La Presse Pontissalienne 237 - Juillet 2019

Le mensuel d'informations sur Pontarlier et le Haut-Doubs

Du mercredi 26 juin au mardi 7 aôut 2019

Mensuel d’information du Haut-Doubs 2, 80 € LE HAUT-DOUBS, TERRE DE FESTIVALS www.presse-pontissalienne.fr JUILLET 2019

QUELLES RETOMBÉES ÉCONOMIQUES POUR LE TERRITOIRE ?

Le festival de la Paille à Métabief est devenu un incontournable de l’été (photo L. Dumont).

Patrick Genre - Pierre Simon Municipales à Pontarlier : le duel est lancé p. 11

Bicentenaire de l’artiste Un été sur les pas de Courbet Face-à-face inédit à Ornans p. 6 à 8

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RETOUR SUR INFO

La Presse Pontissalienne n°237 - Juillet 2019

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La psychiatrie, au bout du rouleau, espérait un geste

Éditorial

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Pontissalienne revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Touillon-et-Loutelet : la mairie deux en un

Renouvellement E nfin un peu de sel dans une campagne municipale à Pontarlier qui en général n’est guère passionnante depuis 20 ans que le maire est le même. Patrick Genre avait réussi à rompre le signe indien qui voulait que dans les dernières décennies avant lui, aucun maire n’avait réussi à se faire réélire. Edgar Faure, commeYves Lagier par exemple avaient fait les frais de ce dégagisme avant l’heure. M. Genre a donc réussi la prouesse de se faire reconduire trois fois de suite, en 2001, 2008 et 2014, lui qui était déjà maire depuis 1999 à la faveur de la démission d’un autre infortuné de la politique locale, André Cuinet, empêché à l’époque par une sombre affaire judiciaire. Depuis, l’homme fort de la mairie qui a subtilement évité de se coller une étiquette partisane sur le dos, a enchaîné les mandats, paisiblement, avec une équipe qui disons-le franchement n’a jamais vraiment fleuré le renouvellement. Les vents ont été pour lui d’autant plus favorables pendant ces vingt ans de pouvoir qu’en face, la gauche pontis- salienne a toujours été inaudible.Avec l’arrivée en force sur la scène politique de LaRépublique En Marche il y a deux ans, les cartes pontis- saliennes risquent cette fois d’être franchement rebattues. L.R.E.M. pense avoir sorti sur la scène pontissalienne son atout-maître en la personne de Pierre Simon qui a été un des vingt premiers candidats En Marche investi en France pour ce scrutin programmé enmars prochain. Il est encore un peu tôt pour savoir qui de l’homme d’expérience aux réseaux bien rodés localement ou du jeune quadra plein d’entrain et d’envie de changement sortira vainqueur de ce duel inédit à Pontarlier. Mais il y a fort à parier que cette fois, le jeune loup saura sans doutemieux que quiconquemontrer aux électeurs que le vieux lion, bien qu’il règne en maître depuis vingt ans, a aussi ses fai- blesses. S’il sera sans doute solidaire de tout ce qui a été réalisé récemment de bien à Pon- tarlier, étant dans la même équipe que lui depuis 2014, il pourra sans doute aussi dire qu’en vingt ans, les Pontissaliens n’auront toujours pas eu de nouveau centre nautique, que la Maison Chevalier est toujours dans son jus initial ou que le contournement de Pontarlier est encore au point mort. Mais sans doute que Pierre Simon, il l’affirme, préférera porter le fer sur des questions de méthode et montrer que le rapport à l’électeur et à la démocratie directe a changé en vingt ans. Mais qu’il ne se leurre pas, Patrick Genre l’a sans doute aussi compris. À 39 ans, Pierre Simon veut faire souffler un vent nouveau sur Pontarlier. C’est pile l’âge auquel Patrick Genre a été élu maire en 2001… n Jean-François Hauser est éditée par “Publipresse Médias”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Jean-François Hauser. Acollaboréàcenuméro :arah George, Magalie Troutet. Régie publicitaire : Anthony Gloriod au 03 81 67 90 80 Imprimé à Nancy-Print - I.S.S.N. : 1298-0609 Dépôt légal : Juillet 2019 Commission paritaire : 0222 D 79291 Crédits photos : L.P.P., Beuret-Ratel Architectes, J.-J. Courty, L. Dumont, F. Grosperrin, Y. Petit, Visual Break-M.S. Studio.

L a réponse de l’Agence régionale de santé au malaise des profession- nels de santé du Pôle psy- chiatrie du Grandvallier devait tomber mardi 2 juillet. Le per- sonnel soignant l’attendait avec impatience, lui qui demande à l’organe de santé de ne pas mettre en applica- tion l’économie de 350 000 euros. Cela équivaut à des postes en moins à l’heure où le personnel se dit à bout, où les arrêts-maladie, les demandes de disponibilité ou les départs vers la Suisse s’enchaînent. “On ne veut pas non plus que cette demande d’économie soit reportée vers le Centre hospitalier de la Haute Comté qui lui aussi fait face à une baisse de moyens” annonce Lydie Lefèvre pour le syndicat C.G.T. Un collectif composé de représentants du personnel a été reçu par l’A.R.S. le 18 juin à Dijon. “Les exigences de l’A.R.S. sont inacceptables et dangereuses pour les patients et les soi- gnants. Dans l’absence de modifications des exigences de l’A.R.S., le risque est de voir des décès de patients (il y a eu déjà plus de suicides), des situations de violence dues à une contenance humaine insuffisante, un épui- sement des soignants. Com- bien faudra-t-il de morts ?”

