La Presse Bisontine 115 - Novembre 2010

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

Mensuel d’information de Besançon et des cantons d’Audeux, Boussières, Marchaux, Quingey et Roulans NOVEMBRE 2010 N° 115 2, 20 €

TOURISME : POURQUOI BESANÇON PATINE ?

UNESCO = FIASCO ? Accès à la Citadelle : une nouvelle étude Le téléphérique refait surface…

Photo Fabrice Barbier

LE DOSSIER en p. 17 à 22

ÉCONOMIE p.34 à 37 Immobilier à Besançon : Ça repart ! Tous les prix par secteur

ARGENT

p.6 et 7

Les banques bisontines passées à la moulinette Étude implacable de l’association locale U.F.C.-Que Choisir qui a classé les banques locales selon leur coût. Bonnet d’âne général.

Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - redaction@groupe-publipresse.com

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 115 - Novembre 2010

Les Vaîtes : l’enquête publique démarre

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.

Moutons ? “Devaquet au piquet” vociférions-nous alors du haut de nos quatorze ans, jeunes collégiens pas encore citoyens, sans vraiment trop comprendre pour- quoi “on” nous disait de défiler, mais tout heureux de sécher une journée de cours. Cʼétait en 1986, la jeunesse avait eu la peau dʼun secrétaire dʼÉtat, tout comme elle a su user huit ans plus tard les velléités du gouvernement Balladur à imposer son contrat dʼinsertion pro- fessionnelle, C.I.P. mort-né. Tout com- me elle a acculé le gouvernement De Villepin à sacrifier en 2006 le C.P.E., un contrat de première embauche voté par le législateur mais jamais promulgué. Quatre ans plus tard, cʼest au système de retraite quʼils en veulent. Pas plus que le jeune collégien de 14 ans ne se sentait concerné par la réforme voulue par Alain Devaquet à son éqoque, les jeunes dʼaujourdʼhui ne se soucient de leur sort sur le plan pécuniaire dans quarante ans. Il serait même inquiétant quʼà 18 ans la retraite soit la préoccu- pation majeure des lycéens. Alors quand on refuse dʼadmettre que la manipula- tion de quelques leaders étudiants poli- tisés à outrance est responsable du mouvement dʼhumeur des jeunes et du blocage de dizaines de lycées, on dépas- se le stade de lʼhypocrisie. Après tout, cʼest le fonctionnement normal dʼune société à tous niveaux de constater que quelques leaders survoltés savent entraî- ner dans leur sillage une foule de mou- tons de Panurge. Alors arrêtons de grâ- ce de présenter la jeunesse comme un acteur impliqué dans le dossier des retraites ! Cela étant dit, il faut éviter tout autant de présenter le monde des lycéens et des étudiants comme une horde de pions écervelés. En cela le gouvernement se trompe lourdement aussi, lui qui ne prend cet accès de colè- re que comme un mouvement dʼhumeur passager et cyclique. À 18 ans on rai- sonne, on réfléchit et surtout on se for- ge ses idées politiques. Et là, bien au- delà du dossier des retraites dont répétons-le ils se fichent royalement, les jeunes se hissent contre un systè- me politique tout entier, et de lʼaffaire Bettencourt au bouclier fiscal, de la poli- tique dʼexpulsion des Roms aux scan- dales bancaires et financiers, cʼest sans doute un système entier quʼils sont en train de refouler. Cʼest pourquoi il appar- tient tout autant aux gouvernants de ne surtout pas balayer lʼirritation de la jeu- nesse dʼun revers de main méprisant. Jean-François Hauser Éditorial

Lʼ enquête publique préa- lable à la déclaration dʼutilité publique du pro- jet dʼaménagement dʼun quar- tier durable aux Vaîtes a démarré le 11 octobre. Les Bisontins ont jusquʼau 18 novembre inclus pour don- ner leur avis sur cette opéra- tion qui consiste à construire à lʼest de la capitale régiona- le 1 800 logements (plus ou moins 10 %) sur une qua- rantaine dʼhectares. Parmi les avis, on retrouvera cʼest sûr, ceux des membres de lʼassociation Les Vaîtes qui défend les intérêts du quar- tier. “Nous allons aller voir ce qu’il y a dans cette enquête. Nous essaierons de rencon- trer le commissaire enquê- teur. Nous demandons dès

maintenant à tous les gens de l’association de se rendre à la mairie pour la consulter avant d’apporter un com- mentaire” explique Éric Daclin, le porte-parole de lʼassociation. Pas question pour ces Bison- tins de relâcher leur attention. “Nous allons regarder des points précis sur lesquels la mairie nous a fait des pro- messes. Mais on redoute que des choses nous échappent” ajoute-t-il. Lʼassociation sait quʼune fois que le projet dʼaménagement sera recon- nu dʼutilité publique, il lui sera plus difficile de peser face à la mairie pour obtenir gain de cause sur des points de liti- ge comme le prix dʼachat des terrains par la collectivité aux propriétaires privés.

Divers menus Q ue les parents dʼétudiants se rassurent : leurs bambins mangent à leur faim à la faculté de médecine des Hauts-de-Cha- zal malgré lʼouverture dʼune cantine provisoi- re du C.R.O.U.S. qui nʼest pas prévue avant le premier semestre 2011. Dans le dernier numéro de La Presse Bisonti- ne, nous faisions état des craintes des élèves face à leur impossibilité de bénéficier des prix universitaires pour se restaurer, à lʼinverse de leurs camarades de la Bouloie ou de Mége- vand, les “obligeant” à acheter des repas dans des restaurants privés. Le directeur du C.R.O.U.S. Christian Quentin avait alors annoncé dans nos colonnes lʼarrivée dʼune camionnette livrant des sandwiches et salades à des prix pour étudiants dès septembre. Chose promise, chose due : la camionnette et les sandwiches sont là. Responsable du restaurant “RapidʼCroq” situé devant les portes de la faculté de médecine, Riad Qalbi demande à ce que les restaurateurs “privés” puissent collaborer avec la structure en offrant une offre complémentaire : “En lisant la position du C.R.O.U.S., on pense que nous les restaurateurs des Hauts-de-Chazal faisons de l’argent sur le dos des étudiants ! J’ai tou- jours proposé depuis mai des produits moins chers que des lignes de restauration rapide à 5 euros. J’ai établi depuis la rentrée un menu à 3,80 euros avec sandwich et boisson, le tout avec des produits de qualité. J’ai été étudiant, je sais ce que c’est” argumente le gérant. Le C.R.O.U.S. nʼa dʼailleurs jamais prétendu le contraire mais la structure se devait dʼoffrir

étudiants sous la dent

des menus à bas prix pour une simple raison de parité entre les étudiants en médecine orphe- lins de cette offre et les autres. Rappelons quʼune cantine provisoire ouvrira au premier semestre 2011 en attendant lʼarrivée de la vraie en 2013. Le restaurant Rapid’Croq situé face à la fac propose un menu “express” à 3,80 euros. Son gérant dit faire en “fonc- tion du pouvoir d’achat de ses clients.”

