DEVENIR PROPRIETAIRE DOSSIER FAMILIAL

Aux États-Unis, les tempes grisonnantes ne sont pas un handicap Olivier Raynaud, 59 ans, travaille à Seattle (États-Unis)

deux plans, professionnel et familial. Derrière l’échec d’une expatriation, il y a souvent une famille qui ne s’adapte pas. Comptez au moins six mois pour vous atteler à cette phase préparatoire. Professionnellement, il s’agit de se poser les bonnes questions: au-delà de mes diplômes, quelles sont mes compétences, mes savoir-faire? Sont-ils recherchés dans le pays d’accueil? « En France, on a la chance d’avoir trois domaines d’expertise reconnus à l’étranger: la “French Tech” (ingénierie, informatique), la “French Touch” (mode, arts, art de vivre) et la “French Taste” (gastronomie) », note Alix Carnot. Les canaux de recherche d’emploi cités plus haut restent valables. S’y ajoute le réseau social professionnel LinkedIn, très utilisé à l’international pour des profils plus expérimentés. Nos conseils: gare au budget. Partir avec conjoint et enfants signifie souvent un salaire en moins et des frais de scolarité en plus. L’outil SmartExpatriation permet de faire une estimation du niveau de vie pays par pays (https://www.smart-expatriation.com/fr/). À 50 ANS CAPITALISER SUR SON EXPÉRIENCE C’est parfois plus tardivement que certains franchissent le pas, parce qu’une opportunité s’offre à eux ou que le marché de l’emploi national leur est défavorable. « Il n’y a qu’en France qu’on est senior à 45 ans! », s’exclame Alix Carnot. « Cette barrière de l’âge, c’est très français, renchérit Jean-Christophe Bonnin. Nous avons la chance de vivre dans une zone de libre circulation avec l’Union européenne. Les pays qui ont besoin de main-d’œuvre cherchent avant tout des compétences. L’âge n’est pas un critère. C’est actuellement le cas de l’Allemagne. » Hors de l’Europe, des possibilités existent, mais les conditions de travail doivent être étudiées soigneusement: « Aux États-Unis, on trouve un job facilement, mais le salaire décroît à partir d’un certain âge. En Thaïlande, les vacances sont réduites et le trajet domicile-travail peut être pénible à cause de la circulation. En Inde et en Asie, il existe des problèmes de pollution », souligne Alix Carnot. À 50 ans, on recherche

Médecin-épidémiologiste et MBA Essec de formation, je travaille depuis un an pour la Fondation Bill Gates à Seattle. Auparavant, j’ai été salarié pendant dix-huit ans

chez Sanofi, et j’ai vécu à Genève, à Washington, Buenos Aires et Hong-Kong. Les États-Unis sont le meilleur endroit pour mettre en valeur une double compétence, la médecine et le business dans mon cas. On recherche, par exemple, des biologistes gestionnaires de projet, des informaticiens ayant une culture artistique… L’ouverture interculturelle et internationale est également très appréciée car les Américains ont tendance à être autocentrés. Leur marché domestique est tellement grand qu’ils n’ont pas forcément besoin des autres. Les personnes ayant des profils internationaux, de l’expérience et une expertise qui les intéressent sont donc très courtisées! Que ces expériences aient toujours été de grandes réussites n’a pas d’importance: pour un Américain, on apprend autant de ses succès que de ses échecs. Et pour eux, les tempes grisonnantes ne sont vraiment pas un handicap!

un certain confort. Le projet professionnel doit donc tenir compte de la qualité de vie. Nos conseils: attention à ne pas sous- estimer la composante culturelle (le fameux « choc culturel »). Pour s’y préparer, mieux vaut programmer un séjour de repérage dans le pays visé, voire suivre un coaching de préparation à l’expatriation.

INFOS Le guide « Les 15 clés pour partir l’esprit tranquille », téléchargeable sur https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/ (cliquer sur « Préparer son expatriation » en bas de la page, rubrique « Services aux citoyens »).

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