P lutôt que d’investir dans une coûteuse remise aux normes d’accessibilité dans un bâtiment qui n’était pas conçu pour ça, la commune de Touillon-et-Loutelet a préféré repartir dans une construction neuve inaugurée samedi 29 juin. “On était confronté à double titre à ce problème d’accessibilité pour la mairie mais aussi pour la petite salle des fêtes dont la capacité d’accueil de 40 places ne correspondait d’ailleurs plus aux besoins d’une commune de 260 habitants” , explique Sébastien Populaire, le maire qui s’est investi sitôt élu dans ce qui allait devenir le projet phare du mandat. Après validation, études, lancement des appels d’offres et choix du maître d’œuvre, premiers coups de pioche à l’automne 2017 pour un chantier livré en janvier dernier. Tous les éléments étaient réunis pour bonifier ce projet et aboutir à la création d’un nouveau cœur de village. La commune disposait d’un terrain approprié avec beaucoup d’aisance pour du parking et des

facilités d’accès à l’aire de jeux remise au goût du jour. Construit sur les plans du cabinet Paillard, le nouveau bâtiment de plain-pied s’étend sur 200 m 2 . Il abrite d’un côté une nouvelle salle de convivialité de 100 places qui a déjà été mise à disposition des habitants pour des besoins familiaux. À l’opposé se trouve la mairie avec les locaux administratifs et d’accueil, la salle de conseil et les archives. Coût de ce nouveau bâtiment communal : 200 000 euros financés pour moitié par la vente d’un terrain communal constructif. “Cela aide d’être en zone frontalière” , sourit l’élu qui a vite trouvé preneur. La commune a reçu des subventions du Département et de l’État en bénéficiant aussi de la réserve parle- mentaire d’Annie Genevard à l’époque où le dispositif existait encore. Au total, le montant des aides correspond à 15%de l’investissement. Il est prévu de revendre l’ancienne mairie et le sort de l’ancienne salle des fêtes n’est pas encore défini. n

écrivait à l’A.R.S. le docteur Daillet-Martin, chef de Pôle, en début d’année. Plus récemment, des infirmiers retraités ont été appelés en renfort pour pallier le manque d’effectif. De la vaisselle en carton a étémise à disposition pour pallier la suppression d’un poste d’agent de service hospitalier. Les hôpitaux de jour de psychiatrie à Pontarlier et Morteau seront fermés pen- dant 15 jours en alternance jusqu’au 30 août. “Les patients ne pourront plus être pris en charge dans l’urgence, s’alarme un professionnel. Des patients ont mis fin à leurs jours car ils sont ressortis trop tôt de l’hôpital.” n collègues à la réunion avec l’A.R.S., à Dijon. Sylvie Frénois, aide- soignante en psychiatrie, a participé avec d’autres

La nouvelle mairie a été inaugurée le 29 juin.

Le ras-le-bol de Cécile Houdelot

O n ne peut pas dire que le conseil municipal perd une de ses plus éloquentes conseillères ni une des plus actives. Sans doute qu’elle n’a jamais trouvé sa place dans l’assemblée élec- tive, elle qui avait remplacé en septembre 2016 Claire Rous- seau alors démissionnaire. Cécile Houdelot, membre du groupe Haut-Doubs Écologie à la Ville et à la C.C.G.P. a donc décidé de jeter l’éponge, à quelques mois seulement de la fin du mandat. Elle n’a tou- tefois pas tenu à laisser sa place vide sans explications. Elle déplore d’abord les dys- fonctionnements du système démocratique local. “Comment accepter que certaines com- missions puissent donner un

avis, favorable ou non, avec 4 ou 5 personnes seulement sié- geant ? Les avis donnés par les commissions peuvent être remis en cause par le bureau. Est-ce à dire que les conseillers sont incompétents dans leur choix ? Certaines durent quel- quefois 20 minutes, voire 10 minutes. Est-ce honnête et effi- cace de faire déplacer des conseillers pour si peu de temps ?” s’interroge-t-elle. Cécile Houdelot estime égale- ment que certains élus sont bien souvent méprisés par leurs pairs. “Des personnes peuvent être prises à partie de façon irrespectueuse, voire sexiste quand il s’agit de nommer des représentant-e -s à certaines instances et qu’il n’y a pas de femmes proposées.” À l’échelle

La conseillère municipale et intercommu- nale Cécile Houdelot jette l’éponge.

vent “expédiées.” Elle considère enfin certains dossiers intercommunaux comme totalement verrouillés à l’image du P.L.U.I.H. où “les dossiers se travaillent en bureau restreint où même les conseil- lers-ères n’ont pas accès.” elle émet enfin de gros doutes sur les coulisses de la procédure de consultation concernant le projet de centre nautique. “La commission ne s’est pas réunie

depuis janvier 2018. Que se passe-t-il ? Face à ces différents constats je me pose des ques- tions sur le fonctionnement de nos instances communales et communautaires… Dans ces conditions, ma place n’est plus au sein de ces instances.” En filigrane, c’est toute la méthode Genre que cette élue discrète dénonce à quelques mois seu- lement des prochaines muni- cipales. n

intercommunale cette fois, Cécile Houdelot pointe le manque d’échanges : “Pour- quoi personne ne pose de questions ? Où se joue la démocratie quand il n’y a pas d’échanges ou très peu, et que les décisions sont validées sans états d’âme par la majorité ?” L’élue démissionnaire estime enfin que les réunions du conseil d’administration du C.C.A.S. sont également sou-

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L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Pontissalienne n°235 - Mai 2019

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POLITIQUE

Christine Bouquin, président du Département

“Je crois à l’art à et à la culture pour tous” La présidente du Conseil départemental du Doubs qui a lancé la retentissante exposition “Yan Pei-Ming face à Courbet” déroule les ambitions du Département en matière culturelle et touris- tique. Avec en filigrane, la politique, qui n’est jamais loin…