Les Bisontins ont jusqu’au 18 novembre pour donner leur avis dans le cadre de l’enquête publique.

L’humeur de Philippe

Retrouvez chaque mois l'actualité bisontine caricaturée par Philippe…

est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Agence publicitaire : Sarl BMD - Tél. : 03 81 80 72 85 François ROUYER - Portable : 06 70 10 90 04 Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Septembre 2010 Commission paritaire : 1112i80130

Crédits photos : La Presse Bisontine, C.H.U., egisrail, R.E.S.F., Urba.

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Les Vaîtes : l’enquête publique démarre

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.

Moutons ? “Devaquet au piquet” vociférions-nous alors du haut de nos quatorze ans, jeunes collégiens pas encore citoyens, sans vraiment trop comprendre pour- quoi “on” nous disait de défiler, mais tout heureux de sécher une journée de cours. Cʼétait en 1986, la jeunesse avait eu la peau dʼun secrétaire dʼÉtat, tout comme elle a su user huit ans plus tard les velléités du gouvernement Balladur à imposer son contrat dʼinsertion pro- fessionnelle, C.I.P. mort-né. Tout com- me elle a acculé le gouvernement De Villepin à sacrifier en 2006 le C.P.E., un contrat de première embauche voté par le législateur mais jamais promulgué. Quatre ans plus tard, cʼest au système de retraite quʼils en veulent. Pas plus que le jeune collégien de 14 ans ne se sentait concerné par la réforme voulue par Alain Devaquet à son éqoque, les jeunes dʼaujourdʼhui ne se soucient de leur sort sur le plan pécuniaire dans quarante ans. Il serait même inquiétant quʼà 18 ans la retraite soit la préoccu- pation majeure des lycéens. Alors quand on refuse dʼadmettre que la manipula- tion de quelques leaders étudiants poli- tisés à outrance est responsable du mouvement dʼhumeur des jeunes et du blocage de dizaines de lycées, on dépas- se le stade de lʼhypocrisie. Après tout, cʼest le fonctionnement normal dʼune société à tous niveaux de constater que quelques leaders survoltés savent entraî- ner dans leur sillage une foule de mou- tons de Panurge. Alors arrêtons de grâ- ce de présenter la jeunesse comme un acteur impliqué dans le dossier des retraites ! Cela étant dit, il faut éviter tout autant de présenter le monde des lycéens et des étudiants comme une horde de pions écervelés. En cela le gouvernement se trompe lourdement aussi, lui qui ne prend cet accès de colè- re que comme un mouvement dʼhumeur passager et cyclique. À 18 ans on rai- sonne, on réfléchit et surtout on se for- ge ses idées politiques. Et là, bien au- delà du dossier des retraites dont répétons-le ils se fichent royalement, les jeunes se hissent contre un systè- me politique tout entier, et de lʼaffaire Bettencourt au bouclier fiscal, de la poli- tique dʼexpulsion des Roms aux scan- dales bancaires et financiers, cʼest sans doute un système entier quʼils sont en train de refouler. Cʼest pourquoi il appar- tient tout autant aux gouvernants de ne surtout pas balayer lʼirritation de la jeu- nesse dʼun revers de main méprisant. Jean-François Hauser Éditorial

Lʼ enquête publique préa- lable à la déclaration dʼutilité publique du pro- jet dʼaménagement dʼun quar- tier durable aux Vaîtes a démarré le 11 octobre. Les Bisontins ont jusquʼau 18 novembre inclus pour don- ner leur avis sur cette opéra- tion qui consiste à construire à lʼest de la capitale régiona- le 1 800 logements (plus ou moins 10 %) sur une qua- rantaine dʼhectares. Parmi les avis, on retrouvera cʼest sûr, ceux des membres de lʼassociation Les Vaîtes qui défend les intérêts du quar- tier. “Nous allons aller voir ce qu’il y a dans cette enquête. Nous essaierons de rencon- trer le commissaire enquê- teur. Nous demandons dès

maintenant à tous les gens de l’association de se rendre à la mairie pour la consulter avant d’apporter un com- mentaire” explique Éric Daclin, le porte-parole de lʼassociation. Pas question pour ces Bison- tins de relâcher leur attention. “Nous allons regarder des points précis sur lesquels la mairie nous a fait des pro- messes. Mais on redoute que des choses nous échappent” ajoute-t-il. Lʼassociation sait quʼune fois que le projet dʼaménagement sera recon- nu dʼutilité publique, il lui sera plus difficile de peser face à la mairie pour obtenir gain de cause sur des points de liti- ge comme le prix dʼachat des terrains par la collectivité aux propriétaires privés.

Divers menus Q ue les parents dʼétudiants se rassurent : leurs bambins mangent à leur faim à la faculté de médecine des Hauts-de-Cha- zal malgré lʼouverture dʼune cantine provisoi- re du C.R.O.U.S. qui nʼest pas prévue avant le premier semestre 2011. Dans le dernier numéro de La Presse Bisonti- ne, nous faisions état des craintes des élèves face à leur impossibilité de bénéficier des prix universitaires pour se restaurer, à lʼinverse de leurs camarades de la Bouloie ou de Mége- vand, les “obligeant” à acheter des repas dans des restaurants privés. Le directeur du C.R.O.U.S. Christian Quentin avait alors annoncé dans nos colonnes lʼarrivée dʼune camionnette livrant des sandwiches et salades à des prix pour étudiants dès septembre. Chose promise, chose due : la camionnette et les sandwiches sont là. Responsable du restaurant “RapidʼCroq” situé devant les portes de la faculté de médecine, Riad Qalbi demande à ce que les restaurateurs “privés” puissent collaborer avec la structure en offrant une offre complémentaire : “En lisant la position du C.R.O.U.S., on pense que nous les restaurateurs des Hauts-de-Chazal faisons de l’argent sur le dos des étudiants ! J’ai tou- jours proposé depuis mai des produits moins chers que des lignes de restauration rapide à 5 euros. J’ai établi depuis la rentrée un menu à 3,80 euros avec sandwich et boisson, le tout avec des produits de qualité. J’ai été étudiant, je sais ce que c’est” argumente le gérant. Le C.R.O.U.S. nʼa dʼailleurs jamais prétendu le contraire mais la structure se devait dʼoffrir

étudiants sous la dent

des menus à bas prix pour une simple raison de parité entre les étudiants en médecine orphe- lins de cette offre et les autres. Rappelons quʼune cantine provisoire ouvrira au premier semestre 2011 en attendant lʼarrivée de la vraie en 2013. Le restaurant Rapid’Croq situé face à la fac propose un menu “express” à 3,80 euros. Son gérant dit faire en “fonc- tion du pouvoir d’achat de ses clients.”

