La Presse Pontissalienne 238 - Aout 2018

PONTARLIER 12

La Presse Pontissalienne n°238 - Août 2019

Deux expositions pour le 150 ème anniversaire du conflit franco-prussien

LA CLUSE-ET-MIJOUX Une mère courage L’héroïque Madame Jambe ou l’épisode ignoré de la bataille de La Cluse En préparant l’exposition du 150 ème anniversaire de la guerre

À l’échelle nationale, cet évé- nement sera mis à l’hon- neur par le Souvenir fran- çais et le ministère des Armées jusqu’en mai 2021. Il se déclinera localement au musée municipal de Pontarlier en 2020 à travers une exposition de tenues et d’ac- cessoires présentant l’Armée du Second Empire qui devient l’Ar- mée de l’Est. “On va prendre des pièces dans les collections du musée d’armes anciennes” , explique Laurène Mansuy, la directrice dumusée et du château de Joux.

Artiste suisse établi aux Verrières, Laurent Guenat qui se passionne pour la retraite des Bourbakis, exposera au château une série d’œuvres grand format qui laisse à voir un regard particulier sur cet événement. “Il y aura égale- ment au château, un troisième volet avec des panneaux mon- trant le rôle décisif du château dans la bataille de La Cluse, le tout agrémenté de témoignages de personnes comme le com- mandant Ploton ou Madame Jambe qui ont vécu cette bataille de l’intérieur.” n

forte. La mère est mise en joue par les quatre soldats dont son fils à qui l’on avait fourni des armes avec l’ordre d’exécuter la malheureuse. Mais au lieu de tirer sur la victime, ils font volte- face et tuent l’officier et quatre autres Prussiens. “Oui, feu brig- and, mais sur toi et les tiens !” , annonce le sergent. À partir de là, le commandant du fort entendant les coups de feu, fait envoyer des boulets qui dispersent l’ennemi. Madame Jambe touchée à l’épaule s’é- vanouit mais survit à la rixe. Elle s’éteindra quelques années plus tard. Son fils lui aussi échappe à la mort. Il poursuivra une brillante carrière jusqu’au grade de commandant. “Pour l’instant, on n’a pas plus d’in- formations sur Madame Jambe et son fils. On va poursuivre les recherches. Ce témoignage vien- dra compléter l’exposition pro- posée au musée de Pontarlier en 2020 dans le cadre du 150 ème anniversaire de la guerre de 1870” , précise Jean-Bernard Passemard. n

franco-prussienne programmée en 2020, Jean-Bernard Passemard, chargé de médiation numérique au château de Joux est tombé par le plus grand des hasards sur un article du journal Le Gaulois dans lequel Ernest Daudet relate l’histoire de Madame Jambe.

S i l’auteur de cet article qui n’est autre que le frère d’Alphonse Daudet ne mentionne pas le prénom de Madame Jambe, il n’oublie pas de rappeler qu’elle fut pen- dant près d’un quart de siècle cantinière dans un régiment en ligne. Elle tint longtemps gar- nison en Algérie, participa à la campagne d’Italie.Vers l’âge de 30 ans, elle épouse un fourrier qui l’accompagna au fil de son parcours dans l’armée.Après un an de mariage, elle donne nais- sance à un garçon destiné lui aussi à une carrière militaire. D’abord enfant de troupe, il s’en- gage à 16 ans. Madame Jambe connut une pre- mière épreuve en 1869 quand son mari décède subitement.

Suite à ce drame, elle quitte le régiment et vient s’établir à La Cluse où elle possède une maisonnette à l’abri du Fort de Joux. À la levée de 1870-1871, elle s’inquiète de l’avenir du pays et de la sécurité de son fils. Quand l’armée de l’Est choisit de se retirer sur Pontarlier, elle apprend que son fils devenu ser- gent alors qu’il a tout juste 18 ans fait partie des troupes talon- nées par les Prussiens. “Un matin au petit jour, étant encore couchée, j’entendis du bruit à la porte de la maison, puis une dégringolade de vitres qui se brisent. Je sautai à bas de mon lit en passant ma robe et je m’élançai vers l’entrée. Je poussai un cri, mon garçon était devant moi et derrière lui, trois de ses

camarades,mais dans quel état ! Hâves, les joues creuses, la peau toute crevassée par le froid, les vêtements en lambeaux, des bottes dont les semelles ne tenaient plus…” Le fils qui est porteur d’un mes- sage du général pour le com- mandant du fort de Joux demande à samère de les cacher. Elle a juste le temps de les met- tre à l’abri dans une cave qu’un officier prussien, informé par un traître, frappe à la porte. Après de rapides fouilles, les quatre soldats français sont retrouvés puis fouillés dans l’e- spoir de retrouver le fameux message qui n’est qu’oral. L’of- ficier demande alors à Madame Jambe de désigner son fils. Elle refuse. Il passe alors à lamanière

Plusieurs expositions seront consacrées à la bataille de La Cluse et à la retraite des Bourbakis dans le cadre des célébrations du 150 ème anniversaire de la guerre de 1870.

