La Presse Bisontine 66 - Mai 2006

BESANÇON

11

S OCIAL

Une vaste enquête du C.C.A.S.

Les inégalités entre quartiers

La ville de Besançon a réalisé une étude détaillée sur la situation sociale de ses admi- nistrés. Les inégalités se creusent, la pauvre- té augmente, l’isolement aussi. Besançon gère la précarité Les Bisontins et la précarité relationnelle L’ isolement social est un des fac- teursmajeurs de la société bison- tine actuelle. Le tauxdesménages

- Le centre-ville : Son taux de per- sonnes isolées et de familles monopa- rentales est très supérieur au reste de laville. Par ailleurs, le revenudeshabi- tants y est également supérieur. - Battant : Quartier populaire et étu- diant, Battant est très majoritaire- ment peuplé de ménages isolés ou monoparentaux. C’est aussi un des plus pauvres quartiers de la ville. - La Butte-la Grette : La part des plus de 75 ans y est plus élevée qu’ailleurs. Malgré unemoyenne hau- te en termes de revenus, il subsiste une poche de pauvreté dans le secteur des “408” où 16%de la population est de nationalité étrangère. - Velotte : Làaussi, le revenudeshabi- tants deVelotte est enmoyenne supé- rieur au reste de la ville. Petite parti- cularité : la pauvreté y serait enbaisse puisque le nombre deR.M.istes a bais- sé de moitié en trois ans. - Saint-Ferjeux-Rosemont : Le reve- numédian est assez équilibré mais le taux de personnes sous le seuil de pau- vreté est particulièrement important côtéRosemont. La part des personnes étrangères est supérieure à lamoyen-

ne bisontine ainsi que celle des plus de 75 ans. - Montrapon-Fontaine-Écu : C’est à Fontaine-Écu qu’on trouve un taux de personnes vivant en dessous du seuil de bas revenu supérieur à la moyenne bisontine. - Vaîtes-Clairs-Soleils : Le quartier accueille une part de population de moins de 20 ans supérieure au reste de la ville. La part des étrangers y est également plus forte qu’ailleurs. Néan- moins, sur le plan du R.M.I., la situa- tion s’est améliorée contrairement au reste de la ville. - Planoise-Châteaufarine : C’est le premier quartier de la ville en termes de population : 19 531 habitants, soit 16,6 % des Bisontins. C’est aussi le quartier des 4 tiers : il concentre 1/3 des jeunes de la ville, 1/3 des familles monoparentales,1/3desminimasociaux et 1/3 des personnes de nationalité étrangère. C’est dans les secteurs de Piémont et Diderot que l’on trouve les revenusmédians les plus faibles de la ville. - Les Tilleroyes : Le quartier le plus récent de Besançon et aussi le moins peuplé avec 1 342 habitants. C’est le quartier, après Planoise, qui possède la part de moins de 20 ans la plus importante de la ville. - Saint-Claude-Torcols : Un quar- tier, notamment à Montjoux, où les revenus sont parmi les plus impor- tants de la ville. - Chaprais-Cras : C’est le quartier oùsont concentrés leplus depersonnes âgées de 75 ans et plus. Dans ce quar- tier, le secteur de laMouillère est celui qui possède un des plus hauts reve- nus moyens de Besançon. - Bregille : C’est le quartier deBesan- çon où le revenu médian est le plus élevé. Tous les indicateurs de pauvre- té y sont inférieurs à lamoyenne bison- tine. - Palente-Orchamps-Saragosse : Un quartier très contrasté avec d’une part le secteur Chopin qui possède un des tauxde bas revenus les plus impor- tants de la ville et le secteur Saragos- se qui est à la premièremarche bison- tine concernant le plus haut revenu médian.

composés d’une seule personne atteint 44,75 % à Besançon. L’isolement des personnes âgées notamment s’est considérablement accru : selon l’I.N.S.E.E., “25%des personnes âgées de 70 ans et plus, ont moins de 5 contacts privés par semaine.” La popu- lation en général vieillit. Entre les deux derniers recensements, la popu- lation de Besançon a augmenté de 3,4 % mais dans le même temps, la population des 85 ans et plus a fait un bond de 50,5%. Les famillesmono- parentales sont également en aug- mentation à Besançon : elles repré- sentent 12 % des allocataires de la C.A.F. (voir article ci-dessous).