Les Bisontins ont jusqu’au 18 novembre pour donner leur avis dans le cadre de l’enquête publique.

L’humeur de Philippe

Retrouvez chaque mois l'actualité bisontine caricaturée par Philippe…

est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction :

Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte,

Jean-François Hauser. Agence publicitaire : Sarl BMD - Tél. : 03 81 80 72 85 François ROUYER - Portable : 06 70 10 90 04 Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Octobre 2010 Commission paritaire : 1112i80130

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ZAC CHATEAUFARINE / BESANCON Tél. 03 81 41 11 41 www.cuisinella.com / cuisinella.besancon@fr.oleane.com

L’INTERVIEW DU MOIS

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POLITIQUE

Yves Krattinger “Il ne faut pas que Besançon décide de tout”

Sénateur socialiste et président de la communauté de communes du pays riolais, Yves Krattinger est favorable à un rapprochement avec la C.A.G.B. Le débat sur la création d’une sorte “d’aire urbaine” est ouvert. Elle engloberait l’Agglo et une partie du Sud de la Haute-Saône qui jouerait sans doute un rôle de poumon économique.

de communes compte 33 communes et 11 000 habitants, nous devons conti- nuer à progresser. L.P.B. :Ce développement passe par l’économie. Il suffit pour cela d’observer l’évolution de Rioz. Des disponibilités foncières importantes, un prix de terrain attractif (9 euros hors taxes à Rioz), et une image dynamique. N’est-ce pas volonté politique qui provoque la réussite éco- nomique ? Y.K. : Les élus de Haute-Saône ont tou- jours été favorables au développement de leur territoire. Cela se traduit par la mise à disposition de terrain pour accueillir des entreprises.Nous essayons d’être à la fois compétitifs et le plus réactif possible. Quand une société prend une décision, il faut être capable de faire coïncider ce moment avec une offre exploitable immédiatement. Par exemple sur Rioz Nord, la disponibi- lité foncière est de 60 hectares. Plus d’un tiers est déjà commercialisé. L’hôtel d’entreprise de Rioz qui compte dou- ze cellules est toujours plein. C’est pourquoi nous avons en projet d’en construire un second qui sera dédié aux nouvelles technologies et auxmicro- techniques. D’un point de vue écono- mique, il y a du mouvement sur notre territoire qui s’accompagne d’un mou- vement de population. Entre 1999 et 2006, la population de Rioz a pro- gressé de 22 %. Les entreprises ne nous demandent pas que des terrains, elles veulent aussi connaître les services qui existent pour accueillir les familles dans de bonnes conditions. L.P.B. : Vous anticipez l’ouverutre de la gare d’Auxon qui devrait attirer des investisseurs.

carte à jouer. Je souhaite que Besan- çon ait une stratégie de long terme sur le nord, là où se trouve la gare d’Auxon. Tous les accès principaux à la capita- le régionale sont au nord. Je souhaite une stratégie de développement de ce territoire qui peut se faire en parte- nariat avec la Haute-Saône. Quand on trace un cercle de 30 km de rayon autour de la future gare, la Haute-Saô- ne représente 45 % de la surface. L.P.B. : Pourtant, la mise en 2 x 2 voies de la R.N. 57 entre Devecey et Besançon n’est tou- jours pas faite. Qu’est-ce que cela vous ins- pire ? Y.K. : Quand on dit aux Haut-Saônois qu’on peut travailler ensemble, il fau- drait commencer par leur permettre de se rendre plus vite à Besançon. Cela fait 20 ans qu’on attend la mise à 2 x 2 voies de la R.N. 57 Malheureuse- ment, j’ai le sentiment qu’il n’y a pas de véritable ambition de la part des élus du Doubs de faire avancer ce pro- jet. Nous, les Haut-Saônois, nous sommes amoureux de Besançon mais je ne suis pas sûr qu’on nous aime autant qu’on vous aime. L.P.B. : Certains prétendent que vous auriez l’intention de vous présenter à Vesoul aux pro- chaines élections municipales. Info ou intox ? Y.K. : J’ai entendu cela. Honnêtement, ce n’est pas le cas. Est-ce qu’à 62 ans je vais me mettre en tête l’idée de quit- ter le Conseil général de Haute-Saô- ne dont je suis président pour aller me présenter à la mairie de Vesoul en 2014 ? Si j’avais une ambition, ce ne serait pas celle-là. Propos recueillis par T.C.

N’êtes-vous pas sur ce point en concurrence avec l’Agglo qui doit amé- nager la zone d’activité autour de la gare, un pro- jet qui a du retard ? Y.K. : Les offres sont complémentaires. La zone d’activité autour de la gare d’Auxon sera plus dédiée à du tertiaire qu’à de l’industrie. Je crois qu’ici, en Haute-Saô- ne, nous ne jouons pas sur le même ter- rain que le Grand Besançon. C’est important que l’Agglo ait l’intention d’aménager des

