La Presse Bisontine 66 - Mai 2006

BESANÇON

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J USTICE

En bref

Accidents de la route

“Les victimes ont besoin d’une reconnaissance” Lenteur de la justice, indifférence des institutions. Après un acci- dent de la route, les victimes ont parfois la sensation de ne pas être reconnues. Une association vient d’ouvrir une permanen- ce pour leur aider et les écouter.

Ornans Le premier festival “les Nuits de la Loue” aura lieu à Ornans les 14 et 15 juillet 2006, sur le thème de la chanson fran- çaise. En tête d’affiche, Tri Yann et Axel Bauer. Rensei- gnements au 03 81 62 40 30. Plume Le spectacle “Plic-Ploc” du cirque Plume est nommé aux prochains Molières, catégorie “grand prix spécial du jury théâtre public en région”. La Nuit des Molières est retrans- mise sur France 2 lundi 24 avril à partir de 20 h 50. Photos Exposition de Larhar Man- souri, photographe algérien, jusqu’au 11 juin au Musée du Temps de Besançon. Portraits de familles des Aurès des années cinquante à 1985. Rens. 03 81 87 81 61. Pérou L’association Solidarité Pérou organise le 13 mai salle Bat- tant à Besançon l’anniversai- re de “20 ans de solidarité avec le Pérou”. Exposition de pho- tos et vente d’artisanat en jour- née, soirée festive avec Quet- zal à partir de 20 heures. Rens. 06 82 24 35 51.

“C e qu’on voudrait, c’est aumoins avoir des excuses. On a l’impression de ne pas être écouté, pas entendu” , affirme Michèle Rehn. Victime d’un accident de la rou- te en 2002, Michèle Rehn en veut à la justice. Pas de mal avoir fait son travail, mais de ne pas avoir été assez à l’écou- te. Et d’avoir manqué de tact. Deux ans après l’accident, qui l’a laissé handicapée, elle a appris que son dossier avait

mais aussi juridique. Car même si l’association reconnaît que la reconnaissance des victimes d’accidents de la route s’est beaucoup “améliorée depuis quelques années. Avant, les vic- times ne pouvaient même pas parler. Il y a une prise de conscience de leur place et les tribunaux n’hésitent pas à don- ner des peines lourdes en cas d’accident grave” , la justice ne peut pas toujours apporter la réponse réclamée par les vic- times. “Seules les fautes graves sont en général poursuivies. Mais quand vous vous retrou- vez à l’hôpital parce qu’on vous a coupé la priorité, c’est très dur à admettre qu’il n’y aura pas de procès” , reprend Marie- Claude Adida. L’association est alors là pour les écouter, “les aider à faire les bonnes démarches. Et fai- re accélérer les procédures. Car les procès-verbaux mettent par- fois plus de sixmois à être trans- mis, ce qui retarde d’autant l’indemnisation. Or cette len- teur est insupportable pour les victimes.” S.D.

et affirmant que “si j’avais été à jeun, peut-être aurais-je eu de meilleurs réflexes.” Je n’avais rien bu, les médecins du S.A.M.U. ont confirmé que ce taux était lié aux sédatifs administrés” , remarqueMichè- le Rehn, qui a finalement vu son affaire jugée en octobre dernier. Entre la reconnaissance de la situation de victime et les impé- ratifs de la justice, les victimes d’accidents de la route ont par- fois dumal à se retrouver. “C’est un sentiment fréquent pour les victimes de ne pas se sentir prises en compte. Elles ont besoin d’une recon- naissance qui passe par la reconnaissan- ce juridique mais aus- si l’indemnisation” , expliqueMarie-Clau- de Adida, déléguée nationale de l’association “Vic- times et citoyens”. Depuis mars, l’association tient une permanence à l’hôpital Saint-Jacques, à Besançon deux mercredis parmois. Pour appor- ter un soutien psychologique

été classé “sans suite” et a cherché à savoir pourquoi. “C’est dur, on a déjà du mal à se remettre dans son corps. Je voulais juste une sanction, même symbolique, pour être reconnue en tant que victi- me” , explique-t-elle.

Apporter un soutien psychologique

mais aussi juridique.

Elle entame plusieurs démarches, rencontre le sub- stitut du procureur, écrit à nou- veau. “Le procureur m’a répon- du en mettant en cause mon taux d’alcoolémie de 0,36 g/l

Association Victimes et citoyens : permanence tous les 1ers et 3èmes mercredis à l’hôpital Saint-Jacques. Tél. : 0820 30 3000

B ESANÇON 2020 Après quatre réunions “Les jeunes, je ne les vois pas nombreux” Organisés tout au long du mois de mars, les quatre réunions autour du projet de ville Besançon 2020 n’ont pas déplacé les foules. Et le plus inquiétant, surtout pas les jeunes.

