Journal C'est à Dire 200 - Juin 2014

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M O N T B E N O Î T E T L E S A U G E A I S

La Chaux-de-Gilley

En bref…

Élevés au comté bio depuis 40 ans Il ne reste plus que trois coopératives fromagères bio dans le Doubs dont celle de La Chaux qui s’était convertie en 1974 et cherche aujour- d’hui de nouveaux sociétaires.

Sculptures Expos “Sculptures In” et “Out sculptures” au château Pertu- sier de Morteau, à voir du 5 juillet au 30 septembre, tous les jours. Odile Vuillemin est invitée par la Mairie de Morteau à présenter une rétrospective de ses sculptures en céramique et métal, une présentation sur 30 années de création. Lʼautre expo, à lʼextérieur, cʼest 15 sculpteurs venus de toute la Franche-Comté, de Suisse et de Tunisie qui exposent dans le parc du Château. Deux expo- sitions offrant un regard sur des expressions artistiques contem- poraines riches et variées. Football Tournoi Cantonal et Intercom- munal du Russey dimanche 29 juin à Plaimbois-du-Miroir. À cette occasion, rencontres entre des équipes seniors du canton du Russey, des équipes de jeunes et cette année, une rencontre entre lʼéquipe fémi- nine du Russey et une enten- te féminine et une autre entre les élus de la communauté de communes du Plateau du Rus- sey et une entente des élus du Syndicat du Prieuré. Une jour- née de rencontre amicale entre les élus, la population et les footballeurs du canton.

L a fruitière de La Chaux-de-Gilley est prête à accueillir de nouveaux producteurs car elle ne peut pas répondre à la demande. La situation n’a pas toujours été aussi eupho- rique. “Au départ, on a répon- du à une demande des froma- geries Petite qui cherchaient des ateliers en bio” , se souvient Bernard Jacquet qui était pré- sident à l’époque de cette conversion. 19 fermes livraient alors leur lait dans la coop ins-

d’une nouvelle fromagerie. Une question de mise aux normes comme souvent. “Ce projet était assez ambitieux pour une peti- te coop. Les producteurs ont dû faire des sacrifices financiers sur le prix du lait pour réali- ser le bâtiment.” La fruitière rassemble aujourd’hui neuf sociétaires dont quatre G.A.E.C. Des pionniers de 1974, il res- te encore cinq fermes exploi- tées depuis par les enfants voi- re les petits-enfants. Comme chez les Bez par exemple où

Sur les pionniers de l’aventure bio en 1974, il reste encore cinq fermes qui sont aujourd’hui exploitées par les enfants ou les petits-enfants.

jeunes en cours d’installation” , n’oublie pas de rappeler Georges Brantut. La coopérative bio de La Chaux travaille 2,2 millions de litres de lait transformés pour l’essentiel en comté commer- cialisé par le biais de l’U.C.A.F.T. et des fromageries Petite. 10 % de la production est valorisée sur place en com- té de garde, morbier et froma- ge à raclette. Sans oublier le P’tit bio, une pâte molle faite maison. À la différence de la plupart des coopératives fro- magères, celle de La Chaux- de-Gilley ne pratique pas la politique du prix différentiel. “Tout est mutualisé. On fonc- tionne sur le principe d’un prix unitaire et solidaire.”

Le bio a ses propres valeurs. L’atelier de La Chaux emploie un fromager, son aide et une vendeuse. Il collabore aussi avec les fruitières de Lièvre- mont village et des Jarrons. “On est aussi en groupement d’employeur avec les fruitières de Lièvremont-village et des Jarrons. Ce qui nous permet d’embaucher deux chauffeurs pour le ramassage et un fro- mager remplaçant qui tourne sur les trois coops” , indique Oli- vier Bolle-Reddat qui préside ce groupement. Les sacrifices du passé n’ont pas été vains. Ils sont géné- rateurs d’emplois locaux et d’activité économique. “On manque de comté bio , déplo- re presque Georges Brantut.

On a l’outil et les commandes pour travailler trois millions de litres de lait. Si des produc- teurs frappent à la porte on les prend tout de suite.” Le bio ras- sure. C’est un gage de quali- té du produit indéniable. La palette aromatique de la fro- magerie identifie 146 plantes dont 24 aromatiques. Cette impressionnante diversité flo- ristique ne se retrouve guère qu’en zone d’alpage exemp- tée d’engrais chimiques et de pesticides. “Les contraintes du bio nous empêchent par exemple de faire des coupes d’herbes pré- coces. Du coup, cela laisse le temps d’éclore aux plantes tar- dives qui contribuent à la richesse du terroir.” F.C.

tallée dans le bâtiment de la mairie. Avec six comtés par jour et deux en hiver, on était loin de la production actuelle. “On en

Roger a transmis le flambeau à son fils Claude qui a fait de même avec ses deux garçons Martial et Jérôme. D’autres pro-

“On manque de comté bio.”

ducteurs des Alliés, de Four- nets-Luisans et d’Orchamps- Vennes ont rejoint l’une des dernières coopératives à com- té bio du département avec celles de Chapelle-des-Bois et de Cerneux-Monnot. “On a traversé des crises de méven- te assez sévères qui pénalisaient parfois assez lourdement les

fabrique 21 en été et 13 à 14 en hiver” , actualise Georges Bran- tut qui a succédé à Bernard Jacquet en 1999. Deux prési- dents en 40 ans. À croire que le bio réconcilie les hommes. Des hommes qui n’ont pas hési- té à prendre des risques en 1998 quand il fut question d’investir dans la construction

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