Journal C'est à Dire 257 - Septembre 2019

P L A T E A U D E M A Î C H E

S on baptême du feu fut rapide. À peine arrivé au centre d’incendie et de secours à Maîche début septembre, le lieutenant Guillaume Gilliot partait en intervention pour secourir un Maîchois en arrêt cardio-respi- ratoire. Il venait de s’étouffer avec un os de poulet. Grâce à l’aide des voisins et un lien télé- phonique avec les sapeurs-pom- d’enchaîner avec une journée de travail ! Le pompier profes- sionnel Gilliot a pris la mesure de la tâche. Il va notamment pouvoir s’appuyer la présence des médecins Nicolas Groffard, Éric Guignard et Philippe Prê- tre qui l’accompagneront médi- calement sur des interventions. “J’ai confiance en vous, lui glisse Stéphane Beaudoux, directeur du S.D.I.S. Je vous demande de gérer cette caserne en bon père de famille. Soyez un bon père, qui aide, accompagne, gardien des valeurs, et qui sanctionne quand il le faut. Soyez bon, soyez fort.” Du courage, les soldats du feu en ont à revendre. n E.Ch. UN RENFORT PROFESSIONNEL POUR LA CASE Avec 600 interventions par an, un chiffre en aug- mentation, les 55 sapeurs-pompiers volontaires de Maîche sont sur tous les fronts. Depuis le 4 septembre, ils sont commandés par le lieutenant Guillaume Gilliot, pompier professionnel. Une première. L’hélicoptère davantage appelé Pour éviter les transferts longs vers l’hôpital de Trévenans voire de Besançon, les pompiers vont sur certains cas appeler plus facilement l’hélicoptère de la sécurité civile, ou Dragon 25. Auparavant, une personne qui se plaignait de douleurs thoraciques, laissant présager une crise cardiaque, était conduite par les pompiers. Dés- ormais, l’hélico prendra le relais. n piers, l’individu a pu être sauvé avant que le lieutenant n’arrive sur les lieux. Des interventions de ce type, il y en aura encore de nombreuses pour les sapeurs maîchois qui, le 4 septembre, ont vécu une première dans leur histoire. Face au nombre grandissant d’interventions (591 en 2018) et des sapeurs volontaires pas toujours disponibles la journée car au travail, le Service dépar- temental d’incendie et de secours duDoubs (S.D.I.S.) a décidé d’in- tégrer un sapeur-pompier pro- fessionnel comme nouveau chef de centre. Le lieutenant Guillaume Gilliot a pris le commandement du cen- tre début septembre. Il succède au lieutenant de sapeurs-pom- piers volontiers Mickaël Faivre, qui occupait les fonctions de chef de centre depuis juin 2017. Ce dernier, 44 ans, transmet donc le flambeau à un profes- sionnel, avec le sentiment du devoir accompli. La nuit, il lui arrivait - comme d’autres - de partir en intervention, de reve- nir à l’aube à la caserne… et

La journée au travail à La Chaux-de-Fonds, la nuit en intervention Pompiers de père en fils Après deux ans aux manettes de la caserne, le pompier volontaire Mickaël Faivre laisse la main à un “pro”. De quoi le laisser souffler ?

“Grâce à un Témoignages Claude Viennot fut chef de centre de 1992 à 1997. L’adjudant-chef Christophe Mougin capitalise 35 ans de service. Ils ont vu les inter- ventions évoluer. À leurs côtés, de plus jeunes recrues.

L es départs en trombe pour aller secourir en pleine nuit un chauf- fard coincé dans l’ha-

matin… pour repartir une heure plus tard à La Chaux- de-Fonds où il occupe un poste à responsabilité dans une indus-

55 pompiers, 48 frontaliers L’organisation de la caserne à Maîche est compliquée en jour- née puisque la majorité des sapeurs travaillent en Suisse. Ils ne peuvent donc pas toujours se rendre disponibles. Leur astreinte débute souvent à 18 heures pour se terminer à 6 heures Les pompiers béné- voles sont rémunérés quand ils sortent, le barème de nuit étant plus élevé que la journée. n

Christophe Mougin.

trie. Un travail de for- çat que ses supérieurs ont reconnu à cet homme qui capitalise 28 années d’expérience. Ce sportif a suivi les

bitacle de sa voiture ou chez une per- sonne victime d’un arrêt cardiaque, Mickaël Faivre y est habitué. Delphine,

Ce sportif a suivi les traces de Paul, son papa.

sa femme, tout autant. Elle sait à la façon dont son mari quitte le domicile si l’intervention s’an- nonce grave ou non. Quelques jours avant d’être décoré pour avoir dirigé par- faitement les 55 pompiers maî- chois, Mickaël Faivre (44 ans) rentrait chez lui à 5 heures du

traces de Paul, son papa (71 ans) en intégrant dès l’âge de 16 ans cette grande famille. Il a gravi les échelons. “Il y a deux ans, je vous ai installé à titre provisoire car votre activité pro- fessionnelle ne vous permettait pas de poursuivre plus long- temps à la tête du centre. Tout en sachant que vous redevien- drez numéro 2, vous avez réussi à maintenir l’unité maîchoise. C’est un pari réussi. Votre nou- veau chef va pouvoir compter sur vous” félicite Stéphane Beaudoux, le patron des pom- piers du Doubs. Christine Bouquin, présidente du Département et du S.D.I.S. a rappelé les sacrifices de ces bénévoles. Mickaël n’a plus le souci des gardes, des plannings à gérer, mais il a toujours cet esprit du secours chevillé au corps tout comme son papa, intégré au sein de la réserve citoyenne. Chez les Faivre, on a cela dans le sang. n

Delphine Girard et Apolline Pinto (à gauche).

C e sont les tauliers la caserne. Claude Viennot, 65 ans, est un pompier volontaire atteint par la limite d’âge. En 2017, il a remis la direction de la caserne àMickaël Faivre après l’avoir dirigée durant 21 ans. L’homme capitalise plus de 600 inter- ventions depuis le début de sa carrière et ne peut s’empêcher dès qu’il entend une sirène de regarder par la fenêtre… voire parfois de se rendre sur place. Il gère désormais les jeunes sapeurs-pom- piers. En retrait, Claude veut remercier son ancien employé : “J’étais mécanicien chez Toyota à Maîche. J’ai eu la chance d’avoir un patron compréhensif sans quoi je n’aurais jamais pu continuer. Il faut le dire” dit le pompier.

14 communes concernées, 591 interventions en 2018 Au cours de l’année 2018, les pompiers de Maîche ont réalisé 591 interventions dont : 75 % de secours à victimes, 10 % d’accidents sur la voie publique, 8 % d’incendies, 1 % de risques technologiques et naturels, et 6 % d’opérations diverses. Leur secteur de première intervention s’étend sur 14 communes : Burnevillers, Cernay-l’Église, Courtefontaine, Frambouhans, Indevillers, Les Bréseux, Les Plains-et-Grands- Essarts, Maîche, Mancenans-Lizerne, Montandon, Mont-de- Vougney, Orgeans-Blanchefontaine, Thiébouhans, Trévillers, cette zone regroupant plus de 8 460 habitants. n

Mickaël (à droite) et son papa Paul Faivre.

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker