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10 l’église et obsédait dans ce but le Comte Moltke de ses propres projets. Il est beaucoup plus intéressant d’examiner les dessins de Jars din en partant des points de vue architectoniques les plus moder# nés de l’époque, du néoclassicisme le plus dogmatique. Il est bien connu que les deux premiers projets de Jardin pour l’église Frédéric — variantes sur le même sujet —ont été soumis vers la fin de 1755, aussi bien à l’Académie de l’Architecture de Paris qu’à l’Académie de France, à Rome où l’on demanda l’appréciation des architectes ita# liens et, à ce qu’il semble, des élèves français. Jusqu ’à une époque toute récente, personne n’avait eu connaissance de ces appréciations critiques qui pouvaient pourtant compter sur le plus vif intérêt. La première —celle de l’Académie d’Architecture fut publiée en 1923 par H. Lemonnier dans son admirable ouvrage »Procès#verbaux de l’Académie Royale d’Architecture« VI, 254—56. Deux autres appré# dations rédigées en langue française, viennent de voir le jour dans les archives de Moltke (documents Nos 3—4) qui ne reproduisent pourtant pas les originaux. On en possède une copie et une traduc# tion allemande. Comme il manque à ces documents, non seulement un titre plus précis, mais encore une signature et une date, leur pro# venance est tout à fait hypothétique. Il découle de leur texte comme de la réfutation publiée plus tard par Jardin (Document No. 5) qu’il s’agit des premiers projets de Jardin. Tout ce que nous savons c’est que ces critiques ne proviennent pas de l’Académie d’Architecture de Paris dont nous connaissons bien la déclaration, et ne sont pas non plus identiques aux déclarations d’architectes romains. Ceux-ci prirent leur parti à l’égard du travail de leur collègue, mais décidé# rent de ne pas donner leur avis par écrit. Nous avons appris ceci par deux lettres adressées au Comte J. H. E. Bernstorff, l’une par le Duc de Choiseul, alors ambassadeur de France, à la Cour du Pape,

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