Journal C'est à Dire 169 - Septembre 2011

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D O S S I E R

Les plus jeunes L’attrait du gâteau suisse pour Kevin Boulanger de formation, Kevin Girod a quitté les Vosges pour tenter sa chance en Suisse. À 19 ans, il n’a pas grand-chose à perdre. Aucun regret.

Depuis dix ans Pas “rattrait”, mais Français Originaires de la région parisienne, Pascal et Nathalie Mettetal sont venus s’installer dans notre région en 2002. L’attrait de la Suisse, associé au cadre de vie paisible et naturel du Haut-Doubs.

D ifficile de mettre la main sur ces jeunes frontaliers expatriés. Très mobiles, tous équipés en portables, ils sont presque insaisissables. Ils sont probablement plus nombreux qu’on ne l’imagine. Leur princi- pale motivation : trouver un emploi qui rapporte plus qu’ils ne touchaient auparavant. Kevin Girod a grandi dans la commune de Raon-aux-Bois située dans les Vosges à une vingtaine de kilomètres au Sud d’Épinal. “C’est une région un

peu sinistrée. Comme je ne par- venais pas toujours à trouver une place dans la boulangerie, je prenais ce qui venait.” Dans

se boulangerie. Les journées sont bien remplies. Je ne m’en plains pas.” Il s’y retrouve largement sur le plan du salaire qui a plus

“L e premier mot qu’on nous a appris en arrivant, c’est “rattrait”. Mais je me sens avant tout Français.” Quand on a vécu 20 ans à Paris comme c’est le cas de Pascal Mettetal, on ne s’offusque plus guère de ces détails. D’autant plus qu’il ne regret- te pour rien au monde d’avoir quitté la région parisienne avec son épouse Nathalie et ses deux fils Alex et Thomas. La famille Mettetal vivait depuis 12 ans dans l’Essonne. Tourneur-fraiseur de formation, Pas- cal travaillait dans une entreprise spécialisée dans les chariots élévateurs et Nathalie exerçait dans le secrétariat avant de prendre un congé parental. “J’avais un boulot intéressant mais l’entreprise a connu des difficultés” , explique Pas- cal. Chômage en ligne de mire, épouse dispo- nible, ras-le-bol de la vie en banlieue et de l’insécurité ambiante, la famille Mettetal était mûre pour le grand départ. “On s’est décidé sur un coup de tête. C’était le 27 mai 2002, je n’oublierai jamais. On a juste hésité entre le Haut- Doubs et la Bretagne.” Sitôt arrivé, Pascal a fait le tour des boîtes inté- rimaires chez nos voisins. Deux semaines plus tard, la vallée de Joux comptait un frontalier supplémentaire. Pascal Mettetal a tenu diffé- rents postes en tournage-fraisage et décora- tion de pièces horlogères. Il s’occupe maintenant du contrôle qualité chez Blancpain. “J’aurais pré- féré continuer dans mon champ de compétence initial mais je n’ai pas trouvé.” La famille n’a pas le mal du pays. “On apprécie de retourner en région parisienne mais on ne voudrait plus y vivre” , confirme Nathalie qui est actuellement

ces circonstances, il ne risquait pas grand-chose d’aller voir ce qui se passe ailleurs. Ayant déjà de la famille instal- lée sur la bande fron-

que doublé par rap- port à ses revenus perçus précédemment en France. Kevin rentre encore assez souvent à la maison dans les

“Les Suisses sont un peu anti-fronta- liers.”

talière et prête à l’aider au besoin, Kevin se lance dans ce nouveau défi. “J’ai trouvé un emploi à Crissier dans une gros-

Vosges, une à deux fois par mois. “Tout se passe bien sur le plan professionnel. Je ne suis pas trop ravi des Suisses un peu anti- frontaliers.” Kevin a profité de la hausse de son pouvoir d’achat pour changer de voiture. Il a investi dans du neuf. Sans suc- comber au modèle sport. “Ça coûterait trop cher en assuran- ce. Je suis encore jeune conduc- teur.” Le jeune boulanger ne sait pas encore s’il fera de vieux os dans le secteur. Pas une question d’argent ou de mal du pays. Non, il rêve tout bonnement de par- tir tenter sa chance aux États- Unis. Le rêve américain encore et toujours. Kevin Girod a profité des avantages de son nouveau pouvoir d’achat pour investir dans une voiture neuve.

“C’est une vie qui nous va bien”, confient Pascal et Nathalie Mettetal.

assistante maternelle en France. Eux qui cher- chaient à se mettre au vert en quittant la gran- de ville n’ont pas été déçus. Le changement est radical.

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