L a Presse Pontissalienne : Le temps fort de l’été culturel dans le Doubs c’est bien évidemment le bicentenaire de la naissance de Courbet avec cette expo- sition d’intérêt national à Ornans. Comment est né ce face-à-face entre Courbet et Yan Pei- Ming ? Christine Bouquin : Je ne voulais pas que nous célébrions ce bicentenaire juste avec un grand événement éphémère. Mon idée était de partir de ce person- nage si singulier qu’est Courbet pour pouvoir retracer à travers lui tous les faits de société qui ont marqué ce dépar- tement et ainsi pouvoir emmener l’en- semble d’un territoire dans cette histoire qui le lie à Courbet depuis 200 ans. L’exposition-phare dumusée d’Ornans est née de ma rencontre il y a deux ans avec cet extravagant, attachant et géné- reux personnage qu’est Yan Pei-Ming. Entre nous, ça a immédiatement “mat- ché”. Cette collaboration s’est imposée comme une évidence. J’ai tout de suite imaginé Ming dans cet atelier de Cour- bet, 200 ans plus tard, et je souhaitais impérativement qu’un peintre repeigne dans cet atelier, c’est désormais chose faite, j’en suis ravie. Le dialogue que les deux artistes ont créé entre eux est fascinant. L.P.P. :Au-delà de l’exposition auMusée Courbet, que signifie pour vous la réouverture de cet atelier historique de Courbet ? C.B. : Comme l’a dit Yan Pei-Ming, c’est à mon sens un acte politique plus que purement culturel. Car autour de la réouverture de cet atelier, je vois beau- coup plus loin et je souhaite que cet atelier devienne une vraie résidence d’artiste, qu’il soit également ouvert aux scolaires pour des initiations à l’art. Cet atelier, et la maison attenante que nous avons rachetée l’an dernier, sera un lieu où pourront éclore des talents pour notre jeunesse, pour nos artisans aussi. Car je crois véritable- ment à la culture et à l’art pour tous. Pour moi, c’est presque une lutte, un défi contre l’obscurantisme. Courbet et Yan Pei-Ming ont été souvent dans la provocation, la passion, presque l’art de déplaire. Tout cela renvoie un mes- sage extraordinaire contre toute forme d’intolérance.

fragile, cheveux au vent aumilieu d’élé- ments naturels forts, avance tout de même sans contrainte. L.P.P. : Elle vous ressemble ? C.B. : (rires) On pourrait en effet la com- parer à la place que tiennent certaines femmes dans le monde politique ! L.P.P. : Que représente ce Musée Courbet pour la politique du Département enmatière culturelle et touristique ? C.B. : Ce musée dont la réhabilitation par mon prédécesseur avait fait l’una- nimité est une pièce majeure du puzzle départemental enmatière de promotion. Maintenant avec l’atelier dont la réha- bilitation va se poursuivre encore sur les trois prochaines années, nous avons un atout formidable pour développer l’attractivité de ce territoire.Mais c’est une pièce du puzzle parmi d’autres grands atouts du département sur le plan culturel et touristique. Le tout en lien avec les initiatives locales des com- munes et des associations sur leur ter- ritoire. L.P.P. : Qu’avez-vous retenu de la venue d’Em- manuel Macron le 10 juin à Ornans ? C.B. : Cette visite signifiait quelque chose car il est également venu avec trois ministres. Elle signifiait notam- ment la reconnaissance du formidable travail fait dans le domaine de la culture dans ce département. J’ai vu dans cette visite la reconnaissance de l’État dans tout le travail des équipes du musée et du Département. C’était l’occasion aussi de positionner le Doubs dans le Pass culture réservé aux jeunes et d’échanger avec eux sur leurs attentes. Le président de la République n’a pas fait un discours politicien du tout, il a juste prononcé un discours très fort sur Courbet, pour son ami Ming et sur la culture. L.P.P. : Et vous, vous en avez profité pour lui livrer un message plus politique ? Il n’y aurait pas un peu de méthode Macron dans votre façon de faire de la politique ? En somme,êtes- vous comme d’autres une élue “macron-com- patible” ? C.B. : Je suis avant tout “Doubs-compa- tible”, je travaille là où est l’intérêt de ce département, c’est tout. Je ne crois pas à un parti unique, à mon avis c’est la porte ouverte à beaucoup de dérives si on n’y prend pas garde. L.P.P. : On vous a vu quinze jours auparavant accueillir LaurentWauquiez et François-Xavier Bellamy aumeeting de L.R. pour les Européennes à Besançon. Vous êtes donc toujours L.R. ? C.B. : Je suis toujours au sein des L.R. mais je suis d’abord moi-même. Les étiquettes passent loin derrière. Mon travail est de porter des projets pour l’intérêt de ce département du Doubs, je le fais avec ma personnalité. Elle peut ne pas plaire à tout le monde, mais là n’est pas l’objet. Je n’ai pas la prétention de faire duMacron, je reste aux L.R. et accueillir ce meeting était logique pour moi. Il est clair que la for-

Christine Bouquin :

“Pour l’été, je cherche des endroits très simples, tranquilles…” (photo Y. Petit).

naissance des acquis, mais tout cela doit se faire en concertation avec tous les élus, petits comme grands, et les citoyens qui ont une vraie attente également sur ce sujet. Ce genre de réforme ne doit pas pas- ser par autoritarisme. L.P.P. : Lors de la dernière assemblée du Département le 17 juin, vous avez parlé de la périphérie contre le centre en évoquant les résultats des

