Journal C'est à Dire 169 - Septembre 2011

P L A T E A U D E M A I C H E

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Le pont de la discorde L’Auberge de la Rasse n’accueille plus de clients en raison des travaux condam- nant le pont depuis le 28 mai. Elle demande réparation financière à la mai- rie qui n’est pas d’accord sur le montant. Le sous-préfet est saisi du dossier. Fournet-Blancheroche

E ntre les propriétaires de l’auberge de la Rasse et le conseil municipal de Fournet-Blanche- roche, un fossé d’incompréhension s’est creusé. La faute à la fer- meture du pont de la Rasse pour réfection, seul lien permettant aux clients et aux propriétaires d’accéder au site situé de l’autre côté du Doubs au niveau de Biaufond. Les propriétaires veu- lent une indemnisation mais Fournet-Blan- cheroche n’est pas d’accord sur le montant. Aujourd’hui, après trois mois où les rentrées d’argent ont été faibles, les propriétaires - Chris- telle et Pascal Menezo - se disent dans l’impasse. Ils ont adressé début septembre une lettre, par l’intermédiaire de leur avocat Maître Catherine Suissa, à la

municipalité. Ils réclament une compensation financière éva- luée à 120 000 euros par un expert-comptable. “Si nous n’avons pas une aide financière pour compenser le préjudice des travaux, nous ne passerons pas l’hiver” annonce Christelle Mene- zo qui est allée, avec son mari, plaider sa cause devant les cela fait beaucoup pour une peti- te commune, avoue-t-elle. Nous avons alors proposé 60 000 euros mais rien n’a changé. Peut-être les élus ne veulent pas nous indemniser car nous ne sommes pas de la région” émet la géran- te, désabusée. Le couple arrivé de Beauvais en février 2010 (voir C’est à-dire conseillers munici- paux début sep- tembre (lire le zoom). “120 000 euros, je peux comprendre que

avril 2010) avait racheté pour près de 500 000 euros la bâtis- se. Pascal, patron d’une socié- té d’informatique, et Christelle, commerciale, ont énormément investi de leur temps et de l’argent (environ 60 000 euros pour la réfection des chambres) pour s’offrir cet équipement capable d’accueillir des groupes. Ils savaient la fermeture du pont inéluctable mais comptaient sur cette compensation financière promise oralement par la com- mune pour entrevoir l’avenir avec sérénité d’autant “que les clients étrangers étaient de plus en plus nombreux” disent-ils. Construit en 1893, 32 mètres de long, le pont coupé depuis le 28 mai est encore en travaux. Le chantier devrait se terminer à la fin du mois d’octobre. Des retards ont été pris suite à la découverte d’une population de

Fin des travaux en octobre.

Du côté de la mairie “Sur le principe oui, sur le montant, non” M aire de Fournet-Blancheroche, Pierre-Jean Wycart com- prend le désarroi des deux commerçants, les seuls de sa commune. Lui aussi est gérant dʼentreprise, à La Chaux- de-Fonds.Lʼédile a accepté de commenter le différend qui oppo- se sa commune à lʼauberge : “Sur le principe, nous sommes dʼaccord dʼapporter une contribution financière. Mais nous ne sommes pas dʼaccord sur le montant. Un conseiller a fait remar- quer que cet argent est public. Le dossier a été transmis au dépu- té Marcel Bonnot (également avocat) qui lʼa lui-même transmis au sous-préfet de Montbéliard. Jʼaimerais avoir une règle pour savoir quelle somme est à régler… mais cela nʼest pas si simple. On est incapable de juger le montant.”

chauve-souris nécessitant leur protection. Au final, la réfection de la structure en coûtera 140 000 euros. Leur enthousiasme, les Mene- zo l’ont gardé mais ont remis à plus tard leurs projets. “L’urgence aujourd’hui est de payer les charges, le chauffa- ge” conclut la patronne. Blot- tie dans la vallée, entre La Chaux-de-Fonds et Fournet, l’auberge voit son avenir inscrit en pointillé. E.Ch. Christelle Menezo, gérante avec son mari de l’auberge du Pont de la Rasse, espèrent trouver une solution avec la mairie (photo archive Càd).

Pêche Pollution du Doubs :

une analyse en continu de l’eau et une nouvelle pêche électrique Le Doubs franco-suisse est suivi de près. Les Suisses installeront une station de mesu- re d’analyse d’eau en continu. Une pêche électrique est organisée fin septembre.

L espêcheurs,quelquesélus et autres amoureux de la nature sont - toujours - au chevet du Doubs franco-suisse, convalescentdepuislamortde cen- taines de truites et ombres entre févrieretmai.Mi-septembre,la socié- té depêche la“Franco-Suisse” ain- si que les maires de Goumois et Charmauvillers accompagnés du sénateurMartialBourquinont par- ticipé àuneréunionaveclesSuisses. Cette rencontre s’est tenue à Por- rentruy (Jurasuisse)avecleministre suisse de l’Environnement et de l’équipementPhilippeReceveur (Par- ti-Démocrate Chrétien). En cou- lisses, ontravailleàtrouverlesvraies causes de la pollution. Suite à cette rencontre, une pêche électrique aura lieu les 27, 28 et 29 septembre en aval du bar- rage du Châtelot. L’objectif étant

de dresser un état des lieux du cheptel. “À certains endroits, notamment vers Goumois, les ombres ont quasiment disparu” constate Patrice Malavaux, gar- de-pêche à la Fran- co-Suisse. place fin 2012 d’une station de mesure et d’analyse d’eau en continu.” Les Suisses sont à l’origine de ce projet qui coûte- ra environ 100 000 francs suisses. La France choisit de son côté des analyses toutes les trois semaines, forcément moins objec- tives. De son côté, le député du Doubs Marcel Bonnot (U.M.P.) a ren- contré la responsable de la Direc- tion départementale des Terri- toires Pascale Humbert. Celle- La “vraie bonne nou- velle, déclare le gar- de, c’est la mise en

ci lui a confirmé “que les ana- lyses des teneurs en cyanobacté- ries n’ont conduit à aucune situa- tion d’alerte.” De son côté, le can- ton du Jura via un communiqué

de presse annonce qu’il a identifié la maladie à l’origine de la surmortalité. Il s’agit du “saprolegna

Éclusée : le faux-bond des Suisses.

parasitica”. En revanche, on igno- re l’origine et l’agent infectieux qui a permis à cette maladie de se développer. Reste ce problème des éclusées, non résolu. C’est même l’impasse : les responsables de l’O.F.E.N. (Office fédéral de l’énergie) ont décliné l’entrevue avec la Direction des Territoires à Besançon. Preuve que le cou- rant ne passe pas toujours des deux côtés de la frontière. E.Ch.

Une pêche électrique permettra de dresser un état des pertes piscicoles.

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