Journal C'est à Dire 129 - Janvier 2008

D O S S I E R

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Annnie Genevard exerce ses fonctions d’élue à 100 % Morteau Maire, conseillère régionale, présidente du Pays Horloger. La première magistrate de Morteau donne 100 % de son temps à ces différentes fonctions. Plus qu’un plein-temps pour un “salaire” correct, sans plus.

INDEMNITES DE FONCTION BRUTES MENSUELLES DES MAIRES (valeurs du point d'indice au 1 er février 2007)

POPULATION (nombre d'habitants) Moins de 500 De 500 à 999 De 1 000 à 3 499 De 3 500 à 9 999 De 10 000 à 19 999 De 20 000 à 49 999 De 50 000 à 99 999 100 000 et plus

INDEMNITE BRUTE

(en euros)

632,85 1 154,02 1 600,74 2 047,45 2 419,72 3 350,38 4 094,90 5 397,83

A nnie Genevard consacre désormaisàsafonctionde maire deMorteau100% de son temps. L’élue joue latransparence. Sur son bureau, elle a, posé devant elle, sa fiche d’indemnité d’élue. Pour rem- plir sa tâche, elle perçoit chaque mois 1 393,17 euros nets. En 2003, elle a décidé d’abandonner complètement sa profession d’enseignante au lycée de Morteau, faute de temps. “Ce n’était plus possible. Je me suis rendue compte que je ne pouvais pas tout assumer de façon satisfaisante. Parfois, j’étais obligée de supprimer des

du syndicat mixte du Pays Hor- loger. Total : 3 755 euros nets par mois. Excessif ? Pas vraiment si l’on compare aux heures passées à ces différentes fonctions. Pour s’en convaincre, Annie Gene- vard sort son agenda. La der-

moyenne comme Morteau ou pour celui d’un petit village. “Il y a pas de petits et de grands maires. L’engagement et les res- ponsabilités sont les mêmes par- tout. On est sur tous les fronts. C’est d’autant plus vrai pour les maires des petites communes qui n’ont pas de services techniques ou juridiques pour les épauler” dit-elle. Annie Genevard, qui se repré- sentera aux prochaines muni- cipales, met en avant un point souvent évoqué mais jamais trai- té, celui du statut de l’élu, ou plutôt de l’absence de statut. “Être élu, c’est une parenthèse dans une vie professionnelle qui n’est pas suffisamment prise en compte. Élu, ce n’est pas un métier. Et pourtant, on n’y pas- se énormément de temps.” J.-F.H.

nière semaine de novembre, elle a passé 60 heures sur ses dos- siers municipaux ou régionaux. Première semaine de décembre : 44 heures. Semaine sui- vante : 61 heures. La

cours que je rattrapais tant bien que mal” explique-t-elle. Alors depuis cette date, elle consacre son temps à sa fonction d’élue. Ou plu- tôt ses fonctions d’élue. Car depuis 2004, Annie

Elle a passé 60 heures sur ses dossiers.

Genevard est également conseillère régionale U.M.P. Comme ses collègues du Conseil régional, elle perçoit une indem- nité mensuelle nette de 1 706 euros. À cela viennent s’ajouter les 656 euros que l’élue perçoit au titre de présidente

semaine avant Noël : 52 heures de travail. “Ce que l’on touche comme indemnités est vraiment à mettre en regard des heures que l’on y passe” justifie Annie Genevard. Le constat est le même pour le maire d’une commune de taille

Annie Genevard touche 1 393,17 euros par mois en tant que maire de Morteau. Rien d’excessif.

Les élus n’ont pas le don d’ubiquité Réaction Maire des Écorces et président de la communauté de communes du Plateau Maî- chois, Lucien Rondot assume ces deux fonctions qui l’occupent à temps plein.

L ucien Rondot n’est pas encore fixé. Lemaire des Écorces ne sait pas s’il repartira pour un troi- sième mandat.Avant de prendre sa décision, il en discutera courant jan- vier avec ses conseillers. Premier magistrat d’un village de 580 habitants, il est aussi le président de la communauté de communes du Plateau Maîchois. Le rôle d’élu à la double cas- quette occupe à temps plein ce retraité de la direction départementale de l’équipement. Il reconnaît lui-même que les fonctions qu’il assume aujourd’hui

largement Marie-Marguerite Dufay, vice-présidente de la Région qui est favo- rable à donner un statut à l’élu, jugé bancal pour l’instant. “C’est à mon sens un vrai problème de fonctionnement démocratique. La majorité des élus sont des gens qui comme moi ont pu se mettre en disponibilité. Il faudrait que chacun puisse s’engager librement avec la garan- tie de retrouver son emploi après avoir effectué son mandat.” Car selon Marie- Marguerite Dufay, cette absence de sta- tut explique que toutes les catégories socio-professionnelles ne sont pas repré-

des maires du Doubs ne se représen- teraient pas aux prochaines élections municipales. Qui va leur succéder et avec quelle équipe ? Puisque le blues touche aussi les conseillers munici- paux. “Je sais que dans des villages du Haut-Doubs, seules deux ou trois per- sonnes de l’équipe municipale en pla- ce sont prêtes à repartir pour un nou- veau mandat, et ce, alors que le mai- re ne souhaite pas se représenter. Cela signifie qu’il faudra pratiquement repar- tir de zéro” note Lucien Rondot. Pour le maire des Écorces, la rému- nération, parfois bien maigre, n’est donc pas le frein principal à la volon- té de servir la collectivité. Au titre de maire du village, il perçoit 700 euros nets par mois. “Ce n’est pas une ques- tion d’indemnités. Quand on décide de devenir membre d’un conseil munici- pal et d’être maire, c’est par choix et par pour le montant des indemnités. Une fois de plus, le problème vient de l’aménagement du calendrier.”

seraient “incompatibles” avec son emploi. “Le problème, ce sont les réunions programmées en journée auxquelles les élus doivent participer. L’agenda

sentées sur les bancs des col- lectivités locales où l’on retrou- ve surtout des personnes issues la fonction publique et des retraités.

Lucien Rondot : “Certaines personnes ont un travail qui ne leur permet pas de se libérer.” (photo archiveCàd).

“Ce n’est pas une question d’indemnités.”

La superposition de strates politiques impose désormais aux élus de se rendre disponible. Ils ne sont plus seulement maires ou conseillers dans leur com- mune, mais également membres de commission en communauté de com- munes, au Pays. Ils sont présents dans une ribambelle de syndicats qui gèrent

les déchets par exemple. Quelques-uns siègent aussi au Conseil général, au Conseil régional. des rôles qui les cou- vrent de responsabilités supplémen- taires. Rien d’étonnant donc à ce que des élus aient fait de la politique un métier. T.C.

Lucien Rondot estime aussi que l’emploi du temps chargé engendre la désaf- fection des citoyens pour la chose publique. “Il faudrait peut-être que les employeurs aient obligation de libé- rer les personnes qui sont élues.” 30 %

est compliqué à gérer. C’est clair que cer- taines personnes ont un travail qui ne leur permet pas de se libérer. C’est la rai- son pour laquelle des réunions ont sou- vent lieu le soir” explique Lucien Ron- dot. Un commentaire que relaie plus

Vincent Deffeuille et ses collaborateurs sont heureux de vous présenter leurs vœux de bonheur, de santé et de prospérité pour cette nouvelle année 2008

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