environnemental. Il y a bien sûr les éléments phares d’attractivité ici : je pense évidemment à la saline d’Arc- et-Senans, mais aussi à la Citadelle, à la vallée de la Loue, aux montagnes du Jura avec Métabief, au lac Saint- Point, au Château de Joux, etc., et à des réseaux comme la G.T.J. qui signi- fient vraiment quelque chose.Tout cela donne selonmoi les ingrédients parfaits pour un tourisme familial et environ- nemental. On ne cherchera jamais ici à faire du tourisme de masse. Dans le Doubs, nous voulons développer un tourisme qui correspond à la géographie et à l’histoire de ce territoire. Enmatière touristique, on peut très largement tirer notre épingle du jeu, j’en suis per- suadée, sachant qu’on n’est pas là non plus pour essayer de “casser la baraque”. L.P.P. : Qu’en est-il cette fois des ambitions de Christine Bouquin sur le plan politique ? On entend à nouveau reparler de l’hypothèse des sénatoriales pour vous ? C.B. : Je ne m’interdis jamais rien. Pour l’instant, je me consacre exclusivement à ce Département. Les sénatoriales seront sans doute repoussées en 2021, on en reparlera le moment venu ! L.P.P. : À quoi ressemblera l’été de Christine Bouquin ? C.B. : Je pense aller, comme je le fais tous les ans, à la découverte de nou- veaux vignobles de France, à la recherche de producteurs en biodynamie notamment, sans doute du côté des côtes-du-rhône. Je cherche des endroits très simples, tranquilles, où j’ai prévu de lire, de me reposer quelques jours. Et je compte aussi profiter de mon petit-fils de 9 mois qui est un nouveau rayon de soleil de ma vie. n Propos recueillis par J.-F.H.

mation politique n’est pas au mieux de sa forme, mais cet état ne date pas d’hier, il remonte bien avant 2017 d’ail- leurs. Il y a eu des fractures au sein des L.R., et pour une séguiniste comme moi, avec ses valeurs sociales, il est clair que la ligneWauquiez n’était pas la bonne.Maintenant, avant de se trou- ver un nouveau chef, il est impératif pour L.R. de reconstruire la famille avec d’abord des idées, et ensuite des perspectives. L.P.P. : En tant qu’élue locale, avez-vous éga- lement senti du mépris de la part de l’État depuis l’élection de M. Macron ? C.B. : Je ne parlerais pas de mépris mais surtout de manque de concertation et de reconnaissance. Je pense que l’exé- cutif commence à se rendre compte de lamanière dont les élus locauxmettent les mains dans le mastic. Les élus ont eu à juste titre le sentiment de ne pas être écoutés. De mon côté, je n’ai jamais accepté de courber l’échine et je m’aper- çois tous les jours notamment depuis la création des grandes régions que le Département a encore plus sa place qu’avant dans la cohésion des politiques publiques. Nous traitons du quotidien de nos concitoyens, de la naissance à la vieillesse. L.P.P. :Le gouvernement a annoncé une réforme sur le statut de l’élu local. Elle est donc nécessaire selon vous ? C.B. : Cela fait 30 ans que je suis élue locale et 30 ans qu’on nous parle d’un statut de l’élu. J’ai vécu pendant des années la difficulté de rester en activité tout en étant élue, mais être élu, c’est avant tout un choix de vie. Il faudrait en effet des ajustements pour assurer les parcours et valoriser le travail des élus, contribuer à une meilleure recon-

“On ne cherchera jamais ici à faire du tourisme de masse.”

dernières élections,sous-entendu que la France périphérique avait tendance à plus se tourner vers les extrêmes ? C.B. : Aujourd’hui, les citoyens veulent avoir les mêmes équipements partout et c’est compréhensible. Il est évidem- ment dangereux de vouloir privilégier certains types de territoires comme on a pu le faire sur le plan national. Ici dans ce département, c’est comme si on considérait qu’il n’y a que deux ter- ritoires qui comptent, l’agglomération de Besançon et celle de Montbéliard. Chaque territoire a sa spécificité et c’est la raison pour laquelle nous en tenons compte dans nos politiques publiques avec notre projet C@p25 qui colle aux spécificités de chacun d’eux. L.P.P. : L’été commence. Quelles sont les ambi- tions du Doubs en matière touristique ? C.B. : La politique touristique est une politique de long terme. Nous nous positionnons encore une fois dans un rôle de fédérateur entre tous les élé- ments d’attractivité qui composent ce territoire. Je pense que le Doubs doit se positionner dans un tourisme d’iti- nérance en lien direct avec le qualitatif

L.P.P. : Paraît-il que la “Femme au podoscaphe”, une œuvre de Courbet issue d’une collection privée et exposée pour la première fois à Ornans, est un peu votre chouchou de l’expo ? C.B. : Oui, en feuilletant un jour un catalogue sur les œuvres de Cour- bet, je me suis arrêtée sur cette toile beaucoup plus lumineuse que bien d’autres œuvres de Courbet. Pour moi, ce tableau représente la liberté dans la contrainte. Cette femme sur cette embarcation

“Je ne crois pas à un parti unique, ça peut être dangereux.”

HAUT-DOUBS

La Presse Pontissalienne n°237 - Juillet 2019

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ARCHÉOLOGIE Fouilles aux Gravilliers Le village oublié sous Pontarlier Les premiers résultats des fouilles préventives menées par l’I.N.R.A.P. dans la future zone d’activité des Gravilliers révèlent l’existence d’un village mérovingien ainsi qu’une occupation mésolithique qui livre les plus anciens indices d’installation humaine connus à Pontarlier.

Q uand l’économie va, tout va. Le dynamisme actuel de la capitale du Haut-Doubs contribue éga- lement à clarifier certains pans de l’histoire pontissalienne. Sans amé- nagement de zone, pas de fouilles pré- ventives. Le chantier archéologique d’envergure réalisé par l’I.N.R.A.P. (Institut national de recherches archéo- logiques préventives) depuis novembre dernier aux Gravilliers a mis à jour la fondation d’un village au cours de l’époque mérovingienne et une occu- pation qui aurait perduré au-delà.

