Journal C'est à Dire 88 - Avril 2004

D O S S I E R

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Pierrefontaine-les-Varans Un centre multi-commerces pour renforcer l’attractivité du bourg

À l’étude depuis 1998, ce projet a connu deux versions. La dernière se concrétise grâce à l’appui de la communauté de communes de Pierrefontaine-Vercel. Le futur bâtiment sera construit à l’emplacement de l’entreprise Pellegrini.

U ne volonté d’équilibrer l’offre de services et de commerces de proxi- mité à l’échelle inter- communale. Le soutien de la com- munauté de communes vis-à-vis du projet de centre multiservices prétrifontain s’inscrit dans cette logique d’aménagement du ter- ritoire. “À l’écart des grands axes de circulation, la partie nord de la communauté de communes qui inclut Pierrefontaine est en perte d’attractivité par rapport à la par- tie Ouest (Valdahon) tournée vers Besançon et à l’Est qui regarde plutôt vers la Suisse. En termes d’aménagement et de dévelop-

déjà envisagé en 2000 d’agran- dir son commerce situé au centre du bourg. “On manquait de pla- ce et une mise aux normes s’im- posait” explique-t-il. L’idée a fina- lement été abandonnée. Elle a

pement économique, on vise un certain niveau d’équilibre entre les bourgs-centres, notamment vis-à-vis de Valdahon. Pierrefon- taine est l’une des rares communes où l’emploi progresse. Il impor-

néanmoins permis de fédérer d’autres com- merçants locaux inté- ressés pour travailler sur un même site. Les

te maintenant de fixer la population en lui proposant les services adéquats, d’où l’intérêt de soutenir le projet de Georges

Le projet d’installer une station-service.

Huot-Marchand” , explique Bernard Canteneur, le président de la communauté de communes, également élu à Pier- refontaine. Exploitant le Maximarché, Georges Huot-Marchand avait

choses ont pris une autre tour- nure quand l’entreprise Pelle- grini a émis son envie de rejoindre la zone artisanale où se trouve déjà Costagri. “Il se libérait ain- si un emplacement propice pour un centre multi-commerces. Le

Bernard Canteneur et Georges Huot-Marchand (à droite) devant les bâtiments de l’entreprise Pellegrini qui seront démolis pour faire place au centre multi-commerces.

La plus grande partie du bâti- ment abritera le Maximarché qui s’étendra sur 500 m 2 . Les autres cellules disposeront d’un accès indépendant depuis l’extérieur. Elles seront occupées par le tabac- presse, le salon de coiffure, un cabinet d’assurance, une banque. Il reste une cellule de disponible faisant 65m 2 . Georges Huot-Mar- chand a également déposé une demande de C.D.E.C. en vue d’ins- taller une station-service. ! F.C.

projet prenait alors une autre dimension qui nécessitait l’inter- vention d’une collectivité” , sou- ligne Georges Huot-Marchand. La parcelle concernée fait 1,5 hec- tare. La communauté de com- munes a monté différents dos- siers d’acquisition afin de s’en porter acquéreur pour une som- me d’environ 150 000 euros. Elle assumera ensuite lamaîtrise d’ou- vrage du projet dont le coût s’élè- ve à 1,250 million d’euros. “Au niveau des aides, on touchera des aides de la D.D.R. (Dotation de

Développement Rural) et de dif- férents fonds dont celui du F.I.S.A.C. (Fond d’intervention et de soutien à l’artisanat et au com- merce). Globalement, on peut espé- rer toucher entre 40 à 50 % de subventions. Si tout se passe com- me prévu, les travaux pourraient débuter en mai. Ils comprennent 6 lots attribués à des entreprises locales” , poursuit Bernard Can- teneur. Le projet de centre multi-com- merces a obtenu l’accord de la C.D.E.C. en novembre dernier.

Plan du futur centre commercial.. Cabinet Hubert Prillard.

