La Presse Pontissalienne 237 - Juillet 2019

RETOUR SUR INFO

La Presse Pontissalienne n°237 - Juillet 2019

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La psychiatrie, au bout du rouleau, espérait un geste

Éditorial

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Pontissalienne revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Touillon-et-Loutelet : la mairie deux en un

Renouvellement E nfin un peu de sel dans une campagne municipale à Pontarlier qui en général n’est guère passionnante depuis 20 ans que le maire est le même. Patrick Genre avait réussi à rompre le signe indien qui voulait que dans les dernières décennies avant lui, aucun maire n’avait réussi à se faire réélire. Edgar Faure, commeYves Lagier par exemple avaient fait les frais de ce dégagisme avant l’heure. M. Genre a donc réussi la prouesse de se faire reconduire trois fois de suite, en 2001, 2008 et 2014, lui qui était déjà maire depuis 1999 à la faveur de la démission d’un autre infortuné de la politique locale, André Cuinet, empêché à l’époque par une sombre affaire judiciaire. Depuis, l’homme fort de la mairie qui a subtilement évité de se coller une étiquette partisane sur le dos, a enchaîné les mandats, paisiblement, avec une équipe qui disons-le franchement n’a jamais vraiment fleuré le renouvellement. Les vents ont été pour lui d’autant plus favorables pendant ces vingt ans de pouvoir qu’en face, la gauche pontis- salienne a toujours été inaudible.Avec l’arrivée en force sur la scène politique de LaRépublique En Marche il y a deux ans, les cartes pontis- saliennes risquent cette fois d’être franchement rebattues. L.R.E.M. pense avoir sorti sur la scène pontissalienne son atout-maître en la personne de Pierre Simon qui a été un des vingt premiers candidats En Marche investi en France pour ce scrutin programmé enmars prochain. Il est encore un peu tôt pour savoir qui de l’homme d’expérience aux réseaux bien rodés localement ou du jeune quadra plein d’entrain et d’envie de changement sortira vainqueur de ce duel inédit à Pontarlier. Mais il y a fort à parier que cette fois, le jeune loup saura sans doutemieux que quiconquemontrer aux électeurs que le vieux lion, bien qu’il règne en maître depuis vingt ans, a aussi ses fai- blesses. S’il sera sans doute solidaire de tout ce qui a été réalisé récemment de bien à Pon- tarlier, étant dans la même équipe que lui depuis 2014, il pourra sans doute aussi dire qu’en vingt ans, les Pontissaliens n’auront toujours pas eu de nouveau centre nautique, que la Maison Chevalier est toujours dans son jus initial ou que le contournement de Pontarlier est encore au point mort. Mais sans doute que Pierre Simon, il l’affirme, préférera porter le fer sur des questions de méthode et montrer que le rapport à l’électeur et à la démocratie directe a changé en vingt ans. Mais qu’il ne se leurre pas, Patrick Genre l’a sans doute aussi compris. À 39 ans, Pierre Simon veut faire souffler un vent nouveau sur Pontarlier. C’est pile l’âge auquel Patrick Genre a été élu maire en 2001… n Jean-François Hauser est éditée par “Publipresse Médias”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Jean-François Hauser. Acollaboréàcenuméro :arah George, Magalie Troutet. Régie publicitaire : Anthony Gloriod au 03 81 67 90 80 Imprimé à Nancy-Print - I.S.S.N. : 1298-0609 Dépôt légal : Juillet 2019 Commission paritaire : 0222 D 79291 Crédits photos : L.P.P., Beuret-Ratel Architectes, J.-J. Courty, L. Dumont, F. Grosperrin, Y. Petit, Visual Break-M.S. Studio.

L a réponse de l’Agence régionale de santé au malaise des profession- nels de santé du Pôle psy- chiatrie du Grandvallier devait tomber mardi 2 juillet. Le per- sonnel soignant l’attendait avec impatience, lui qui demande à l’organe de santé de ne pas mettre en applica- tion l’économie de 350 000 euros. Cela équivaut à des postes en moins à l’heure où le personnel se dit à bout, où les arrêts-maladie, les demandes de disponibilité ou les départs vers la Suisse s’enchaînent. “On ne veut pas non plus que cette demande d’économie soit reportée vers le Centre hospitalier de la Haute Comté qui lui aussi fait face à une baisse de moyens” annonce Lydie Lefèvre pour le syndicat C.G.T. Un collectif composé de représentants du personnel a été reçu par l’A.R.S. le 18 juin à Dijon. “Les exigences de l’A.R.S. sont inacceptables et dangereuses pour les patients et les soi- gnants. Dans l’absence de modifications des exigences de l’A.R.S., le risque est de voir des décès de patients (il y a eu déjà plus de suicides), des situations de violence dues à une contenance humaine insuffisante, un épui- sement des soignants. Com- bien faudra-t-il de morts ?”

