- pagne pour qu’ils aient au moins une alimentation équilibrée.” Autre point positif, l’association ne manque pas de bras avec une quarantaine de bénévoles, pour la plupart des retraités. “On cherche des hommes pour aider à porter les caisses livrées par la Banque Alimentaire. C’est un peu trop lourd pour les femmes” , suggèreMartine Normand qui apprécierait de confier les rênes du P’tit panier à un autre candidat aux responsa- bilités. Ils ne sont pas légion dans le social comme ailleurs. La pré- sidente souligne aussi le coup de main de la Croix Rouge qui met un chauffeur à disposition pour ramener à domicile les bénéficiaires en perte de mobilité. L’occasion aussi de saluer le travail de la Croix Rouge mobile qui assure une distribution alimentaire dans dif- férents bourgs du Haut-Doubs Forestier : Frasne, Levier,Mouthe, Labergement et Gilley. n F.C.

y compris dans ce qui devait servir de bureau d’accueil. “C’est vrai qu’on est idéalement placé au cen- tre-villemais la question des locaux devient le problème numéro un. On sait aussi que la seule manière de faire avancer les choses passe par la stratégie du harcèlement. En hiver, les gens patientent au froid dans le couloir.On est constamment obligé d’intervenir pour apaiser les tensions nées de cette promiscuité” , annonce avec son franc-parlerMar- tine Normand qui garde pourtant le moral. Tout n’est pas noir heureusement. Au-delà du sentiment de se sentir utile, les travailleurs de l’ombre du P’tit panier savent qu’ils ne manquent pas de victuailles. “La Banque Alimentaire nous livre chaque matin et les bénévoles du P’tit panier assurent la mise en rayon. On s’approvisionne en fruits et légumes dans les grandes sur- faces, au marché, chez des gros- sistes” complète Élisabeth Dion, bénévole à l’épicerie solidaire. Le montant des paniers est déter- miné par les services sociaux en fonction des composantes de chaque famille, du niveau d’endettement. L’aide est normalement fixée pour six mois mais les délais sont sou-

Hélène et David dans leur épicerie qui fait la part belle au vrac et au bio en centre-ville.

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