Les Bisontins sous le seuil de pauvreté

O n considère le seuil de bas reve- nus à 734,99 euros par mois. Un Bisontin sur 8 vit en dessous de ce seuil, soit 14,5 % de la population de la ville. Dans l’agglomération bison- tine - les 59 communes de la C.A.G.B., le taux de la population vivant sous le seuil de pauvreté atteint 11,7 %. Le nombre d’allocataires du R.M.I. ou d’autres minima versés par la C.A.F. a augmenté de 10,6 % entre 2002 et 2004. Sur Besançon, ils E n deux ans, les situations d’im- payés de loyer supérieurs à 6mois ont augmenté de 10 %. Les procé- dures d’expulsions suivent la même courbe : les résiliations de bail ont explo- sé de + 66 % en deux ans. Selon l’offi- cemunicipal des H.L.M. de Besançon, “31%des locataires sont dans une situa- tion sociale précaire : C.D.D., chôma- A Besançon, près de la moitié des foyers (49,15 %) ne sont pas imposables. Sur un total de 65 388 foyers fiscaux, ils sont 32,6 % (21 287) à se situer dans la tranche de revenus entre 0 et 7 500 euros. 9,4 % d’entre eux, soit 6 120 foyers, déclarent des revenus entre 15 001 et 19 000 euros. 4 % des foyers fis-

sont 5 059 foyers, soit 9 585 personnes à vivre de minima sociaux. C’est 1 Bisontin sur 11. Pour ce qui est du R.M.I., un Bisontin sur 20 le perçoit. 40 % des allocataires du R.M.I. sont des hommes isolés. 1 090 familles bisontines où vivent des enfants sont également concernées par la R.M.I. 30%des bénéficiaires du R.M.I. accom- pagnés par le C.C.A.S. résident à Pla- noise et 17 % d’entre eux ont un diplô- me supérieur à Bac + 2 ! ge ou R.M.I.” La ville a constaté le peu de propositions de logements dans le parc social, notamment de type T3 ou T4. Les offres sont rarissimes et “les quelques propositions ne sont pas viables, en raison du coût du loyer totalement inadapté aux ressources des ménages. La part restant à leur charge avoisi- nait la moitié de leurs ressources.”

Les Bisontins et le logement

Les Bisontins face aux impôts

caux bisontins, soit 2 615 d’entre eux, ont déclaré des ressources annuelles entre 39 001 et 78 000 euros. Et 662 foyers bisontins, soit 1 % de la popu- lation fiscale, disposent d’un revenu supérieur à 78 000 euros, avec dans cette tranche supérieure, une moyen- ne déclarée à 156 817 euros de reve- nus annuels.

Planoise concentre un tiers des jeunes de la ville.

F AMILLES

L’association des familles 12 % de familles monoparentales dans le Doubs

Selon une enquête de l’observatoire de la famille, 12 % des familles du Doubs sont monoparentales. Et 41 % d’entre elles affirment rencontrer souvent des difficultés financières.

U n enfant sur sept dans le Doubs ne vit qu’avec un de ses deux parents. La monoparentalité concerne en effet dans le Doubs 12 % des familles, selon une enquête menée par l’observa- toire de la famille, géré par l’uniondépartementale des asso- ciations familiales (U.D.A.F.). Avec dans 85 % des cas, une femme à la tête de ces cellules familiales. “Nous avons besoin de mieux connaître ces familles car elles sont nombreuses et ont leurs problèmes spécifiques” , remarque Denis Cachot, de l’U.D.A.F. du Doubs. Dans 80 % des cas, ces familles monoparentales sont issues d’un divorce ou d’une sépara- tion. Mais dans 10 % des cas, la mère était célibataire au

le logement social. Au niveau de l’emploi, si 69 % des parents isolés exercent une activité, la garde des enfants reste un frein

moment de la naissance de l’en- fant. Une situation qui concer- ne essentiellement les plus jeunes, 43 % des célibataires

à l’emploi pour 45% des inactifs. Enfin, autre donnée de l’étude : dans 26 % des cas, les enfants vivant dans une cel- lule monoparentale voient leur deuxiè- me parent moins

avec enfants ont en effet moins de 25 ans. La monoparentalité a en premier lieu des conséquences finan- cières. Toujours selon cette étude, menée auprès de 1 000 familles

Plus l’enfant grandit, plus les contacts se raréfient.

d’une fois par an. Un chiffre qui évolue avec l’âge. Plus l’enfant grandit et plus les contacts ont tendance à se raréfier, princi- palement à partir de l’âge adul- te. “Il y a l’effet de l’adolescen- ce. Et la recomposition familiale fait parfois aussi que l’enfant se sent moins à sa place” , note l’observatoire.

monoparentales du départe- ment, 41 % des familles affir- ment rencontrer souvent des difficultés financières, seuls 9% d’entre elles disent n’en avoir jamais eu. Au niveau du loge- ment, ces familles monopa- rentales sont deux fois moins nombreuses à être propriétaires, mais sont surreprésentées dans

Les résultats de cette étude ont été présentés le 13 avril dernier.

Made with FlippingBook - Online magazine maker