ou des structures de stockage. “On trouve des tombes associées à certaines maisons, sans que l’on puisse encore expliquer leur présence sachant qu’il y a plus au nord le cimetière du village qui abrite 700 tombes”, poursuit l’ar- chéologue. La nécropole en question s’étend sur 1 hectare et correspond à la zone qui n’est pour l’instant ni fouillée ni aménagée, le Grand Pontarlier refu- sant de prendre à sa charge le coût des fouilles qui s’élèverait à plus de 2 mil- lions d’euros. Tous ces éléments avaient déjà été diagnostiqués en 2011 et 2015 lors des premières fouilles du site. Le chantier en cours a révélé l’existence d’un ossuaire de bœufs qui s’étale sur 500m 2 . “C’était la boucherie de l’époque. On élevait déjà des bovins, ce qui semble assez logique dans cette zone monta- gneuse. C’est pour l’instant le seul indice d’activité économique. On est en train d’effectuer des analyses sur des graines carbonisées pour savoir s’ils cultivaient des céréales.” Étonnant paradoxe de trouver cet ossuaire à quelques hectomètres de l’abattoir du Haut-Doubs. Il faudra donc attendre l’exploration de la totalité du terrain pour comprendre plus fine-

“C’est assez exceptionnel d’avoir un site de cette époque entièrement conservé” , indique l’archéologue Michiel Gazeen-

bek, responsable scien- tifique des fouilles menées aux Gravilliers. Il s’agit avant tout de traces de poteaux, témoins d’anciens édi- fices domestiques et agri- coles mais aussi des fosses et des fonds de cabanes pouvant être des annexes de l’habitat

Ils ont retrouvé un ossuaire de bœufs.

“C’est très rare de retrouver un village mérovingien au complet. On est là sur un site assez exceptionnel, d’intérêt national”, confie l’archéologue Michiel Gazeenbek (en orange), responsable scientifique de la fouille des Gravilliers.

Nos ancêtres chasseurs- cueilleurs mangeaient aussi de la viande bovine comme en

ment le développement et l’organisation de cet habitat, de sa fondation à son abandon. Les habitants de ce village mérovingien allaient s’approvisionner en eau dans une source toujours active aujourd’hui. D’autres archéologues de l’I.N.R.A.P. fouillent le site d’occupation mésoli- thique témoin du passage de popula- tions nomades, derniers représentants des chasseurs-cueilleurs d’Europe de l’ouest. “On a retrouvé des éclats de

silex utilisés pour confectionner des armatures de flèches” , indique Chris- tophe Bontemps. Ces éléments micro- lithiques sont caractéristiques duméso- lithique et datent l’occupation entre 9 600 et 6 000 avant notre ère. Les chasseurs-cueilleurs séjournent temporairement dans le Haut-Doubs pour quelques semaines ou plusieurs mois. Ils vivent sous tente, taillaient des silex, mangeaient de l’aurochs. n F.C.

témoigne cette dent d’aurochs.

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Pontissalienne n°237 - Juillet 2019

UN ÉTÉ SUR LES PAS DE COURBET

l Ornans Musée Courbet Pei-Ming-Courbet, le face-à-face inédit Au musée Courbet, une confrontation inédite entre les œuvres du peintre de la Vallée de la Loue et celles de l’artiste contemporain Yan Pei-Ming. Un des temps forts de l’été culturel dans notre département. On fête tout l’été le bicentenaire de la naissance de Gustave Courbet, né à Ornans le 10 juin 1819. Le Département du Doubs consacre au maître d’Ornans tout un programme autour du temps fort qu’est l’exposition Yan Pei-Ming face à Courbet, à admirer jusqu’au 30 septembre. Focus sur une figure majeure de la peinture française.

Une quinzaine de toiles de Yan-Pei Ming et une vingtaine d’œuvres de Courbet sont à découvrir.

C’ est une exposition d’intérêt national labellisée par le ministère de la Cul-

le cercueil de Courbet dans sa ville natale il y a cent ans. Pour les 200 ans de la naissance de Courbet, le Département a eu une vision très lointaine” se féli- cite l’artiste qui sourit : “C’est très rare d’avoir proche d’un musée consacré à un artiste, l’ate- lier dans lequel il a travaillé. Habituellement, les ateliers sont transformés en lofts… !” Au musée, cette exposition du bicentenaire donne à voir une quinzaine de toiles de Yan-Pei Ming et une vingtaine d’œuvres de Courbet.Malgré les six géné- rations qui les séparent, la conni- vence est bien là. n J.-F.H.

sages et animaux - si chers au peintre franc-comtois. “En liant leurs histoires et trajectoires res- pectives,Yan-Pei Ming joue avec Courbet une partition à quatre mains” résume Frédérique Tho- mas-Maurin, la conservatrice du musée Courbet. Si la filiation entre Courbet et Ming ne s’impose pas de prime abord, l’artiste d’origine chinoise a toujours nourri une fascination pour lemaître d’Ornans.“Quand j’étais petit, j’ai découvert Cour- bet à travers des reproductions en noir et blanc publiées dans les journaux chinois. Je ne connaissais que ça de lui et j’ai dû attendre mon arrivée en France pour découvrir cet artiste dans toute son ampleur” confie Yan-Pei Ming. Tout aussi fascinant sont les deux portraits que Ming a réalisés

dans l’atelier historique du pein- tre Courbet à l’entrée d’Ornans, que le Conseil départemental a racheté et rénové, puis mis à dis- position de Ming pour une rési- dence d’artiste. Y sont exposés côte à côte, grand format, un por- trait de Courbet l’année de sa mort à 58 ans et un autoportrait de Ming qui a cette année 58 ans… “Il est mort à 58 ans, j’ai aujourd’hui 58 ans et je suis bien vivant…La peinture de Courbet, c’est une peinture directe, la mienne aussi” compare Yan-Pei Ming pour qui l’acquisition de l’atelier de Courbet par le Dépar- tement est “un geste politique fort. Comme celui d’avoir ramené

ture qui est donnée de voir aux visiteurs tout l’été au musée Courbet d’Ornans.Yan Pei-Ming et Courbet, a priori, aucun lien

ni rapport entre le maître d’Or- nans et l’artiste contemporain d’origine chinoise qui a élu domi- cile àOrnans le temps d’une rési- dence, sinon que tous deux don- nent dans le figuratif. Et pourtant, au gré des salles du musée on découvre que le face- à-face a du sens. Entre cette œuvre de Courbet, “L’homme blessé” et celle de Ming, tout en douleur. Entre le portrait de la mère de Ming jeune et celui de Juliette, la sœur de Courbet. Ou encore ce prisonnier de Courbet qui dialogue avec un oncle aveu- gle de l’artiste contemporain. Et même ce tigre de Yan-Pei Ming ne détone pas à côté du veau de Courbet. Ce face-à-face inédit offre donc une surprenante variation autour des thèmes classiques de la peinture - nus, portraits, pay-

Exposition Yan Pei-Ming face à Courbet Jusqu’au 30 septembre Musée Courbet à Ornans www.musee-courbet.fr

L’artiste a également créé dans l’atelier historique de Courbet que le Département a racheté et rénové à Ornans.