P OLITIQUE

Prochaines législatives Paulette et Jean-Louis sur les rangs pour 2007 Les noms des candidats des prochaines législatives se dessi- nent. On pourrait assister à un duel animé entre Jean-Louis Fousseret et Françoise Branget dans la 1ère circonscription. Et Paulette Guinchard et Jacques Grosperrin dans la 2ème.

D es panneaux indicateurs jaunes à tous les carrefours, trois policiers munici- paux pour faire la circulation aux abords du gymnase faisant office de lieu de réunion et des écrans géants à l’intérieur pour diffuser des mini-reportages… La ville n’au- ra lésiné sur aucun moyen pour attirer le cha- land aux quatre débats organisés tout au long du mois de mars autour de Besançon 2020. L’idée était bonne de consulter les Bisontins sur ce qu’ils veulent pour l’avenir de leur vil- le. Le résultat l’est beaucoup moins.

À un an des élections législatives de 2007, la course à la candidatu- re a déjà commencé.Au sein du P.S., qui a décidé d’at- tribuer - pour respecter la pari- té – la 2 ème et 5 ème circonscrip- tion (Haut-Doubs) à des femmes, l’affaire est déjà qua- si entendue sur Besançon, même si aucune candidature n’a pour l’instant été déposée. La députée sortante Paulette Guinchard devrait se repré- senter sur le secteur de Besan- çon Est, dans la 2 ème circons- cription. Sur la 1 ère circonscription, BesançonOuest, c’est Jean-Louis Fousseret qui est sur les rails. Et tant pis pour le non-cumul des man- dats prôné par le P.S. “Mais avoir la double casquette de député et demaire, ça peut-être un vrai plus pour Besançon. Et donner un coup de pouce sur un certain nombre de dossiers” , affirme un membre du P.S. Du côté de l’U.M.P., en plein renouvellement de son comité

départemental dans le Doubs, rien non plus n’est officielle- ment décidé. Mais deux can- didats se sont déjà clairement déclarés, la députée sortante Françoise Branget dans la 1 ère circonscription et le conseiller général et régional Jacques Grosperrin pour la 2 ème . Si Fran- çoise Branget ne se fait guè- re de souci pour son investi- ture, la bataille pour la candidature devrait être plus

ouverte dans l’autre circons- cription et plusieurs autres noms circuleraient. Tout doit être décidé d’ici octobre pro- chain. “Et pour la première fois, ce sont les militants qui donneront leur avis consulta- tif sur le candidat qu’ils sou- haitent avoir, même si c’est Paris qui prendra la décision finale” , souligne BernardAsso- lari, le secrétaire départe- mental de l’U.M.P.

À Micropolis, le 7 mars par exemple, ils étaient 150 à avoir fait le dépla- cement, dont l’équipe municipale presque au complet et un bon nombre de membres des conseils de quartiers. La faute “à la neige” , se console Jean-

L’absence de “maison du tourisme au centre-ville.”

Jean-Louis Fousseret à Micropolis, le 7 mars.

ter les logements au vieillissement” , notam- ment en construisant des “ascenseurs exté- rieurs.” Plus généralement, on évoque aussi la possibilité de mettre en place un “service bénévole national” , le besoin de “développer les transports en commun” ou encore de “faciliter la création d’emploi.” Dans l’assistance, un homme s’interroge sur l’absence de “maison du tourisme au centre-ville qui présente vrai- ment la ville comme à Mulhouse ou Nevers.” Quelques bonnes idées, beaucoup de très vagues. Au début de l’été, la ville devrait présenter une synthèse des propositions recueillies au cours des quatre réunions.

Louis Fousseret. La neige fondue, ils étaient effectivement un peu plus nombreux - 200 à 250 personnes - pour la dernière réunion, le 28 mars, à Palente. Mais surtout, pour un débat sur l’avenir de la ville en 2020, l’as- semblée manque cruellement de jeunes. “Les jeunes, je ne les vois pas bien nombreux ce soir, c’est bien triste, on parle quand même de leur avenir” , souligne un homme dans l’assistan- ce, la soixantaine. Pour Besançon en 2020, on réclame “d’adap-

Jean-Louis Fousseret voudra reconquérir son siège perdu face à Claude Girard en 2002.

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