PEPS MARS

CHANGER LES PEINTURES % Les risques principaux. Si l’entre- prise ne prépare pas correctement le mur avant de peindre (enduit, séchage, ponçage), les trous et anciennes cou- leurs peuvent se voir nettement ou des cloques se former, une fois le chantier terminé. La nouvelle peinture risque de ne pas accrocher à l’ancienne et peut s’écailler rapidement, surtout si le peintre n’a pas appliqué la couche d’impression nécessaire pour fixer une peinture aqueuse nouvelle géné- ration sur une peinture ancienne à base de solvant, aujourd’hui interdite. Il se peut aussi que la couleur que vous aviez choisie ne soit finalement pas satisfaisante. % Pour les éviter. Dès la première ren- contre avec le peintre, insistez sur le lessivage des murs et le travail de pré- paration à faire, qui doivent être men- tionnés dans le devis. «Après lapremière couche de peinture, vérifiez que le support est bien lisse à la lumière du jour mais aussi de nuit, en éclairant avec une lumière forte les surfaces traitées, pour faire ressortir les irrégularités » , conseille Philippe Le Roy, président de l’Unamo. Quant à la cou- leur, précisez vos souhaits dans le devis, et demandez un essai grandeur nature, sur unmur entier, avant l’achat de la peinture. % Les risques principaux. Le plancher n’étant pas lisse, toutes les irrégularités apparaissent sur le parquet posé par- dessus. Ou bien ce dernier gondole et se détache car il ne supporte pas le plan- cher chauffant. Ou encore, les lattes se décollent, car vous avez fait refaire la chape, mais l’artisan ne l’ayant pas laissé sécher, l’eau continue à s’évapo- rer et déchausse les lattes. À chaque fois, remettre les choses en ordre peut coûter plus de 10 000 euros. Autre POSER UN NOUVEAU REVÊTEMENT DE SOL

déboire possible, dont témoigne Sylvie, qui a fait des travaux dans son apparte- ment parisien : « Pour posermon nouveau parquet, le poseur s’est calé sur la fenêtre. Or, elle n’était pas droite. Le décalage était peuperceptible audépart, mais à l’arrivée, il atteint deux centimètres par rapport aumur et se voit nettement. » Le carrelage peut aussi poser problème. S’il sonne creux lorsque vous tapotez dessus, l’encollage a été mal réalisé, les carreaux risquent de se casser. «Attentionaux ssures quand vous le posez sur un plancher chauffant » , avertit David Rodrigues.

% Pour les éviter. « Si votre sol est carrelé, mieux vaut parfois poser le parquet direc- tement sur ce carrelage, car si on arrache celui-ci, la chape part avec. Cela évite d’avoir à reprendre la surface sur 2 à 3 centimètres (ragréer) pour qu’elle redevienne plane, voire d’avoir à refaire toute la chape » , explique Philippe Le Roy. Pour un logement équi- pé d’un plancher chau ant, précisez au professionnel s’il s’agit d’un plancher électrique ou à circulation d’eau. « Il faudra choisir un parquet adapté, qui sera obligatoirement collé. Le parquet ottant est à bannir » , signale Philippe Le Roy.

Sylvie Marcilly, avocate au barreau de Paris, spécialiste du droit de la construction «La garantie décennale ne suffit pas »

L’EXPERT

Avant de confier des travauxàunartisan, demandez-lui sesattestationsd’assurance. Vérifiez que lesactivités déclaréesàsonassureur correspondent à cellesque vous lui confiez. Àdéfaut, il peut souscrireuneassurance spécifiquement pour lechantier oudemander àson assureur uneextensiondegarantie. Attention, lagarantie décennalequ’il est tenud’avoir ne jouequepour les

grosdégâts, ceuxquimettent en jeu lasoliditéou le caractèrehabitable d’un logement ou lasécuritédespersonnes, pendant dixansaprès la fin des travaux. Elle interviendrapour degrosses fissures,maispaspour lespetites, ni pour lesdéfautsesthétiques (parquetmal posé, peintures qui s’écaillent, etc.). L’artisanpeut aussi avoir souscrit uneassurance qui couvresa responsabilitécivileprofessionnelle (responsabilité contractuelle, pour non-respect ducontrat), pour lespetitsdommages ou ledysfonctionnement deséquipements. Cesassurances sont importantes car, devant les tribunaux, lesprocédures contre lesartisans sont longueset parfois inutiles : quand l’enjeu financier est lourd, lesentreprisesmettent biensouvent la clésous laporteavant d’être condamnées. Pour être vraiment protégé, l’idéal est de confier la conduite des travauxàunmaîtred’œuvreprofessionnel ouàunarchitecte. Ils sont obligatoirement assuréspour tous lesdésordresqui pourraient survenir. Cependant, ils insèrent généralement dans leurs contrats une clause limitant leur participationau financement de travauxde réparationpour lesdommagesne relevant pasde lagarantiedécennale.

RIOU / GETTY IMAGES - DR

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