La Presse Pontissalienne n°237 - Juillet 2019 7

l Ornans En cours de restauration L’atelier de Courbet, une future résidence d’artistes Contraint à l’exil après la

Commune, le peintre comtois qui ne se réinstallera jamais dans son dernier atelier, y est aujourd’hui de retour sous la forme d’un portrait signé Yan Pei-Ming.

Yan Pei-Ming a trouvé dans cet atelier un espace propice à la création.

L’ enfant du pays a repris sa place. Un grand portrait (de 120 sur 150 cm), réalisé d’après un cliché pris avant sa mort à 58 ans, trône dans son atelier, marquant symboliquement sa présence. L’artiste Yan Pei-Ming a souhaité lui rendre cet hommage lors de sa rési- dence. Un volet de l’exposition qui le fait dia- loguer avec le peintre comtois (lire par ailleurs) se trouve présenté au sein même de l’atelier. Le portait de Courbet côtoie sur place un autoportrait de l’ar- tiste français d’origine chinoise, lui aussi âgé de 58 ans, ainsi que deux autres œuvres. Pour les découvrir, le visiteur sera donc invité à y pénétrer. Situé non loin du musée, l’atelier est resté fermé durant

plusieurs années. D’extérieur, le bâti- ment se montre plutôt ordinaire. C’est en fait une ancienne fonderie que Cour- bet a achetée en 1860 et qu’il a fait aménager, après avoir nourri un pre- mier projet de construction en entrée de ville. Avant cela, le peintre était contraint de travailler dans le grenier aménagé de lamaison des grands-parents mater- nels, étroit et mal éclairé, si bien qu’il trouvait souvent refuge chez Marcel Ordinaire à Maisières. Ce nouveau lieu lui offrira un cadre adéquat pour sa peinture de 1860 jusqu’à son exil en Suisse. Il sera pillé par l’armée prus- sienne en 1871. Puis, sa sœur, Juliette, y entreprendra la construction d’une extension après son décès pour exposer les œuvres de son frère, et l’édifice sera

Yan Pei-Ming était le tout premier à l’investir. Il y a trouvé un espace propice à la création, quasiment resté en l’état depuis 1873 avec des peintures murales de Courbet comme ces hirondelles et deux paysages. Après une première intervention sur le plancher, il reste encore beaucoup à faire pour restaurer l’ensemble. Pour l’heure et jusqu’à la fin de l’exposition, plusieurs visites y seront organisées chaque jour (sur réservation obligatoire au musée). n S.G.

finalement racheté quelques années plus tard par un négociant en vin, Casi- mir Marguier. Une ancienne activité commerciale dont on retrouve encore aujourd’hui la marque sur la façade. Le Département du Doubs, qui avait racheté l’atelier aux descendants en 2008, vient d’acquérir à son tour la maison attenante. “Une réflexion est en cours pour définir l’usage des lieux” , précise Jean-Pierre Breuillot, architecte départemental. “L’une des orientations est l’aménagement en résidence d’ar- tistes.”

Gustave Courbet vécut et travailla dans cet atelier de 1860 jusqu’à son exil en Suisse en 1873.

l Patrimoine Ornans célèbre son peintre Un chemin pour l’histoire Début juin, la Ville d’Ornans a inauguré un sentier mémoriel, menant du musée Courbet jusqu’à la tombe du peintre. Le président de la République a souhaité lui-même le découvrir lors de sa venue le jour du bicentenaire.

L a visite s’est faite en délé- gation restreinte, ajoutée à la découverte présiden- tielle du musée Courbet et de

nement. “Nous avons conçu ce tracé en reconnaissance à Gus- tave Courbet et à son attache- ment à Ornans” , explique le maire, Sylvain Ducret. “On sou- haitait que ce bicentenaire ne soit pas une fin en soi, mais une continuité dans le rayonnement de Courbet. Ce sentier restera dans le temps.” La Ville n’a pas hésité à investir 190 000 euros dans le projet. Aussi bien adressé aux habi- tants d’Ornans qu’aux touristes, le parcours débute du musée, place Robert-Fernier, et longe une partie de la cour d’école pour rejoindre l’avenue duMaré- chal Juin, non loin du cimetière où le cercueil de Courbet ne sera accueilli que 42 ans après son décès en Suisse en 1877. Cer- tains y trouveront l’occasion rêvée d’un pèlerinage sur sa tombe, reconnaissable grâce à un rocher brut entouré de

son atelier, comme un hommage rendu à la mémoire du peintre. C’est d’ailleurs précisément dans ce but qu’a été créé ce chemi-

Emmanuel Macron qui a parcouru le cheminement Courbet lors de sa visite le 10 juin dernier (photo F. Grosperrin).

chaînes noires. “Les deux sites sont séparés de 300 m à vol d’oiseau mais le par- cours inclut une petite ascension d’escaliers à l’ombre des arbres. Pour en faciliter l’accès, nous avons donc créé un parvis avec un banc à mi-chemin” , précise

le maire. Celui-ci a été dédié à Gaston Delestre, cheville ouvrière de l’institut Courbet. Tandis qu’un peu plus haut a été sculptée une œuvre monu- mentale par un autre artiste ornanais : Gustave Lafond. Les admirateurs de Courbet recon-

naîtront sans difficulté le célèbre tableau de “l’Enterrement à Ornans”, que l’artiste a choisi ici de réinterpréter. Une belle idée, tout comme ce chemine- ment au grand air que Courbet aurait typiquement apprécié. n S.G.

