Journal C'est à Dire 169 - Septembre 2011

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É C O N O M I E

“Le gouvernement dupe les Français” Président de la Mutualité Française Franche- Comté, Pierre Alixant revient sur la décision du gouvernement d’augmenter la taxe sur les conventions d’assurance. Ce sont les titulaires d’une mutuelle qui vont payer. Mutuelles

C’ est à dire : Com- ment jugez-vous la hausse de la taxe sur les conventions d’assurance qui passe de 3,5% à 7 % ? Pierre Alixant : Assez mal. Les mutualistes commencent à être exaspérés du mépris gouverne- mental dont ils font l’objet, lequel

nement dupe les Français dans cette affaire. Il ne considère pas que la santé est un produit de première nécessité. J’ajoute que cette hausse ne règle en rien le déficit de la Sécurité sociale qui continue de se creuser. Càd : Pourquoi répercuter cette taxe sur les adhérents ?

Les mutuelles n’ont- elles pas les res- sources nécessaires pour assumer son coût ? P.A. : Il y a deux solu- tions. Soit on baisse le niveau des prestations, soit on augmente le

gouvernement s’appuie par ailleurs sur des men- songes pour justifier cet- te mesure. Dire par exemple que les mutuelles sont riches est faux. S’il y a des riches, c’est plutôt du côté des banquiers qui spolient

“Les mutuelles deviennent des collecteurs de taxe.”

leurs clients. Les mutuelles ne sont pas riches, elles ont des réserves qui appartiennent en totalité à leurs adhérents. Dire encore que cette taxe est une taxe sur les entreprises mutua- listes est un mensonge. Les mutuelles n’existent que par leurs adhérents sur lesquelles elles répercuteront automati- quement cette taxe. Le gouver-

coût des cotisations. Aujourd’hui, on s’aperçoit que des citoyens sacrifient des prestations pour diminuer le coût de leur cotisa- tion.

Càd : Les cotisations des adhérents vont augmenter, ils vont devoir payer plus, mais combien exactement ? P.A. : Sur 100 euros de cotisa- tion, il y a désormais 11,72 euros de taxe. Tout cela pour produi-

Pierre Alixant : “Cette hausse ne règle en rien le déficit de la Sécurité sociale qui continue de se creuser.”

modèle économique social à but non lucratif. Cela signifie que nous devons avoir des services de soin d’accompagnement mutualistes équilibrés. Notre but est de peser sur les coûts des prestations pour limiter le res- te à la charge de nos adhérents. C’est le cas avec la Polyclinique de Franche-Comté où, grâce à un accord avec les profession- nels libéraux, nous parvenons à limiter le reste à charge. Plus on pèse en amont sur le coût des prestations, plus on pèse sur l’évolution des cotisations. La totalité des excédents est réin- vestie dans l’outil de travail et ne sert en rien à rémunérer des actionnaires. La Polyclinique de Franche-Comté est la propriété de tous les mutualistes. Càd : Cette taxe est donc une injustice sociale ? P.A. : Le problème de cette taxe est qu’elle touche surtout les classes moyennes pour lesquelles la complémentaire santé est indispensable. Quand une famil- le doit faire contrôler l’état buc- co-dentaire de deux ou trois enfants, il y a un reste à char- ge important. Sans mutuelle, des parents ne peuvent pas fai- re bénéficier de l’orthodontie à leurs enfants par exemple. Càd : Les mutuelles n’ont pas été consultées dans ce projet gouvernemental. Comment peut réagir maintenant la Mutualité Française qui représente près de 38 millions de personnes. Vous avez un vrai pouvoir de lobbying ? P.A. : Cette mesure a été adap- tée sans débat. Le président de la Mutualité a été informé par téléphone à 17 heures de cette réforme qui était adoptée à 18 heures. C’est une forme de mépris de la part de Xavier Ber- trand, ministre de la Santé. La