L a Presse Bisontine : La communau- té d’agglomération du Grand Besan- çon a lancé l’idée d’une sorte de vas- te syndicat mixte qui intégrait le sud de la Haute-Saône pour créer une entité forte, notamment autour de la gare d’Auxon. Quelle est votre position dans ce débat qui émerge ? Yves Krattinger : Il y a un dialogue avec la C.A.G.B. Il faut maintenant que l’Agglo prenne pleinement conscience que les élus de Haute-Saône ont besoin de se regrouper, de se retrouver, de se mettre d’accord avant d’aller plus loin dans la discussion. Car le jour où nous allons nous associer avec la commu- nauté d’agglomération duGrand Besan- çon dans une structure qui reste à défi- nir, il ne faut pas que l’on soit marginalisé. Je veux savoir comment Besançon regarde notre territoire. Nous n’avons pas vocation à être une cité dortoir. Nous ne prétendons pas non plus vouloir gouverner l’Agglo. De part et d’autre, il faut faire jouer les com- plémentarités. Nous devrons écrire les choses avant de nous pacser. Si nous partageons la même vision de l’avenir, nous n’aurons pas de mal à construi- re une structure. L.P.B. : À vous entendre, les collectivités du sud de la Haute-Saône et l’Agglo ont intérêt à travailler ensemble. C’est un enjeu vital pour l’avenir ? Y.K. : Nous devons nous fédérer au béné- fice de la réussite de ce territoire. Besan- çon doit se développer. Si la capitale régionale se porte bien, ceux qui sont autour iront mieux. Je considère que la réalisation du T.G.V. Rhin-Rhône place la capitale régionale dans une situation privilégiée. Cette ligne qui doit être entièrement réalisée nous donnera une position-clé et fonda- mentale entre Strasbourg et Lyon. Les discussions engagées avec la C.A.G.B. sont porteuses d’avenir, et nous sou- haitons que cela réussisse. Nous devons aller plus loin dans la coopération, mais il ne faut pas que Besançon déci- de de tout. Il s’agit d’un travail en com- mun et pas d’une mise au pas. L.P.B. :Vous avez engagé un travail de réflexion avec cinq communautés de communes du sud de la Haute-Saône. Est-ce le préalable avant de coopérer avec l’Agglo ? Y.K. : Nous sommes concernés par la proximité de Besançon, de la gare d’Auxon, de l’autoroute A 36. Le but est de savoir quel avenir nous voulons pour le sud de la Haute-Saône. Une dizaine de réunions ont déjà eu lieu. On essaie de dégager des sujets qui méritent d’être traités sur un plan local et ceux qui devraient être pilotés sous une houlette intercommunautaire. Par exemple, sur le sud de la Haute-Saô- ne, au rang des équipements collectifs majeurs, il manque une piscine cou- verte. Par ailleurs, sur un certain nombre de thèmes, on convient qu’il faut travailler avec le Doubs. Par exemple, la moitié des élèves du col- lège de Marnay sont originaires du département voisin. C’est l’inverse à Rougemont. On se demande s’il ne faut

“Pas sûr qu’on nous aime autant qu’on vous aime.”

pas créer un collège de plus sur cette partie du territoire haut-saônois. Nous traitons aussi des zones d’activité. Le but est d’envisager des scénarios de long terme. L.P.B. : Vous parlez de complémentarité. S’il y a un argument que Rioz et la communauté de communes du pays riolais peuvent faire valoir, c’est le développement économique. Comment expliquer que ce territoire qui avait une image rurale attire autant d’entreprises ?

bureaux autour de cette gare. Nous, nous accueillerons des entreprises inté- ressées par la proximité duT.G.V. mais qui n’ont pas besoin d’avoir un accès immédiat. Nos clients sont différents. Nous ne sommes pas concurrents mais complémentaires. L.P.B. : La réflexion lancée par l’Agglo n’a-t- elle pas pour objet de construire une aire urbai- ne, pour contrebalancer celle de Belfort-Mont- béliard qui pèse en Franche-Comté et qui continuera à prendre de l’ampleur avec le T.G.V ? Y.K. : Je suis favorable au concept d’aire urbaine. Mais pour l’instant, celle du nord Franche-Comté n’est pas encore unie. Elle le sera lorsqu’une agglomé- ration de l’aire urbaine aura été créée. Cela deviendra un pôle très fort, plus fort que la C.A.G.B. Nous avons une

Y.K. : Notre situation est plutôt favorable mais pas plus que les autres bourgs autour de Besançon. Rioz est bien situé. Il y a la R.N. 57, il y aura bien- tôt le T.G.V. qui des- sert le nord de Besan- çon. Ces éléments de contexte sont favo- rables, mais ils ne sont pas suffisants. Il y a une volonté chez les élus d’atteindre un seuil critique. Notre communauté

“Nous ne prétendons pas vouloir gouverner l’Agglo.”

Yves Krattinger : “Nous devrons écrire les choses avant de nous pacser avec l’Agglo.”

BESANÇON

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IMMOBILIER Doubles factures et travaux mal faits

Centre Saint-Pierre : les copropriétaires se rebiffent Le Conseil syndicat qui représente les copropriétaires a mis les pieds dans le plat. Après avoir examiné la gestion du bâtiment, il se démène pour assainir la situation afin de faire baisser les charges supportées par les copropriétaires, et préparer le centre commercial à un avenir meilleur.

D epuis qu’il a été élu en 2009 à la présidence du Conseil syndical du Centre Saint- Pierre, Michel Mengin pas- se son temps à démêler l’imbroglio qui couronne des années de gestion, semble-t-il hasardeuse, de ce collectif détenu par 144 coproprié- taires. Entre la maintenance assurée par les entreprises dont les contrats auraient besoin d’être réétudiés et la répartition des charges qui mérite éga- lement d’être ajustée, ce retraité sait qu’il faudra du temps pour assainir la situation en prenant les problèmes un par un. Cela faisait des années que des copro- priétaires mettaient la main au por- tefeuille, sans trop sourciller, pour des services qui n’étaient pas pleinement assurés ou pour honorer des charges qui ne les concernaient pas. “Par exemple, la climatisation des bureaux est branchée au compteur général. La charge est donc supportée par tous les copropriétaires y compris les particu- liers. J’ai constaté que nous avions des

té et eau notamment). Après un examen minutieux des comptes, le Conseil Syndical a décidé de mettre le holà à des modes de fonc- tionnement qui semblaient acquis. Le travail de Michel Mengin et des six autres membres porte ses fruits. En 2009, les charges supportées par les copropriétaires ont baissé de 20 %. “Je suis certain que l’on peut les diminuer de 20 % supplémentaires. Mais cela signifie de remettre en question les contrats que nous avons avec des entre- prises et de procéder à des nouveaux appels d’offres. On peut inverser les choses et avoir un meilleur service pour moins cher.” Les copropriétaires ont donc décidé de se prendre en main, et d’être attentif à la gestion du site par Urbania, le syndic de l’immeuble. “Nous sommes dans une démarche constructive. Le but n’est pas de trouver des coupables, mais de sortir d’une manière intelli- gente de cet imbroglio. Nous souhai- tons que le règlement de copropriété qui date de 1974 soit respecté. Il est

contrats de maintenance générale du bâtiment pour un montant de 35 000 euros par an pour 254 points de contrôle. Or, des prestations prévues dans le contrat nous étaient refactu- rées. Nous avons refusé de payer ces doubles factures en 2009.Autre exemple, 70 000 euros ont été investis dans la terrasse.Après deux hivers, elle se désa- grège. Il n’y a jamais eu ni de véritable suivi de travaux, ni de traçabilité”

144 copropriétaires se partagent le bâtiment de la rue de la République.

