Journal C'est à Dire 257 - Septembre 2019

V A L D A H O N - P I E R R E F O N T A I N E

Valdahon

Ils sont la mémoire de l’agriculture En général retraités de l’agriculture, ces bénévoles travaillent à faire vivre la mémoire de l’agriculture comtoise à travers une association dirigée par Bernard Narbey. Elle tenait son assemblée le 12 septembre.

Une idée cadeau ou tout simplement pour le plaisir !

C réée en 2002 sous la hou- lette de Bernard Narbey, ancien journaliste spécia- lisé dans l’actualité agri- cole, l’association “Mémoire de l’agriculture comtoise” s’est donné pour mission de retracer l’évolution de l’agriculture dans notre région et des modes d’organisation des paysans. Ses travaux de recherche donnent régulièrement lieu à des recueils de textes et de photos, sans doute fastidieux pour les non-ini- tiés, mais constituant une vraie

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mine d’informations pour les pas- sionnés et les historiens. Le 12 septembre dernier, l’asso- ciation réunissait ses membres à Valdahon pour faire état de ses dernières publications. Parmi elles, un fascicule de plus de 120 pages sur la constitution de l’Union coo- pérative des fruitières de Franche- Comté et un autre ouvrage en plu- sieurs volumes, tellement la matière est riche, consacré aux ventes de fromages. L’Union coopérative des fruitières

Les membres de l’association se sont retrouvés le 12 septembre à Avoudrey.

de Franche-Comté (U.C.F.F.C.) aura sans doute été une des plus belles aventures du monde coopératif rural. Pendant 45 ans, de sa créa- tion en 1938 à son douloureux dépôt de bilan en 1983, l’Union coopéra-

construction bâtie à force de volonté fut en difficulté” résume Bernard Narbey. Grâce à ces passionnés du monde rural, c’est tout un pan de l’histoire de la région qui continue à vivre à travers leurs recherches. Les ouvrages qu’ils éditent sont disponibles à la vente. Se renseigner auprès de la Chambre d’agriculture du Doubs ou auprès de Bernard Narbey au 03 81 51 77 50. À l’occasion de leurs retrouvailles du 12 septembre, les membres de “Mémoire de l’agriculture comtoise” recevaient ShigeruMakihara, pro- fesseur à l’Université Shimane au Japon, venu découvrir l’agriculture comtoise et la coopération agricole si particulière dans cette région. n J.-F.H.

tive, “ce fut non pas les milliers de meules affi- nées et commercialisées mais ce furent surtout les hommes et les femmes, des familles de

“Cette aventure humaine était basée sur la coopération.”

Dans les années

producteurs apportant leur lait à l’une des 163 fruitières où il était transformé en fromages collectés par l’U.C.F.F.C. Pour leur affinage dans les caves de Trépillot à Besan- çon jusqu’à leur vente.Au total plus de 3 000 personnes travaillant, cha- cun à son poste, paysans, fromagers, salariés, dirigeants. Cette aventure humaine était basée sur la coopé- ration. Quand certains doutes s’in- sinuèrent dans l’édifice, cette

soixante-dix, Edgar Faure avait honoré de sa présence et de ses bons mots une des assemblées de l’U.C.F.F.C. (photo D.R.).

03 81 56 24 10 8h00-12h00 / 13h30-18h00 Samedi 9h00-12h00 / 15h00-18h00

Chays boissons et comustibles

“J’espère que cet épisode ne sera qu’un mauvais souvenir” Valdahon Après une fermeture de plusieurs semaines imposée par la Direction des services vétérinaires du Doubs, la boucherie Noël Myotte de Valdahon a rouvert ses portes. Retour sur cet épisode douloureux avec le fondateur des salaisons Myotte.

