La Presse Bisontine 115 - Novembre 2010

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 115 - Novembre 2010

Les Vaîtes : l’enquête publique démarre

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.

Moutons ? “Devaquet au piquet” vociférions-nous alors du haut de nos quatorze ans, jeunes collégiens pas encore citoyens, sans vraiment trop comprendre pour- quoi “on” nous disait de défiler, mais tout heureux de sécher une journée de cours. Cʼétait en 1986, la jeunesse avait eu la peau dʼun secrétaire dʼÉtat, tout comme elle a su user huit ans plus tard les velléités du gouvernement Balladur à imposer son contrat dʼinsertion pro- fessionnelle, C.I.P. mort-né. Tout com- me elle a acculé le gouvernement De Villepin à sacrifier en 2006 le C.P.E., un contrat de première embauche voté par le législateur mais jamais promulgué. Quatre ans plus tard, cʼest au système de retraite quʼils en veulent. Pas plus que le jeune collégien de 14 ans ne se sentait concerné par la réforme voulue par Alain Devaquet à son éqoque, les jeunes dʼaujourdʼhui ne se soucient de leur sort sur le plan pécuniaire dans quarante ans. Il serait même inquiétant quʼà 18 ans la retraite soit la préoccu- pation majeure des lycéens. Alors quand on refuse dʼadmettre que la manipula- tion de quelques leaders étudiants poli- tisés à outrance est responsable du mouvement dʼhumeur des jeunes et du blocage de dizaines de lycées, on dépas- se le stade de lʼhypocrisie. Après tout, cʼest le fonctionnement normal dʼune société à tous niveaux de constater que quelques leaders survoltés savent entraî- ner dans leur sillage une foule de mou- tons de Panurge. Alors arrêtons de grâ- ce de présenter la jeunesse comme un acteur impliqué dans le dossier des retraites ! Cela étant dit, il faut éviter tout autant de présenter le monde des lycéens et des étudiants comme une horde de pions écervelés. En cela le gouvernement se trompe lourdement aussi, lui qui ne prend cet accès de colè- re que comme un mouvement dʼhumeur passager et cyclique. À 18 ans on rai- sonne, on réfléchit et surtout on se for- ge ses idées politiques. Et là, bien au- delà du dossier des retraites dont répétons-le ils se fichent royalement, les jeunes se hissent contre un systè- me politique tout entier, et de lʼaffaire Bettencourt au bouclier fiscal, de la poli- tique dʼexpulsion des Roms aux scan- dales bancaires et financiers, cʼest sans doute un système entier quʼils sont en train de refouler. Cʼest pourquoi il appar- tient tout autant aux gouvernants de ne surtout pas balayer lʼirritation de la jeu- nesse dʼun revers de main méprisant. Jean-François Hauser Éditorial

Lʼ enquête publique préa- lable à la déclaration dʼutilité publique du pro- jet dʼaménagement dʼun quar- tier durable aux Vaîtes a démarré le 11 octobre. Les Bisontins ont jusquʼau 18 novembre inclus pour don- ner leur avis sur cette opéra- tion qui consiste à construire à lʼest de la capitale régiona- le 1 800 logements (plus ou moins 10 %) sur une qua- rantaine dʼhectares. Parmi les avis, on retrouvera cʼest sûr, ceux des membres de lʼassociation Les Vaîtes qui défend les intérêts du quar- tier. “Nous allons aller voir ce qu’il y a dans cette enquête. Nous essaierons de rencon- trer le commissaire enquê- teur. Nous demandons dès

maintenant à tous les gens de l’association de se rendre à la mairie pour la consulter avant d’apporter un com- mentaire” explique Éric Daclin, le porte-parole de lʼassociation. Pas question pour ces Bison- tins de relâcher leur attention. “Nous allons regarder des points précis sur lesquels la mairie nous a fait des pro- messes. Mais on redoute que des choses nous échappent” ajoute-t-il. Lʼassociation sait quʼune fois que le projet dʼaménagement sera recon- nu dʼutilité publique, il lui sera plus difficile de peser face à la mairie pour obtenir gain de cause sur des points de liti- ge comme le prix dʼachat des terrains par la collectivité aux propriétaires privés.

Divers menus Q ue les parents dʼétudiants se rassurent : leurs bambins mangent à leur faim à la faculté de médecine des Hauts-de-Cha- zal malgré lʼouverture dʼune cantine provisoi- re du C.R.O.U.S. qui nʼest pas prévue avant le premier semestre 2011. Dans le dernier numéro de La Presse Bisonti- ne, nous faisions état des craintes des élèves face à leur impossibilité de bénéficier des prix universitaires pour se restaurer, à lʼinverse de leurs camarades de la Bouloie ou de Mége- vand, les “obligeant” à acheter des repas dans des restaurants privés. Le directeur du C.R.O.U.S. Christian Quentin avait alors annoncé dans nos colonnes lʼarrivée dʼune camionnette livrant des sandwiches et salades à des prix pour étudiants dès septembre. Chose promise, chose due : la camionnette et les sandwiches sont là. Responsable du restaurant “RapidʼCroq” situé devant les portes de la faculté de médecine, Riad Qalbi demande à ce que les restaurateurs “privés” puissent collaborer avec la structure en offrant une offre complémentaire : “En lisant la position du C.R.O.U.S., on pense que nous les restaurateurs des Hauts-de-Chazal faisons de l’argent sur le dos des étudiants ! J’ai tou- jours proposé depuis mai des produits moins chers que des lignes de restauration rapide à 5 euros. J’ai établi depuis la rentrée un menu à 3,80 euros avec sandwich et boisson, le tout avec des produits de qualité. J’ai été étudiant, je sais ce que c’est” argumente le gérant. Le C.R.O.U.S. nʼa dʼailleurs jamais prétendu le contraire mais la structure se devait dʼoffrir

étudiants sous la dent

des menus à bas prix pour une simple raison de parité entre les étudiants en médecine orphe- lins de cette offre et les autres. Rappelons quʼune cantine provisoire ouvrira au premier semestre 2011 en attendant lʼarrivée de la vraie en 2013. Le restaurant Rapid’Croq situé face à la fac propose un menu “express” à 3,80 euros. Son gérant dit faire en “fonc- tion du pouvoir d’achat de ses clients.”

Les Bisontins ont jusqu’au 18 novembre pour donner leur avis dans le cadre de l’enquête publique.

L’humeur de Philippe

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Crédits photos : La Presse Bisontine, C.H.U., egisrail, R.E.S.F., Urba.

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