Journal C'est à Dire 200 - Juin 2014

P A Y S D E S A I N T - H I P P O L Y T E

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Les petits campings ruraux ont-ils encore un avenir ? Saint-Hippolyte L’histoire du camping des grands champs débute en 1976 à Saint- Hippolyte. Les artisans et commerçants se sont en effet unis pour développer le tourisme local et donc accroître la clientèle de pas- sage. Une gestion associative qui aujourd’hui est en danger.

P artant du constat de l’offre vieillissante des prestations touristiques, la loi de développement et de modernisation des services touristiques du 22 juillet 2009 est venue harmoniser les sys- tèmes de classement de chaque mode d’hébergement. Désor-

mais, quel que soit le mode d’hébergement touristique, les règles d’obtention du classement se font selon le même type de critères et selon l’équipement, les services aux clients et enfin l’accessibilité. Un système à points détermine alors le classe- ment.

Aujourd’hui, toujours situé près du stade municipal, le camping des grands champs a bien évolué, en fonction bien sûr des attentes des touristes. Près de 85 % d’entre eux sont désormais étrangers, principalement Alle- mands et Hollandais venus chercher le calme et les activ- ités de pleine nature. “Enfin, quand la météo veut bien être de la partie, ce qui rend chaque année les recettes et bénéfices aléatoires” comme le soulignent Évelyne et Gérard Parisot, anciens commerçants qui se dévouent depuis des années pour s’occuper des lieux. Pour les infrastructures, de nom- breux efforts ont été faits “notamment une réfection totale des sanitaires puis l’installation de jeux pour enfants.” De plus, un très beau gîte a été créé dans un local annexe et peut accueil- lir quatre personnes. Les groupes plus importants peu- vent aussi être logés dans une autre salle plus grande. Des efforts importants pour une association mais qui ne suff- isent plus. “Notre classement deux étoiles

Évelyne et Gérard Parisot assureront cet été encore accueil et entretien du camping.

attribué par le comité départe- mental du tourisme est aujour- d’hui en suspens. Son attribu- tion est liée à des travaux que nous devons faire, par exem-

faisons pas, on doit reverser une T.V.A. de 20 % au lieu de 7 %. Donc le peu de bénéfices que l’on peut faire pour améliorer chaque année nos équipements dis-

avec un parc aquatique à l’intérieur. Nous, on est là pour animer le village et offrir un ser- vice supplémentaire dans un secteur rural !” Un constat amer qui l’amène à une conclusion peu optimiste : “On veut la mort des petits camp- ings.” Ou faudra-t-il que les col- lectivités en reprennent la ges- tion mais là encore avec les mêmes obligations, des embauches nécessaires et donc une rentabilité ou au moins un équilibre financier pas assuré, loin de là… D.A.

paraît.” Un surcoût de taxes estimé à 3 500 euros cette année et qui inquiète beaucoup l’association des arti- sans et commerçants. “Cette nouvelle régle- mentation met tous les

ple passer tous les emplacements à 70 m², ce qui réduirait de moitié notre capacité actuelle” expliquent les deux responsables. D’autres travaux de moindre importance

“On veut la mort des petits campings.”

sont programmés pour satis- faire à cette nouvelle législation qui a de lourdes conséquences économiques. “Si nous ne le

campings dans le même sac” regrette Gérard Parisot. “On est au même niveau d’exigence que ceux qui sont en bord de mer

En diminuant le nombre d’emplacements pour répondre aux normes, il faudra certains soirs refuser du monde. Forcément un manque à gagner.

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