La Presse Pontissalienne 237 - Juillet 2019

DOSSIER I

La Presse Pontissalienne n°237 - Juillet 2019

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L’ ouverture du festival est programmée le 26 juillet mais les comédiens et tech- niciens prennent possession des lieux beaucoup plus tôt pour pré- parer les spectacles et les scènes. “Une vingtaine de personnes est présente du 1 er juillet au 10 août. Ils sont hébergés dans plusieurs gîtes à Pontarlier et dans les environs. On a une obligation de les nourrir pendant tout leur séjour” , indique François Roizot, le président Au moins 150 000 euros de retombées directes l Festival des Nuits de Joux Impact économique La P.M.E. festival des Nuits de Joux 45 ème édition des Nuits de Joux et une nouvelle équipe : 8 comédiens et comédiennes, 1 costumière, 2 scéno- graphes, 1 créateur lumière, 1 créateur son, 1 créateur vidéo, 1 régisseur général, tout une équipe technique, administrative et de bénévoles à l’œu- vre pour créer sur place et en exclu- sivité ce festival, chapeauté par le Centre d’Animation du Haut-Doubs. n L’organisation d’un festival comme celui des Nuits de Joux implique la prise en charge d’une équipe d’une vingtaine de personnes du 1er juillet au 10 août. Cocooning. du Centre d’Animation du Haut-Doubs (C.A.H.D.). La prise en charge alimentaire se fait sous forme de défraiement journa- lier jusqu’au début des représentations. À partir de là, l’in- tendance du festival prend le relais pour nourrir tous les par- ticipants. “On privi- Jouer la carte de la mutualisation.

légie bien sûr un approvisionnement local chez des commerçants indépen- dants ou en grande distribution. Les personnes qui font la cuisine doivent composer avec les régimes et restrictions des uns et des autres” , poursuit le pré- sident du C.A.H.D. qui évalue à près de 150 000 euros ces dépenses d’hé- bergement et de nourriture. Une somme qui intègre l’achat de maté- riaux pour la confection des décors, costumes… Ces partenaires jouent le jeu en tra- vaillant à prix coûtant. Eux aussi trou- vent avantage à œuvrer dans la péren- nité du festival, gage d’attractivité pour le Haut-Doubs. De quoi conforter l’intérêt d’investir et d’entretenir des lits touristiques. La boucle est bou- clée. Aux retombées directes viennent s’ajouter les dépenses des spectateurs. “On constate que certaines familles en profitent pour séjourner quelques jours dans le secteur. Entre deux spectacles, ils visitent, se baladent, consomment. On a identifié au moins une dizaine de familles qui s’inscrit dans cette approche. Au bas mot, on arrive faci- lement à 30 000 euros de dépenses indi- rectes.” Au-delà des chiffres, les organisateurs se muent aussi en ambassadeurs du Haut-Doubs pour promouvoir d’autres sites et animations. Pas seulement des mots. “On commence à aller à la

rencontre d’autres responsables de sites pour jouer la carte de la mutua- lisation. On fonctionne ainsi avec le fort Saint-Antoine, le festival lyrique de Montperreux, le Conifer, l’accro- branche de Malbuisson. Nos clients bénéficient ainsi de tarifs réduits chez ces partenaires.À terme, l’objectif serait de mettre en place un pass. Il ne faut pas tout attendre des collectivités qui soutiennent par ailleurs le festival. Dans l’économie touristique, mieux vaut toujours avoir un temps d’avance. On est partant pour la mutualisation sous réserve de continuer à proposer des activités de qualité, avec un vrai professionnalisme.” n

L’évaluation du président François Roizot ne prend pas en compte le bénévolat, une valeur inestimable à la cohésion du festival.

l Côté artiste

Marlène Da Rocha

Cette jeune comédienne installée à Paris participe depuis trois ans au festival des Nuits de Joux, une parenthèse estivale intense mais très formatrice au sein de la troupe dirigée cette année par Damien Houssier. “À Joux, on peut tout tenter”