l’architecture du bâtiment. En tout cas, la remise à niveau dans la gestion est un préalable nécessaire à la valorisation du Centre Saint-Pier- re dont la galerie commerciale défraî- chie a besoin d’un sérieux toilettage. La moitié des cellules sont vides ! “Il n’y a pas que l’immeuble, mais son envi- ronnement qui est laissé à l’abandon. Notre but est de lui apporter un nou- veau dynamisme déclare Michel Men- gin. Je travaille à cela avec les com- merçants.” Il espère que le Centre Saint-Pierre retrouvera un second souffle commercial avec le tram qui s’arrêtera à deux pas. Le bâtiment sus- citerait d’ailleurs de nouvelles convoi- tises. Un investisseur serait en train d’acquérir des cellules commerciales vides. T.C.

bien fait mais il a été dénaturé. L’idée est de redonner à ce bâtiment, qui a une image catastrophique à Besançon, un semblant de normalité.” Urbania adhère à cette démarche. Contacté par nos soins, le bureau bisontin du syn- dic ne veut apporter aucun commen- taire sur la situation brouillonne du passé. On indique simplement “qu’un travail est engagé pour remettre les choses dans le bon ordre. Cela va dans le bon sens. Mais le Centre Saint-Pier- re est un immeuble complexe. Ce gen- re de bien qui dispose par ailleurs d’une galerie commerciale ne se gère pas com- me une maison de 10 logements.” Urba- nia reconnaît donc qu’il y a eu quelques problèmes de gestion. Quant à la ques- tion des travaux de mise aux normes, pointée du doigt par le conseil syndi- cal, elle est plus épineuse du fait de

constate Michel Men- gin. En quatre ans, différents chantiers ont été programmés (tous ne sont pas réa- lisés) dans le Centre Saint-Pierre pour un montant d’1,3 million d’euros dont 700 000 euros pour la climatisation.Un coût qui vient s’ajouter aux 300 000 euros de charges de fonction- nement annuelles de l’immeuble (électrici-

“C’est un immeuble complexe.”

19, Chemin du Fort Benoît 25000 BESANÇON

Immeuble conforme au label THPE (Très Haute Performance Energétique)

Garantie financière d’achèvement assurée par le Crédit Agricole de Franche-Comté

BUREAU DE VENTE : Mardi, jeudi, vendredi de 15h à 18h Résidence Le Montana 128, rue de Belfort • 25000 Besançon • Tél. 03 81 80 63 56

30, rue Denis Papin - B.P. 35 - 25301 Pontarlier cedex• Tél. 03 81 46 71 87 • Fax03 81 39 11 17

L’association bisontine U.F.C.-Que Choisir a rendu un rapport sur les tarifs pratiqués par les banques de Besançon. Le résultat est sans appel : les banques ont augmenté de manière disproportionnée leurs tarifs depuis 2004 et aucune ne peut prétendre être la moins chère sur les huit produits passés à la moulinette par les enquêteurs. L’autre grand enseignement de cette étude inédite sur Besançon, c’est la mobilité entre banques. Censée être encouragée par le législateur depuis l’an dernier, elle s’avère être un véritable parcours du combattant pour les clients. Pour conclure, U.F.C.-Que Choisir estime que les clients des banques financent des réseaux de moins en moins à leur service. Sévère. LES BANQUES BISONTINES PASSÉES À LA MOULINETTE L’ÉVÉNEMENT 6 La Banque Postale est la moins chère L’association bisontine U.F.C.-Que Choisir a passé au crible dix-huit agences bancaires bisontines. Résultats peu surprenants : des frais en hausse et une mobilité bancaire compliquée. “Un désolant palmarès” conclut l’association. La Presse Bisontine n° 115 - Novembre 2010 ARGENT + 48,9 % en six ans

E n tête du classement qui dis- tingue la banque la moins chè- re de Besançon, on trouve La Banque Postale. Deuxième position : la banque H.S.B.C. et en troisième place le Crédit Agrico- le de Franche-Comté. En queue de pelo- ton, le Crédit Mutuel Centre-Est, le C.I.C. et le Crédit du Nord, les trois banques les plus chères du classement établi par l’association bisontine U.F.C.- Que Choisir dont les membres ont par- couru les agences bisontines entre juin et septembre dernier. C’est “un déso- lant palmarès” affirme l’association de défense de consommateurs qui estime que les banques “ne jouent pas le jeu de la concurrence.”

paient à leur banque : carte bancaire, retrait dans un distributeur hors réseau, mise en place d’un prélèvement auto- matique, commission d’intervention par incident de paiement, etc. (voir tableau ci-dessous). Et si La Banque Postale peut se targuer d’arriver en tête du classement des établissements les moins chers avec 195 euros pour ces huit opérations (280 euros pour le Crédit du Nord), ces résultats sont un peu “en trompe-l’œil car aucune de ces banques ne peut prétendre être la moins chère sur chacun de ces produits” résu- me Éliane Laurent, la responsable de cette enquête. Pour affiner sa démarche, l’association a comparé ses résultats avec une précédente enquête menée

Premier constat : les banques n’aiment pas vraiment la transparence parce que dans plus de deux cas sur trois, aucune brochure tarifaire n’est à la dis- position des clients à l’accueil des agences bisontines. Et quand brochures il y a, elles sont quasiment illisibles. Jusqu’à 63 pages d’informations chez L.C.L. (Crédit Lyonnais) et plus de 300 opérations tarifées par brochure. “Com- parer les tarifs des douze banques bison- tines relève du parcours du combat- tant : on doit manier 290 pages et 3 638 tarifs au total” résume l’association. Pour établir son palmarès des banques “les moins chères et les plus chères”, l’U.F.C.-Que Choisir a retenu huit des frais les plus courants que les clients

Les résultats complets, banque par banque

sur le plan national par l’U.F.C. “On arrive à des augmentations fabuleuses.” Exemple justement avec la Banque Pos- tale qui a augmenté son tarif sur les commissions d’intervention par inci- dent (somme prélevée par les banques en cas de découvert) de 48,9 %, alors que dans la même période les prix n’ont évolué que de 8 % en France. Autre illustration avec le prix d’une carte bleue : 32 euros à la Société Générale en 2004, 38 euros en 2010, c’est près de 20 % d’augmentation. Entre 2004 et 2010, beaucoup d’opé- rations alors gratuites sont devenues payantes. “Nous en avons dénombré en moyenne 9 par établissement, voire 13 pour le C.I.C.” ajoute l’U.F.C. L’association de défense du consom- mateur a aussi mis le doigt sur l’in- utilité des “packages” que les banques tentent de “fourguer” à tous leurs clients. L’étude s’est focalisée sur les opéra- tions réellement utiles pour les clients (compte-chèques, carte bancaire, assu-

La Presse Bisontine n° 115 - Novembre 2010

7

COMMENTAIRE

la banque d’investissement. Serge Maître “Les banques n’ont jamais cessé d’avoir de l’appétit tarifaire” Pour le président de l’association des usagers des banques

(A.F.U.B.), il n’y a pas de doute : l’absence de véritable concurrence est une explication à l’envolée des tarifs supportés par les clients.

