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6 mais, grâce à l’influence allemande, elle paraissait moins sévère, plus riche, sans avoir cependant perdu la distinction du pur style Louis XV du Faubourg Saint*Germain (1). L’art danois du milieu du XVIII’e siècle est caractéristique à ce point de vue que, pour l’église monumentale projetée (1749) dans le nouveau quartier, c’est le style baroque, toujours latent, qui se fit valoir. Les différents projets authentiques d’Eigtwedt pour l’église Frédéric, dont nous reproduisons ici le plus vieux connu (Planche 2) — seulement la façade — ne peuvent être compris que quand on connaît l’art italien. C ’est avec raison qu’on les a rapprochés d’un projet anonyme dont le plan (2) porte le nom d’Eigtwedt au verso — et qui semble donc lui avoir appartenu —et qu’on a essayé d’attri* buer cedit projet, en partie à Eigtwedt (3) et en partie à un archi* tecte germanodtalien, Marcus Tuscher, travaillant alors au Dane* mark (4) (Planche 1). Ce fut d’ailleurs sans succès, car on n’avait pas remarqué que ce plan était une copie exacte d’un projet élaboré par Filippo Juvara, pour l’église de la Superga à Turin. (5) C ’était la pièce de réception du célèbre architecte sicilien (1706 ou 1707) à l’Académie de San Luca à Rome qu’Eigtwedt a pu copier pendant son séjour en Italie (1734-35). Cependant, les premiers projets de l’architecte danois, pour l’église Frédéric, établis sur la base de ce dessin et fortement influencés par la Frauenkirche de Georg Bahr à Dresde, ne plurent pas à la cour, — les ministres en trouvaient le style démodé et, un voyage d’étude à Paris n’ayant pu être réalisé, le gouvernement s’adressa, en 1753, année précédant la mort de l’il* lustre architecte, à notre ambassadeur à Paris le comte Ditlev Re* ventlow en lui demandant de chercher de nouveaux dessins chez un architecte français connu. Il fallait respecter les fondations déjà posées et par la-même, les dispositions principales d’Eigtwedt: une rotonde centrale avec deux tours dans l’axe transversal. Grâce sur*

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