La Presse Bisontine 66 - Mai 2006

17 LE DOSSIER

R EPÈRE

D ÉRIVES

Thérapie énergétique Jean-Louis Fousseret : “On peut tolérer des absences en commission” Sans pour autant l’excuser, le maire de Besançon explique l’absentéisme des élus en commission par le nombre de sollicitations auxquelles ils doivent répondre.

Présence des élus au conseil municipal de janvier 2004 à mars 2006 Vingt-deux séances de conseil municipal ont été prises en compte sur cette période Joëlle Schirrer (société civile) ............................................................19 Jean-Claude Roy (P.S.) ..................................................................... 21 Vincent Fuster (P.S.) .......................................................................... 18 Lucile Lamy (société civile) ............................................................... 20 Rosine Chavin-Simonot (P.S.) ...........................................................19 Jean-Louis Fousseret (P.S.) .............................................................. 22 Danièle Têtu (P.S.) ..............................................................................18 Jacques Mariot (société civile) ......................................................... 22 Martine Bultot (gauche alternative écologiste) .................................19 Jean-Claude Chevailler (P.S.) ........................................................... 22 Marie-Odile Crabbé-Diawara (gauche alternative et écologiste) ... 21 Françoise Fellmann (P.S.) ................................................................. 19 Michel Roignot (P.S.) ......................................................................... 18 Marie-Marguerite Dufay (P.S.) ...........................................................18 Paulette Guinchard (P.S.) .................................................................. 11 Jean-Jacques Demonet (société civile) ........................................... 13 Nicole Dahan (P.S.) ............................................................................ 19 Jacqueline Panier (P.S.) .................................................................... 19 Françoise Presse (Verts) ................................................................... 20 Danièle Poissenot (société civile) ......................................................20 Corinne Tissier (Verts) ....................................................................... 22 Michel Loyat (P.S.) ............................................................................. 20 Patrick Bontemps (P.S.) .................................................................... 21 Benoît Cypriani (Verts) ...................................................................... 21 Yves-Michel Dahoui (P.S.) ..................................................................17 Patrick Bourque (Verts) ..................................................................... 21 Béatrice Falcinella (P.S.) .....................................................................21 Denis Baud (P.S.) ............................................................................... 22 Catherine Ballot (Verts) ..................................................................... 20 Bruno Medjaldi (P.S.) ......................................................................... 20 Éric Alauzet (Verts) ............................................................................ 22 Christophe Lime (P.C.F.) .................................................................... 22 Annie Ménétrier (P.C.F.) ......................................................................18 Frédérique Mozer (Verts) .................................................................... 6 Franck Monneur (P.S.) ...................................................................... 21 Annaïck Chauvet (Verts) ................................................................... 12 Emmanuel Dumont (P.S.) ...................................................................19 Abdel Ghezali (P.S.) ........................................................................... 22 Karine Schuller .............................. 13 (remplacée par Jocelyne Girol) Jocelyne Girol (P.C.) ..................... 5 (remplaçante de Karine Schuller) Sébastien Maire (Verts) ..................................................................... 20 Sylvie Jeannin (société civile) ........................................................... 22 Teddy Bénéteau-de-Laprairie (Rouge et Vert) ................................. 22 Didier Gendraud (Verts) .................................................................... 21 Jean Rosselot (U.M.P.) .......................................................................20 Martine Ropers (société civile).......................................................... 19 Claire Casenove (M.P.F.) ....................................................................22 Catherine Puget (U.M.P.) ...................................................................15 Bernard Lambert (U.M.P.) ..................................................................18 Catherine Comte-Deleuze (U.D.F.) ....................................................20 Françoise Branget (U.M.P.) ................................................................13 Nicole Weinman (U.D.F.) ....................................................................18 Jean-Paul Renoud-Grappin (U.M.P.) .................................................15 Pascal Bonnet (U.M.P.) ......................................................................22 Michel Josse (U.D.F.) .........................................................................18 Loïc Laborie (U.M.P.) ..........................................................................11

L a Presse Bisontine : La com- mission budget fait l’objet d’une surprenante désaffec- tion au regard du taux d’absentéis- me des élus. C’est normal ? Jean-Louis Fousseret : Ce n’est pas la commission la plus impor- tante dans le sens où on y pré- sente l’ensemble des rapports vus dans les autres commis- sions qui elles sont importantes. Il y a un vrai travail fait dans ces commissions. Cela permet à l’ensemble des élus de lamajo- rité comme de l’opposition de débattre des projets et d’ap- porter des modifications. C’est lieu de transparence. Le vrai travail d’information et de dis- cussion se passe dans les com- missions. L.P.B. : Mais comment débattre d’un dossier aussi important soit-il quand les élus, majorité et opposition confon- dues, se retrouvent à deux ou trois en commission ? J.-L.F. : Ce n’est pas la meilleu- re formation pour débattre, je vous l’accorde. Le problème est que les élus sont très sollicités. Les 55 conseillers participent

chacun à trois ou quatre com- missions. Vous ajoutez à cela toute la liste des représenta- tions extérieures auxquelles ils doivent répondre. La charge de travail est importante. Cepen- dant, être élu, c’est un choix que l’on fait. On peut être absent en commission, mais cela ne doit pas avoir un caractère sys- tématique. L.P.B. : Mais ces commissions ne font pas partie des priorités des élus ? J.-L.F. : Il y a des rendez-vous qu’on ne doit pasmanquer selon moi, ce sont les conseils muni- cipaux et les conseils commu- nautaires. Je suis exigeant sur ce point. On peut tolérer des absences en commission à par- tir du moment où les élus sont au moins présents dans celle où ils sont spécialisés. L.P.B. : Au regard des absences, on peut néanmoins s’interroger sur l’uti- lité de ces commissions ? J.-L.F. : S’il n’y avait pas de com- mission, ce serait un déni à la démocratie. Normalement, la règle n’est pas que les élus n’y