Le président de la République aurait particulièrement apprécié la sculpture de Gustave Lafond.

8 L’ÉVÉNEMENT

La Presse Pontissalienne n°237 - Juillet 2019

l Flagey Léon Isabey, l’architecte de Courbet Flagey célèbre aussi son hôte La ferme familiale de la famille Courbet située à Flagey, à une dizaine de kilomètres d’Ornans, sert également d’écrin à des expositions. C’est également un café littéraire et un jardin où il fait bon savourer le temps qui passe.

R achetée par le Conseil départemental il y a dix ans, la Ferme de Flagey est devenue grâce à ses expositions tempo- raires et son café littéraire un lieu d’exposition à part entière. Située au centre du bourg de Flagey, sur le premier plateau au-dessus d’Ornans, la bâtisse était la propriété de la famille paternelle de Gustave Courbet, une ancienne exploitation agri- cole de la famille du peintre, acquise, restaurée et ouverte au public par la collectivité dépar- tementale à partir de 2009.

Chris Liardon est responsable de la pro- grammation culturelle de la Ferme de Flagey.

de Flagey accueille en général deux expositions temporaires par an, plus 45 événementiels : concerts, conférences, pièces de théâtre, ateliers d’art plastique” indique Chris Liardon, le res- ponsable de la programmation de la Ferme Courbet. Pour cet été anniversaire, la Ferme de Flagey accueille l’ex- position “Courbet-Isabey, le pein- tre et l’architecte”, jusqu’au 3 novembre. “Léon Isabey était un architecte originaire de Besan- çon que Courbet a rencontré en 1855. Suite au refus du salon des beaux-arts d’exposer son

12 000 curieux viennent en moyenne chaque année y décou- vrir les expositions ou siroter un café dans les canapés moel- leux du Café Juliette. Une fré- quentation insuffisante cepen- dant pour faire tourner les

chambres d’hôtes qui avaient ouvert ici, fermées depuis l’an dernier faute de rentabilité suf- fisante. Elles ser- vent désormais à y héberger des artistes en rési- dence. “La Ferme

“Courbet et Isabey ont fini par se brouiller.

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00PJDPLF]B].ZV\]V\]OX[N]#K?OUX\YW[Y\]2K?=O@R]4\YV\QT\A 00PJDPLF]B]C,YUZ]V\] Z4[\X] =GCCMK7R]4\YV\QX \W]V\].QS[\]-?=CO*]KG>-MK7R 5XUHZ8\X]\W]V\]OSUV[\]EGOKR]W\N:Y[N[\YY\]&QZS[WIA 0 PJDPLF]B]GYZ,Z]V\]CZQX\YW]C?KOE%GR]3UQSZY8\X \W]V\]#ZW[Z].M> =O9R][Y5[XH[(X\A 0 PJDPLF]B]*UYZT]V\]?S[4[\X]@-O+OEGER];Z,TZ8[TW\ \W]V\].\TT[NZ]%*/<=E@R]U;IXZWX[N\]\Y]:UXSU8\X[\A 0 PJDPLF]B]C[,ZH]V\]OR]Z[V\6TU[6 8YZYW\A 0)PJDPLF]B]-?O1'OKR 4[W[NQSW\QX]\W]V\]ZXUS\]1OKOGKMR]U;IXZWX[N\ V\]NUYWX S\A 0DPJDPLF]B]CIZ]V\]*4ZY]ME/=OE?@R]HINZY[N[\Y \W]V\]9ZYVXZ]>-MK1OE@GOKR]\H;SU,I\]V\]NUH6 H\XN\A L)PJDPLF]B]>SIH\YW]+OG/EGOR]:UXSU8\X]\W]<\X,S >MEM7MR]ZTT[TWZYW\]V\YWZ[X\A L)PJDPLF]B]MQXIS[\Y].OME1OKKGER]Z8\YW]V \YWX\W[\Y \W]@XZN,]2OCCM<*R]TZYT];XU5\TT[UYA L’exposition de Flagey donne à voir une reconstitution de l’ac- crochage des toiles de Courbet dans ce pavillon du réalisme tandis qu’une autre section du parcours est consacrée à l’expo- sition universelle de 1867 pour laquelle Courbet demande à nou- veau à Isabey de lui construire un pavillon, en pierres cette fois- ci. L’exposition de Flagey est complétée par un fonds de lettres inédites sur la construction du pavillon de 1867, issues des col- lections de l’Institut Courbet. “Courbet et Isabey ont fini par Avec cet épisode, c’est la première fois en France qu’un peintre exposera seul en dehors des ins- tances officielles et hors de son propre atelier.

tableau “L’atelier du peintre”, Courbet décide alors de créer sa propre salle d’exposition. Il passe commande à l’architecte Isabey qui lui réalisera son pavillon du réalisme à Paris, avenue Mon- taigne” raconte Chris Liardon.

Le jardin, comme le Café

Juliette sont propices à la détente et à la flânerie.

État civil de juin 2019

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10 PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n°237 - Juillet 2019

CULTURE

COMMERCE Nouveau concept “Le Vrac”, un magasin bio, durable, en centre-ville Hélène Hanrot et David Bonnet ont ouvert fin juin rue Sainte-Anne une épicerie où le plastique est banni, et le bio hyper-local plébiscité.