Mutualité ne va pas en rester là. Depuis 1994, nous faisons régu- lièrement des propositions. Nous allons produire une plate-forme de propositions afin que la san- té, qui est le souci principal des Français, soit intégrée dans le débat de la présidentielle. Le 28 novembre, Étienne Caniard, le président de laMutualité Fran- çaise, viendra défendre et expli- quer cette plate-forme de propo- sitions à Besançon. Càd : Quel est le poids écono- mique de la Mutualité Fran- çaise en Franche-Comté ? P.A. : Dans le Doubs, la Mutua- lité c’est 1 300 salariés dont 700 à Besançon. En Franche-Com- té, nous employons 3 000 per- sonnes. Nous sommes là pour gérer nos entreprises. Il est pré- férable d’augmenter les excé- dents que de creuser les déficits. Nous n’avons d’ailleurs pas d’actionnaires pour les ren- flouer. Propos recueillis par T.C. La Mutualité Française dans le Doubs 1 300 salariés dans le Doubs dont 700 à Besançon Chiffre dʼaffaires : - 80 millions dʼeuros - 30 sites - 2 cliniques (Besançon et Dole) - 120 lits dʼhospitalisation à domicile - 13 établissements pour personnes âgées dépendantes, un quatorzième est en projet

re 2,2 milliards d’euros de recettes pour l’État face à un déficit abyssal. Nous sommes dans un système où les mutuelles deviennent des collecteurs de taxe. Aujourd’hui, 95 % des gens ont une complémentaire santé et 65 % sont assurés par des mutuelles. Le risque est que l’on continue de faire supporter des charges de plus en plus lourdes sur des adhérents sans pour autant améliorer le fonction- nement du système de lutte contre les déficits. Depuis 20 ans, on ne fait que du replâtrage. On se trompe de cible quand on sait que les exonérations fiscales dont bénéficient des entreprises et en particulier celles du C.A.C. 40 se chiffrent en centaine de mil- liards, tout cela pour rémunérer des actionnaires. Càd : Les mutuelles ne font- elles pas des économies notamment avec les patients en affection longue durée pris en charge par la Sécurité sociale ? P.A. : C’est un mensonge égale- ment. Un patient en A.L.D. est pris en charge à 100 % par la Sécurité sociale pour sa patho- logie. Or, en général, ces patients ont d’autres problèmes de san- té en dehors de cette maladie. Ce sont les mutuelles qui pren- nent en charge les frais inhé- rents au traitement des patho- logies qui surviennent en plus de la maladie pour laquelle ils sont pris en charge à 100 %. Càd : Vous dites que les mutuelles ne sont pas riches. Pour autant, la Mutualité Française a les moyens d’investir dans des cliniques et des E.H.P.A.D. Il y a donc bien une recherche de renta- bilité ? P.A. : Nous sommes dans un

Publi-information Destination Finlande Que du bonheur au stand des cheminées et poêles Payot où la famille Meignan s’est vue remettre le prix de la quinzaine finlandaise Tulikivi à l’occasion de la Haute Foire de Pontarlier.

L a chance sourit aux clients de la société Payot, le spécialiste du chauffa- ge bois implanté à Châtillon- le-Duc et à Houtaud. La famil- le Meignan était présente au grand complet samedi 10 sep- tembre pour recevoir le pre- mier prix de la quinzaine fin- landaise Tulikivi qui s’était tenue au printemps dernier

dans toute la France. Et quel prix ! Ils ont gagné un voya- ge de 5 jours en Finlande. Direction la ville de Joensuu à l’est du pays des rennes et des Lapons. Un séjour tout confort comprenant entre autres la visite des usines Tulikivi où sont fabriqués les poêles distribués par la mai- son Payot.

Découverte du patrimoine, randonnée en motoneige figu- rent aussi au programme de ce séjour qui se déroulera en novembre. La famille Mei- gnan pourra donc vérifier de visu l’intérêt d’avoir investi dans un poêle mixte Tulikivi qui équipera bientôt leur mai- son en cours d’achèvement à Orchamps-Vennes.

Miguel Meignan et son épouse étaient ravis de recevoir ce prix des mains de Jean-Paul Payot et Céline Brocard, la commerciale qui leur a vendu un poêle Tulikivi.

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