Jean-Louis Fousseret : “Quand je reconstituerai une liste, je tiendrai compte de cela.”

pensable. Quand je reconsti- tuerai une liste, je tiendrai comp- te de cela. L.P.B. : Est-il possible de régler le problème ? J.-L.F. : Il faudrait je pense qu’il y aitmoins de commissions pour que les élus soient moins solli- cités. D’un autre côté, j’essaie de diminuer la représentation de la ville dans certains man- dats comme les conseils d’ad- ministration des lycées, où il n’est pas nécessaire, àmon avis, que trois conseillers soient pré- sents. Propos recueillis par T.C.

aillent pas mais au contraire qu’ils y assistent. L.P.B. : Ce manque d’assiduité vous étonne-t-il ? J.-L.F. : Il ne m’étonne pas. Mais ce n’est pas parce qu’il nem’éton- ne pas que je suis d’accord. Par respect vis-à-vis de ceux qui nous ont élus, on se doit d’être là. J’ai remarqué qu’au fur et à mesure des mandats, la pré- sence des élus en commission a tendance à diminuer. C’est pour cela que je rappelle sou- vent en conseil municipal que la présence des conseillers dans les commissions dans lesquelles ils sont spécialisés est indis-

E XPLICATION

Trois commissions au minimum par élu Les commissions seraient-elles une parodie de démocratie ? Il n’y a pas d’obligations des élus de participer aux commissions dans les- quelles ils se sont inscrits pourtant volontairement.

“I l faudrait que les élus soient tous retraités pour répondre à toutes leurs sollicitations” dit-on dans l’en- tourage de Jean-Louis Fousseret pour excuser les absences des conseillers aux commissions. C’est vrai que l’emploi du temps des membres du conseil munici- pal est chargé. D’abord ils siègent tous au minimum dans trois commissions. Leur mandat prévoit qu’ils s’investissent aussi à la Communauté d’Agglomération du Grand Besançon où ils participent également à des commissions. Il y a ensui- te les élus comme Vincent Fuster ouYves- Michel Dahoui, qui sont en plus conseillers généraux, ou Marie-Marguerite Dufay qui est conseillère régionale. Ils cumu- lent les mandats et par là même, les obli- gations. D’autres encore siègent dans les syndi- cats, dans les conseils d’administration des lycées ou collèges où la ville doit être représentée par trois élus ! Un excès selon Jean-Louis Fousseret, qui tend à limiter les représentations extérieures de ses col- laborateurs.

jours avant le conseil. Les réunions ont lieu à desmoments qui conviennent a prio- ri au plus grand nombre. Quand tout le monde est prévenu, chacun est libre de s’y rendre ou non. De toute manière, il n’y a aucune obligation d’y assister et donc pas de sanction en cas

On peut encore ajouter à l’addition la ribambelle de réunions de quartiers. Bref, à devoir tout faire, on finit par se perdre et à oublier l’essentiel. Les réunions de commissions doivent pourtant trouver leur place parmi un flot de convocations. “Ils sont payés pour cela” clame la vin- dicte populaire estimant que les élus n’ont qu’à se concentrer en priorité sur les tâches pour lesquelles ils ont été élus. En l’oc- currence : pour la condui- te et le suivi des dossiers municipaux d’intérêt collectif. Ce n’est pas un hasard si le maire de Besançon a réduit de moitié le nombre de commissions en 2003, en les regrou- pant. L’idée était bien de permettre aux élus d’y assister plus régulièrement sans doute. Mais au vu des résultats, il est dif- ficile à dire si la mesure a porté ses fruits. Sur le principe, ce sont les adjoints de chaque commission qui convoquent leur monde quand bon leur semble. En règle générale, elles sont programmées quelques

d’absence. Il arrive que les conseillers ne pren- nent parfois pas la pei- ne de s’excuser au préa- lable sachant qu’ils manqueront à l’appel.

“Ces commissions ne jouent pas totalement leur rôle.”

Deux commissions n’assurent pas non plus un suivi des présences dans leurs rangs. “Le problème est qu’en l’état actuel des choses, ces commissions ne jouent pas tota- lement le rôle qu’elles devraient avoir. On voit à travers les absences répétées de cer- tains les limites du système” déplore un proche du maire. Le risque de dérapage est latent. Car il ne faudrait pas que les élus les moins concer- nés prétextent un emploi du temps char- gé pour se dispenser de commission…

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