Journal C'est à Dire 169 - Septembre 2011

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P L A T E A U D E M A Î C H E

Jeanne et Maurice : du diamant dans les yeux 62 ans de mariage pour ce couple de Maîchois qui a accepté de se confier. Entre souvenirs et espoirs, plongeon dans l’intimité des deux retraités. Maîche

ce écoute. Et se souvient avec ses amis venus lui rendre visi- te ses parties de chasse du côté de Maîche : “Il y avait pas mal de lièvres derrière Saint-Michel… mais aujourd’hui, c’est un lotis- sement” dit-il, lui qui n’a jamais passé le permis voiture mais possède le permis moto. Entre lui et sa femme, l’histoire d’amour a débuté un jour de ker- messe aux Bréseux. Il avait 31 ans. Elle en avait 19. Naîtront de cette union quatre enfants : Alain, Josiane, Marie-Odile et Patrick. “La naissance des enfants est un des meilleurs sou- venirs de notre vie” assurent nos deux retraités qui sont aujour- d’hui arrière-grands-parents. Leur recette pour éviter le cla- sh : “la discussion, l’écoute.” Mau- rice a tout de même sa petite idée sur ces couples qui se défont : “Le travail des femmes” dit-il. Il n’empêche, sa compagne a travaillé toute sa vie, termi- nant sa carrière comme cuisi- nière à l’école Saint-Joseph. À la question de savoir qui de Mau- rice ou Jeanne a le plus gros défaut, nos deux tourtereaux n’ont su répondre. C’est peut- être cela la clé de la longévité et de la bonne entente : le zéro défaut. Bon vent à eux. E.Ch. (1) I.N.E.D. : institut national d’études démographiques

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A ujourd’hui, les couples se font et se défont.Tout va vite. Très vite. Trop vite. C’est à dire a demandé à deux amoureux de raconter leur vie, et avec elle, les bons comme lesmauvaismoments. Maurice et Jeanne Pierre ont gen- timent accepté. Voilà 62 ans que ces deux tourtereaux vivent ensemble. Selon une étude de l’I.N.E.D. (1), on se sépare autant dans le Doubs (12,4 divorces pour 1 000 personnes mariées) qu’en

régionparisienne (12,2)maismoins que dans le Territoire-de-Belfort (14,4) ou les Bouches-du-Rhône (16,4). Demander à ce couple sa recet- te de longévité paraissait légi- time. Au départ installés au centre de Maîche, Jeanne et Maurice sont aujourd’hui lovés dans un confortable nid douillet, 9 avenue du général De Gaul- le, avec carré de jardin et fleurs pour s’occuper. Leurs noces de diamant, ils n’ont pu la fêter

pour des raisons personnelles suite au décès de leur petit-fils. Un moment douloureux. À 81 ans, Jeanne s’occupe de son mari, de douze ans son aîné. “Ces derniers temps, nous sommes moins sortis au club du troi- sième âge car mon mari était fatigué. Mais je compte retour- ner à la chorale. Nous avons la chance de voir beaucoup d’amis” assure Jeanne, l’octogénaire dynamique. Du haut de ses 93 ans, Mauri-

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Le labour : une bonne C.L.A.C. contre les campagnols L’association Charquemont Lutte Anti-Campagnols - ou C.L.A.C. - laboure 25 hectares depuis trois ans. Cette alternative renforce l’efficacité des autres moyens de lutte contre le rongeur. Éclairages. Charquemont

“C’ est un outil de la boîte à outils” , précise d’emblée André Delavelle, le président de la C.L.A.C. en évoquant ce retour du labour sur les plateaux du Haut-Doubs. Rien de révolu- tionnaire dans cette pratique autrefois assez courante dans les montagnes jurassiennes. Les premières pullulations remon- tent aux années 65-70. À l’époque, chacun labourait un petit coin et il y avait des tau- piers dans la plupart des vil- lages. “Comme on ne faisait pra- tiquement pas de regain, toutes les terres étaient pâturées. On voulait reproduire ce schéma” , poursuit l’agriculteur. Les 15 exploitations de la C.L.A.C. ont d’abord testé l’efficacité d’un taupier embau- ché au sein de l’association pen- dant quelques années. Le pié- geage s’avère probant. Mais que faire du taupier durant la sai- son hivernale ? “On a abandonné à cause des difficultés de ges- tion d’emploi du temps.” Avec le labour se posait la question de la pérennité des primes à l’herbe qui risquaient de disparaître. Sans compter aussi le peu d’intérêt de se lancer dans cet- te aventure alors que les prix des céréales étaient au plus bas. “On a obtenu des dérogations

avec l’appui de la F.R.E.D.O.N. Pour compenser les pertes en her- be, on a réduit la taille du chep- tel laitier sur nos exploitations.” Le labour est favorable à la diversité du gibier. La fédéra- tion départementale de la chas- se finance le travail du sol et l’achat des graines. La commu- ne de Charquemont et le Conseil général collaborent aussi étroi- tement avec la C.L.A.C. “On paie juste la moissonneuse” , appré- cie André Delavelle. Neuf exploitations participent au dispositif qui comprend 25 hectares de terres labourées pour la culture de céréales four- ragères. “Du Triticale, précise André Delavelle. Après récolte, on l’introduit dans la ration des vaches. Ce n’est pas forcément très rentable si on se focalise uni- quement sur la production de céréales. L’impact financier est plus nuancé quand on intègre cette solution dans une lutte contre le campagnol. À titre indi- catif, le préjudice campagnols sur une ferme de 50 hectares peut atteindre 15 000 euros par an au plus fort du cycle de pul- lulation.” Les parcelles sont labourées deux ans de suite avant d’être remises en prairies. Bonne sur- prise. Les néo-cultivateurs de Charquemont ont des rende- ments à faire pâlir les céréaliers

de la plaine. “Les résultats varient entre 70 et 85 quintaux par hectare. C’est logique sur des terres très riches en matière orga- nique.” Le labour ne se suffit pas à lui-même pour qui sou- haite endiguer les campagnols. “Endiguer et non éradiquer” sou- ligne André Delavelle. Les autres moyens de lutte sont toujours d’actualité à la C.L.A.C. “On est d’abord axé sur la lutte contre la taupe. On fait du gazage et de l’aération de sol. Il faut aus- si surveiller et prévenir tout départ de pullulation.” Cette méthode combinée semble assez probante. Les indices de présence des campagnols ont pratiquement disparu des champs de la C.L.A.C. F.C. Le labour et l’ensemencement sont réali- sés par Loïc Bernard, entrepreneur de travaux agricoles à Damprichard.

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