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11 l’autre par le jeune Comte A. P. Bernstorff qui, à cette époque — printemps de 1756 —était à Rome (11). Cependant, Jardin avait aussi envoyé des copies de ses projets à différents experts à Paris, dont il souhaitait connaître l’avis. Parmi ceux-ci se trouvait le célèbre praticien Tannevot chez qui notre ar* chitecte avait travaillé comme conducteur entre son retour de Rome 1748 et sa venue au Danemark en 1755 (12). Pourtant il n’est pas probable que Tannevot soit l’auteur de l’une de ces critiques. Elles diffèrent toutes deux complètement dans leur conception de l’appré* ciation de l’Académie d’Architecture que Tannevot en sa qualité de membre du jury, avait signée et peut-être également rédigée puisqu’il en était le doyen. Par contre, le Baron de Thiers qui était une sorte de Chargé d’Affaires artistique du cercle Bernstorff à Paris, fait men* tion dans une lettre d’autres autorités dont Jardin avait souhaité entendre le jugement. Il n’était pas très indulgent, il qualifie en effet leurs opinions comme »des avis insertins®, comme »un chique choque dopinions qui ne font que donner cette espese dinsertitude qui des* espere l’artiste et qui degoute ceux qui l’employent . . .« (13). Il est probable que les paroles indignées du baron s’adressent aux archi* tectes qui sont les auteurs des appréciations que nous discutons ici, celles-ci ayant été entièrement inspirées par le théoricien d’architec* ture, le Père Jésuite Laugier dont les opinions hardies pour l’époque firent naître une discussion très vive entre les architectes français et qui étaient bien propres, en effet, à déconcerter un vieil amateur de la génération de Robert de Cotte (14). D ’ailleurs, il est possible que ces deux critiques (ou l’une d’elles) proviennent d’élèves de l’école de France, à Rome —possibilité aussi difficile à prouver que celle que nous venons de citer. Cependant, ces critiques portent tel* lement l’empreinte des principes de Laugier qu’il n’y a pas d’intérêt essentiel à en connaître les auteurs.

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