L a vie d’un comédien aux Nuits de Joux n’a rien d’une croisière artis- tique. Le travail ne manque pas. La troupe de huit comédiens se retrouve dès l’au- tomne pour définir la program- mation du prochain festival sachant qu’il faudra choisir cinq pièces, les mettre en scène avant de les jouer. “C’est un vrai défi. On a seulement trois semaines pour monter les spectacles. On répète chaque jour de 9 heures à 22 heures” , décrit Marlène Da Rocha qui avait proposé de reprendre Le Petit Prince et s’est ensuite vu confier la mise en scène. Ce qui n’est surtout pas pour lui déplaire. Elle adore le livre et s’est donc attelée à la tâche avec passion, mais sous

aussi cette méthode de travail basée sur le collectif et l’entraide. Elle a choisi de ne pas endosser de rôle dans le Petit Prince. “Ce n’est pas une question de pres- sion. Au contraire, je suis impa- tiente d’assister à la première.” Pourquoi les Nuits de Joux ? Marlène est la régionale de l’étape. Originaire de Pontarlier, elle est déjà venue au festival avec ses parents quand elle était enfant. Fascinée par ce “spectacle hors norme” , elle s’était alors

liberté contrôlée. “J’ai dû faire valider l’adaptation par les ayants-droit qui tiennent à ce que l’on reste fidèle à l’esprit de l’auteur. Le Petit Prince est un texte à plusieurs niveaux de lec- ture. Il faut réussir à accrocher les enfants avec un côté magique, ludique, et à séduire les adultes en tendresse et en poésie” , pour- suit Marlène Da Rocha pour qui cette mise en scène jeune public est une première. À la différence des autres créa- tions des Nuits de Joux, le Petit Prince sera joué uniquement au Théâtre du Lavoir. “Les décors resteront sur place, ce qui offre plus de liberté créative.” La troupe de Joux compte cette année quatre nouveaux artistes dont le directeur qui maintient ce fonctionnement en vigueur depuis plusieurs éditions. “En tant que comédienne, c’est du bonheur de participer au festival des Nuits de Joux car, en très peu de temps, on interprète beau- coup de rôles quand ce n’est pas de la mise en scène. On joue par- fois deux pièces par jour mais ici on peut tout tenter” , note la jeune comédienne qui apprécie

Après des études en droit assez poussées, Marlène Da Rocha a tout lâché pour se consacrer pleinement au théâtre.

Elle entre en 2013 au Cours Flo- rent où elle apprend le métier pendant trois ans. “En entrant, on nous annonce que seulement 5 % d’entre nous en vivront. C’est juste une question de niaque. En parallèle, je suivais un master en criminologie pour me ménager une porte de secours au cas ou. Aujourd’hui ma vie, c’est le théâ- tre. Il n’y a plus de plan B.” Très déterminée sous ses airs décon- tractés, Marlène Da Rocha fait le job à fond. Le fait d’être Pontissalienne ou de sortir du très réputé Cours Florent ne lui ouvre pas du tout les portes des Nuits de Joux. “J’ai proposé plusieurs pièces. Je suis d’abord venue en en tant

que troupe invitée avec toute une équipe. On a joué La Cuisine d’Elvis de Lee Hall et Les Bou- lingrin de Courteline. C’était en 2017.” La jeune comédienne qui vit aujourd’hui à Paris étoffe peu à peu son réseau. Après avoir conforté ses acquis et sa vocation dans la compagnie Saudade, elle vient de monter sa propre troupe avec un ami lui aussi franc-comtois. “Cette

compagnie s’appelle “Je suis venu te dire.” On a créé la pre- mière pièce et on espère la jouer rapidement.” Loin des sapins du Haut-Doubs où vit toujours sa famille, elle a fait le choix de vivre sa passion dans la capitale, sans regret. “Tout va bien d’au- tant plus qu’au festival des Nuits de Joux on nous demande juste de faire notre métier.” Que du bonheur. n

juré de revenir jouer un jour au château. Le théâ- tre l’a accompa- gnée pendant toute son enfance. Elle jouait à l’école, dans les M.J.C. Pourtant, Bac en poche, elle étudie le droit à Besançon puis Lyon avant de partir travailler au Sénégal pour une O.N.G. Le choix du théâtre est venu après cette expérience.

“Pour moi il n’y a plus de plan B.”

Repères

Née à Pontarlier

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30 ans

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Le Petit Prince. Œuvre de Saint-Exupéry Théâtre du Lavoir - 26, 27, 30, 31 juillet, 2, 3, 7, 8, 9, 10 août - Durée : 1 heure Tout public à partir de 5 ans info : www.cahd-lesnuitsdejoux.fr/

Comédienne Vit à Paris

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l Loisirs : course à pied et boxe française

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