P lutôt que d’investir dans une coûteuse remise aux normes d’accessibilité dans un bâtiment qui n’était pas conçu pour ça, la commune de Touillon-et-Loutelet a préféré repartir dans une construction neuve inaugurée samedi 29 juin. “On était confronté à double titre à ce problème d’accessibilité pour la mairie mais aussi pour la petite salle des fêtes dont la capacité d’accueil de 40 places ne correspondait d’ailleurs plus aux besoins d’une commune de 260 habitants” , explique Sébastien Populaire, le maire qui s’est investi sitôt élu dans ce qui allait devenir le projet phare du mandat. Après validation, études, lancement des appels d’offres et choix du maître d’œuvre, premiers coups de pioche à l’automne 2017 pour un chantier livré en janvier dernier. Tous les éléments étaient réunis pour bonifier ce projet et aboutir à la création d’un nouveau cœur de village. La commune disposait d’un terrain approprié avec beaucoup d’aisance pour du parking et des

facilités d’accès à l’aire de jeux remise au goût du jour. Construit sur les plans du cabinet Paillard, le nouveau bâtiment de plain-pied s’étend sur 200 m 2 . Il abrite d’un côté une nouvelle salle de convivialité de 100 places qui a déjà été mise à disposition des habitants pour des besoins familiaux. À l’opposé se trouve la mairie avec les locaux administratifs et d’accueil, la salle de conseil et les archives. Coût de ce nouveau bâtiment communal : 200 000 euros financés pour moitié par la vente d’un terrain communal constructif. “Cela aide d’être en zone frontalière” , sourit l’élu qui a vite trouvé preneur. La commune a reçu des subventions du Département et de l’État en bénéficiant aussi de la réserve parle- mentaire d’Annie Genevard à l’époque où le dispositif existait encore. Au total, le montant des aides correspond à 15%de l’investissement. Il est prévu de revendre l’ancienne mairie et le sort de l’ancienne salle des fêtes n’est pas encore défini. n

écrivait à l’A.R.S. le docteur Daillet-Martin, chef de Pôle, en début d’année. Plus récemment, des infirmiers retraités ont été appelés en renfort pour pallier le manque d’effectif. De la vaisselle en carton a étémise à disposition pour pallier la suppression d’un poste d’agent de service hospitalier. Les hôpitaux de jour de psychiatrie à Pontarlier et Morteau seront fermés pen- dant 15 jours en alternance jusqu’au 30 août. “Les patients ne pourront plus être pris en charge dans l’urgence, s’alarme un professionnel. Des patients ont mis fin à leurs jours car ils sont ressortis trop tôt de l’hôpital.” n collègues à la réunion avec l’A.R.S., à Dijon. Sylvie Frénois, aide- soignante en psychiatrie, a participé avec d’autres

La nouvelle mairie a été inaugurée le 29 juin.

Le ras-le-bol de Cécile Houdelot

O n ne peut pas dire que le conseil municipal perd une de ses plus éloquentes conseillères ni une des plus actives. Sans doute qu’elle n’a jamais trouvé sa place dans l’assemblée élec- tive, elle qui avait remplacé en septembre 2016 Claire Rous- seau alors démissionnaire. Cécile Houdelot, membre du groupe Haut-Doubs Écologie à la Ville et à la C.C.G.P. a donc décidé de jeter l’éponge, à quelques mois seulement de la fin du mandat. Elle n’a tou- tefois pas tenu à laisser sa place vide sans explications. Elle déplore d’abord les dys- fonctionnements du système démocratique local. “Comment accepter que certaines com- missions puissent donner un

avis, favorable ou non, avec 4 ou 5 personnes seulement sié- geant ? Les avis donnés par les commissions peuvent être remis en cause par le bureau. Est-ce à dire que les conseillers sont incompétents dans leur choix ? Certaines durent quel- quefois 20 minutes, voire 10 minutes. Est-ce honnête et effi- cace de faire déplacer des conseillers pour si peu de temps ?” s’interroge-t-elle. Cécile Houdelot estime égale- ment que certains élus sont bien souvent méprisés par leurs pairs. “Des personnes peuvent être prises à partie de façon irrespectueuse, voire sexiste quand il s’agit de nommer des représentant-e -s à certaines instances et qu’il n’y a pas de femmes proposées.” À l’échelle

La conseillère municipale et intercommu- nale Cécile Houdelot jette l’éponge.

vent “expédiées.” Elle considère enfin certains dossiers intercommunaux comme totalement verrouillés à l’image du P.L.U.I.H. où “les dossiers se travaillent en bureau restreint où même les conseil- lers-ères n’ont pas accès.” elle émet enfin de gros doutes sur les coulisses de la procédure de consultation concernant le projet de centre nautique. “La commission ne s’est pas réunie

depuis janvier 2018. Que se passe-t-il ? Face à ces différents constats je me pose des ques- tions sur le fonctionnement de nos instances communales et communautaires… Dans ces conditions, ma place n’est plus au sein de ces instances.” En filigrane, c’est toute la méthode Genre que cette élue discrète dénonce à quelques mois seu- lement des prochaines muni- cipales. n

intercommunale cette fois, Cécile Houdelot pointe le manque d’échanges : “Pour- quoi personne ne pose de questions ? Où se joue la démocratie quand il n’y a pas d’échanges ou très peu, et que les décisions sont validées sans états d’âme par la majorité ?” L’élue démissionnaire estime enfin que les réunions du conseil d’administration du C.C.A.S. sont également sou-

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