Un concert caritatif Le P’tit Panier fête son 10 ème anniversaire bien malgré lui Didier Gallinet, son

C’ est le retour de l’épicerie tradi- tionnelle, la vraie. Mauricette ne s’y trompe pas : “Je suis une convaincue du bio depuis au moins 40 ans ! Je retrouve ici des produits frais en centre-ville, ce que nous avions perdu faute de magasins. Je peux venir à pied et prendre 100 grammes de riz si je veux” témoigne cette Pontissalienne retrai- tée. Le compliment ira droit au cœur d’Hé- lène et David, les gérants de l’épicerie “Vrac” située rue Sainte-Anne, dans les anciens locaux des cafés Querry. “On a choisi de s’installer en centre-ville car cela correspond à une demande, à une philo- sophie également” témoigne Hélène, cham- pionne de trail, adepte du manger “sain”. “Nous avons choisi cette rue car il y a un boulanger, un boucher… Nous ne faisons concurrence à personne : nous sommes com- plémentaires et nous souhaitons proposer une alimentation saine à prix compétitif” ajoute David, fils d’épicier. Les deux gérants y sont parvenus. Depuis le 19 juin, le magasin est ouvert tous les jours du lundi au samedi. Il ne

S i la situation de plein-emploi constatée sur leHaut-Doubs frontalier limite sans doute la précarité, elle ne l’efface nullement. La prise en charge des laissés pour compte à Pontarlier s’appuie sur un réseau de solidarité et d’entraide souvent montré en exemple.Pour autant,il y a toujours de plus en plus demonde à prendre sonmal en patience devant la porte du P’tit Panier. “Au départ, on rece- vait entre 20 et 25 personnes et aujourd’hui la fréquentation varie entre 60 et 70 personnes.Tout s’am- plifie. Par conséquent, on est passé de deux à trois demi-journées depuis le 1er avril pour éviter la saturation car on reçoit 150 familles par semaine” , explique Martine Nor- mand. La présidente du P’tit panier constate des évolutions dans le public qui souffre davantage de solitude. Elle est aussi surprise par le nombre de jeunes en situa- tion de précarité. Famille mono- parentale, retraités en souffrance, demandeurs d’asile viennent aussi s’approvisionner à l’épicerie soli- daire. Une visite des locaux mis à disposition par la Ville dans les casernes Marguet suffit à com- prendre le désarroi des bénévoles. La place vient sérieusement àman- quer. Les caisses de denrées ali- mentaires et de produits de pre- mière nécessité s’empilent partout, épouse Élisabeth ainsi que Rachel Marguet, tous trois musiciens et médecins participeront au concert caritatif du World Doctors Orchestra organisé le 8 juin à la Philharmonie de Paris. Cocoric’Haut-Doubs.

désemplit pas. Ne cherchez pas de sacs plastiques, ils sont bannis. “Vous pouvez venir avec vos contenants, on les remplit. On propose la lessive bio, l’huile d’olive, de tournesol, le vinaigre, bientôt le vin, la bière” détaille David Bonnet. Les deux gérants travaillent avec près de 70 four- nisseurs des Fourgs, d’Aubonne, d’Arçon… Idée originale, chaque étiquette dévoile le lieu de production et de fabrication du pro-

duit comme cette confiture de courgettes à l’aigre- douce produite à Métabief, à 15 km dumagasin.Autre exemple, le pain bio produit aux Hôpitaux-Vieux. L’en- seigne a également tra- vaillé avec l’A.D.A.P.E.I. qui a confectionné les tabliers et des sacs en toile pour y déposer les produits en vrac. De l’extra-court qui en dit long sur leur amour des produits sains et goûteux. n E.Ch.

Ils travaillent avec 70 f ournisseurs locaux.

La parité n’est pas encore d’actualité au P’tit panier où l’on espère recruter encore quelques hommes pour aider au portage des charges les plus lourdes.

vent dépassés. S’ils peuvent pren- dre ce qu’ils veulent, les bénéfi- ciaires acceptent volontiers lamain tendue par les bénévoles qui les conseillent dans le choix des pro- duits. “Comme ils sont souvent en manque de repères, on les accom- pagne pour qu’ils aient au moins une alimentation équilibrée.” Autre point positif, l’association ne manque pas de bras avec une quarantaine de bénévoles, pour la plupart des retraités. “On cherche des hommes pour aider à porter les caisses livrées par la Banque Alimentaire. C’est un peu trop lourd pour les femmes” , suggèreMartine Normand qui apprécierait de confier les rênes du P’tit panier à un autre candidat aux responsa- bilités. Ils ne sont pas légion dans le social comme ailleurs. La pré- sidente souligne aussi le coup de main de la Croix Rouge qui met un chauffeur à disposition pour ramener à domicile les bénéficiaires en perte de mobilité. L’occasion aussi de saluer le travail de la Croix Rouge mobile qui assure une distribution alimentaire dans dif- férents bourgs du Haut-Doubs Forestier : Frasne, Levier,Mouthe, Labergement et Gilley. n F.C.

y compris dans ce qui devait servir de bureau d’accueil. “C’est vrai qu’on est idéalement placé au cen- tre-villemais la question des locaux devient le problème numéro un. On sait aussi que la seule manière de faire avancer les choses passe par la stratégie du harcèlement. En hiver, les gens patientent au froid dans le couloir.On est constamment obligé d’intervenir pour apaiser les tensions nées de cette promiscuité” , annonce avec son franc-parlerMar- tine Normand qui garde pourtant le moral. Tout n’est pas noir heureusement. Au-delà du sentiment de se sentir utile, les travailleurs de l’ombre du P’tit panier savent qu’ils ne manquent pas de victuailles. “La Banque Alimentaire nous livre chaque matin et les bénévoles du P’tit panier assurent la mise en rayon. On s’approvisionne en fruits et légumes dans les grandes sur- faces, au marché, chez des gros- sistes” complète Élisabeth Dion, bénévole à l’épicerie solidaire. Le montant des paniers est déter- miné par les services sociaux en fonction des composantes de chaque famille, du niveau d’endettement. L’aide est normalement fixée pour six mois mais les délais sont sou-

Hélène et David dans leur épicerie qui fait la part belle au vrac et au bio en centre-ville.

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