Maîche Le commerce de centre-ville se défend

Trois questions à… Alain Bertin : “Une meilleure image de la ville” Le président de l’association pour la promotion de Maîche (A.P.P.M.) commente les actuels efforts fournis par la municipalité pour redynamiser le centre-ville. C’ est à dire : Les travaux de redynamisation pré- vus au centre-ville de Maîche vont-ils dans le bon sens ? Alain Bertin : L’avenir nous le dira. Dans l’esprit, vouloir aménager le centre-ville, c’est une bonne intention car ça don- nera forcément une meilleure image de la ville, notamment pour les gens de passage. Ceci dit, il y a encore quelques craintes concernant le stationnement prévu en épi devant certains com- merces. Est-ce vraiment judicieux de prévoir un tel aména- gement devant la chaussée sur laquelle passent les véhi- cules qui traversent Maîche ? Par ailleurs, on prévoit de fai- re une place piétonne autour de la mairie pour renforcer l’agré- ment piéton du centre-ville et d’un autre côté, on a tendance à vouloir renvoyer à l’extérieur les manifestations commer- ciales telles que la foire. En ce sens, il y a quelques incohé- rences. Càd : Par rapport à d’autres villes, le commerce de centre- ville tire assez bien son épingle du jeu à Maîche ? A.B. : Les commerçants ne se plaignent pas trop mais il faut reconnaître que, comme dans d’autres villes de cette dimen- sion, le centre-ville connaît une certaine désaffection le same- di au profit notamment des grandes villes. Un autre phéno- mène est à noter tout de même : le vendredi après-midi, le centre-ville est très animé. C’est sans doute une des consé- quences des 35 heures. Càd : Sur le plan des animations, avez-vous des pro- jets depuis l’annulation du Carnaval ? A.B. : Il ne reste que les animations de Noël. Cette année, le bilan est très bon. Le chiffre d’affaires des commerçants a aug- menté de 36 % à cette période, c’est très encourageant. En ce qui concerne de prochaines animations, c’est l’incertitude pour le moment. J’ai été bien “refroidi” avec l’annulation du Carnaval. Nous allons maintenant réfléchir à autre chose.

Malgré le développement de zones commerciales en périphérie, le centre veut croire en son avenir. La réno- vation du cœur de ville doit participer à ce renouveau.

L a volonté affichée par la municipalité de Maîche est de redonner toute son attractivité au centre-ville. Tra- versé par la route départemen- tale, le cœur de ville n’offre pas toutes les conditions a priori pour attirer le chaland. Il faut bien le reconnaître : le centre de Maîche n’est pas des plus attrayants. Partant de ce constat, l’idée de la commune est bien “d’affirmer le caractère urbain du centre, renforcer son attrac- tivité en redynamisant son réseau commercial, mettre en scène les principaux équipements ainsi que le patrimoine architectural et urbain du centre.” Les tra- vaux commencent cet automne,

Bobillier-Chaumont, gérant des chaussures Romain, rue Charles de Gaulle. “Il est vrai que le centre de Maîche manque d’âme. Ceci dit, nous avons la chance d’avoir au centre-ville une clien- tèle fidèle. Les temps sont plus difficiles qu’avant mais le centre- ville reste assez dynamique.” Comme ses collègues, il accueille plutôt bien la décision prise par la municipalité. “Le fait de vou- loir redonner un coup de neuf au centre-ville ne peut qu’être positif. Bien sûr, la phase de tra- vaux devrait être un peu pré- judiciable pour le commerce mais ça va dans le bon sens” esti- me-t-il. La principale crainte des com-

ils dureront jusqu’à l’été 2005. Voilà pour l’intention. En même temps, il s’agit bien sûr de limi- ter au maximum l’hé- morragie des clients

merçants, presque unanimement parta- gée, est celle des par- kings. “La mairie nous dit qu’après travaux, le nombre de places ne devrait pas dimi-

“Nous avons la chance d’avoir une clientèle fidèle.”

du centre vers la périphérie et ses grandes surfaces. La zone de la rue du Jura sur laquelle se sont implantés tour à tour Intermarché, Bricomarché et Aldi, attire indéniablement le flux commercial, notamment le samedi. Mais cette nouvelle offre commerciale ne couvre pas, heu- reusement pour les commer- çants du centre-ville, tous les besoins. Ces derniers restent confiants. À l’image de Roland

nuer. J’ai l’impression que dans cette estimation, ils n’ont tenu compte que des emplacements municipaux. Or, devant notre magasin par exemple, nous avons 8 places privées, attachées à la maison Romain mais que nous laissons à la disposition des clients du centre-ville. J’ai peur qu’elles n’aient pas été comp- tabilisées” juge Roland Bobillier. Ces quelques réserves émises, le commerçant maîchois recon-

La redynamisation du centre-ville débutera cette année.

naît que la situation de Maîche est encore privilégiée. “Les com- merces situés en zone périphé- rique ne sont pas les mêmes qu’au centre. Il faut plutôt les considérer comme des locomo- tives. S’il n’y avait pas les grandes surfaces, il y aurait un

report de la clientèle vers les villes plus importantes” esti- me M. Bobillier, du haut de ces 28 années d’expérience au centre-ville de Maîche. “Le com- merce au centre de Maîche n’est pas mort, loin de là” termine-t- il avec conviction. !

Recueilli par J.-F.H.

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