L.P.B. : Pourquoi les usagers ne quittent pas leur banque pour aller au plus offrant ? S.M. : Car il y a des grands freins à la mobilité com- me le crédit immobilier. Si on possède une assu- rance-vie, le compte doit rester domicilié dans le même établissement bancaire. L.P.B. :L’usager dispose-t-il d’une véritable marge de manœuvre pour se faire rembourser des frais par sa banque ? S.M. : Il peut nous solliciter. Une fois encore, nous déposons environ 2 000 recours dont 80 % aboutis- sent à la condamnation des banques dès lors que les règles sont violées. C’est gratuit et simple de contester les frais. Les établissements remboursent tout ou partie de ce que l’on conteste. Il y a encore des banques où quand un client tape du poing sur la table, il peut se faire entendre. Une des solutions est de négocier la tarification à l’instant même où l’on devient client d’une banque. Un usager a enfin la possibilité d’intervenir lors- qu’il reçoit la nouvelle plaquette tarifaire. Dans ce cas, il doit envoyer une lettre recommandée à la banque en précisant qu’il refuse la grille de tarifi- cation et qu’il veut négocier. Il a deux mois pour le faire. Propos recueillis par T.C.

L a Presse Bisontine : U.F.C.-Que choisir vient de rendre une enquête sur les tarifs bancaires qui révèle des écarts importants d’un établissement à l’autre. Est- ce que ce genre d’analyse peut encourager les usa- gers à changer de banque ? Serge Maître : C’est une enquête importante, moins pour l’aide à la décision des usagers qui n’ont en général pas envie de changer de banque, que pour ce qu’elle dénonce. Elle pointe du doigt les irrégu- larités manifestes dont se rendent coupables les banques. Chaque année, nous accompagnons en moyenne 2 000 recours d’usagers contre les éta- blissements bancaires. 80 % se soldent par une condamnation de la banque. Et ce n’est pas pour autant que les choses changent. Depuis la libéra- tion des tarifs, les banques n’ont jamais cessé d’avoir de l’appétit tarifaire. L.P.B. : Ce que vous dénoncez, c’est donc l’absence de concur- rence réelle entre les banques ? S.M. : Les écarts annoncés par cette enquête prou- vent que les tarifs sont éminemment exagérés pour que les banques s’enrichissent. Le problème n’est pas celui de la transparence, mais du manque de concurrence entre les établissements bancaires.

Aujourd’hui, ils s’entendent pour tondre les mou- tons. Il faut maintenant créer de la rivalité et pour cela, il faut la stimuler. L.P.B. : Comment stimuler cette concurrence ? S.M. : L’État doit la stimuler. S’il dit non, Bruxelles pourrait le faire. L’Europe a pointé du doigt le fait que les banquiers français soient les plus chers du marché. Des explications leur ont été demandées. Pour l’instant, les banquiers ne se sont pas justifiés.

L.P.B. : L’État est intervenu pour épauler les banques dans la crise financière. Ne peut-il pas attendre un retour qu’ils fas- sent un effort sur les frais bancaires sup- portés par les usagers ? S.M. : On pourrait espérer que les banques renvoient l’ascenseur.Mais pour le moment, nous craignons que les pouvoirs publics ne profi- tent pas de la situation pour faire le nécessaire. Il faut savoir que la tarification est une des mamelles de la banque de détail, qui elle- même participe au financement de

“Les banquiers français sont les plus chers d’Europe.”

www.afub.org

Éliane Laurent

(à gauche), responsable de l’étude et Monique Bisson, présidente d’U.F.C.- Que Choir Besançon.

rance des moyens de paiement, accès aux opérations par Internet…). Le coût individuel de ces opérations a été com- paré avec le prix des packages. Résul- tat sans appel : 11 banques sur les 12 étudiées facturent en moyenne un sur- coût de 26 %. “Inutile de se demander

enfin le non-respect par les banques locales d’un engagement pris pourtant par toutes les banques françaises en 2009 : la procédure simplifiée de chan- gement de banque où concrètement, la banque d’accueil s’occuperait de tout. 62 % des conseillers évitent d’en par- ler à un client qui vient pourtant les démarcher pour venir dans leur banque. “De toute façon, les guichets disparais- sent dans les banques. On met à l’ac- cueil un jeune généralement en C.D.D. qui est là pour prendre toutes les engueu- lades” avoue un ancien grand banquier bisontin qui déplore cette dérive. Et même à La Banque Postale, pourtant assez épargnée par l’étude bisontine, les conseillers financiers ont fait grè- ve début octobre pour dénoncer la pres- sion que leur met la direction pour vendre des produits financiers. Qui a dit que la banque était un service public ? J.-F.H.

100 120 140 160 180 200 220 240 260 280 300

RAPPEL PODIUM 2004 : 1 2 3 CCF SOCIETEGENERALE La Poste

280

276

255

254

254

232

228

227

227

219

195

pourquoi les conseillers bancaires insistent si lourdement pour que les clients prennent un package… et parfois ne leur laissent même pas le choix.” Finalement, les banques sont en Fran- ce les seuls commer- çants qui “se permet- tent de retirer de l’argent à leurs clients sans leur demander la moindre autorisation” ajoute Éliane Laurent. U.F.C.-Que Choisir Besançon dénonce

11 banques sur 12 facturent en moyenne un surcoût de 26 %.

CIC

HSBC

BNP PARIBAS

CREDIT DU NORD

SOCIETE GENERALE

LA BANQUE POSTALE

LCL - LE CREDIT LYONNAIS

CREDIT MUTUEL CENTRE-EST EUROPE Le palmarès 2010 des banques bisontines. En euros, somme de 8 services bancaires courants

CREDIT AGRICOLE FRANCHE-COMTE

BANQUE POPULAIRE BOURGOGNE FRANCHE-COMTE

CAISSE D'EPARGNE DE BOURGOGNE FRANCHE-COMTE

BESANÇON 8

La Presse Bisontine n° 115 - Novembre 2010

TRAVAUX Une maquette grandeur nature Tramway : trois ans de galère Les premiers travaux de déviation des réseaux pour préparer l’arrivée du tramway ont démarré. Les tracas dureront jusqu’à fin décembre 2013 pour les riverains. L’agglo lance sa campagne de persuasion.