Cette radiologie que l’on sous-traite Par manque de médecins radiologues à l’hôpital, les scanners ou les I.R.M. sont interprétés par une plate-forme privée à distance. SANTÉ Pénurie de médecins

tie des interventions. Pour des raisons de concurrence, la Compagnie n’a pas souhaité indiquer le montant qu’elle reçoit annuellement de son travail à Pontarlier. “Mais c’est un coût raisonnable rapporté à celui d’un intérimaire” répète le numéro 1 de la télémédecine en France. La facture pourrait toutefois s’alourdir dès le 1 er janvier pour l’hôpital puisque le “médecin radiologue senior” en poste à Pontarlier souhaite partir. L’établissement a-t-il anticipé ? “Des études de candidatures sont en cours pour qu’un deuxième radiologue arrive en septembre. Notre souhait est de sta- biliser l’équipe médicale pour accueillir des internes en radiologie” annonce la direction de l’hôpital. La réponse pourrait venir du Grou- pement hospitalier de territoire (G.H.T.) : “Il y aura des développements de postes partagés, l’acquisition d’équi- pements de pointe et le développement des activités de recherche” assure ce Groupement présidé par la directrice du C.H.R.U. de Besançon. Un projet est en cours avec la direction et le Pr Delabrousse du C.H.R.U. de Besançon, et la direction du C.H.I. de Haute- Comté, pour une collaborationmédicale pour la permanence des soins. Ce seront autant d’imageries en moins transmises à la plate-forme privée et autant d’économies pour un hôpital à la recherche du moindre denier. n E.Ch.

(N.D.L.R. : qui peuvent ainsi prendre des jours de repos)” présente Thibault Dautremer, chef de projets pour la Compagnie C.T.M. Les E.I.G. (événe- ments indésirables graves) ne sont pas plus importants parce que les ima- geries sont consultées à distance. Au contraire. “Nous avons un système rodé et sécure” assure la Compagnie. Comment se rémunère-t-elle ? Par un forfait dit “technique” et “intellectuel” dont les prix sont fixés par le Codage des actes médicaux (C.C.A.M.). L’hô- pital en récupère une partie pour la mise à disposition de ses machines. Quant aux interprétations, l’intégralité

D epuis le départ d’un médecin radiologue en 2017, l’hôpital de Pontarlier ne peut plus faire d’échographie à partir du ven- dredi et pour le week-end, ainsi que tous les autres jours après 16 heures Un enfant de moins de 5 ans atteint de maux de ventre - qui ne peut pas être irradié - devra donc être conduit ailleurs. Pour les scanners ou les I.R.M., ce

manque de professionnel a été com- pensé par l’hôpital, qui, a fait appel à la Compagnie privée de Télémédecine (C.T.M.) pour lui interpréter à distance tous les scanners en dehors des heures de présence du médecin pour les demandes en urgences ainsi que les I.R.M. sur les plages d’examen du public. C’est un coût important pour l’établissement qui n’a pas souhaité divulguer le montant de la facture

“mais c’est moins cher que de salarier un radiologue intérimaire et une ligne de garde, surtout s’il n’y a que deux scanners à interpréter par nuit” rela- tivise l’Agence régionale de santé qui a contractualisé un marché avec cette société au niveau Bourgogne-Franche- Comté. L’hôpital de Beaune a recours au même service et bientôt celui de Chalon-sur-Saône. Jour et nuit, les 300 médecins radio- logues de cette plate-forme nationale sont en lien avec les équipes médicales pontissaliennes sur simple demande. Les données des imageries sont trans- mises sur une ligne de fibre optique dédiée mise en place par l’établisse- ment. Après un contact avec le mani- pulateur radio du C.H.I.C., le médecin délivre son diagnostic. Médicalement, ce service “donne entière satisfaction” répète l’hôpital, ce que confirme l’A.R.S. “Grâce à notre réseau de 300 téléra- diologues, nous travaillons avec une centaine d’établissements en France. Nous sommes là pour pallier un besoin en ressources de médecins ou pour décharger les équipes en place

de chaque forfait est ver- sée à C.T.M. Une scan- nographie de l’abdomen et du petit bassin avec injection d’un produit de contraste est payée par exemple 50,54 euros par l’Assurance maladie, 106 euros pour une sca- nographie de la colonne vertébrale, 25,86 euros pour une radio bilatérale du genou. Un forfait de 80 euros s’ajoute de minuit à 8 heures du matin à la majeure par-

L’hôpital de Besançon à la rescousse.

Les week-ends et les nuits, les imageries (ici une simple radio du pied)

réalisées à l’hôpital de

Pontarlier sont interprétées à distance.

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