C’ est à dire : Votre boucherie de Val- dahon a été contrainte de fer- mer ses portes pendant quelques semaines durant l’été pour une nécessaire remise aux normes imposée par les services vétérinaires. Comment expliquez-vous cette décision ? NoëlMyotte : En ce qui concerne les normes à respecter, nous avons en tant qu’artisans, les mêmes contraintes que les

âge (N.D.L.R. : Noël Myotte va avoir 87 ans), c’est difficile à vivre. Càd : Vous reconnaissez un certain laisser-aller ? N.M. : Sans doute. Le problème, quand on a plusieurs affaires à gérer et que parfois on rencontre des difficultés avec le personnel, c’est très compliqué d’être par- tout. Mais je me dis que quand on est patron, il faut apprendre à être philosophe. J’ai cumulé les ennuis car un de mes petits-

à Noël-Cerneux et là aussi, j’ai eu des soucis avec du personnel. À Valdahon, j’ai dû aussi me séparer d’une partie de ces employés avec lesquels ça ne s’est pas très bien passé. La bou- cherie deValdahon a commencé à péricliter et tout ce qu’on ne vend pas, eh bien on le met au congélateur. C’est la façon dont les denrées ont été entreposées dans les congélateurs, parfois sans les emballer, qui ne corres- pondaient pas aux normes en vigueur. Il y avait aussi des seaux avec des os dedans, destinés à être jetés. Toutes ces marchan- dises ont été saisies et c’est ce qui a justifié cette fermeture imposée en juin. Mais ce n’était en aucun cas à cause d’un pro- blème de produits avariés comme on a pu l’entendre ici ou là ! C’était un problème de vétusté du laboratoire, mais en aucun cas un problème d’hy- giène. Entre-temps, nous avons fait les travaux nécessaires et tout est reparti dans la bonne direction, les clients sont revenus et nous avons déjà quasiment reconstitué notre chiffre d’avant.

grandes entreprises. Je ne conteste pas ce principe mais comme nous avons toujours travaillé à l’ancienne, dans le respect de la

fils qui devait repren- dre l’affaire finalement ne la reprend pas, un de mes fils qui devait me succéder alors que j’avais 62 ans est mort

“J’ai eu tellement de pépins dans la vie…”

Le magasin valdahonnais de Noël Myotte a rouvert ses portes après quelques semaines de fermeture administrative.

Càd : Cet épisode vous amar- qué ? N.M. : Je suis philosophe. J’ai eu tellement de pépins dans la vie, depuis mon enfance, que j’ai du mal à supporter l’autorité ou de me faire enquiquiner. Mais avec le temps, j’ai forcément appris à relativiser les choses. n Propos recueillis par J.-F.H.

J’espère que cet épisode ne sera qu’un mauvais souvenir et que toute l’activité repartira dans le bon sens pour les 18 salariés qui travaillent sur les différents sites d’Orchamps-Vennes, Noël- Cerneux et Valdahon. Càd : Vous repartez donc sur de bonnes bases ? N.M. : Tout à fait, d’autant qu’on va inaugurer en octobre à Val-

dahon notre deuxième magasin le “Marché du Val”, qui avait brûlé il y a deux ans et qui a entièrement été refait. Concer- nant la boucherie, nous devons encore terminer certains travaux dans le laboratoire avant de pou- voir reprendre normalement notre activité de traiteur. J’espère qu’avant la fin de cette année, nous en aurons fini avec tous les travaux.

tradition, il y a des choses un peu plus difficiles à suivre pour nous. Nous avions engagé àVal- dahon des travaux de rénovation que nous avions dû stopper. Pour des raisons de coût, nous n’avons pas pu tout engager d’un coup. J’avais demandé un délai sup- plémentaire à l’administration mais la D.S.V. nous a obligés à fermer temporairement.Àmon

à 39 ans. Je me suis donc retrouvé avec plusieurs affaires sur les bras à l’âge de la retraite et j’ai fait de mon mieux pour les pérenniser. Càd : C’est donc un mauvais engrenage ? N.M. : Oui. Comme je comptais beaucoup sur ce petit-fils, j’avais racheté une usine de salaisons

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