Zoom Le calendrier des travaux Boulevard Allende/Île de France - septembre 2010 - GrDF. Rue Brulard/Girardot/Dornier/Duplain/Grette/Polygone - mi- septembre à fin décembre - Tous réseaux. Rue Nicole/Cras - octobre 2010 - France Telecom et GrDF. Luxembourg/Île de France/Cologne - octobre à novembre - ErDF et GrDF. Tristan Bernard/Diderot - 18 octobre à fin décembre - Gaz/ErDF/Eau potable. Puis à compter de 2011 les travaux de longue durée du boule- vard Diderot et ensuite tous les chantiers de déviation en groupe- ment de commande, pour lʼeau, lʼassainissement, le gaz, lʼélectricité, le téléphone, la fibre optique, le câble et lʼéclairage public. Les travaux de la plateforme du tramway proprement dite démarreront en octobre 2011. www.letram-grandbesancon.fr

elle, qui se dit souvent décon- nectée de toute information, aura tout loisir de s’exprimer lors des réunions publiques. La premiè- re a eu lieu le 20 octobre à Pla- noise, d’autres suivront jusqu’au 17 novembre. C’est là que lemai- re et président d’agglo aura l’occasion de tâter pour la pre- mière fois le vrai pouls de la population du Grand Besançon. “Donnez-moi le nom d’une seu- le ville où la population regret- te d’avoir un tram !” lance Jean- Louis Fousseret dans une ultime tentative de persuasion. J.-F.H. Les tout premiers travaux de déviation de réseaux ont démarré à Rosemont, entre la rue Brulard et la place Risler.

“J e l’ai déjà dit 10 fois, je le répète une 11 ème fois s’il le faut : les travaux seront une vraie galère pour les Bisontins mais on met tout en œuvre pour que tout se passe le mieux pos- sible…” Le maire de Besançon a été prévenu par ses homologues maires des autres villes de Fran- ce qui ont fait récemment un tramway : “Jean-Louis, tu vas avoir beaucoup d’emmerdes pen- dant trois ans, mais après tout le monde sera content.” Philo- sophe, il a fait sien ce conseil, mais est bien conscient que si la ville est encore un gruyère en 2014, il pourrait y perdre son fauteuil de maire. Il a la répon- se : “Le plus gros des travaux sera terminé fin 2013” assure-t-

il. Ce sont donc trois ans de galè- re qui s’ouvrent avec le tout pre- mier chantier qui a démarré il y a un mois entre la place Ris- ler et la rue Brulard sur le quar- tier de Rosemont. Si les services de la ville ont préparé les chan- tiers avec les concessionnaires des réseaux d’eau, d’électricité ou de gaz, quelques secteurs de la ville risquent néanmoins de souffrir plus que d’autres. Ce sera le cas par exemple avenue Fontaine-Argent où “ce sera plus compliqué” reconnaît le maire, expliquant qu’il faudra “creuser plusieurs fois et faire des “chambres de tirage” tous les 50 mètres.” Pour l’instant, c’est l’heure de la communication à tout va pour

la C.A.G.B. qui pilote le dossier tram. Lancement d’un site Inter- net dédié (www.letram-grand- besancon.fr) où l’on peut notam- ment survoler le tracé du tram par hélicoptère, distribution de flyers , création prochaine d’une “maison du tram” au centre-vil- le, maquette grandeur nature d’un demi-tram - “Je suis en train de négocier cela avec le construc- teur C.A.F.” affirme le maire -, information des riverains par S.M.S., etc. La cavalerie lourde. L’enquête publique sur le pro- jet aura lieu en décembre et si d’aventure il y avait un recours judiciaire devant le tribunal administratif, “il ne serait pas forcément suspensif.” Le projet tramavance, plus rien ne semble pouvoir l’arrêter. La population,

FAITS DIVERS Ils fracassent une voiture et se filment Deux jeunes se filment fracassant le pare-brise d’une voiture garée sur une place de parking handicapée vers la Polyclinique. Ils auraient voulu donner la leçon au propriétaire…

TRANSPORTS

Quid du vélo ?

Les pistes cyclables prennent du retard Bien en selle à Besançon grâce à Vélocité, la bicyclette a encore des bâtons dans les roues dans l’agglomération faute de pistes. Des comptages sont lancés.

V élocité petite reine en sa ville aimerait s’étendre au vu des bons résultats affichés depuis trois ans (lire par ailleurs). Où ? “Pourquoi pas aux Chaprais” envisage Patrick Serro, responsable de la “Cyclo-city” au sein de l’entreprise JCDecaux. Encore faut-il que la ville de Besançon donne son accord pour placer de nouvelles bornes vélos. C’est une question de demande, de topo- graphie (assez dur s’il faut remonter à la Grette, Montarmots, Saint-Claude, Palente), de sécurité et de coût de revient. Outre la réussite de Vélocité, qu’en est- il de l’interconnexion des pistes cyclables situées entre celles de la ville et celles de l’agglomération ? “Le tronçon Tille- royes-Serre-les-Sapins a été fait tout com- me Chailluz-Braillans mais on déplore un manque de dialogue avec le Grand Besançon. Sur le papier, on note des avan- cées mais pas encore dans les faits” assu- re l’associationVélo Besançon qui regrou- pe 200 adhérents. Exemple selon elle : le tracé Hauts-du-Chazal-Serre-les-Sapins (2,7 km) a été repoussé à fin 2013 alors

V idéo surprenante que cel- le mise en ligne sur le réseau de partage YouTu- be par un individu qui l’a reti- rée depuis. On y voit un jeune hommemonter sur le capot d’une voiture, casser le pare-brise à coups de pied… le tout filmé par un autre jeune. La séquence s’est retrouvée sur le Net il y a quelques semaines. C’est le fameux blogeur bisontin “Besa- contin” qui signe aujourd’hui “BisontTeint” qui a révélé l’information, reprise ensuite par le Post.fr.

blement un téléphone portable. Si le véhicule est effectivement mal garé, le méfait des deux jeunes est pénalement réprimé. Grâce à un fin sens de l’observation, le blogueur est par- venu à localiser l’action :àBesan- çon, sur un parking près de la Polyclinique de Franche-Comté. Le propriétaire de la Peugeot 206 n’a pas pu déplacer sa voiture et dû faire appel à un garagiste. Il n’a appris l’existence de la vidéo que quelques semaines plus tard. Le jeune bisontin qui a retiré depuis la vidéo a justifié son ges- te “pour que le conducteur ou la conductrice comprenne que les places pour handicapés restent des places pour handicapés,même s’il n’y a pas de handicapé rési- dant dans le bâtiment” , se justi- fie-t-il. “Imaginons qu’une per- sonne handicapée rende visite à un habitant. Où se gare-t-elle ?” Le réalisateur dit avoir mis en ligne cette vidéo pour que d’autres sites puissent la reprendre. Face aux risques encourus, il l’a enle- vé depuis. On ne s’improvise pas justicier.

Patrick Serro, responsable de “Cyclocity” : “Vélocité fonctionne bien à Besançon.”

Les jeunes ont semble-t-il voulu donner une leçon au propriétaire du véhicule. “Ça lui apprendra à garer sa voiture sur une place pour handi- capés” , lit-on en légende de la vidéo. “Vas-y commence, commence, moi j’te filme là derrière” , lance celui qui tient la caméra, proba-

dits, d’où la demande de Corinne Tissier, membre de la commission transport à la C.A.G.B. d’allouer de nouvelles enve- loppes budgétaires pour la réalisation de pistes : “Il faut d’autres enveloppes budgétaires car les mentalités ont chan- gé. Il y a dix ans (lorsque le premier bud- get de 2,053 millions d’euros a été voté à la C.A.G.B.), utiliser le vélo pour se rendre à son travail était réservé à une minori- té. Ce n’est plus le cas maintenant. Il faut aller plus vite et offrir de l’inter-modali- té” dit l’élue. Il est clair que les amoureux de la peti- te reine sont plus nombreux. À Besan-

çon, Vélocité qui coûte 15 euros par an à l’utilisateur “marche bien la semaine, moins le week-end” dit le responsable de Cyclo-city. Et chaque matin, les vélos situés à la gare Viotte sont pris d’assaut par des cyclistes descendant du train pour rejoindre le centre-ville. Aujourd’hui,Vélocité aimerait s’étendre. Reste à trouver des itinéraires sécuri- sés et des clients. C’est la raison pour laquelle une campagne de comptage va être menée le long du tracé du tramway notamment rue de Dole, à proximité du C.H.U. et Micropolis. E.Ch.

que la réalisation était pré- vue fin 2010. L’association regrette que le rond-point deMicropolis ne profite des futurs travaux liés au tram- way pour remettre en pla- ce une piste cyclable digne de ce nom. “Il y a peu de concertation. On apprend les choses une fois qu’elles sont votées” commente l’association. Le nerf de la guerre, c’est bien évidemment les cré-

On ne s’improvise pas justicier.

“Marche bien la

semaine, moins le week-end.”

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 115 - Novembre 2010

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MODE

Une Bisontine doit revoir sa collection

Jean-Paul Gaultier s’attaque à Amandine

En créant une ligne de chemises baptisée “Le mâle”, la Bisontine Amandine Fenollar ne pensait pas irriter le boss de la mode. Pendant ce temps, ses créations cartonnent.

pour que son entreprise ne connaisse pas la crise : “Je sais maintenant que je ne pourrai pas posséder de gamme com- plète “Le mâle” allant des che- mises aux produits cosmétiques” regrette-t-elle. Qu’à cela ne tien- ne, ses chemises cartonnent alors que la publicité n’a pas encore débuté. Vendues sur Internet, grâce au bouche à oreille, bientôt dans une boutique en centre-ville de Besançon et plus tard à Lyon, les créations de l’ancienne lycéen- ne de Ledoux se veulent “uniques, chic et haut de gam- me.” À la copie, Amandine impose son style en dessinant les coupes,

cherchant des tissus italiens de qualité assemblés en Turquie. “Là-bas, les coutures sont mieux réalisées” assure-t-elle.Une ques- tion de prix de revient égale- ment. Sa marque de fabrique : du “racé chic” dont le prix varie

de 59 à 90 euros pour une che- mise homme, de 55 à 90 euros pour la gamme femme. Pas de contrefaçon donc, juste du “Made in Fenollar”. Avec sa marque, Amandine va faire “Mâle”. E.Ch.

un nomqui fasse viril, c’est tout !” explique la styliste native de Châtillon-le-Duc qui a poussé le souci du détail en gravant une tête de lion sur les boutons de manchettes de sa collection. Avec l’appui d’un avocat bison-

“L e mâle dominant”, c’est sa griffe, une idée cousue main et brodée dans l’esprit créatif d’Amandine Fenollar depuis de nombreux mois. Et ça, personne ne lui enlèvera. Surtout pas Jean-Paul Gaultier qui demande à cette Bisontine de 25 ans de retirer l’appellation “mâle” à sa collection de che- mises lancée en juin. “Lorsque

tin, elle aurait trouvé un arran- gement lui per- mettant de grif- fer ses créations avec le fameux mot mais s’est résolue à aban- donner des par- fums de la même appellation. C’était la conces- sion nécessaire

j’ai reçu le courrier du cabinet d’avocats “Lambert et associés” en mars, j’étais dépitée…On me demandait de payer les frais de justice (environ 5 000 euros) et renoncer à ma marque alors que je venais de lancer ma société de prêt-à-porter ! En déposant le nom à l’I.N.P.I. (institut natio- nal de la propriété industriel- le), je n’avais pas du tout pensé au parfumGaultier. Je cherchais

www.maledominant.fr

De 55 à 90 euros la chemise.

“Je ne pense pas faire de l’ombre à Jean-Paul Gaultier” annonce Amandine Fenollar, jeune créatrice de prêt-à-porter.

EN BREF

Saône Grand spectacle “Retour en Comté” le 20 novembre (20 heures) et le 21 novembre (17 heures) à l’Espace du Marais à Saône proposé par le Centre Familial pour une Culture Musicale et Artistique (C.F.C.M.A.) de Fertans. Renseignements au 06 79 23 23 13. Thise L’accueil de jour de Thise initié par l’A.S.S.A.D. (Accompagnement, soins services à domicile) a été inauguré au 34, rue de Besançon à Thise. Cet espace qui ouvert ses portes en juin permet d’accueillir à la journée des personnes de plus de 60 ans en situation de dépendance ou d’Alzheimer. Renseignements au 03 81 41 96 84. Banque Alimentaire La collecte nationale des Banques Alimentaires se profile à l’horizon, elle aura lieu les 26 et 27 novembre. Elle mobilise chaque année 2 000 bénévoles dans le département mais ceux-ci ne sont jamais assez nombreux. La Banque alimentaire du Doubs demande donc à tous les volontaires de se faire connaître dès maintenant. Pour le secteur de Besançon, renseignements au 03 81 80 96 06.

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